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sabline

france.
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œuvres
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Œuvres

sabline

C’était un mardi soir, je rentrais chez moi et alors que j’ouvrais la porte d’entrée, mon chien Max en profita pour s’échapper, ce qui n’était pas dans ses habitudes et se dirigea vers le parc. Tout en courant derrière lui, je me mis à penser qu’il avait peut-être une petite copine qui l’attendait dans le quartier et j’espérais, je l’avoue, ne pas passer toute la nuit à le chercher.
Nous étions en janvier, il faisait froid, la nuit était tombée et la brume commençait à envahir le paysage, la rue était déserte et silencieuse, Max assis devant la grille se mit à aboyer. Tout en maintenant son collier, je le sermonnais, mais je fus interrompu par une petite voix masculine.
- Vous ne devriez pas le gronder, nous avons rendez-vous !
Quelle ne fut pas ma surprise quand en levant la tête, je pus apercevoir, grâce à la lumière du lampadaire, un lutin, oui un vrai lutin en chair et en os, qui me regardait très sérieusement, assis sur le muret du parc. Il semblait avoir un âge avancé, car ses cheveux et sa barbe étaient blancs. Il était chaussé de bottines, habillé d’un gros pull rouge, d’un pantalon bouffant maintenu par une grosse ceinture à boucle, et coiffé d’un chapeau pointu avec quelques plumes. Une fois ma surprise passée, je lui répondis que je ne voulais pas que Max réveille tout le quartier avec ses aboiements et que nous n’avions jamais eu rendez-vous avec un lutin.
Ayant apparemment le sens de l’humour, il me signala qu’il ne s’appelait pas Lutin, mais Almendros, me confirma que nous avions bien rendez-vous ce soir, mais que je n’étais tout simplement pas au courant. Puis il se pencha vers la grille, marmonna quelques mots et celle-ci s’ouvrit toute seule comme par enchantement, que dis-je elle s’ouvrit par enchantement. Almendros descendit du muret à l’aide des plantes grimpantes qui tapissaient la surface et prit place sur mon chien qui avait l’air très content de cette situation.
- Pourriez-vous quand même m’expliquer, pourquoi nous avons rendez-vous ?
- Ma chère Camille, nous avons…
- Vous connaissez mon prénom ?
- Oui bien sûr, Max me l’a dit.
- Vous parlez avec Max ?
- Auriez-vous oublié que je suis un lutin ? Tout le monde sait que les lutins parlent avec les animaux !
Almendros me regardait, d’un air sévère, les sourcils froncés.
J’avais vraiment l’impression d’avoir dit une grosse bêtise.
- Je suis désolée, j’avais oublié. Et pour le rendez-vous ?
-Nous devons rentrer dans le parc, trouver le prince des brumes, afin qu’il puisse retourner dans son royaume et épouser la fille de la sorcière Naja.
- Rien que ça ! Et comment allons-nous faire ?
Max et Almendros à mes côtés, nous entrâmes dans le parc, la brume s'était épaissie, Almendros me fit signe de me taire. Un frisson me parcourut, je n’étais pas très rassurée, j’entendais des bruits inhabituels, comme des chuchotements et il me semblait voir des silhouettes se déplacer rapidement.
- Pour quelle raison auriez-vous besoin de moi, pour trouver le prince des brumes ?
- Le prince des Brumes a été ensorcelé par la sorcière Naja, parce qu’il voulait épouser sa fille. Le seul moyen, de défaire le sort, c’est de se servir de ton pendentif, celui que ta grand-mère t’a offert, celui que tu portes autour du cou.
Mon réflexe fut de toucher mon pendentif du bout des doigts, c’était un cristal de roche avec un signe gravé dessus.
- Je suppose que tu n’as aucune idée de ce que signifie, ton talisman ?
- Non
Nous arrivâmes près d’une statue qui représentait un chevalier, brandissant une épée. Je pris mon talisman, Almendros attrapa dans une petite bourse attachée à sa ceinture une sorte de poudre et la lança sur mon talisman en murmurant quelque chose. Le symbole s’illumina d’une lumière bleutée qui se déplaça dans les airs et tourbillonna autour de la statue qui prit vie. Le sort était rompu.
Le chevalier me salua et disparu dans la brume, rejoindre sa bien-aimée.
- Ce talisman a été confié, il y a bien longtemps à ta famille pour le mettre à l’abri de la sorcière Naja car jamais elle ne pensera venir le chercher chez les humains.
- Il me semble avoir toujours vu cette statue. Depuis combien de temps, le chevalier était-il prisonnier ?
- Tu sais le temps chez nous ne fonctionne pas comme chez vous ! Cela fait plus de cent ans qu’il attend. Mais pour nous, ce n’est rien.
Almendros chuchota quelque chose à mon chien et après m’avoir salué, disparu lui aussi dans la brume. Il était tard et je tombais de sommeil.
C’est dans le journal, que j’entendis parler du chevalier, sa statue avait disparu du parc, comme par enchantement.
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sabline

