Kondo

15 minutes de lecture

un technicien militaire Narween

201222-214355

Témoignage recueilli par la cousine de l'individu, conservé intact grâce à sa mémoire infaillible, puis transmis oralement aux trois générations suivantes jusqu'à Narina. Bien que la justesse d'un tel témoignage puisse à première vue sembler discutable, il faut garder à l'esprit la capacité hors du commun des Narween à mémoriser exactement images et sons. Pour ma part, je considère ce témoignage bien plus fiable que les écrits laissés par d'autres. Mais je devrais laisser Narina vous expliquer...

Je suis Narina, fille de Nol et Nimela, qui était la fille de Kolao et Nima, elle-même fille de Nara, la cousine de Kondo à qui il s'est confié en relatant ses incroyables histoires de la guerre. Je me souviens de tous ses mots comme s'il m'avait parlé directement, bien que j'éprouve la plus grande difficulté à visualiser son visage et ses expressions. Oui, j'accepte de partager ces souvenirs avec vous, car ils méritent certainement d'être écoutés et... j'imagine que je ne peux m'opposer aux désirs d'un agent envoyé par l'Empereur du Nouvel Empire lui-même.

Kondo n'était pas particulièrement doué avec les mathématiques, un élève plutôt moyen à l'université et par ailleurs pas très habile de ses quatorze doigts artistiquement parlant. Bien qu'aimable et apprécié de tous, il savait que seules les compétences avérées importaient quand il s'agissait de travailler. Il préféra donc se tourner vers l'armée plutôt qu'une carrière scientifique comme la plupart de ses amis, son père avant lui, ou encore son oncle, Cipos le Grand, que tout le monde n'appelait que Cipos, ou éventuellement Cipos le Marginal, à l'époque. En réalité, peu de gens cherchaient à l'appeler et lui-même ne se mêlait que très peu des affaires des autres, vivant reclus dans son laboratoire coupé du réseau.

Kondo fut affecté au poste de technicien des défenses militaires sur Ween, notre planète mère qui abritait le gouvernement Narween, nos usines de production de pointe et nos plus grands centres de recherche, reconnus à travers toute la galaxie. Son travail ne le passionnait guère, mais il ne se sentait pas capable de faire plus, ce qui le rendait morne et le conduisit à vivre plutôt en solitaire. Il visitait néanmoins son oncle dès que l'occasion se présentait et Cipos était, quant à lui, toujours ravi de partager ses expériences du moment avec Kondo, bien que ce dernier ne soit pas réellement à même d'en saisir toute la portée. Kondo n'était pas le plus brillant des élèves, mais restait un Narween et avait malgré tout ce goût naturel pour la réflexion scientifique. Il passait en particulier une partie significative de son temps libre devant des cartes de l'espace à étudier la galaxie et sa construction. Son sujet de prédilection était la numérotation, a priori totalement absurde, des systèmes composant cette galaxie. Il ne pouvait se contenter de croire que ces numéros ne soient que le fruit de la perversité ou de la folie du premier Ancien à avoir cartographié l'Univers. Beaucoup d'autres avant Kondo  avaient essayé d'extraire un sens de cette numérotation dénuée de lien avec la position des systèmes, leur âge, leur nature, leurs planètes ou quoi que ce soit d'imaginable, pour finir bien souvent par conclure que la solution était simplement le Hasard des Dieux. Mais Kondo n'en démordait pas et continuait à chercher la signification cachée par les Anciens et dont la révélation serait très certainement une des plus grandes découvertes du millénaire. Cette question allait jusqu'à l'obséder par moments, mais jamais il ne l'évoqua devant son oncle, qui était pourtant la personne la plus à même de l'aider. Il voulait y arriver par lui-même, réussir, une fois dans sa vie, à accomplir un acte digne d'un Narween et, surtout, entrevoir de l'admiration dans le regard de cet oncle qui lui tenait lieu de père depuis l'accident qui coûta la vie à ses parents.

