Ouverture dans 22 minutes - Temps : 3 minutes

3 minutes de lecture

— Oui, je sais. Quoi ? Allez, raconte.

La porte se referme derrière elle. La lumière s'allume.

« Oui, je viens de rentrer, mais ne change pas de sujet. Allez, raconte ! Qu'est ce qu'elle a dit ?

Elle lâche ses clés sur la console. Sa veste atterrit au portemanteau.

« Non ! Elle a dit ça ? Moi, à sa place, je sais pas ce que j'aurais fait !

Chaussures retirées, elle tâtonne dans le noir cherchant les autres interrupteurs. Peu à peu, l'appartement s'illumine.

« Je vais me prendre un petit verre. Je suis claquée. Oui, j'vais te laisser. Ah mais... Qu’est-ce que ?

Le salon venait de recevoir son lot de lumière. Il y avait quelque chose d'étrange.

« Attends...

Elle observa quelques instants. Oui, il y avait bien un truc qui clochait. Un élément semblait percer l'ambiance habituelle.

« Non, c'est juste que... J'ai une drôle d'impression.

Balayant méthodiquement l'espace du regard, elle la vit soudain. Sur le coin de la table du salon, il y avait bien un objet incongru. Ce n'était pas grand-chose, juste une petite boite discrète, mais qui n'avait rien à faire là.

« C'est bizarre, j'me rappelle pas avoir laissé ça là... Quoi ? Non, juste une boite. Je sais pas, j'l‘ai jamais vue. Arrête, c'est pas moi qui l'ai mise là.

Elle se mit à enquêter mentalement. Qui avait les clés de son appartement ? Ses parents, son frère et... le propriétaire... mais elle pouvait d’ores et déjà l'exclure. Le bonhomme était un fantôme qui se contentait de récolter chaque mois son fric sans jamais se laisser interpeler sur quoi que ce soit (surtout quand il s'agissait de la grande tache d'humidité dans la salle de bain). Alors il n'allait surement pas pénétrer l'appartement pour y poser une boite sans prévenir, impossible !

Ses parents ? Ils n'allaient probablement pas débarquer comme ça, surtout vu le nombre de bornes qu'il leur fallait parcourir (d'autant plus qu'ils lui faisaient déjà payer le fait qu'elle avait quitté la province en évitant soigneusement de lui rendre visite). Restait son frère...

« Je dois te laisser. Je ne sais pas qui m'a apporté ce truc, c'est trop bizarre. Oui, j'te rappelles plus tard. Bisous.

Elle déposa son téléphone sur la table et commença à inspecter l'objet.

Le colis était posé là, un peu de biais sur le coin de table ; éminemment étrange. Faisant tache dans son intérieur, la petite boite en carton était peinte en noir, comme si on avait voulu lui donner meilleure allure. Aucun scotch sur le pourtour, il lui suffisait de relever le rabat et regarder le contenu...

Elle chercha le numéro de son frère dans les contacts.

Après le passage de quelques tonalités vides, elle comprit qu'elle ne l'aurait pas tout de suite. Comme d'habitude... C'était son frère, après tout, il ne répondait que quand il le voulait (soi-disant qu'il était toujours trop occupé). Parfois il rappelait même trois jours plus tard.

Elle reprit la boite, la soupesa. C’était plutôt léger. Secouant légèrement l'ensemble, elle comprit que le contenu n'était ni lourd ni solide. Était-elle vide ? Son esprit commença a vagabonder. Elle repensa aux alertes "colis suspects" qu'il y avait de temps en temps et qui paralysaient des rues entières. Elle songea, frissonnante, aux enveloppe remplies d'anthrax... Mais elle balaya vite cela de sa tête ; qui pourrait lui en vouloir ?

Ce devait être simplement un cadeau que son frère avait dû faire passer dans son appartement pour lui faire une surprise. Seulement il n'y avait rien à fêter... C'était tout de même vraiment étrange...

Se pourrait-il que quelqu'un se soit introduit chez elle, pour poser une simple boite ? Une sorte de menace... mais qui ?

La boite noire, déposée sur la table, semblait la regarder.

Une erreur ? Non, ça lui était forcément adressé puisque c'était dans son appartement. Une blague ? Il fallait être gonflé pour se pointer chez elle pour une simple farce ; si c'était le cas, le coupable allait vite être rayé de sa liste d'amis.

Tout un tas d'idées lui traversaient l'esprit avant de s'annuler presque immédiatement.

Elle était mal à l'aise, la transpiration perçait ses tempes. Tout ça pour une stupide boite ! songea-t-elle, furieuse sur elle-même.

Et La boite restait là, face à sa perplexité, comme si elle l'attendait...

Bon ! Parfois il fallait savoir se lancer. Prendre des risques. Peut-être même que ce serait une bonne surprise, qui sait. Et que d'un coup ses angoisses s´en trouveraient balayées.

Elle saisit la petite boite en carton. Inséra le bout ses doigt dans la petite encoche servant a ouvrir et commença à relever le rabat...

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