"Présence", "Absence" & "Eternité"

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"Les hommes ont ce don d'avoir les yeux et d'oublier de s'en servir." - David Mitchell

"Il existe une voie pour faire cesser toutes souffrances, et j'aimerais que vous l'empruntiez." - Richard Kelly

Auriez-vous remarqué un semblant de somnambulisme en vous ? Bien... Petit à petit, vous revenez à vous, à présent que je vous ai fait prendre conscience de ce fait. Voici la réalité triste : une majeure partie des gens arpentent les sentiers de leur existence perdus, pareil à des zombies quasi-endormis, tous en état d'hypnose, subjugués par leurs intellects, son imagerie et son mental, sensibles au pouvoir d'évocation.

Si la vie était un jeu vidéo, le but du jeu serait de sortir de sa bulle et de renouer le dialogue avec le réel qui est foisonnant.

Pour cela, pas la peine de tout plaquer pour partir au Népal ou au Tibet méditer 5 à 10h par jour. S'embarquer dans tout cela n'a pas à être si radical.

La méditation n'est pas une pratique isolée, c'est une façon de vivre.

La clé c'est l'adaptation des principes du processus méditatif à ce qui forme le quotidien, l'identification à l'image mentale juste et l'auto-conditionnement avec les avec les éléments qui nous parlent pour renouer le dialogue avec le réel.

"Alors c'est foutu ? Si ça ne te tombe pas sur la gueule un beau matin c'est sans espoir ?

Peut-être qu'il y a une porte d'entrée à tout ça, différente pour chacun mais on ne peut pas passer de tout à rien (et pas de rien à tout!) en un instant (ou alors temporairement). Peut-être qu'avant de tenir des propos mystiques, ces gens qui ont connu un éveil sont passés par des recherches, des transformations et des étapes importantes qu'on occulte ou dont ils ne parlent pas." - Christophe Allain

Voici ce à quoi ressemble l'écoulement d'une vie, chez la plupart des individus : "Une journée, éternellement répétée dans le rêve de l'égo."

Admirez ce paradoxe ! Lorsque vous êtes présent, eh bien vous êtes présent à vous même, et lorsque vous êtes absent à vous-même, alors que vous prenez à peine conscience de cet état de fait, vous voila de nouveau présent. Alors que vous preniez conscience d'être présent ou que vous preniez conscience d'être absent, cela ne peut résulter que sur la présence car vous êtes dès-lors présent dans l'absence... Présence = Présence et Absence = Présence. Vous voilà maintenant condamné à devenir, progressivement, indéfiniment présent. Juste, il est impératif de ne rien forcer, il faut laisser faire le maintien de la présence jusqu'à épuisement ou inconfort, doucement et naturellement, sans ne rien forcer... Vous êtes doté de toute une vie pour atteindre cette pleine conscience...

Allons plus loin à présent, réalisons qu'on est que semi-conscient la majeur partie du temps et considérons que les moment de conscience réels qu'on va coller bout à bout, ainsi si nous supprimons les moments de semi-conscience ou d'absence - de résistance, de non-acceptation (présence = acceptation), il ne reste qu'un seul et éternel moment présent dans lequel le passé et le futur ne sont que des constructions, ininterrompue et ou les notions d'infini et d'éternité se font ressentir. Ou inversement, on peut être également pleinement conscient des virtualités peuplant nos têtes, ne laissant pas de place aux 5 sens et en vous situant constamment dans le mental. Alors la citation suivante deviendra véritable : "Le présent est une illusion fugace, seul le passé, le futur et l'imaginaire sont réels", l'une et l'autre de ses approches se complétant, une véritable vision "non-duel" émerge, se voulant jongler entre ces deux perspectives tour à tour. Le fait que vous soyez présent ou non, tel qu'on l'entend traditionnellement compte peu en finalité, seul la présence dans le sens "être conscient de quelque chose" compte et ceci, à l'intérieur comme à l'extérieur du corps et de la tête, donc tâchez d'embrasser pleinement cette conscience (de fusionner avec en quelques sortes), ou du moins de n'en être pas plus, mais pas moins. La méditation s'opère lorsque l'on est pleinement conscient et que malgré cela l'on ne ressent pas l'écoulement du temps (qui est peut-être la souffrance dont vous avez tant entendu parler). Le tout en étant profondément relaxé et concentré (contemplatif ; méditation = passion). Pour un clairvoyant ayant transcendé la dualité penser/non-penser, ces deux dernières actions (ou non-actions) lui seraient, je pense, secondaire... Seule la présence comme entendu plus haut, je pense, l'importerait, qu'elle soit dans les pensées ou dans l'observation d'une chose autre.

"Le temps est très lent pour ceux qui attendent, très rapide pour ceux qui ont peur, très long pour ceux qui se lamentent, très court pour ceux qui festoient. Mais, pour ceux qui aiment, le temps est éternité." - Shakespeare

Tout en sachant que notre cerveau ne fait probablement pas la différence entre monde interne et externe, eh bien de même lorsqu'il arpente mentalement entre passé et futur, il le fait... présentement ! Telle est la voie non-duelle. Ce ne sont que des virtualités projetées depuis un instant T qui est le présent, que vous soyez orienté vers l'intérieur ou l'extérieur, votre cerveau vous considère comme conscient, reste à vous de vous confondre avec cette conscience. Mais alors, le terme de "présence" est à redéfinir... Pourquoi pas la passion, tout simplement ? Lorsque l'on vit simplement ou pleinement notre représentation du monde qui nous arrive par influx nerveux.