Kondo venait tout juste d'arriver à son poste à la défense planétaire, l'esprit encore plongé dans la numérotation des systèmes, lorsque l'alarme retentit. Cette alarme le surprit au plus haut point, comme elle surprit tous les Narween présents sur la planète en ce jour qui marqua le début de la guerre. Il avait lui-même révisé le circuit de cette alarme quelques jours plus tôt, en y mettant tout le soin nécessaire pour une fois, et il ne pouvait pas croire que qui que ce soit puisse trouver un quelconque plaisir à saboter son travail. Son raisonnement continua à évaluer les raisons moins probables de cette alarme, comme le dysfonctionnement du système d'identification d'un des  vaisseaux en orbite, une expérience électromagnétique particulièrement mal calibrée dans un laboratoire, ou encore l'arrivée de vaisseaux ennemis à proximité de Ween. Il les passa toutes en revue dans sa tête, les éliminant une à une,  jusqu'à la dernière. En effet, le système d'identification d'un vaisseau Narween ne pouvait décemment dysfonctionner plus de quelques secondes, tout comme les scientifiques éventuellement responsables d'une expérience malheureuse se seraient ravisés bien plus vite. Il en arriva à une conclusion totalement absurde, qui le surpris encore plus : des vaisseaux ennemis s’apprêtaient à lancer une offensive sur Ween. Son coeur se mit à battre plus rapidement, son cerveau tourna à plein régime en quête d'une explication plus plausible... mais sans succès. C'était pourtant inconcevable. Tous les systèmes adjacents à celui de Ween étaient habités et sous constante surveillance de l'armée. Certes, l'armée Narween n'était pas des plus exemplaires et peu fournie, mais nul vaisseau n'aurait pu traverser ces systèmes sans être repéré par leurs défenses planétaires. Tous ces systèmes formaient un rideau inviolable, hérissé de canons longue portée de dernière génération. Tous... sauf le système 43, qui constituait en lui-même une barrière encore plus infranchissable que tous les canons de la galaxie. Nul ne pouvait entrer dans le 43 sans être consumé instantanément par le feu de son duo de supernovas, ou plutôt par les rayonnements qui s'en dégagent.

C'est à ce moment précis que Kondo, atteignant un niveau d'étonnement encore plus intense et caractérisé par des yeux et une bouche ouverts comme jamais auparavant, comprit réellement la situation. Les seuls êtres capables d'arriver jusqu'à Ween sans déclencher le rideau de défenses et donc en voyageant au travers du 43 étaient les Myrides, ces monstres à la carapace effrayante des légendes les plus noires, du type de celles que l'on n'ose évoquer devant les plus jeunes. Certaines de ces légendes prétendaient que les Myrides se nourrissaient du feu même des étoiles, bien que cela soit peu probable, mais elles s'accordaient toutes sur la capacité des vaisseaux Myrides de voguer sur les franges enflammées des soleils au point de rester insensibles aux rayonnements des supernovas.

Dans un élan de lucidité, Kondo se mit à courir, collant ses pas au rythme endiablé de l'alarme : il avait un travail à accomplir. Il était chargé du bon fonctionnement des canons planétaires, ceux-là mêmes qui pouvaient bien constituer à cette heure-ci le dernier rempart contre l'invasion Myride et la perte de tout ce et tous ceux qu'il n'avait jamais connus. Il courut de plus en plus vite, et accéléra encore lorsqu'il reçut une alerte sur son pad lui indiquant une panne au niveau du système d'allumage des canons. Il n'était pas particulièrement sportif pour son âge, mais s'attaqua néanmoins à la montée des escaliers avec une vélocité étonnante plutôt que d'attendre les ascenseurs. Les panneaux du circuit d'allumage étaient situés en haut de la structure abritant les canons, juste sous le dôme de verre qui permettait aux tireurs d'avoir une vue panoramique sur tout le ciel de Ween, bien que ces derniers laissaient le soin de repérer les cibles et viser au système de guidage automatique. Ce dôme pouvait avoir une utilité sujette à question, mais il joua néanmoins un rôle très particulier dans la vie de Kondo lorsque celui-ci arriva tout essoufflé en haut des marches. Toute sa vie, il se souviendrait de ce moment, de ce dôme et de la vision qu'il lui donna, mais aussi de sa propre réaction surprenante. En effet, les deux pensées les plus courtes de son existence traversèrent alors son esprit. La première fut ce n'est pas ma faute, et la seconde, encore plus sommaire, nous sommes morts. En un instant, Kondo avait compris que tout était perdu, que les canons, même s'ils étaient fonctionnels, ne changeraient pas le dénouement et que toute la population Narween de notre chère planète natale allait être anéantie.

