31. L'euphorie russe

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Alexei

Et merde ! Linguini a dû faire son rapport. Parce que là, c’est Hervé qui débarque. Comme une furie. J’ai juste reçu un SMS me disant de descendre illico presto ! Ce que j’ai fait, mais ni illico, ni presto. Je me suis d’abord assuré que Clémentine était bien absorbée dans sa comptabilité avant de m’éclipser discrètement. A peine arrivé sur le parking, le voilà qui m’apostrophe.

— Tu crois que tu fais quoi, là ? Qui c’est qui te paie ? Je vais te faire bouffer ton contrat si tu continues comme ça !

— De quoi vous parlez, là ?

— Arrête de faire chier Terrence. Vous êtes une équipe, merde ! Si tu continues comme ça, elle va jamais partir, et ta prime, tu ne verras pas le bout d’un kopeck, comme on dit chez vous.

— Chez nous, comme chez vous, les kopecks, ça ne vaut rien.

— C’est toi qui ne vaux rien. Soit tu te bouges le cul un peu plus, soit je lui dis comment tu as cherché à la faire chier. Et c’est elle qui te virera. Et tu verras si elle fait encore copain copine avec toi !

— Vous pouvez pas faire ça. J’ai plus besoin de votre fric de toute façon. Alors, laissez-moi tranquille.

— Ecoute-moi bien le ruskof. Soit tu fais ce que je te demande, soit je lui dis tout et demain tu es de retour au pays. Comprendo ?

— Je suis russe, pas con, ni espagnol. J’ai compris, oui.

Me voilà dans la galère. Qui sait ce qu’il est capable de me faire. Pourvu qu’il ne dise rien à Clem, sinon, je peux dire adieu aux intenses plaisirs que je viens de découvrir. Je remonte et me couche dans mon lit, plein de sombres pensées dans la tête. Je me dis que seulement quand Lisa sera là, je pourrai m’affranchir de tout ce qu’il me demande. Il faut que je la fasse venir. Et vite. J’attrape mon téléphone et commence un message à Alexandre.

— Tu viens, Alex ? Je suis prête, moi ! Je t’attends !

Oh, mince ! Clem m’appelle. C’est vrai qu’on devait aller se baigner. J’avais oublié.

— J’arrive !

J’envoie mon mail à Alexandre avec les dernières consignes pour organiser le départ de Lisa, et je récupère dans le placard mon maillot de bain avant de sortir sur notre terrasse. Clem est en effet prête et, comme d’habitude, sublime. Elle est accoudée à la balustrade et regarde la mer, habillée d’un petit bikini rouge qui ne couvre que ce que la bienséance oblige à ne pas révéler au monde. Elle a un peu hésité à le mettre, mais j’ai insisté. J’ai dû négocier, parlementer, mais j’ai trouvé l’argument qui a fait mouche. Je lui ai dit que si elle mettait ce petit morceau de tissu, je m’offrais à elle toute la soirée, les yeux bandés, nu et à sa merci. La coquine a accepté avec un grand sourire. Il suffit de savoir leur parler, aux femmes !

En tous cas, ses fesses sont à croquer. Je suis le chemin dessiné par ses longs cheveux dans son dos et arrête mon regard à la naissance de ses jolis globes. Elle me capte en train de la mater et sourit en grand en secouant son popotin. Je suis nu et je m’arrête net alors que j’étais en train d’enfiler mon maillot. Encore une fois, elle a réussi. J’ai perdu le défi que je me suis fixé. Réussir à ne pas bander en la voyant. Elle doit lire la déception sur mon visage car elle se rapproche de moi, un petit sourire coquin aux lèvres, et se saisit de mon sexe qui reprend une vigueur incroyable alors qu’il vient tout juste de se calmer.

— C’est flatteur, ça, Thor. Tu veux déjà recommencer ou on va se baigner un peu avant ? me souffle-t-elle en me masturbant, ravie de l’effet qu’elle me fait.

— Je suis obligé de choisir ? Je prendrais bien les deux, moi.

— Prie pour que la plage soit vide, alors, dit-elle en m’embrassant sur la joue avant de récupérer son sac de plage et de descendre les escaliers.

J’enfile tant bien que mal mon short de bain et la rejoins alors qu’elle commence à marcher sur le sable. Ses seins se balancent au rythme de ses pas et cela ne calme pas du tout mon excitation. Je l’enlace et l’empêche ainsi d’avancer, la collant tout contre moi.

