58. Jouissance contrariée

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Clémentine

Je finis de nettoyer mon plan de travail, plutôt déconcentrée par le corps chaud collé dans mon dos, dont les mains sont plus que baladeuses. Qui aurait cru qu’on pouvait faire le ménage alors qu’un mec vous tripote ouvertement ? Alex a glissé ses mains sous mon tee-shirt et empaume mes seins pendant que sa bouche se promène dans mon cou.

— Alex, ris-je. Arrête, voyons !

— Niet. Je ne comprends pas le français ! rit-il en continuant.

— Dommage que tu ne comprennes pas le français parce que j’ai envie de te dire que si tu ne me laisses pas finir, nous n’aurons pas le temps pour un vrai câlin et tu peux rêver pour une pipe, dis-je sérieusement en tentant de me déplacer pour continuer à nettoyer.

— D'accord, patronne ! Je viens d'apprendre le français et je vais te laisser tranquille ! répond-il en lâchant mes seins mais en restant collé contre moi.

Je pouffe et joue de notre position pour presser mon fessier sur son entrejambe en passant l’éponge sur le plan de travail. Suis-je folle de rêver qu’il me plaque, là, baisse mon pantalon et me fasse l’amour vite fait ? Je crois n’avoir jamais eu d’envies aussi fréquentes qu’en sa présence. C’est bien simple, il lui suffit de me regarder avec ses yeux de braise pour que ma température corporelle grimpe en flèche et que je me retrouve à serrer les cuisses en rêvant de le sentir s’enfoncer en moi. Ou alors, il lui suffit de me prendre dans ses bras et de promener un peu ses mains sur mon corps, pour que je n’attende plus qu’une chose : que nous ne fassions plus qu’un.

Je finis par balancer l’éponge dans l’évier et me retourne contre lui.

— J’ai le droit de bouger ou tu comptes être mon ombre tout l’après-midi ? dis-je en glissant mes mains mouillées sous son tee-shirt.

— Tu as juste le droit de bouger si je suis au fond de toi, jolie femme, me répond-il alors que ses mains viennent enserrer mes fesses.

— Toujours en train de parler et de me promettre monts et merveilles, beau blond, mais je suis encore habillée et toi aussi, ris-je en déboutonnant son jean.

— Moi, je suis un bon employé et j'attends les ordres de ma cheffe !

— Je vois, murmuré-je à son oreille. Alors, prends-moi, l’employé modèle…

Il ne se fait alors plus prier et m'enlève mon tee-shirt, l'arrachant presque au passage dans sa précipitation. Il fait de même avec mon pantalon et s'agenouille devant moi en faisant glisser sur mes jambes ma culotte. Le regard qu'il me porte, plein de désir et d'envies, a toujours le même effet sur moi : je me liquéfie et oublie tous mes complexes.

Quand je sens son souffle chaud sur mon intimité et sa langue qui vient me lécher, je ne peux retenir un petit gémissement. Thor est un vrai Dieu du cunni et je me prépare à craquer à nouveau sous l'effet de ses caresses dont je ne peux plus me passer.

Que j'aime quand ses lèvres s'emparent de mon clito et viennent le sucer. Que j'apprécie quand sa langue vient le titiller. Il sait appuyer de ses longs doigts sur tous les replis qui me font chavirer. Comme nous sommes seuls au restau, je ne retiens pas mes gémissements car je sais à quel point cela le rend fou.

J'enfonce mes doigts dans ses cheveux afin de lui faire comprendre mon envie de jouir. Je veux qu'il me dévore et il s'adapte parfaitement à mon désir en se montrant encore plus sauvage. Je sens ses doigts qui me remplissent et me procurent d'intenses décharges électriques dans tout le corps alors que sa langue déclenche des vagues de plaisir qui émanent depuis mon petit bouton jusqu'au bout de mes orteils.

Ma jouissance est puissante et je m'abandonne totalement à cet orgasme qui me fait trembler de plaisir et permet à mon merveilleux amant russe de savourer tout le nectar qui s'échappe de mon excitation. Que c'est bon de le sentir apprécier ce moment autant que je l'apprécie !

Lorsqu’Alexei se relève, je l’attire contre moi et m’empare de cette divine bouche, capable de me faire voir des étoiles en empaumant son sexe tendu entre nous. C’est la douche froide quand nous entendons la porte qui grince derrière nous. Je suis pétrifiée sans même voir de qui il s’agit, et Alex se rajuste et referme son pantalon en soupirant avant de récupérer mes affaires sur le plan de travail et de me les tendre.

— Eh bien, je vois que vous êtes efficaces en cuisine, entend-on alors que j’essaie de me rhabiller, cachée par la masse de muscle de mon Russe hyper frustré.

— Tu fais quoi ici ? aboie Thor en reconnaissant la voix. Je t'avais pas fait comprendre que tu devais nous laisser tranquilles ?

— Je vois que le spectacle est intéressant, réplique mon oncle en se rapprochant pour mater ma poitrine avant que j'aie le temps de la recouvrir de mon tee-shirt. Tu m'étonnes que tu aies changé de camp, je n'ai clairement pas les mêmes arguments !

— Je rêve, non mais… Sérieusement ? Qu’est-ce que tu fous là ? m’agacé-je.

— Arrête de baver et casse-toi ou je vais te faire perdre l'envie de mater. C'est ta nièce, bordel !

