Chapitre 1 — Différente La rentrée en maternelle. La plupart des gens, je pense, ne s’en souviennent pas. Certains diront même que c’est impossible. Mais moi, si. Je m’en souviens. Je ne vais pas prétendre me rappeler de toute l’année, ni des visages des maîtresses ou des copains. Non. Il y a juste des flashs. Des souvenirs très précis, très clairs. Mais dans chacun de ces souvenirs, il n’y a que moi. Comme si j’étais seule dans un monde flou. Une petite fille seule dans ses émotions. Et ce qui est étrange, c’est que même aujourd’hui, à 30 ans, ces flashbacks me font encore quelque chose. Je ne suis plus cette enfant, et pourtant, je ressens encore exactement ce qu’elle ressentait. C’est comme si ce moment ne m’avait jamais quittée. Ma mère n’était pas là pour cette première rentrée. Mais je ne veux pas qu’on la blâme. Je fais ici une parenthèse importante : tout au long de ce livre, il y aura des moments où ma mère n’apparaîtra pas comme la mère idéale. Mais ce n’est pas un procès. Ce n’est pas un règlement de comptes. C’est juste mon histoire, avec ses douleurs et ses nuances. Ma mère travaillait. Ce n’était pas un abandon. Certes, je l’ai vécu comme tel, mais aujourd’hui encore,

Je pose ici un extrait de mon livre. De mon histoire.

Je l’ai nommé Différente.
Vous comprendrez, au fil des pages, pourquoi ce titre.

Ce livre, c’est des blessures, des vérités, de la tristesse, des silences, et mes secrets.
Il contiendra toute ma vie. Jusqu’à aujourd’hui.
Ce n’est pas une manière d’oublier — parce que je ne peux pas —
mais une manière de me délivrer.
Et quand il sera terminé, j’espère qu’il parlera à d’autres.
À des femmes. À des hommes. À ceux qui ont connu la douleur ou l’injustice.
À ceux qui pensent qu’il n’y a plus d’espoir.

En attendant, je partage ce premier extrait.
J’attends vos avis sincères.
Dites-moi… est-ce que vous avez envie d’en lire plus ?
Et si un seul mot, une seule phrase reste en vous après l’avoir lu…
c’est que j’ai réussi.

Écrire ce livre, c’est l’une des choses les plus délicates que j’ai jamais faites.
Je suis une personne pudique. Très pudique. Ce que vous allez lire ici, ce sont des choses que je n’ai jamais dites. À personne. Même pas à moi-même.

Et pour être honnête, j’ai eu beaucoup de mal à l’écrire. Beaucoup de mal à trouver un endroit, un moment, une respiration pour m’y consacrer. Avec la pression du quotidien, les aléas de tous les jours… c’est très difficile de se poser, de s’ouvrir à cœur ouvert, de pleurer, de se remémorer des souvenirs douloureux — et surtout, de les raconter.
Mais tellement ce livre me tient à cœur, tellement j’ai besoin de me délivrer de tout ça, j’ai fini par le faire. J’ai pris ma voiture, j’ai roulé sans but précis, et je me suis arrêtée sur un parking. Un endroit simple, à l’abri des regards. Je me suis déconnectée du monde. Et j’ai commencé à écrire.
Déjà ça, pour moi, c’est un combat. Trouver un espace pour exister, pour dire, pour ressentir.

Il y aura des révélations. Des vérités que j’ai gardées enfouies. Des secrets que j’ai portés en silence. Et pourtant, j’ai décidé de tout écrire. De tout dire. Parce que j’en ai besoin. Parce que c’est nécessaire. Parce qu’il est temps.

Ce livre, ce n’est pas juste une histoire. C’est un message.
Un message pour toutes celles qui vivent dans l’ombre. Pour celles qui pensent que c’est fini, que ça ne s’arrangera jamais. J’écris pour qu’on se souvienne qu’on peut tomber, pleurer, souffrir… et malgré tout, se relever.

Je vais vous parler d’une vie cabossée, mais debout. D’une femme meurtrie, mais vivante.
Et si un seul mot, une seule phrase, peut redonner de l’espoir à une âme fatiguée… alors tout ce que j’ai traversé aura eu un sens.

« Après la pluie vient le beau temps. »

C’est simple. C’est vrai. Et je suis la preuve vivante que même au fond du gouffre, la lumière existe.
Je ne suis peut-être pas pratiquante, mais je crois. Je crois en Dieu.
Et pour ceux qui ne croient pas, il y a toujours une bonne étoile.
Il suffit d’y croire. Il suffit d’attendre. Il suffit de tenir.
Parce que la patience est une arme.
Et peut-être… que même ma propre famille découvrira des choses dans ces pages.

Mais je suis prête. À tout dire.