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CallxMexEmy

CallxMexEmy
Ce livre regroupe des petites nouvelles que j'écris de temps à autre.
Je me suis dit, pourquoi pas les partager.
Donc, voilà.

/TW\ contenue sensible
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CallxMexEmy

La luminosité était faible autour de moi. J'étais essoufflée et tremblante. Tout ça me paraissait tellement irréel. Une odeur âcre me chatouilla les narines et me rappela que tout ça était plus que réel. Je me mis à voir flou, les larmes venant brouiller ma vision. Je sentais encore la chaleur de l'arme entre mes mains et le sang pulser dans mes tempes. Je lâchai l'arme à feu qui rejoignis le sol dans un bruit sourd et métallique qui sembla résonner dans mon crâne. Je titubai soudainement et dû m'appuyer sur le mur en crépi à côté de moi pour ne pas défaillir. J'humectai mes lèvres devenue sèche. Le goût métallique du sang m'arracha une mine dégoûtée. Allongé sur le sol face à moi, je regardais mon frère criblé de balles. Je parvins à le toucher du bout des doigts, et immédiatement la sensation de sa peau froide me provoqua un frisson qui me secoua. Des lumières rouge et bleu ne tardèrent pas à m'aveugler et des sirènes à m'assourdir.
C'était la fin.
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Défi
CallxMexEmy


Ca fait quelques mois que je ne pourrais plus jamais avoir de tes nouvelles.
Quelques mois, que tu es devenue une âme vagabonde.
Quelques mois, qui me paraissent être déjà une éternité.

Parfois, je regarde les photos et les vidéos que j'ai de toi.
Je fixe ton sourire, indissociable de ta personne.
J'écoute ta voix et ton rire, signe de ta joie incommensurable et si emblématique.
Je regarde tes dessins, preuve de ton talent.
Même si je ne le montre pas aux autres, c'est difficile de me dire que tu as disparu.
Tu es évidemment, toujours dans nos pensées, dans notre tête, et dans nos cœurs.
Mais tu ne serais plus jamais avec nous, présente et bien vivante.
À qui est ce que je suis censée faire des papouilles maintenant moi ?

Personne ne t'en veut.
On t'aime énormément.
Je t'aime énormément.
Je sais pertinemment que tu me regardes, et que tu te moques.
Tu te moques de mes yeux larmoyants, de mes joues mouillées et de mon nez humide.
Tu t'es d'ailleurs esclaffée à coup sûr lors des cérémonies, quand on était en pleurs.
Mais je suis sûre que tu as souri avec nous quand on s'est rappelé nos beaux moments en ta compagnie.

Tu es parmi les nuages et les étoiles.
Parce que c'est ce que tu étais.
Un nuage tout doux.
Une étoile brillante.
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Défi
CallxMexEmy

L’arme à la main, je la regardais dans les yeux. Ils étaient humides des larmes qu’elles versaient depuis dix minutes.
- Je t’en supplie, arrête de pleurer Kathalina..
- Tu te rends compte de ce que tu me demandes ?!
Je ne savais pas quoi répondre. Elle avait raison, je n’avais aucun droit de lui demander ça. Je serais sûrement dans le même état à sa place. J’étais sûr de ma décision, mais la voir à mes pieds, me suppliant d’arrêter me faisait tout remettre en question. Je voulais en finir, c’était certain, mais pas devant elle.
- Mon cœur, je vais mourir dans tous les cas, laisse moi en finir plus rapidement.
- Tu vas guérir ! Je suis sûre qu’on y est presque !
Je m’agenouillais à ses côtés et la prenais dans mes bras. Elle était dans le déni. Tout en lui caressant le dos gentiment pour la calmer, je lui expliquais que j’étais fatigué, que je ne voulais plus me battre contre une maladie qui me bouffait de l’intérieur. Elle acquiesçait en reniflant, mais s’accrochait à mon pull comme si sa vie en dépendait. Je lâchais un rire lugubre vu la situation. C’était ma vie qui allait bientôt finir et c’était elle qui s’accrochait à la vie. Elle me donnait un coup-de-poing léger à la mâchoire, me reprochant mon rire. Je prenais son visage entre mes mains pour le lever face à moi.
- Je t’aime à en mourir Kathalina.