— Je prie mieux quand j’embrasse l’objet de ma dévotion.

— Alex, je trouve que tu parles de plus en plus, ça m’inquièterait presque !

— Ecoute, j’ai la femme de mes rêves dans les bras, ma fille qui arrive, la vie est belle, dis-je en l’embrassant dans le cou et en frottant mon érection contre sa cuisse.

— Hum… Je suis contente de bénéficier de ta joie de vivre alors, murmure-t-elle en penchant la tête, me donnant un meilleur accès à son cou tout en se pressant contre moi.

Je la repousse un peu en dehors du chemin et l’appuie contre un arbre. J’abaisse mon short et sors mon sexe que je viens positionner sur son maillot que j’écarte un peu afin de me laisser la place.

— Tu veux en bénéficier ici et maintenant ?

— Tu es fou, Thor. On ne va pas…

Je ne la laisse pas terminer et m’enfonce en elle, lui arrachant un petit gémissement. Elle s’accroche à mon cou et je la prends là, debout dans la nature. La peur d’être surpris décuple notre excitation et l’urgence de notre jouissance. Notre baiser se fait intense et passionné, notre étreinte est rapide mais se termine dans un orgasme puissant que nous étouffons tous les deux en mêlant nos langues l’une à l’autre.

— Désolé, je n’ai pas pu résister ! dis-je en souriant.

— Je te préviens, si je suis trop crevée pour profiter de ma soirée et de toi, on reporte, mais l’offre tient toujours !

— L’offre est sans date de validité ! A consommer sans modération !

Je lui attrape la main et la tire avec moi, en courant sur la plage vers les vagues de la Manche. L’eau commence un peu à se rafraîchir, mais pour moi, ce n’est vraiment pas important. Surtout quand je suis poursuivi par une sirène toute aussi intrépide que moi. Clem n’aime pas le froid, mais bizarrement, cela ne la dérange pas de se jeter à l’eau à peine arrivée sur la plage. Et c’est donc main dans la main que nous plongeons dans l’océan, en riant tous les deux à la vie.

Après un agréable moment passé à nous éclabousser, nous câliner, nous embrasser, nous reprenons le chemin vers le restaurant. Comme chaque fois que nous rentrons chez nous, nous prenons chacun notre entrée. On a commencé à faire ça par souci de discrétion. C’est depuis devenu un jeu entre nous.

— Madame la Patronne, je vous souhaite une agréable soirée. J’espère bientôt vous retrouver, dis-je en jouant le rôle de l’employé modèle.

— Bonne soirée à toi aussi, employé lèche-botte, rit-elle.

— Le dernier à la salle de bain lèche l’autre ! ris-je en ouvrant rapidement ma porte pour y parvenir le premier.

Je l’entends pousser un juron avant d’essayer, alors qu’elle sait la course perdue d’avance, de me devancer. Joueur, je la laisse ouvrir la porte de notre salle commune en premier et je pénètre dans la pièce en même temps qu’elle.

— En même temps ! Mince ! Tu sais ce que cela veut dire ?

— Que tu es à moi pour la soirée et que peu importe tes idées perverses, c’est moi qui décide ?

— Non, ça c’est pour la soirée ! Là… euh… On est à la fin de l’après-midi ! Allez, viens, ne te fais pas prier ! J’ai juste envie de te goûter ! Je suis en manque !

Je suis surtout euphorique en cette belle journée de fin d’été. J’ai vraiment l’impression de ne plus avoir aucun poids sur les épaules. Et cela change ma vision des choses. Je suis libéré. Enfin, pas vraiment, car Clémentine m’enserre dans ses bras alors que je l’entraîne jusqu’à mon lit où nous nous effondrons. Rapidement, nous prenons position et j’ai le plaisir d’insérer ma langue entre ses lèvres alors que sa bouche vient s’occuper de ma queue. Je suis vraiment le mec le plus chanceux de la terre. La nana qui est dans mon lit est non seulement parfaite physiquement, mais aussi insatiable que moi !

Alors que je suis en train de réfléchir à la position dans laquelle je vais la pénétrer, mon téléphone sonne. Merde, c’est la sonnerie WhatsApp. Un problème en Russie ? Il faut que je réponde ! Et si Lisa ne pouvait pas prendre l’avion ? Je repousse ma jolie suceuse sur le côté et vois clairement sa frustration.

— Cache-toi sous la couette, je dois répondre, c’est ma fille.

— Me cacher ? Pourquoi ?