C’est une femme au cœur blessé,

Hantée par les fantômes du passé,
Ombres de son esprit
Qui peu à peu, se l’approprient.

Après tant d’années,
De luttes acharnées,
De souffrances persistantes,
De fatigues constantes.

L’hiver en son être a pris place
Et l’a changée en statue de glace,
Qui pétrifiée de tant de douleur
A pris du froid sa pâleur.

Consciente prisonnière
Qui malgré ses prières,
Regarde immobile,
Sa vie qui défile.

Que dans son cœur
Sans aucune pudeur,
Entre le printemps
Et tous ses sentiments.

Ainsi, ses couleurs chatoyantes
Et ses odeurs enivrantes,
Pourront réchauffer son âme
Et faire renaître la flamme.

Celle que l’on nomme Espoir
Et qui nous permet de croire,
Que malgré nos pleurs,
Demain sera meilleur.

Si son regard plonge dans le miroir,
Son âme y trouvera l’espoir
Et si son cœur arrive à y croire,

C’est un enfant qu’elle pourra y voir.
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Défi
sabline

Je suis devant la maison de mon enfance, une ancienne bâtisse toute en pierres apparentes. Il fait nuit, je décide donc de me réfugier à l’intérieur.
J’ouvre la porte et pénètre dans le hall d’entrée. En traversant le salon, je remarque que les volets ne sont pas fermés et laissent passer la lumière de la pleine lune, ce qui me permet d’entrevoir certaines formes que j’imagine être des meubles ou autres obstacles sur ma route.
D’après mes souvenirs, un interrupteur devrait se trouver sur le mur qui est à ma droite, seul problème, c’est dans la partie sombre de la pièce. J’ai toujours eu peur du noir, peur qu’un bras m’agrippe, qu’un visage monstrueux m’apparaisse sorti de nulle part, cette idée me donne des frissons. Je respire un bon coup et pénètre dans l’obscurité. Je passe mes mains tel un scan sur la tapisserie et m’arrête au contact d’un meuble en bois qui me parait être la bibliothèque. Aucun interrupteur. Je suis pourtant certaine qu’il y en avait un et que la bibliothèque se trouvait plutôt près de la cheminée. Elle a dû être déplacée et je dois surement me tromper pour l’interrupteur.
Je retourne sur mes pas, traverse le salon pour atteindre la salle à manger et jette un rapide coup d’œil autour de moi. Les ombres bougent et changent de forme, j’ai perdu tous mes points de repère, je ne reconnais plus rien. J’avance quand même jusqu’à une grande table où trône un chandelier a trois branches, je m’en empare et me dirige vers la cheminée en pierre, espérant que la petite boite que j’ai repérée sur le rebord contient des allumettes.
À la lumière des bougies je distingue, accrochés au mur, des tableaux qui sont pour la plupart des portraits d’ancêtres. Leur regard froid et leur allure hautaine me mettent mal à l’aise, j’ai l’impression qu’ils m’observent et me suivent du regard. Cela me donne la chair de poule.
Sur une console au plateau de marbre se trouve, parmi d’autres, un cadre en argent contenant une photo de famille en noir et blanc représentant un couple et leurs deux filles. Leurs vêtements me font penser aux années 1900. Je n’ai aucun souvenir de ces tableaux ni de ces photos et pourtant je suis sûre que c’est bien ma maison.
Les flammes des bougies se mettent à réagir étrangement, elles vacillent comme s’il y avait du vent ou comme si l’on soufflait dessus. Je commence à avoir froid, tellement froid que mes muscles se contractent. Les flammes se mettent à danser dans tous les sens et s’éteignent subitement me laissant dans le noir. Je sors précipitamment de la pièce et atteins l’escalier en bois qui mène au grenier aménagé où se trouve ma chambre.