- Ne me laisse pas, je t’en prie… Je n'y arriverais pas sans toi…
- Tu es plus forte que tu ne le crois, tu vas y arriver.
- Si tu pars, je finirai par te rejoindre.
- On sait tous les deux très bien que c’est faux...
Le silence répondit à sa place. Indirectement, on venait de se mettre d’accord. J’allais mourir, et elle allait vivre. Je l’embrassais longtemps. C’était la dernière fois que j’avais le plaisir de goûter à ses lèvres. Notre baiser avait le goût de la mort et du sel. On sourit l’un à l’autre. Aucun des deux n’était un sourire de joie. Elle avait les allures d’un ange avec ses longs cheveux blonds et sa robe blanche. Moi, j’allais en devenir un.
- Je t’aime Allan, pour la vie, et jusqu’à ma mort.
- Je te regarderais de là-haut.
Je tournais finalement sa tête, lui demandait de se boucher les oreilles et appuyais sur la gâchette du revolver collé à ma tempe.
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Défi
CallxMexEmy

Le véhicule s’arrêta enfin et l’on m’en sortit rapidement. Le sac sur ma tête m’empêchait de voir où j’étais, et qui m’accompagnait. À en juger par les aspérités du sol sous mes pieds, je me trouvais sur une route de terre. Je comptais les pas, me concentrer sur le compte que je devais tenir m’évitais ainsi de me remettre à pleurer. Malgré tout, c’était plus fort que moi, je sentais déjà les larmes perler à mes yeux. Les mains de mes ravisseurs me poussaient vers l’avant, et me tiraient contre eux à chaque fois que je manquais de trébucher.
Rapidement, le sol changea d’aspect, et fut remplacé par une surface lisse et grinçante. Du parquet, je viens d’entrer dans une maison. On me fit tourner à plusieurs reprises, et enfin, je récupérais la vue. Mes mains, elles, restaient attachées dans mon dos.
Face à moi, se trouvait mon père. Mes yeux s’embuèrent de plus belle. Il était de retour. Vraisemblablement, il avait été libéré après avoir passé plusieurs années en prison. Ses hommes me lâchèrent et s’éclipsèrent, me laissant seule avec mon plus grand cauchemar. Il plaça une mèche de cheveux derrière mon oreille en me souriant avant de prendre la parole.
- Bonjour ma chérie. Ça fait longtemps, pas vrai ?
Je ne répondais rien. Je ne voulais pas lui laisser penser qu’il m’atteignait. Son sourire carnassier, parfumé d’alcool, me donnait la chair de poule et la nausée. Je le regardais me détailler de haut en bas, une main dans son dos l’autre toujours sur ma joue.
- Tu as bien changé. Tu es encore plus jolie que ta mère.
- Tais-toi. Dis-je en avalant ma salive.
- D’ailleurs, elle pensait vraiment qu’en déménageant, je ne te retrouverais pas ?
- Tu me dégoûtes.
Son sourire s’accentua un peu plus, et se mit à faner lorsque je crachai à ses pieds. Il m’attrapa par la gorge et me força à le regarder. Son visage s’approcha du mien, assez pour que son haleine de whisky vienne m’attaquer.
- Écoutes-moi bien. À partir de maintenant, tu es à moi. Tu vas faire ce que je te dis, et rester bien sage. Sans quoi, je serais obligé de sévir. Et ni toi, ni moi n’avons envie que j’en arrive là. N’est ce pas ?
- Crève la bouche ouverte espèce de porc. Personne ne te regrettera.
Sa poigne sur mon cou s’intensifia un court instant. Une douleur vive me piqua la joue gauche. Il venait de me donner une claque. Ce coup fut rapidement suivi de quelques autres, suffisamment pour que mon nez se met à saigner et que ma lèvre inférieure soit entaillée. Je restais au sol, crachant un mince filet de sang qui s’écoulait de la plaie ouverte sur ma bouche.
- Lana.
Je levais la tête. Un flash m’aveugla.
- Ta mère sera contente de voir que tu es en vie.
Il se pencha sur moi après avoir appuyé sur « envoyer », et m’attrapa par les cheveux.
- Habitue-toi à ce genre de traitement, ça n’est que le début. Tu verras, on va bien s’amuser tous ensemble.
Des hommes sortirent de l’ombre et nous rejoignirent.
