Chapitre 1

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– Salut Léo, tu tombes bien, on a encore un souci dans le quartier des mineurs, faut que tu t’en charges.

– Ok, j’y vais, je dois d’abord faire un tour à l’infirmerie pour vérifier que tout est rentré dans l’ordre depuis l’incident entre Kévin et Sam. Ça ne devrait pas être long et je passe la journée avec les ados.

Celui qui donnait les consignes, c’était Loïc, un collègue et amie de Léo. Léo était le surnom de Léonie, une gardienne de prison de trente-sept ans, mariée, une fille de dix ans et un caractère bien trempé.

Léonie était devenue surveillante pénitentiaire un peu par hasard. Elle avait fait des études de droit à l’université Paris II Panthéon – Assas et était tombé sur une publicité pour le métier. L’univers carcéral l’intéressait et elle avait réussi à passer le concours et la formation pour devenir surveillante pénitentiaire. Son mari, Edwin, était un ingénieur en informatique de quarante ans qui avait quitté le monde de l’entreprise en région parisienne pour enseigner à l’université de technologie de Compiègne. Léonie avait suivi son mari et travaillait désormais à la prison de Liancourt. Elle a eu du mal à s’y faire, car la région picarde était un peu différente de sa ville natale de Paris. Le cadre était idéal pour sa fille Florine, ils avaient une maison avec un jardin, beaucoup de verdures autour et des commerces. Le point positif en déménageant, c'est que Léonie avait pu réaliser un de ses rêves : adopter un chien, nommé Dick. C’était le compromis trouvé entre elle et Edwin lorsqu’il lui avait parlé de sa proposition d’emploi comme enseignant.

Être une femme dans un univers principalement masculin n’était pas évident. Pourtant, Léonie avait trouvé sa place, car elle avait de la répartie et ne s’effrayait pas facilement. Les conditions de travail étaient difficiles, mais Léonie aimait ça et elle adorait par-dessus tout changer les choses quand celles-ci n’étaient pas bonnes.

– Bonjour Kévin, tout va bien aujourd’hui ?

– Oui, Sam s’est calmé et s’est excusé de m’avoir frappé, il était énervé, car sa mère n’a pas pu lui envoyer ce qu’il voulait.

– D’accord, pas d’incident particulier ce matin ?

– Non, tout est calme, c’est rare, j’en profite pour ranger l’infirmerie et vérifier mes stocks pour faire des commandes.

Une journée calme en prévision, c’était rare en prison, Kévin l’infirmier avait raison d’en profiter. Léonie commençait son tour dans le quartier des mineurs. Elle aimait bien ce quartier, car elle pouvait porter un survêtement au lieu de son uniforme. Léonie essayait de comprendre ces jeunes, arrivés ici à cause d’erreurs de jugements ou parce qu’ils ne connaissaient que la violence, les vols ou la drogue pour s’en sortir. Elle essayait de les aider à se réinsérer dans la société. Peine perdue pour certains, mais victoire pour d’autres. Léonie aimait son travail à la prison, pourtant elle avait envie d’évoluer. Elle avait fait une formation pour devenir conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation. Elle devait attendre encore quelques mois pour obtenir son nouveau travail. Par chance, un départ à la retraite dans la prison de Liancourt allait lui permettre de changer d’orientation sans changer de lieu de travail.

L’après-midi se déroulait dans la même ambiance que d’habitude, pas de gros soucis à l’horizon. Léonie avait même pu déjeuner avec Loïc et deux autres collègues sans être trop dérangés. Léonie surveillait les visites entre les mineurs détenus et leurs familles. Elle entendit des éclats de voix au niveau de l’accueil. Elle alla voir et vit des parents qui semblaient énervés, inquiets, dans un état un peu bizarre, montrant leurs écrans de téléphone à ses collègues.

– C’est la fin du monde !!!! Il faut fuir !

– Je veux voir mon fils, je dois le voir une dernière fois !

– Il faut vous protéger et protéger nos enfants !

Léonie ne comprenait pas trop ce qu’il se passait. Soudain, une alerte retentit dans la prison. C’était l’alerte de confinement. Plus de visite, plus de sortie, plus personne ne pouvait rentrer ou sortir du centre pénitentiaire. Le téléphone de Léonie sonna, un message de son directeur qui demandait à toute l’équipe de suivre les consignes et de bien se barricader. En moins d’une heure, la prison était aussi imprenable qu’un château-fort au Moyen Âge. Léonie envoya un message à son mari pour lui dire qu’elle ne rentrerait pas à l’heure à la maison et lui disait qu’elle l’aimait lui et Florine et qu’il devait être prudent, car apparemment des choses se tramaient à Paris.