Arrivée sur le palier, je m’aperçois que je suis pieds nus et vêtue d’une chemise de nuit qui ne m’appartient pas. Le silence qui règne ici est lourd et oppressant, ça m’angoisse. J’ai la sensation de ne pas être seule, cette idée me donne des frissons et j’ai une soudaine et irrépressible envie de courir pour traverser le couloir qui mène à ma chambre. Comme si le seul lieu où je pourrais me sentir en sécurité dans cette maison était ma chambre.
Le couloir est en forme de L, il me faut donc passer devant la ‘’chambre bleue ‘’. Je n’aime pas cette pièce, il y fait toujours froid même avec le chauffage à fond. Je m’apprête à courir lorsque j’aperçois dans la pénombre du couloir quelque chose bouger. Le manque de lumière m’empêche de distinguer ce que c’est, mais ça vient vers moi. Ça a la forme d’une ombre humaine. La panique s’empare de moi, je veux faire demi-tour, partir de cette maison en courant, mais rien, je ne peux pas bouger. Je ferme les yeux en me disant que ce n’est rien, juste mon imagination, même si au fond de moi je sais que je me mens. Puis j’entends un chuchotement.
_ Il arrive ! Il faut partir. La voix est celle d’une enfant, j’ouvre les yeux, et là devant moi se trouve une fillette de neuf ou dix ans qui ressemble étrangement à la plus jeune des deux sœurs de la photo. Elle aussi est habillée d’une chemise de nuit d’une autre époque et a les pieds nus.
_ Qui ça ? Qui arrive ? Elle a l’air inquiète et me fait signe de me taire en posant son doigt sur sa bouche.
Ce sont des bruits de pas dans l’escalier qui me font comprendre pourquoi elle m’a imposé le silence. Je réalise alors que nous n’avons plus aucune possibilité de sortir de la maison et que la seule chance qu’il nous reste, du moins je l’espère, est d’atteindre ma chambre. Je me penche alors vers elle et lui souffle à l’oreille le mot chambre, d’un commun accord nous nous donnons la main et partons en courant. Mais arrivées au niveau de la chambre bleue, la porte de celle-ci s’ouvre brutalement nous stoppant net dans notre élan.
Une femme apparait dans l’encadrement de la porte, ses cheveux bruns sont remontés en chignon et elle porte la même robe en dentelle noire que sur la photo. Le teint livide et le regard effrayé, elle nous regarde sans nous voir, je réalise alors que ce n’est pas nous qu’elle regarde. Je me retourne et vois son mari, il a l’air en colère et il marche à grands pas dans notre direction, c’est de lui qu’elle a peur et j’avoue que moi aussi je suis terrifiée.
Nous nous précipitons sur la porte de ma chambre, mais je n’arrive pas à l’ouvrir, elle est bloquée. J’entends la femme derrière nous qui supplie l’homme d’arrêter, je me retourne, il vient vers nous, la femme essaie de l’en empêcher. Il la pousse violemment contre le mur, il a un couteau à la main, elle crie, l’implore d’épargner ses filles, mais il ne l’écoute pas. Il lui assène plusieurs coups de couteau, elle s’écroule.
Ses yeux sont ceux d’un fou, il est là devant moi un grand couteau de cuisine dans la main, je ne peux plus bouger, mon souffle est coupé. Je sens son souffle sur mon visage, son haleine sent l’alcool, j’entends la fillette qui pleure puis une horrible douleur m’envahit au niveau du bas ventre. J’ai froid, je touche mon ventre, ma main est pleine de sang, j’ai mal, je me sens partir.
Je me réveille en sursaut dans mon lit, je suis en sueur. J’allume ma lampe de chevet et touchant mon ventre, je constate que je ne saigne pas. Rassurée, je ferme les yeux essayant de calmer ma respiration. Il me faudra du temps avant de pouvoir retrouver le sommeil.
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