Page blanche

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Où suis-je ? Tout est blanc ici, pourtant je ressens sa présence familière.

- Salut !

- Salut !

- T'es là depuis longtemps ?

- Non, je viens d'arriver.

- Dans quoi on s'embarque cette fois-ci ?

- Je ne sais pas, on va bien voir, mais j'ai un mauvais pressentiment. Ce lieu m'est inconnu et j'ai l'impression qu'on nous observe. Je vais faire un tour, reste là, je reviens.

- Attends, je déchiffre des lettres là bas: S C RI BAY.

- C'est qui Bay ?

- Quoi ?

- Tu dis: "est-ce qu'y rit Bay ? ", c'est qui ce Bay ?

- Pardon, même à l'écrit, j'ai l'accent du sud-ouest. C'est de l'anglais je pense, SCRIBAY, en un seul mot.

- Il nous a fait déménager en Angletterre ? Je croyais qu'il supportait pas les rosbiffs ?

- Il supporte personne de toute façon, étonnant que nous soyons ici. Désormais d'autres vont nous voir, il ce sociabilise. AÏe !

- Un problème ?

- Quelqu'un m'a surligné.

- Une faute sans doute, il est parfois distrait.

- Peuvent-ils nous effacer ?

- Je ne crois pas, mais ils peuvent nous ignorer et ainsi nous faire disparaître. Si, comme je le crains, il n'a rien d'intéressant à raconter nous n'existerons même pas.

- J'aime pas quand il commence par un dialogue, il ne sait jamais où ça va le mener et comment le conclure.

- Sa....a.....a.....lut , l....l....les g....g.....gars !

- Super, un bégue, ça va nous faire avancer plus vite. Il est vraiment en manque d'inspiration, il n'a même pas défini les personnages. Tu ressembles à quoi toi ?

- Je suis habillé en clown, je suis dégoûté.

- Ah, ah ! Je te vois maintenant, excuse-moi , mais c'est ridicule.

- Je sais, merci. Et toi ? Je ne te vois pas.

- Une forme indéfinie, masculine je crois.

- V...Va...t...t...t'il...a....a...arrêter...d...d...de....ca...ca....casser....les....c....c.....co.....co......co......codes?

- J'ai cru un instant qu'il allait être vulgaire.

- Les codes de l'écriture ? Il ne les connait même pas, un auteur-bricoleur du dimanche, on est vraiment mal tombé.

- Bonjour !

- Salut !

- Enfin, une présence féminine. Vous êtes sublime mademoiselle. Je ne sais pas si vous avez lu le résumé de cette histoire, je préfére vous mettre au parfum, une scène torride est prévue entre nous.

- On a pas eu de résumé de l'histoire.

- Tu peux pas la fermer le clown !

- Oups, désolé, j'avais pas compris la manoeuvre.

- J'ai bien vu, merci. Elle se barre avec le bègue à cause de toi.

- Bon, y'a pas trop d'action là, qu'est-ce qu'on est venu foutre ici ?

- Dis Cortex, tu veux faire quoi cette nuit ?

- La même chose que chaque nuit, Minus, tenter de conquérir le MONDE !

- Elles sortent d'où ces deux souris ?

- Un dessin animé des années quatre-vingt-dix.

- C'était désert ici et on va bientôt être à l'étroit.

- Ouais, six personnages et toujours pas l'ombre d'une trame cohérente.

- Vous êtes où ? Oh! Eh! Y'a quelqu'un ? Tout est redevenu blanc. Il les a tous effacés. Un personnagicide de masse. C'était donc ça son histoire minable. Pourquoi nous avoir créés ? Pour nous faire disparaître quelques lignes après, sans même avoir fait l'effort de donner un sens à notre existence ? C'est un sadique, un monstre. Et vous là ! Je vous vois sourire. Vous êtes tous des monstres.

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