Tous avaient le sourire de mon père.
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Défi
CallxMexEmy

Sang: Liquide rouge qui circule dans les artères, les veines et les capillaires sous l'impulsion du cœur, et qui irrigue tous les tissus de l'organisme, auxquels il apporte les éléments nutritifs et l'oxygène, et dont il recueille les déchets.
Je respirais longuement et lentement, expulsant progressivement l'air de mes poumons avant d'en reprendre une bouffée profonde. Je fixais la tache rouge d'hémoglobine sur le sol en carrelage de la salle. Mon camarade, blessé, gémissait de douleur en se tenant l'épaule d'où s'écoulait le sang qui avait taché le sol.
Il y avait quelque part, dans l'université, en totale liberté, des hommes armés.
Liberté: État de quelqu'un ou d'un animal qui n'est pas retenu prisonnier.
Je restais dans mon coin, cherchant à m'isoler le plus possible de l'anxiété ambiante. Je me rongeais les ongles afin de me calmer. Au moins, en faisant cela, je me concentrais sur autre chose que les tueurs qui se baladaient où il le souhaitait. J'entendais des cris dans les couloirs, ainsi que des bruits de pas agités. Tout le monde quittait le bâtiment et cherchait à prendre la fuite. Sauf nous.
Fuite: Action de chercher à se dérober, à se soustraire à quelque chose de pénible, de dangereux.
Et Dieu seul sait à quel point notre situation était dangereuse.
Restons dans la salle, groupés. L'effet de masse va faire pire que mieux. On partira plus tard, quand ça sera moins risqué. Et puis le protocole implique qu'on reste confinés dans la salle, avait dit l'un des élèves.
Tout le monde l'avait écouté. En soi, il n'avait pas tort. Mais rester ici n'en était pas moins inconsidéré. On entendait au loin, les coups de feux parmi lesquels se muaient les cris et les bruits de pas des élèves fuyants. Il n'y avait pas eu d'attaque dans notre édifice, fort heureusement. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser qu'ils pouvaient subitement arriver ici, et tirer à la volée.
La chaleur de la pièce devenait étouffante. L'anxiété des élèves n'arrangeait rien à l'ambiance, et l'atmosphère commençait à être parfumé du sang s'évadant un peu de la plaie de notre camarade. Il venait d'un des autres bâtiments dont il avait réussi à s'enfuir, non pas sans se faire tirer dessus au passage.
J'étouffais ici.
Étouffer: Gêner la respiration de quelqu'un.
Je sors. Je ne supporte plus d'être ici. lançais-je un peu au hasard, avant de quitter la pièce.
Je percutais un fuyard qui ne prit pas la peine de s'excuser. En ce temps de panique, la courtoisie n'était plus de mise, et je ne lui en voulais pas. Je zigzaguais à travers la foule d'étudiants qui bloquaient les issues, et parvint à me faufiler par une fenêtre pour gagner l'extérieur. Le vent frais rafraîchit mes joues rouges et fit voleter mes cheveux en bataille. Même dehors, c'était l'agitation, même si elle était plus éparse. Tout le monde se dirigeait vers l'entrée principale pour pouvoir rentrer chez eux. Décision stupide, les tireurs les y attendraient. Je choisis de faire le tour, cherchant à rejoindre un autre chemin. Mon allure était relativement lente en dépit de la situation. De toute façon, courir ne me servirait à rien. Si je devais mourir, ça arriverait, que je sois en train de marcher ou de faire un marathon.
Mourir: Cesser de vivre ou être sur le point de cesser de vivre
Je marchais un moment. La bibliothèque universitaire se trouva soudainement à ma droite. Mes yeux s'y attardèrent à mesure que j'avançais. Je fus saisi d'effroi. Le hall si lumineux s'était transformé en une pièce de torture. La blancheur des livres avait été remplacée par le carmin du sang. Plutôt que de fuir, je restais plantée dehors, les yeux rivés sur les baies vitrées qui m'offraient un spectacle d'horreur. Des élèves étaient allongés au sol, toute trace de vie avait disparu de leurs corps. Leur sang s'était écoulé et formait des flaques sur le linoléum blafard. Des pleurs résonnaient et des coups de feu les firent rapidement cesser. Un des tireurs apparut dans mon champ de vision, et avant que je ne puisse réagir, une poigne m'attrapa les cheveux et me tira à l'intérieur.