Ou que ce situe votre conscience (dehors, dedans, à la fois là, pas là, futur, passé ou lieu de l'imagination...), eh bien vous êtes là ou vous êtes (votre conscience - c'est ce que j'entends par "vous" -, pas votre corps), et vous pouvez la réduire à une unique expérience qui est un tout, tout comme par infinité vous pouvez le diviser. Mais attention, il faut s'aligner avec le flux de ce dernier, car il est en fluctuation constante. Ce "tout", ce "UN" inclut également l'expérience de vos pensées quand il y en a, sinon complet il ne serait pas... D'ailleurs, si pensées il y a, cette conscience vient peut-être les assagir, tandis que si on les nies (erreur très fréquente dans le domaine de la spiritualité), lutte contre ces dernières, il est tout à fait naturel qu'elles se défendent, s'agitent...

Ainsi il n'est pas nécessaire d'être pris dans une scission observateur/objet de l'observation, la pleine conscience ne demande pas un parcellement de la conscience ni d'explorer, d'être témoin de ces parties, d'en prendre tour à tour conscience, mais (et c'est là une véritable subtilité) plutôt de se confondre avec elles, de les réunir sous la coupole d'une seule entité, l'atemporel "je suis" qui est "UN", une unité, et cette unité devrait être suivi dans ces états successif, générant un "now", un "présent" éternel ne cherchant à être ni plus ni moins qu'à être ce qu'est cet instant, ou cette entité. Alors méfiez-vous lorsque vous entendez "rendre l'inconscient conscient", il ne s'agit pas là de le pourchasser, le révéler autant que faire se peut, mais plutôt d'éviter de rentrer dans une dualité, de le refouler par automatisme lorsqu'il pointe le bout de son nez en le laissant demeurer inconscient et en y résistant (éviter de ne pas tomber dans le piège de résister à la résistance)... En en prenant conscience afin de l'accepter et éviter de lui résister. Vous comprenez maintenant pourquoi parfois on nomme ces voies non-duel ou de pleine conscience...

Projetez l'ombre de votre conscience sur votre environnement que vous voyez et percevez, "Devenez"-le tout en habitant votre corps. "Tout simplement, soyez.". Mais qui êtes-vous ? Vous et votre environnement (interne comme externe), l'objet observé et l'observateur. Embrassez la totalité de votre expérience.

"Apprends à respirer profondément, prends le temps de goûter les aliments quand tu manges, et quand tu dors, dors vraiment. Essaie d’être le plus complètement vivant possible.

Et quand tu ris, ris comme un fou ! Quand tu es fâché, sois vraiment fâché. Essaie de vivre. Tu mourras bien assez tôt." - Ernest Hemingway

"Chez moi le présent c'est pour l'éternité, et l'éternité ça bouge tout le temps, ça fond et ça coule. Cette seconde, c'est la vie. Et quand elle est passée, elle est morte." - Sylvia Plath

"Souviens-toi, souviens-toi, il y a maintenant, et maintenant et maintenant. Vis-le, sens-le, accroches-y toi. Je veux devenir intensément conscient de tout ce que j'ai pris pour acquis." - Sylvia Plath

Une avant-dernière chose, maintes traditions spirituelles se sont fourvoyés en faisant du mental le maître maux, il est vrai qu'il est particulièrement exacerbé dans notre société, mais il demeure normal et pratique d'en posséder un. Le fait de vouloir l'abattre en une seule et unique fois est une terrible erreur, plutôt que d'essayer d'y placer le nombre d'essais nécessaire afin de progressivement le calmer et le gouverner, voire de le réduire au silence. Un silence éternel est, je pense humblement en tant que non-clairvoyant, un échec de la pensée : il se trouve que les périodes de silence ou de calme mental plus ou moins pures doivent venir compléter celles de bruits ou le mental est plus agité, il ne faut donc pas se projeter avec un mental définitivement silencieux. Sans blabla, pas de petites morts, pas de changement. Changement qui est chose naturel car pourtant, la vie est changement. N'allez pas vous projeter dans une dualité mental vs. les 5 autres sens (le mental pouvant être considéré lui aussi un sens), mais embrassez le mental de votre pleine conscience, ce qui devrait réduire son activité et/ou la court-circuité à terme.

Surtout la quête de l'illumination via la présence ne doit, piège aisé, surtout pas devenir une source de pression continuellement et éternellement renouvelé, il est libérateur parfois - et même souvent - de faire des pauses dans notre aspiration à l'éveil si cette dernière devient trop oppressante, de prendre le temps de respirer... Peut-être s'y prenait-on mal et que quelque part en chemin, on s'est fourvoyé... En réalité, je pense qu'arpenter même cette voie est un acte libérateur.