— Lisa ne sait pas que toi et moi, on est en couple. Je ne lui ai rien dit, encore. Vite, je dois répondre !

Elle me jette un de ses fameux regards de tueuse. Celui qu’elle réserve d’habitude à Linguini, mais se réfugie néanmoins sous les couvertures alors que je fais glisser mon doigt pour répondre.

— Lisa ? Tout va bien ?

— Oui Papa. Enfin, j’ai un peu peur de prendre l’avion, mais ça va.

— Il ne faut pas avoir peur, ma chérie, tu vas voir, l’avion, c’est super.

— Et puis, à la fin, il y a toi ! Tu seras à l’aéroport ?

— Bien sûr ! Ça fait trop longtemps qu’on ne s’est pas vu en vrai.

Clémentine, toujours sous la couette, a bougé et je sens que sa bouche est revenue où elle se trouvait il y a encore quelques instants. J’essaie de rester concentré sur ma discussion, mais c’est compliqué de suivre l’histoire de fée qu’est en train de raconter ma fille alors que je suis en train de me faire sucer par une femme qui a l’air d’adorer ça. Sa langue lèche mon érection et ses lèvres viennent m’enserrer. Je sens même ses dents qui me mordillent légèrement. Est-ce le fait que je parle russe à ma fille qui l’excite comme ça ? En tous cas, elle y met du cœur et j’ai de plus en plus de mal à rester calme.

— Papa, ça va ? Pourquoi tu gigotes comme ça dans ton lit ? On dirait qu’il y a un chien avec toi ! Tu m’as acheté un petit toutou ?

Eh mince, elle a capté que je n’étais pas seul. Un chien… Quelle idée ! J’ai posé ma main sur la tête de Clem pour la calmer, mais elle continue à me lécher même si elle ne bouge plus la tête comme elle était en train de le faire.

— Non, ce n’est pas un chien. C’est Clem, ma petite amie. Attends, je vais lui dire de ne plus se cacher. Enfin, tu veux la voir ?

— Oui Papa ! Et dis-lui de ne plus se cacher et que je peux lui parler français !

Je souris car ma fille accepte la nouvelle comme si de rien n’était. Je me dis que ce qu’elle a vécu avec Dimitri devait être vraiment horrible car, désormais, elle évolue sans peur dans notre monde.

— Clem, ma fille sait que tu es là, dis-je en français. Elle veut te parler. Elle veut que tu arrêtes de te cacher.

Je la sens qui s’arrête enfin de me lécher, me permettant de retrouver un peu mes esprits. La situation m’amuse en tous cas et j’oriente mon écran vers le haut du lit où apparaît la tête de la splendide créature qui est dans mon lit. Je souris car là, la splendide créature est un peu échevelée et visiblement furieuse contre moi de devoir ainsi se dévoiler devant ma fille.

— Bonjour Madame. Je m’appelle Lisa, je suis russe et j’ai dix ans, annonce ma fille avec ce merveilleux accent qui roule les R. Je suis ravie de vous rencontrer.

— Heu… Bonjour Lisa, dit Clem qui semble visiblement bien timide tout à coup. Moi, c’est Clem, ravie d’enfin te rencontrer.

— Je ne parle pas bien français. Désolée, j’apprends à l’école.

— Ton père t’aidera, il parle bien Français, lui. Et moi, je t’apprendrai ce qu’il ne voudra pas que tu connaisses, sourit-elle en me jetant un coup d'œil malicieux.

Ma fille qui a peut-être épuisé tout son vocabulaire adresse un magnifique sourire à Clémentine qui a l’air finalement ravie de la rencontre. Je reprends en russe.

— Prépare bien tes affaires, demain, tu prends L’avion. J’ai hâte de te retrouver, mon lapin.

— A demain Papa. Je t’aime.

— Moi aussi je t’aime, Lisa. Je t’attends.

Ma fille s’adresse enfin en français à ma voisine.

— Au revoir Clem. Da svidanya !

— Salut, Lisa, à bientôt !

La communication s’interrompt. Je balance mon téléphone sur la table de nuit et retire la couette que je laisse tomber à côté du lit. Alors que je m’avance vers Clem pour reprendre où nous avions laissé les choses, le sexe dressé et l’envie de lui faire à nouveau l’amour bien présente, elle me repousse. Eh mince ! Moi qui pensais lui faire oublier toutes ses questions avec une baise torride, c’est raté. Je ne vais pas m’en tirer à si bon compte ! Il faut que je me prépare. L’interrogatoire à la russe est annoncé !

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