Mourir: Perdre de sa vigueur, s'affaiblir, s'éteindre doucement
L'air sentait la mort et le feu. Je marchais, contournant comme je le pouvais les cadavres des étudiants. L'homme qui me tirait semblait prendre un malin plaisir à me faire observer chaque cadavre, chaque tache de sang, et chaque éclat de balles.
Tu semblais prendre ton pied, à nous observer de loin. me lança-t-il en lâchant un rire lugubre.
C'était faux. Bien sûr que je ne prenais pas mon pied. Les larmes me montaient aux yeux et la peur faisait trembler mon corps entier. On me lâcha dans une des salles de la bibliothèque où se trouvaient déjà quatre étudiants rescapés. Pour certains, leurs vêtements étaient tâchés, voir abîmés, mais globalement, tous avaient les joues mouillées de larmes.
Des otages. Une clé pour la sortie. C'est tout ce qu'on est pour eux. pensais-je.
Je craquais et me mis à pleurer. Nos reniflements et nos halètements étaient tout ce qui cassait le silence de la pièce.
Des sirènes. J'entendais brusquement des sirènes approcher. La police était arrivée. Nous n'étions pas libres pour autant. La panique prit d'assaut les quatre tireurs qui étaient avec nous. Les négociations commencèrent entre eux et les policiers. La mort dans l'âme, je les regardais s'affoler, réclamer de l'argent en échange de nous.
Mourir: Dépérir, perdre ses fonctions vitales
Le temps était si long. Je ne savais pas si j'étais là depuis cinq minutes ou trois heures. Sans réellement comprendre pourquoi, un des homme tira contre lui une des élèves apeurée. Le canon de son arme se colla contre la tempe de la jeune adulte, et le coup de feu fut assourdissant. La tête de l'étudiante vola en éclats, nous aspergeant de sang chaud et de liquide cérébro-spinal. Un cri s'échappa de mes lèvres. Sans perdre plus de temps, un autre homme tira un peu maladroitement vers le garçon à ma gauche.
Manqué.
La balle l'atteignit au bras. Il cria de douleur. Une deuxième balle vint se loger dans son torse. Le temps de tousser une gerbe de sang, une troisième balle fut tirée et termina sa course dans sa gorge. Je le regardais se vider de son sang à mes côtés, incapable du moindre mouvement. Il tentait de parler, mais ses mots n'étaient rien de plus que des gargouillis inintelligibles. Je passais la main sur mon front, étalant le sang qui s'y était écrasé. La frénésie meurtrière de nos tireurs n'était pas terminée. L'un d'eux se tira dans la bouche. De nouveau, une tête sauta. Un haut-le-coeur me força à faire dos à la scène. Je ne pouvais me retenir et me mis à vomir, avant que l'on me tire de nouveau par les cheveux.
Je faisais face à un tueur aux yeux exorbités, dont la panique transpirait par chaque pore de sa peau. Il me força à ouvrir la bouche avant d'y insérer le canon de son arme de poing. Machinalement, je secouais la tête, lui implorant de me laisser la vie sauve. Il resserra sa prise sur mes cheveux.
Quelque chose explosa un peu plus loin. Mes yeux pleuraient et se fermèrent quand un coup de feu retentit vers ma droite. La dernière étudiante venait d'être exécutée. Entre ses deux yeux, une plaie sanguinolente avait éclos, semblable à une fleur un matin de printemps.
Presque immédiatement après, son tueur se trancha la gorge, désespéré, créant une petite cascade d'hémoglobine. Je regardais de nouveau mon agresseur dans les yeux. Son doigt se resserra sur la détente. Je fermais les yeux.
Mourir: Disparaître ; cesser d'exister
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Défi
CallxMexEmy
c'est avec énormément de retard, que je commence la publication progressive de ce défi.
je serais loin d'être réglée comme une horloge concernant la publication, mais je vais essayer de faire les 31 petites fictions, à mon rythme.
merci pour vos lectures et potentiels commentaires !
