Paul Lorens
4
œuvres
2
défis réussis
4
"J'aime" reçus
Œuvres
Journal d'Hector, écrivain aspirant à la vie de statisticien. Des lettres aux mathématiques, ce roman retrace les affres des déserts de glace que traverse l'homme, qui se métamorphose continuellement.
8
2
0
63
Défi
"Là où il y avait eu un monde sensible, ne régnait plus que la laideur"
Charles Bukowski, Journal d'un vieux dégueulasse
Une belle ordure, savoir ce qu'est une belle ordure, c'est mon métier. Je me présente, monsieur Bouchot, seigneur des porcheries. Je fais du profilage d'ordure, mais les belles ordures. Vous pouvez pas savoir ce que c'est beau le rebut de l'humanité, les excréments, les carcasses, les sous-vêtements de vieilles putains. Ah bordel ! C'est pas donné à tout le monde de repérer un beau truc de con !
Y a de la beauté dans une porcherie. Ca s'admire le bordel mon con ! Le bordel de son appartement, une vieille tasse dégueulasse, ce trou-du-cul de repas de la veille, vous les aimez non ? Eh bien moi, j'aime la merde, les ordures, la merde des gens. Le sous-terrain de tout ce que vous voyez, la puanteur, c'est mon monde.
J'embauche d'ailleurs, ça vous intéresse de découvrir ma porcherie ?
1
1
0
1
Défi
"S'il résulte des débats que le fait comporte une qualification légale autre que celle donnée par la décision de mise en accusation, le président pose une ou plusieurs questions subsidiaires."
Article 351 du code de Procédure Pénale
Des ondes traversaient les bancs de l'accusation, et les corps privés de liberté tremblaient comme des vagues. L'accusé venait d'être couronné victime et la victime prenait sa place sur le banc des accusés.
Le procès avait été sans remous avant cette première vague, ce premier frisson. L'audience observait une posture toute académique, les chemises sentaient la lessive et la poitrine des hommes et des femmes bien droites au-dessus des bancs.
Dans mes souvenirs, j'étais au premier rang mais aujourd'hui, je n'en suis pas sur. D'ailleurs, j'ai arrêté d'être sur de quoi que ce soit après ce procès. Je venais parce que mon avocat me l'avait conseillé "Aujourd'hui, le Justice vous répare" m'avait-il dit, comme un garagiste comme soufflerait à un moteur chéri "Tout va bien, tu ronronneras bientôt".
J'avais été victime d'un "vol de conscience", 36000h de vol de conscience et d'intégrité, soit 2 années complètes. Je n'étais plus qu'un légume, sans conscience après ces 2 ans. L'accusé : le professeur Rimenshtalt et son beau palmarès : 35 jeunes hommes vidés de leur conscience, sans un bruit. On récupérait des cerveaux bien faits dans les poubelles, mais ça n'avait alerté personne. On gardait toujours des cerveaux "brouillons" dans l'institut du docteur Rimenshtalt. Et puis qu'est-ce que ça pouvait bien faire. Les inidividus étaient toujours là, ils pouvaient parler, seulement ils étaient embrigadés, vidés, amorphes, livides, sans mémoire ni désir. Un crime invisible, un crime parfait.
Mais au prétexte que j'avais été un sujet "trop innovant", on m'avait retourné comme un crêpe : c'était moi qui avait volé la conscience du professeur RImenshtalt, l'avais rendu obsessionnel.
La question qui avait fait retourné l'audience, le juge et les avocats était simple, et pourtant tellement lourde de conséquence : "Quelle ambiguité subtile monsieur X a t'il pu implanter dans l'attention du professeur Rimenshtalt ?"
2
1
5
1