« Je t’aime, ne t’inquiète pas, je vais chercher Florine à l’école et on rentre à la maison ». C’était la réponse d’Edwin.

– Et merde !

Cette journée, c’était il y a presque deux mois, entre-temps les choses avaient changé. Léonie faisait souvent ce même rêve, cette dernière journée avant l’apocalypse. Le dernier message de son mari. En se réveillant, elle repensa à tout ce qui c’était passé depuis cette dernière journée de travail.

***

L’apocalypse avait démarré à Paris. Des zombies étaient apparus dans les rues et avaient fait fuir les membres du gouvernement et la population. Le reste des villes avaient été touchées en moins de deux semaines. L’Europe et les autres continents étaient, eux aussi, frappés par cette invasion de zombies. Seuls quelques pays et endroits isolés semblaient être épargnés. Personne ne comprenait comment cela avait pu se produire, ni d’où venaient ces zombies.

Des nécromanciens, eux aussi mystérieusement apparus, avaient donné l’ordre d’enfermer les zombies dans les prisons. Des malfaiteurs en tout genre étaient en liberté et la population encore en vie se barricadait en construisant des quartiers sécurisés. La criminalité était en hausse, mais avec les zombies encore en liberté, même le plus dangereux des malfaiteurs n’était pas à l’abri. Les voyous devaient faire profil bas s’ils voulaient faire partie d’un de ces quartiers sécurisés, seule chance pour rester en vie.

Construire ces quartiers n’avait pas été facile et ils ressemblaient plus à des bidonvilles au sein d’une prison, qu’à de vraies habitations, sauf là où le chaos n’était pas passé. Trouver des matériaux, des outils et assembler le tout en très peu de temps avaient été un grand challenge et une course contre la montre. Le plus gros souci était le ravitaillement en denrées alimentaires, médicaments, produits d’hygiène. Dans certains endroits l’accès en eau, électricité et aux moyens de communication posait problème.

Il n’y avait pas eu de catastrophe naturelle. L’apocalypse ne ressemblait pas à celle des films ou des livres. Les zombies avaient fait des dégâts, mais c’était surtout les humains et les anciens prisonniers en fuyant, se défendant, pillant qui avaient accentué et provoqué des scènes de chaos. La reconstruction des endroits détruits ne pouvait se faire tant que des zombies étaient encore en liberté.

Les survivants devaient se débrouiller comme ils le pouvaient pour rester en vie. L’instinct de survie était important, mais il fallait aussi faire preuve de courage, de sagesse et d’esprit d’équipe, car seul, c’était mission impossible de s’en sortir. C’est de cette constatation que plusieurs quartiers avaient été construits. Occuper les bâtiments encore debout et créer des abris anti-zombies quand il ne restait que des ruines pour commencer à s’organiser entre survivants, en attendant un retour à la normale.

Un mois après l’apocalypse, le chaos était toujours présent. Presque deux mois après, le calme commençait enfin à revenir dans les campagnes. Dans les villes, la situation était un peu plus compliquée, car les incendies et la guerre entre humains et zombies avaient fait beaucoup plus de dégâts.

Les nécromanciens en avaient profité pour envahir Paris et en faire leur quartier général. Les lieux de pouvoir étaient de nouveaux opérationnels, car les nécromanciens les avaient protégés. Ils voulaient diriger le pays. Pour le moment, leur mission était de rassembler les zombies, car leur nombre ne cessait de croître. D’une dizaine d’individus, ils étaient maintenant des milliers. Les nécromanciens devaient mettre les bouchées doubles s’ils souhaitaient diriger le pays.

***

Au moment de l’apocalypse, Léonie et ses collègues s’étaient barricadés dans la prison. Ils avaient eu de quoi survivre pendant plusieurs jours jusqu’à ce que les nécromanciens donnent l’ordre de vider les prisons pour y enfermer les zombies. Il y avait eu un créneau entre l’invasion de zombies et la fuite des prisonniers, ça avait été le déclic pour le personnel de la prison de fuir. Léonie avait pris la route jusqu’à son domicile, pleine d’espoir, mais les nécromanciens avaient oublié de préciser que des zombies étaient déjà passés depuis plusieurs jours. Sa maison était encore debout, en revanche tout avait été retourné, il y avait eu du pillage, mais il lui restait encore des choses. Elle se mit à faire le tour de toutes les pièces, aucune trace d’Edwin ou de Florine. L’angoisse grandissait en elle. Où étaient-ils ? Étaient-ils encore en vie, transformés en zombies ou mort ? Un jappement se fit entendre, elle sortit de ses pensées : Dick ! Ce drôle de chien était vivant, c’était déjà un soulagement pour sa maîtresse. Il avait survécu, c’était un miracle.