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Défi
CallxMexEmy

J'entrais dans le hangar désaffecté où attendait déjà une bonne partie du culte. Une bonne vingtaine de visages se tournèrent vers mois lorsque j'arrivais. Il manquait encore une petite dizaine de personnes. Je rejoignais ma place en tirant sur mon t-shirt noir. Les spots lumineux éclairaient l'endroit d'une lumière bleuâtre et chauffaient l'atmosphère du hangar, rendant l'air irrespirable. Les autres adelphes ne tardèrent pas à arriver à leurs tours. Il ne restait plus qu'à attendre le Trio Illustre. Ils entrèrent presque aussitôt, main dans la main. Ezra se trouvait au centre du trio et dépassait d'une bonne tête les deux autres qui marchaient à ses côtés. Une ambiance lourde embrassait soudainement la pièce, chose habituelle quand ils entraient quelque part. Instinctivement, nos regards furent happés par leur présence magnétique. Ils dégageaient quelque chose que j'étais incapable d'expliquer, mais ils parvenaient à attirer le regard de quiconque. C'était certainement ce charisme monstrueux qui avait attiré mes parents ici. Maintenant, ils n'étaient plus là, ça ne servait à rien de s'attarder dessus. Le Trio Illustre continua son avancée au milieu de ses adeptes qui ne les lâchaient pas du regard. Ils s'arrêtèrent une fois l'allée remontée et firent face à la foule que nous formions, à genoux sur le sol en pierre. Ils levèrent les bras en l'air, et automatiquement, nous commencions à rebondir légèrement sur place, toujours dans la même position. La cérémonie allait commencer. Les deux comparses d'Ezra s'écartèrent et s'éloignèrent un court instant. Pendant ce laps de temps, le leader se mit à parler.
- Notre groupe, s'il veut rester pérenne, se doit de subir son habituelle purification.
Sa voix craqua lorsqu'il éleva la voix. Ses camarades le rejoignirent, entourés chacun de trois individus aux yeux bandés et aux bras attachés. Ils se positionnèrent de nouveau aux côtés d'Ezra et les individus qui avaient été amenés s'agenouillèrent au sol.
Le Trio Illustre s'équipa de leurs couteaux de chasse, et se pencha chacun sur une des personnes au sol face à eux. Il s'agissait d'anciens membres qui avaient été sélectionnés lors de l'ancienne purification, le mois dernier. D'un coup sec, parfaitement synchronisé, le trio égorgea trois des six victimes. Sans perdre plus de temps, ils firent de même aux trois autres. Nos mouvements s'arrêtèrent lorsque les dernières victimes tombèrent vers l'avant, soudainement vides de vies. Six adelphes se levèrent, s'emparèrent des corps de nos anciens camarades et les trainèrent dans le hangar, laissant derrière eux des trainées d'hémoglobine tout autour de nous. Les corps furent abandonnés les uns au dessus des autres, au centre du hangar, au milieu de nous tous. Les macchabées se vidèrent de leur sang, créant une flaque vermeil sur le sol gris et froid. On forma un rond autour de la dune de morts, attendant patiemment le Trio Illustre. Toujours main dans la main, ils avancèrent et s'agenouillèrent dans le sang, avant d'y placer leurs mains. Lorsqu'ils levèrent les bras, on plaça à nos tours nos mains dans l'hémoglobine et l'on se prosterna. Nos fronts touchèrent à leurs tours le rouge, et l'on se releva. Nos leaders se léchaient mutuellement le sang qu'ils avaient sur les mains, et les membres du culte ne tardèrent pas à faire de même. Rapidement, les corps furent écartés et chacun d'entre nous étions allongé sur le sol, nous recouvrant peu à peu du fluide vital des macchabés. On s'embrassait tous, suivant le modèle du trio qui nous guidait. Nos embrassades se firent de plus en plus sensuelles, et comme lors de chaque purification, chacun d'entre nous termina nu et recouvert de sang.
Ezra et ses acolytes se levèrent, et de nouveau levèrent les bras au ciel. Le jeune homme prit la parole.
- La prochaine purification aura lieu le mois prochain.
Il pointa le doigt vers moi et cita mon prénom. Sa voix se cassa lorsqu'il le prononça. Il fit de même avec cinq autres personnes.
Nous étions les élus de la purification.