Le paysage au-delà du dôme était couvert de chasseurs ennemis sillonnant le ciel en tous sens, comme une nuée d'insectes volants dont la vue ordonnait au corps de se mettre à courir vers la direction opposée. Cependant, ces insectes n'effrayèrent pas Kondo autant que le fait qu'il n'en voyait probablement que la moitié.

La moitié du ciel était cachée à sa vue par une immense masse noire occultant le soleil, comme si l'on avait tiré un rideau sur le dôme. Il n'avait jamais rien vu d'aussi imposant qui puisse voler. Il se mit à calculer l'énergie nécessaire ne serait-ce que pour éviter que cette masse ne s'écrase sur lui, mais s'arrêta rapidement, sachant que cela dépasserait probablement son entendement. Cette masse hideuse semblait servir d'essaim aux chasseurs, mais Kondo comprit promptement qu'elle devait enfermer bien d'autres instruments de mort que de simples petits engins d'interception.

Alors, il se remit à courir dans l'autre sens, à redescendre toutes les marches, encore plus rapidement qu'il ne les avait montées. Il ne savait pas où il allait, mais il savait qu'il ne devait pas rester ici, au coeur de ce qui serait sans aucun doute la première cible de la masse noire. Il dévala les escaliers et traversa trois allées consécutives pour atteindre l'extérieur du bâtiment dans la rue principale avant de se poser la question de sa destination. Où pouvait-il bien aller pour être en sécurité ou susceptible de faire quelque chose d'utile ?

Tout à coup, il pensa à son oncle ; Cipos saurait certainement quoi faire. Puis il se souvint que le savant était parti deux jours plus tôt dans le système voisin, le 36, pour y installer une de ses dernières expériences. Il était seul, sans personne vers qui se tourner et sans la moindre idée de la marche à suivre. Il était sur le point de se mettre à pleurer lorsqu'une idée lui vint. Pas une réelle idée lumineuse capable d'améliorer la situation, mais plutôt l'image d'une destination possible pour sa course folle : le laboratoire d'oncle Cipos. Il connaissait tous les protocoles d'accès de l'antre caverneux dans lequel son oncle passait le plus clair de son temps. C'était bien l'endroit le plus sûr auquel il n'arriverait jamais à penser avant de mourir sous une des bombes qui commençaient à tomber tout autour de lui, ou expulsé contre un mur par le souffle d'une d'entre elles, ou encore écrasé par un bloc de métal arraché à une structure d'habitation. Il n'était pas raisonnable de tenter de se cacher maintenant dans ce qui deviendrait alors probablement un immense cercueil de béton ou un champ de tir pour les troupes de Myrides enragés qui ne tarderaient plus à envahir toute la ville. Ces perspectives peu réjouissantes aidèrent Kondo à trouver la force de se remettre à courir, mais cette fois avec une direction claire en tête.

Il ne pensait qu'à sa course, au rythme de ses jambes qu'il devait à tout prix maintenir et à celui de son coeur qu'il devait au contraire maîtriser. Il n'entendit pas réellement les hurlements de ses concitoyens brûlés, écrasés, mourants et, pour certains des plus chanceux, courant eux-aussi. Il pouvait suivre le chemin vers l'entrée de la caverne T4-X2 les yeux fermés et, bien qu'il les garda ouverts pour éviter de trébucher, il ne vit pas, en tout cas pas réellement, la misère qui s'abattait tout autour de lui, les feux emportant les trésors d'ingénierie civile, les corps exécutant des paraboles parfaites dans les airs, la poussière ternissant toutes les constructions les plus colorées et la destruction remodelant les bâtiments aux formes les plus originales et réfléchies.  

