Chapitre 3. Terminus.

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A ce stade de peur, on peut dire que je flippe carrément. Je me lève et pars m'asseoir aux côtés de David et je m'excuse de les avoir mis dans cette galère. Ils me répondent que ce n'est pas grave et que de toute manière, ce serait bien arrivé un jour ou l'autre. Je comprends que ce sont des gens simple qui prennent la vie comme elle vient, toujours anxieux et sur le qui-vive, cependant. Sans montrer mon but ni paraître indiscrète, j'essaye d'en apprendre plus sur la vraie maman de David. J'apprends qu'elle s'appelle Kayla et c'est tout, << c'est pour ton bien et ta sécurité>>. Encore ces mêmes mots, que ma mère a déjà sortis. Cette dernière s'approche du petit groupe et m'annonce que mon père s'appelait Lucian. Je me retourne et la regarde avec étonnement. C'est le premier mot qu'elle prononce depuis que l'on est rentrés dans le fourgon de police. C'est aussi la première fois qu'elle dit quelque chose d'aussi confidentiel en public.

<< Waouh ! Tu as retrouvé ta langue ? Depuis quand tu dis ça comme ça ? Tu ne m'as jamais rien dit, pas même son nom et là tu sors ça tranquillement ! Non mais j'y crois pas, sérieusement ! >> m'exclamais-je, acerbe.

Elle me lance un regard triste mais ne me répond pas. Pour ne pas créer de gêne et un embrouille, je discute avec mon <<ami>>, oui car je le considère comme un ami. Je souris, consciente que personne ne sait pourquoi. Je souris parce que je suis heureuse même en ce moment compliqué. Si je meurs en prison, j'aurais été heureuse d'avoir eu un ami et d'avoir su le nom de mon père et aussi d'avoir rencontré quelqu'un comme moi.

Hum, on s'arrête. Mon sourire s'efface aussi brusquement qu'il est apparu. J'entends des claquements de portières. C'est fini, c'est le terminus. L'angoisse qui s'était envolée est revenue au galop. L'atmosphère devient lourde et étouffante. Tout le monde est terrifié à l'idée de ce qui peut l'attendre dans cet endroit inconnu. La porte s'ouvre en grand, claquant contre un mur en béton ce qui produisit un chtong sonore. Devant nous c'est le noir presque total. Au bout de ce noir on voit un encadrement de lumière. Je pense que c'est une porte. On nous crie de descendre sans faire d'histoires. On obéit craignant tous quelque chose d'indéfini. Je descends la première, ma mère sur les talons. Finalement le couloir menant à la lumière n'est pas si long et, et en marchant vite, on l'atteint rapidement. David essaye de l'ouvrir comme dans les films, en fonçant dessus avec son épaule.

Malheureusement pour lui celle-ci s'ouvre, et poussé par son élan, il retombe étonné dans les bras d'un homme en blouse blanche avec la bouche masquée et une charlotte sur la tête. Bientôt, une escadrille de gens comme celui qui a récupéré David arrivent, nous attrapent et nous enferment dans une salle où il y a des chaises et un chariot de nourriture. La belle-mère de David, Claudia, se précipite sur le chariot, personne ne cherche à l'arrêter, plus de neuf heures se sont écoulées depuis notre dernier repas. Le stress avait enlevé la faim, mais en présence de nourriture, l'instinct prend de dessus, si bien que nous nous retrouvons tous pour manger. Après tout, les émotions ça creuse. Et puis ce chariot n'est pas là pour décorer, enfin je pense. Repue d'avoir trop mangé, (comme chacun d'entre nous) je commence ma digestion, puis je me rends compte que je somnole de plus en plus, je regarde vaguement autour de moi et constate qu'ils sont tous dans le même état vaseux.

Petite rectification ; le chariot n'était effectivement pas la pour décorer mais pour nous droguer. Je cherche avec quoi et je finis par trouver le goût léger du somnifère. Ah, traîtres ! Ma tête retombe sur ma gorge et mes yeux se ferment seuls. Avant de sombrer dans un sommeil profond, j'ai le temps de d'entendre une porte s'ouvrir et une voix rauque qui annonce : "vous pouvez aller les chercher." Je me demande : "Qui ?" avant que le néant m'envahisse.

C'est un sommeil douloureux et sans rêves. Rien qu'un noir silencieux.

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