Il est curieux de voir le nombre important de personnes spirituels qui pensent que la fonction principal de l'homme est d'"être" tout en lui refusant sa faculté de penser, qui, selon moi, viens juste après. Il est essentiel d'accepter ceci pour ne pas faire un déni dessus et passer à l'étape suivante : être pleinement conscient de ses pensées pour les apaiser. Platon disait qu'"être" c'est faire, tandis que pour Socrates, faire, c'est "être". Je me range plutôt du côté de Socrates sur ce point et tend à penser également qu'agir, faire, c'est "être". D'où l'importance de dégager de la présence de nos actions, et dans l'agir de nos pensées qui peuvent aussi très bien être perçues comme des déplacements (soit des actions) dans des lieux virtuels, si l'on désire "être" convenablement. C'est sans doute cette agissement global que les mystiques désignent lorsqu'ils nous disent qu'il faudrait "être, tout simplement", peut-être faut-il se laisser envahir par ses sens, se positionner non pas en spectateur de ces derniers, mais polymériser avec eux et n'éprouver ni plus, ni moins que les stimulis qui parviennent selon leurs priorités, à notre cortex... Quand vous pensez, pensez consciemment, sans négliger les 5 autres sens qui devraient se calibrer s'équilibrer naturellement selon vos spécificités naturelles.

Continuons et disons à présent qu'on ne ressent plus l'inconscient, les instants de conscience se liant les uns aux autres, et qu'on sauterait chaque nuits, chaque phase d'inconscience, prolongeant une journée, une passion éternel dans le rêve de la personnalité particulière (tout le monde est l'univers entier qui rêve de lui même), et qu'on sauterait chaque morts, ce qui déboucherait sur une vie éternel dans le rêve de l'âme. Je ne sais pas s'il existe une âme personnelle, mais ce que je crois être probable, c'est qu'il existe une âme humaine, impersonnelle et collective. Pour elle, jongler d'une vie à l'autre en passant par le processus d'oubli doit un peu être comme passer d'une lecture à une autre. "J'ai vécu des centaines de vie et j'ai vécu des centaines d'histoires d'amours. J'ai posé le pied sur des mondes distants et ai aperçu la fin des temps. Car je suis un lecteur." - George R.R. Martin

Ainsi la réincarnation, même nonindividuelle, ainsi que l'âme, doivent exister, telle est ma croyance, âme humaine qui est en fait commune à tous. C'est cette dernière que les traditions qualifient de "dieu", elle représente l'absolu s'expérimentant subjectivement. Nous sommes donc des milliards de masques d'une seule et même entité. Ce qui n'impose pas d'aimer à l'infini les différentes versions particularisés de nous même, vous pouvez aussi par exemple haïr à l'infini et être alimenté d'une rage viscérale par exemple, car le masque de Dieu que vous êtes est, peut-être malheureusement, libre de tout (et n'importe quoi !). C'est le principe même du jeu de la multiplicité, percevoir la similitude ou bien la différence, c'est du pareil au même. Vous pouvez même choisir d'être une cellule cancéreuse de ce grand corps qui nous abrite, mais, prenez-garde, qui sait ce qui adviendra de vous lorsqu'il entreprendra de s'injecter le remède, l'antidote...

Le processus d'incarnation reste encore assez mystérieux pour moi... Selon moi, dans un monde à la métaphysique idéal, il devrait être un peu similaire à la création d'un personnage dans un jeuxvidéo de type MMORPG, soit un jeu en ligne, loin des lois absurdes de notre métaphysique...

"Ce qu’on ne peut voir, on l’appelle invisible. Ce qu’on ne peut entendre, on l’appelle inaudible. Ce qu’on ne peut toucher, on l’appelle intangible. Ces trois qualités ne peuvent être définies. C’est pourquoi on les fusionne pour n’en faire qu’une. Chacun de ces sens est subtil dans sa description, intuitivement on peut le voir, l’entendre et le sentir, alors l’invisible, l’inaudible et l’intangible ne font plus qu’un. Son levé n’entraîne aucune aurore, son coucher aucune ténèbres. Il continue encore et encore, innommable puis retourne au néant. Approchez-le, il n’a pas de commencement. Suivez-le, il n’a pas de fin. Vous ne pouvez le connaître mais vous pouvez l’incarner dans votre propre vie. Découvrir comment les choses ont toujours été, c’est être en harmonie avec la voie." - Lao Tseu

"Si les portes de la perception étaient purifiées, chaque chose apparaîtrait à l’homme telle qu'elle est : infinie." - William Blake

"Être ou ne pas être, telle est la question." - William Shakespeare

"Être dans le flux de la vie ou lui opposer résistance sont les deux seules uniques options que l'on puisse détenir en tout instant de la vie. L'une est souffrance. L'autre, "est", tout simplement." - Deepak Chopra

Ce texte résumé en une maxime ? "Soyez exactement là ou vous êtes, ni plus ni moins, pas d'effort, pas de grand secret, juste la compréhension intellectuelle d'un état d'être excluant parfois l'intellect." Adressé à ceux chez qui cette citation résonnera après cette lecture... Comme qui

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