Il n'arrêta ses jambes et reprit son souffle qu'une fois passée la 142ème porte donnant sur la 186ème ruelle. La fumée envahissait les rues et empêchait de distinguer clairement les inscriptions sur les habitations, et peu parmi ces 142 portes étaient encore debout en réalité, mais Kondo était depuis longtemps capable de reconnaître la 142ème sans devoir toutes les compter. Là, sans même prendre le temps de vérifier que personne ne l'observait et au mépris des recommandations de son oncle, il tapota sur les barreaux de la fenêtre la petite séquence si familière. À la septième pression sur les barres de métal, le sol s'ouvrit sous ses jambes et il se laissa glisser dans le conduit qui l'amena directement devant le sas d'entrée du laboratoire secret de Cipos. La porte blindée était munie d'une serrure électronique dont Kondo n'avait pas la moindre idée du code à quatorze chiffres. Il se baissa donc, ramassa la clé sous le paillasson et accéda à l'intérieur comme à son habitude, mais avec un soupir de soulagement semblant le vider de ses peurs autant que du peu de forces qu'il lui restait.

Il resta là un bon moment, assis à même le sol, adossé à la porte à l'épaisseur rassurante, en prenant bien soin d'éviter de calculer combien de temps il faudrait à un soldat Myride pour en venir à bout, jusqu'à tomber de fatigue. Le sommeil qui s'ensuivit fut tout sauf réparateur et lui montra en rêve toutes les horreurs qu'il avait préféré ignorer lorsqu'il était éveillé. Il en émergea à la fois en sueur et en pleurs, mais, étrangement, encore en vie. Il s'en voulut alors de s'en réjouir, avant de se souvenir de sa réaction sous le dôme : ce n'est pas ma faute. Pourquoi avait-il eu cette pensée si égoïste à la vue de la fin du monde et de tous ceux qui pouvaient lui être chers ? Il ne le savait pas, mais en ressentit un dégoût de lui-même et les larmes se remirent à couler.

Une journée entière passa ainsi, avant que Kondo ne se décide à bouger, en quête de nourriture. L'antre du savant était suffisamment bien garni pour y vivre quelques jours, mais il devait trouver une solution à plus long terme. La peur commençait à le ronger, ou peut-être les remords, plus probablement les deux. Il fit l'inventaire de tout ce qu'il y avait d'utile ici : assez de conserves et d'eau pour cinq jours, ou peut-être sept en se rationnant, mais aucun moyen de communication avec l'extérieur. L'oncle Cipos était un extravagant qui ne faisait confiance ni aux ordinateurs, ni aux réseaux de communication. Son laboratoire était totalement isolé du reste du monde, ce qui permit vraisemblablement à Kondo de survivre jusque-là, mais qui risquait fort de causer sa perte. Que pourrait-il faire, lui, seul et insignifiant face à ces monstres ? Et quand bien même il pourrait appeler de l'aide, quelle sorte d'aide pourrait venir à bout de cette affreuse masse noire ?

Kondo s'était imaginé qu'un grand scientifique comme son oncle devait bien travailler de temps en temps pour les militaires et qu'il cachait certainement une arme de destruction massive dans ce laboratoire qui lui permettrait de sauver la planète... Mais non, il n'avait rien trouvé. Et à bien y réfléchir, il ne se souvenait pas d'entendre son oncle évoquer de telles recherches, et en réalité, l'armée ne semblait pas vraiment donner beaucoup de crédit à ses travaux.  Sa hantise des ordinateurs lui avait coûté sa carrière et la confiance de ses pairs. Il en parlait peu, mais Kondo avait réussi à comprendre que tous les savants avaient pris son oncle pour un fou lorsqu'il avait exposé les raisons de sa méfiance envers les ordinateurs, et l'avaient par la suite éloigné de plus en plus des grands centres de recherche. Ceci alors même qu'à cette époque Cipos était en passe de devenir un des Sept et de siéger à la Haute Commission Scientifique. Étrangement, le savant déchu ne laissa jamais transparaître le moindre ressentiment, mais, sans que Kondo puisse comprendre pourquoi, il appelait depuis ce jour les membres de la commission les sept trouillards, alors que lui-même se terrait dans une caverne secrète.