Le mois prochain, ce sera notre sang qui se répandra sur le sol. b
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CallxMexEmy

Je me réveillais, le baume au coeur et le sourire aux lèvres. La Saint Valentin était enfin là. J'envoyais un message à mon amoureux pour le prévenir que j'étais réveillée, et que j'avais hâte d'être à ce soir. Nous avions prevu il y a quelque semaines de nous retrouver pour pouvoir passer la soirée ensemble. Cinéma, restaurant, et observation des étoiles et du clair de Lune était au programme du jour. Il n'était que neuf heure du matin, et je ne m'étonnais pas de ne pas recevoir de réponses immédiates. Je me levais, décidée à aller manger un bout et à prévoir ma tenue du soir. Je me devais d'être parfaite. Mon téléphone vibra. Ce n'étais rien qu'une notification qui m'indiquait qu'une amie avait publier une story. Je me laissais convaincre et passa plus de temps que voulu à regarder les démonstrations d'amour de mes proches et des célébrités que je suivais sur les réseaux sociaux.
Il était déjà midi, et je n'avais aucunes nouvelles de mon copain, et voir tant d'amour étalé partout, tout en étant seule n'arrangeait rien à mon moral.
Je passais le temps, grignotant ici et là, envoyant quelques messages un peu desesperé à Théo et m'éfforçant de sourire, malgré l'inquiètude qui montait.
Il était dix huit heures vingt, et je sortais de la salle de bain, habillée d'une robe rouge et des bijoux qu'il m'avait offert à notre anniversaire, quelques mois auparavant. Théo était censé arrivé d'ici dix minutes. Je stressais, tant par son absence, tant par l'idée de passer une soirée avec lui, quand bien même nous étions ensemble depuis déjà trois ans. J'avais toujours cette euphorie des premiers jours, et il me rendait plus heureuse que jamais. J'enfilais mes talons, achetés spécialement pour l'évenement, et me dirigeais dans mon entrée, prête à partir si j'entendais le klaxon de sa voiture résonner dans l'allée. Malgré les minutes, il n'arriva pas. Je finissais par l'appeller, à plusieurs reprises. La voix monotone et automatisée du répondeur était la seule qui me répondait. Je n'arrivais même pas à être en colère, tant j'étais angoissée.
Vingt et une heure trente, je sortais de la salle de bain, démaquillée et en pyjama. J'avais abandonnée notre programme et mes yeux brillaient de tristesse. Mon portable sonna, et le nom de Théo s'afficha sur l'écran. Les mains tremblantes, je prenais l'appel. Mon "âllo" sonna plus sec que je l'aurai voulu, et mon coeur se serra lorsque j'entendis non pas la voix de mon amoureux, mais celle de sa mère. D'abord serré, mon coeur se brisa entièrement lorsqu'elle commença à parler. Je ne comprenais pas tout sur le moment. Elle me parlait de peur, de Théo, de sang et d'hôpital. Je lui demandais de répeter, plusieurs fois. Rien ne changeait, son discours restait le même. Théo avait été renversé la veille au soir, par un chauffeur qui semblait lui être rentré dedans. Il avait été conduit à l'hôpital immédiatement, et, dépassés par les événements, personne ne m'avait contacté. Mes jambes cedèrent sous l'émotion et me retrouvait sur le sol, les joues humides, la voix cassée et les mains tremblantes.
Comment tout pouvait il déjà être terminé ?
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Défi
CallxMexEmy

Elle était là, face à moi, les bras le long du corps et les yeux fermés. Ça semblait irréel. Il y a quelques jours à peine, elle était pleine de joie et de vie. Maintenant, elle était morte. Quelqu’un entrebâilla la porte de la chambre pour me jeter un rapide coup d’œil.
- Ça va ?
- Ça va.
Aussi rapidement qu’il était entré, il referma la porte et me laissa de nouveau seule avec elle et mes pensées. Je laissais échapper un nouveau « ça va », avant de me laisser tomber à genoux.