Léonie prit des affaires, de la nourriture, de l’eau, le tout le plus vite possible. Elle prit sa voiture et roula jusqu’à la maison de Loïc et d’une autre collègue. Un autre quartier de la ville, la même désolation. Les dégâts n’étaient pas trop importants, mais la pluie rendait le spectacle encore plus lugubre.

– Des survivants de ton côté ? demanda Loïc.

– Non, à part Dick, je ne sais pas où sont ma fille et mon mari, je n’ai croisé personne sur ma route.

– Ici, juste quelques rares voisins qui sont en train de prendre des vivres et de quoi survivre. Jade de l’accueil a entendu que des groupes se rassemblaient vers les zones commerciales. On devrait faire pareil.

– Oui, c’est une idée, faut juste pouvoir y arriver avant les zombies et les malfrats, répondit Juan un collègue de Léonie.

– Si on restait plutôt vers le centre-ville, là où il y a la gare, des commerces et peut-être encore de l’eau de l’électricité et de l’essence ?

– Léonie, ton idée est la plus rapide à mettre en place, allons-y, répondit Loïc.

Dix minutes après, un convoi de dix voitures remplies au maximum était en route vers le nouveau lieu de vie du groupe. Un lotissement situé près des commerces, proche de la gare et des voies de communications semblait parfait pour en faire un quartier sécurisé.

Quelques rares habitants étaient encore présents, et rapidement les travaux étaient en route. Des murs faits de barbelés, de bois et tout ce qui pouvait servir se dressèrent avant la nuit. Le quartier ne représentait qu’une petite surface, mais il englobait quelques petits commerces et habitations encore en bon état.

Au total un groupe de trente personnes avait trouvé refuge dans ce quartier. Pour éviter tout problème, il avait été décidé de faire des groupes dans la répartition des tâches en fonction des compétences de chacun. Il y avait un groupe pour vérifier la sécurisation des lieux, un groupe pour recenser les vivres, le matériel et la logistique, un autre pour la préparation des repas et un dernier pour les soins médicaux. La première nuit avait été calme. Un roulement s'établit pour la surveillance du quartier.

Très vite, les ennuis avaient commencé, entre les évadés de prisons et les attaques de zombies, il fallait sans cesse renforcer la sécurité du camp. Les vivres avaient été rationnés, car il était impossible de sortir du quartier. Il n’y avait plus de téléphone, plus d’internet, ni même de signal radio pour obtenir des nouvelles du reste du pays.

Les quinze premiers jours du camp avaient été les plus difficiles. Il y avait eu des incidents, des accidents et les nerfs commençaient à lâcher. Le confinement forcé entre des personnes différentes dans un périmètre restreint, était digne d’une prison. Le confort était rudimentaire, car il n’y avait plus de chauffage, seuls des feux de bois permettaient d’avoir de l’eau chaude et de cuire des aliments, l’électricité ne fonctionnait pas bien. La bonne nouvelle, c'était que l’eau n’avait pas été coupée dans la ville.

Les attaques de zombies avaient ensuite commencé à décroitre ce qui laissait espérer une possibilité d’aller explorer les alentours pour éventuellement trouver des vivres. Quelques rares courageux avaient accepté de relever la mission, mais ils n’avaient pas pu aller bien loin. Il restait encore des zombies en liberté et les rares magasins aux alentours n’avaient plus grand-chose à offrir ou avaient déjà été fouillés.

Un mois après l’installation au camp, les nécromanciens avaient enfin donné signe de vie. L’électricité et les moyens de communications, ceux qui n’avaient pas été détruits, commençaient à fonctionner de nouveau. Le groupe de survivants n’avait plus beaucoup de nourritures, mais ils avaient de la lumière et l’espoir commençait à renaître chez certains.

Les nécromanciens commençaient à recenser les humains vivants, morts, blessés et les zombies. Ils passaient dans les villes et pour attirer un peu de sympathie, apportaient de larges colis de vivres, matériels et même quelques médicaments qu’ils avaient glanés au passage.

– Alerte, y’a du mouvement là-bas, cria Ahmed, lors de sa ronde.

– Préparez-vous, lança Juan au reste du groupe menant la garde.

Rapidement, l’alerte fut donnée et tout le quartier se tenait prêt. Tout le monde était préparé à ses alertes.

– Ouvrez ! Nous avons des vivres et nous devons vous parler !

– Qui êtes-vous ? rétorqua Juan à la voix qui avait crié.

– Les membres du groupe qui dirige le monde entier.

– Merde, les nécromanciens sont là, lança à voix basse Loïc.

– On arrive ! répondit Juan, d’une voix mal assurée.