Alex s'est rapproché de mon oncle, menaçant, alors que j'ai enfin pu enfiler mes habits.

— Quel accueil ! Moi qui ai tant fait pour vous ! Sans moi, le Russe, tu ne serais pas en train de tremper ta mouillette dans le jus de ma salope de nièce !

Je n'en reviens pas ! Il nous provoque ! Je suis obligée de retenir Alex par le bras pour ne pas qu'il lui assène un coup de poing.

— Laisse tomber, il n’en vaut pas la peine, soupiré-je en me glissant entre eux deux. Hervé, qu’est-ce que tu veux ?

— Moi, je ne veux que ton bonheur, ma chère nièce, quoi d'autre ? énonce-t-il d'un ton exagérément mielleux.

— Tu ferais mon bonheur si tu arrêtais de t’incruster ici en faisant mine de t’intéresser à la survie du restaurant, très cher oncle.

— Oui, la brute qui te baise me l'a bien fait comprendre… Je suis venu pour ça, justement. J'ai un deal à te proposer. On se voit sans le monstre dans ton bureau pour en parler tranquillement ?

— Tu peux parler devant lui, contrairement à toi, je n’ai rien à cacher, moi.

— Tu fais confiance à ce mec que j’ai réussi à acheter pour une bouchée de pain ? Tu n’as pas peur, toi. Mais c’est comme tu veux. On s’installe où ?

— Je fais confiance à qui je veux. Parce qu’il y a besoin de s’installer ? Pourquoi ? Tu vas m’annoncer une fois de plus que tu veux me racheter mes parts ? Si tel est le cas, tu peux partir tout de suite.

— Déballe ce que t’as à dire ou alors c’est toi qui deviendras une bouchée de pain. Toute écrasée. Si tu es venu juste pour m’insulter, je peux te dire que ça va mal se passer.

— On est obligé d’écouter ce type toujours menaçant ? fait mine de soupirer mon oncle avant d’aller s’asseoir à une table du restaurant.

Il sort de son petit attaché-case une pile de documents qu’il étale sur la table. Je jette un œil à Alex et nous décidons, sans échanger une parole, d’aller voir de quoi il retourne.

— Au moins, les menaces sont face à toi, et pas derrière ton dos, marmonné-je en jetant un œil sur la paperasse.

— Moi, je viens pour avoir un accord avec toi, pas pour faire ou subir des menaces. Qu’est-ce que vous êtes négatifs ! répond-il de son ton toujours aussi irritant.

— Et si j’avais pas fait des menaces, tu serais pas en train de proposer un accord. C’est quoi tous ces papiers ?

— Qu’est-ce que tu as fait ? demandé-je à Alexei en me tournant vers lui, surprise.

— Je lui ai fait comprendre que soit il arrêtait de t’embêter, soit j’allais le dénoncer à la police, ce que je vais peut-être quand même faire vu sa tête de con, grommelle mon Russe, visiblement gêné d’avoir agi dans mon dos.

— Je vous dérange, les amoureux ? persifle mon oncle, clairement en colère.

— Mais tu veux pas la fermer deux minutes ? m’agacé-je. Non mais sérieusement, tu penses que t’es en droit d’être aussi insupportable ? Fais ton offre et barre-toi, on a autre chose à faire que de t’écouter raconter des conneries. Et figure-toi que si tu n’es pas là pour subir les menaces d’Alex, je n’ai pas non plus été là pour ça, et pourtant tu ne t’es pas gêné pour essayer de tout foutre en l’air ici ! Alors honnêtement, si on a envie de te balancer X menaces, je ne pense pas qu’on se gênera ! Si t’es pas content, la porte est grande ouverte.

— Tant que tu n’as pas signé les papiers, je suis ici chez moi, je te rappelle, grogne mon oncle. Mais donc, voilà ma proposition. Ces docs là ont été préparés par le notaire de famille. C’est un accord de vente de mes parts au tarif de dix euros la part. Ce qui fait que tu vas pouvoir racheter le restaurant pour quelques centaines d’euros. Et après, on dit que je ne suis pas généreux, fait-il semblant de se lamenter.

Je récupère le papier et prends le temps de le parcourir, n’y croyant pas une seconde.

— Quel est le piège ?

— Ah, ah, il n’y a pas de piège. Enfin, il y une annexe à l’accord. Il ne sera valable que si tu acceptes les termes de cet avenant. Je ne suis pas fou, quand même. J’essaie d’assurer mes arrières, vu que je ne peux plus prétendre au restaurant.

— Accouche, bordel, on n’est pas dans un film, là, soupiré-je.

— Moi j’aime bien vous voir tendus comme ça. C’est tout aussi excitant que de voir tes lolos, ma puce.

Je sens Alex prêt à bondir et je prends sur moi pour à la fois retenir le russe et ne pas envoyer balader mon oncle. J’ai besoin de savoir ce qu’il propose et essayer ainsi de le virer de ma vie.

— Encore une remarque comme ça et je te colle un procès, Hervé. Tu me dis tes conditions ou tu te barres, mais j’en ai assez entendu pour aujourd’hui. Suis-je assez claire pour toi ?

Mon ton froid et glacial, digne de la Sibérie d’Alex, a au moins le mérite d’enlever le sourire niais du visage de mon oncle qui rassemble une pile de documents.

— Je t’offre presque le restaurant, à un prix juste symbolique, mais je demande à avoir droit à quarante pourcents de tous les bénéfices jusqu’à ma mort.

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