- Non, ça ne va pas. Ça ne va vraiment pas. Je ne tiendrais pas sans toi. C’est trop dur. On était promises à trop de belles choses. On était si bien toutes les deux. Pourquoi tu es partie, hein ? Tu m’avais dit qu’en septembre, on emménagerait ensemble. Tu m’avais même promis qu’on aurait un petit chat. Comment je vais faire alors, maintenant que je suis toute seule ? Ça n’a plus aucun sens. Tu n'avais pas le droit de me laisser. Je n’ai plus personne maintenant. Tu es tout ce que j’avais, tout ce qui me restait. Qu’est-ce que je suis censée faire si tu es plus là ? J’ai plus aucune raison de me battre. Je sais que tu voudrais que j’essaie, que je reste. Mais j’ai qu’une envie, c’est de me foutre en l’air. Ça fait que quelques jours que tu es morte, et je fais déjà n’importe quoi. Je ne mange plus, je ne dors plus, j’ai recommencé à boire. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même. En même temps, tu étais la personne la plus lumineuse que je connaisse, normal que sans toi, je ne sois plus qu’un spectre. Tu me manques. Tu me manques horriblement. Je pense à toi tous les jours, constamment. Ta voix me manque. Ton rire me manque. Ta présence me manque. Absolument tout. Je vais faire tout mon possible, mais il ne faudra pas m’en vouloir si je finis inévitablement par te rejoindre. C’est sûrement notre destinée.
Je continuais à pleurer silencieusement, sa main froide dans la mienne. Je fins par me relever, après avoir essuyé mes larmes et mon nez. Je soufflais un coup, profondément, et sortit de la pièce froide. Des gens attendaient, assis sur des chaises inconfortables. Son père s’approcha de moi avant de poser sa main sur mon épaule.
- Ça va ?
- Ça va.
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Défi
CallxMexEmy

Une silhouette sombre avançait dans les rues obscures de la ville endormie. Les seuls bruits alentours étaient ceux de ses propres chaussures qui martelaient le sol en goudron de la route sur laquelle l’individu marchait. Il se retourna un instant, cherchant à savoir si quelqu’un le suivait, mais n’aperçut qu’un chat, qui se sauva au moment précis où il le vit. L’homme haussa les épaules et s’arrêta face à une maison banale. Il y entra, claqua ses pieds sur le seuil de la porte avant de s’enfoncer dans l’habitation. Bien vite, il quitta les couloirs chaleureux de la maison pour rejoindre la cour. Il y ouvrit une porte, qui semblait amener à une dépendance. Il y alluma la lumière et s’avança. Au centre de la pièce, une chaise pliante, tout ce qu’il y a de plus banale, au détail près qu’il y avait une jeune femme attachée. Celle-ci devait avoir une vingtaine d’années. Blonde, avec de légères taches de rousseur, de jolies pommettes et une petite tache de naissance en forme de fraise au niveau de la clavicule. Elle avait les yeux fermés, et l’on pourrait croire qu’elle dormait, mais en vu des circonstances, il était difficile de croire qu’elle puisse faire une petite sieste. Lorsqu’on s’approchait d’elle, on pouvait constater des ecchymoses et des coupures plus ou moins profondes sur la peau diaphane de la jeune fille. Autour de son cou, une chaîne en argent, doté d’une médaille gravé. Annabelle. L’homme ferma la porte derrière lui, délicatement, rendant l’ambiance un peu plus lourde. Il s’approcha d’Annabelle, le pas traînant et un sourire au visage. Du bout des doigts, il tortillait les cheveux de la femme endormie, s’amusant à les enrouler autour de ses phalanges. Sa main droite s’empara rapidement de ses cheveux, les attrapant d’une poigne ferme et tira dessus, non sans violence. La jeune femme ouvrit les yeux et laissa s’échapper un cri. Les mains liées dans son dos, elle ne pouvait se défaire de l’emprise de l’homme qui maintenait sa tête en arrière, son éternel sourire aux lèvres. Il se pencha vers elle, pour venir lui susurrer à l’oreille qu’il ne voulait pas l’entendre. Immédiatement, elle serra les lèvres et ferma les yeux, terrifiée par la situation. Après avoir déposé un baiser claquant sur la tempe d’Annabelle, l’homme la lâcha et s’écarta.
- Qu’allons-nous faire aujourd’hui ma grande ? Qu’est-ce qui te plairait ?
Seul le silence lui répondit, changeant son sourire en une moue boudeuse. Il se rapprocha de nouveau de sa victime, s’agenouillant à sa hauteur. Il prit son visage entre ses deux mains, et lui intima l’ordre de lui répondre. Elle bredouilla entre deux sanglots qu’elle souhaitait rentrer chez elle.