Kondo se dit qu'une caverne secrète et sécurisée, mais sans issue de secours, n'était pas digne de l'intelligence de son locataire habituel. Il se mit alors en quête d'un passage dérobé, ce qui occupa son esprit quelques temps, mais ne donna aucune alternative à la porte d'entrée. C'est à ce moment qu'il se remémora la dernière invention loufoque sur laquelle travaillait son père adoptif lors de sa dernière visite. Son oncle lui avait expliqué que ce « conduit spatial » était peu ou prou similaire au conduit permettant de passer de la ruelle au seuil du laboratoire avec le paillasson, pour peu que l'on imagine ses deux extrémités distantes de quelques années lumières et sa partie centrale totalement dématérialisée.
Autrement dit, son oncle travaillait ni plus ni moins sur un prototype de téléportation interplanétaire. Son voyage était justement prévu pour installer ce qu'il appelait « l'autre extrémité du conduit » sur la planète Najol, dans le système voisin.

Kondo entrevit une lueur au milieu de son désespoir. Il se dirigea vers la salle du fond, activa le circuit d'alimentation électrique et retira le drap sensé dissimuler la dernière oeuvre du plus grand inventeur de tous les temps. Son coeur se mit à battre plus rapidement alors qu'il se demandait s'il était possible que Cipos ait déjà pu installer la sortie du conduit sur Najol et lui offrir ainsi une porte de sortie vers la survie. Les voyants parsemés sur le pourtour du cylindre s'allumèrent un à un. Le système semblait prêt à l'emploi, mais ne ressemblait en réalité à rien d'autre qu'un tuyau de cinquante centimètres de diamètre et trois mètres de long, muni de voyants multicolores à un bout et dont l'autre extrémité ne débouchait nulle part ailleurs que dans le mur de roche. Néanmoins, le neveu de son concepteur n'avait pas d'autre choix que de lui faire confiance et commença à s'allonger, tête la première à l'intérieur.

À ce moment précis, il ne ressentit rien, rien d'autre que l'humidité de l'air augmenter sous sa respiration. Il rampa doucement, se demandant ce qu'il se passerait si le conduit ne débouchait encore nulle part, ou si le trajet jusqu'à l'autre extrémité impliquait de traverser ce mur de pierre certainement beaucoup plus solide que son propre crâne. C'est à cet instant qu'il se vit mourir et pria le Dieu des Narween de le pardonner pour toutes ses faiblesses, ainsi que...

Je suis désolée monseigneur Lephiareardechrodelemduc, mais... je ne suis pas sûre de pouvoir continuer, ni de vouloir diffuser tous ces détails... Voyez-vous, la suite... comment dire... est assez embarrassante et n'a que peu d'intérêt pour vous j'en suis persuadée... Ne m'obligez pas...

N'ayez crainte cher lecteur, votre fidèle serviteur de la Vérité Historique n'est ni impressionné par les larmes d'une demoiselle, ni assez odieux pour chercher à lui en faire couler davantage. Je vous passe les détails de l'opération, mais, in fine, j'ai pu la convaincre de continuer son récit tout en lui autorisant de garder pour elle et sa famille les passages les plus sensibles.  

Kondo avançait donc lentement dans le cylindre, il pouvait maintenant tendre le bras pour toucher le mur du bout de ses doigts, mais lorsqu'il essaya, le mur disparut, ainsi que la lumière. Seul restait le conduit dans lequel il était allongé et le vide au bout de ses doigts. Il crut tout d'abord qu'il s'agissait du vide intersidéral, et qu'il était en plein voyage vers... il n'était pas très sûr vers où. Il se ravisa quand il entendit des voix étouffées, distantes tout en étant assez proches, comme une discussion perçue au travers d'une porte close. Son coeur s'emballa au son de ces voix, car il était certain que les mots, bien qu'indiscernables, étaient exprimés en Narweenien. Il appela à l'aide de toutes ses forces, et la lumière fut, aveuglante, lui demandant un effort pour entrouvrir les yeux et distinguer quelques formes sombres. Puis la lumière s'intensifia violemment, l'obligeant à fermer les yeux. Quand il put les ouvrir à nouveau, il se retrouva allongé dans un cylindre en tout point similaire au précédent, mais dont l'extrémité face à lui débouchait dans une petite pièce baignée de lumière dans laquelle se tenaient deux scientifiques au regard interrogateur. Sur leur badge épinglé sur la veste, on pouvait lire Centre de Recherche numéro 3 de Najol, Section Énergétique, Niveau -7.  

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