Pas le temps d’ouvrir la porte dans un des murs construits du camp, que quatre nécromanciens marchaient déjà vers le groupe de survivants. Foutue magie, ce n’était pas une invention pour faire rêver les enfants, cela existait vraiment. Certains adultes étaient totalement abasourdis et n’en croyaient pas leurs yeux. Déjà, les zombies, c’était une chose difficile à admettre, mais là, une démonstration de magie, quelque chose d’impalpable et en même temps réel, c’était trop pour certains cerveaux. Les rares enfants et adolescents du groupe étaient plus apeurés par ce groupe de nécromanciens, qu’ébahie par la démonstration de magie. Ils étaient habillés en noir, avec quelques points de couleurs, néanmoins leur style laissait à désirer. Si la situation n’avait pas été aussi critique, Léonie aurait eu envie de rire en les voyant. Le disco avait fusionné avec un look hip-hop pour l’un. Un autre sortait tout droit du Moyen Âge. Le troisième avait un jeans déchiré peint en noir avec le haut d’un costume digne de la Renaissance. Le dernier devait être dans sa phase gothique et avait dû piquer les costumes d’un groupe de metal ou d’un groupe de théâtre.

Il ne fallait pas juger les gens à leur apparence, la preuve, ils étaient maintenant à la tête du pays, mais Léonie se demandait d’où venaient ces nécromanciens à l’allure un peu loufoque.

– Vous êtes combien ici ? Combien d’enfants, d’ado, d’adultes, de vieux, de malades ? demanda le gothique.

– Nous sommes trente, répondit Juan, trois enfants, quatre adolescents et le reste d’adultes, pas vraiment de malades, juste fatigués.

– D’accord, marquez tous vos nom et prénom sur cette feuille, on doit recenser tout le monde et on vous donnera des vivres.

– Qu’est-ce qu’on va devenir ? demanda timidement une des femmes du groupe.

– Vous allez vivre, mais vous nous obéirez. Les zombies sont presque sous contrôle et on va reconstruire le pays grâce à vous, répondit le nécromancien au jeans noir déchiré.

Une fois le recensement fait, les nécromanciens firent le tour du quartier, prirent des notes et donnèrent leurs colis au groupe avant de partir.

– Si je résume, les nécromanciens gouvernent le monde et nous sommes leurs esclaves… Ça ne m’enchante pas vraiment. La seule bonne nouvelle, c’est que le confort va revenir en reconstruisant tout et la télévision, internet et téléphone vont être à nouveau totalement opérationnels.

– Moi non plus, Loïc, ça ne m’enchante pas, surtout sans nouvelle de ma famille. Au moins, on sait qu’on a encore une chance de survivre si on évite les zombies et puis, je n’ai pas mis mon vrai nom, donc je ne suis pas recensée.

– Ça ne m’étonne même pas de toi Léo, mais moi non plus je n’ai pas mis ma vraie identité.

– Ah ah, c’est bien, tu as retenu quelques infos de nos discussions. Plus sérieusement, on va pouvoir réfléchir à comment retrouver un semblant de vie, tout en cherchant nos proches et éviter les zombies et les délinquants en tout genre.

– Oui, il va falloir vite trouver un plan…

***

Plusieurs semaines à vivre dans ce quartier, entre désespoir, incertitude, regain d’espoir et crise de nerfs. Léonie et Loïc réfléchissaient à un plan une fois qu’ils pourraient sortir d’ici. Loïc voulait reprendre contact avec ses enfants, en espérant que son ex-femme les ait bien laissés à ses parents comme il lui avait demandé. Les parents de Loïc habitaient en Suisse, dans un village de montagne qui, en cette fin d’hiver, n’était pas facilement accessible. Il espérait que les zombies ne soient pas arrivés jusqu’à eux. Léonie, elle, voulait savoir la vérité à propos de son mari et de sa fille. Elle n’avait pas beaucoup d’espoir de les revoir en vie, ni même ses beaux-parents qui habitaient en plein-cœur de Paris. Elle avait une pointe d’espoir, mais elle préférait la vérité, aussi douloureuse soit-elle, plutôt que d’espérer pour rien. Léonie avait perdu sa mère d’un cancer quand elle avait vingt ans et son père les avait quitté un an auparavant suite à un accident de voiture. Léonie avait un frère Mathieu tout juste trente ans, qui était officier dans les croisières maritimes, ils ne se voyaient pas souvent. Elle espérait qu’il soit en mer et qu’il ait survécu à l’apocalypse.

Quelques jours passèrent, les deux amis commençaient à avoir un plan solide et avaient prévu ce dont ils pouvaient avoir besoin. Les informations qu’ils recevaient des nécromanciens laissent indiquer un changement de situation dans les jours à venir.

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