- Rentrer ? Et pourquoi faire ? Tu restes ici avec moi, jusqu’à ce que je décide de ce dont il adviendra de toi. Tu es très agaçante toi ce soir.
Il se releva d’un coup, provoquant un sursaut d’Annabelle. Il lâcha un rire froid, qui sembla résonner dans toute la pièce humide. Il s’approcha de ce qui semblait être une boite à outils, farfouilla à l’intérieur et en sorti une pince. Son sourire refit son apparition, renforçant la crainte d’Annabelle qui se mit à se tortiller sur sa chaise dans l’espoir vain de pouvoir s’enfuir. Bien vite, son camarade arriva et d’une simple pression sur son épaule, la figea. Lentement, il s’accroupit de nouveau, mais cette fois-ci, derrière la jeune femme. Il approcha ladite pince de sa main droite, en agrippa l’annulaire et le brisa d’un coup sec, provoquant un hurlement atroce d’Annabelle. Il réfléchit un instant, et reposa sa pince sur le sol avant de se lever et de rejoindre la cour où il ramassa une pierre de la taille de sa paume. Il rejoignit Annabelle et la détacha après avoir de nouveau agrippé sa chevelure blonde comme les blés. Il la mit sur le sol, la bloqua, prit sa main droite et la plaça au-dessus de sa tête. La pierre à la main, il rigola avant de la lâcha sur ladite main. Le bruit des os qui craquait sous le poids de la pierre se fit entendre, bientôt suivit des cris de souffrance d’Annabelle. Du sang gicla, maculant le sol et éclaboussant au passage le cuir chevelu de la jeune femme. À mesure que la souffrance d’Annabelle grandissait, le plaisir et la joie de l’homme augmentait. Il fit la même chose sur l’autre main, ainsi qu’à ses genoux avant de la relever et de la réinstaller sur sa chaise, sans prendre le temps de la rattacher. Dans l’état de choc où elle ne tarderait pas à arriver, l’attacher serait bien inutile puisqu’elle rentrera bien assez tôt dans une aphasie et une catatonie qui l’empêcherait de faire le moindre geste. De plus, au vu de l’état de ses genoux, l'était plus qu’improbable qu’elle s’en aille. Tout en fixant sa cible, il tendit son bras vers une paire de ciseaux qui se trouvait sur une table non loin de lui. L’objet fermement dans sa main, il attrapa Annabelle par le cou, lui exerçant une pression assez forte pour qu’elle demeure tranquille sans pour autant basculer dans l’autre monde, celui des rêves et des songes. Il approcha la lame de la main meurtrie de la jeune femme et s’amusa à y entrer ladite lame lentement, provoquant des cris atroces de la victime. Après lui avoir lancé un coup de pied dans les mains, l’homme s’empara des cheveux d’Annabelle et la tira à l’extérieur du bâtiment où se trouvait un large contenant en plastique bleu, servant à récolter l’eau de pluie. Il y plongea la tête de la jeune femme, ne lui faisant respirer l’air frais de la nuit qu’aux moments où elle manquait trop d’oxygène.
- Je ne voudrais pas que tu meures déjà, le jeu ne fait que commencer. Lâcha-t-il avant de lui lécher la joue, lapant ainsi l’eau de pluie et les larmes qui trempaient la jeune femme.
Lorsqu’il eu terminé son petit jeu, il la poussa sur le sol et la tira jusqu’à l’intérieur de la dépendance. L’odeur du sang était légère, mais on la distinguait tout de même, une fois passé outre celle de la poussière. Il poussa Annabelle sur la chaise et l’observa. Elle était totalement amorphe et il adorait ça. Il récupéra sa pince et s’approcha de nouveau des mains fines et ensanglantées de la femme. Il s’amusa à retirer chaque ongle, un par un, ne provoquant plus de réelles réactions de sa victime, si ce n’est des sursauts à chaque fois qu’un de ses ongles sautait. Cette dernière tremblait autant de peur que de froid. Du sang coulait de ses mains en même temps que ses larmes qui ne se tarissaient pas. Elle regrettait amèrement d’être sortie la semaine précédente. Elle pensait à sa famille et à ses amis qui devait sans doute la rechercher. Elle laissa échapper un sanglot qui attira son tortionnaire face à elle. Ce dernier lui pinça les deux joues.
- Eh bien, je t’entends de nouveau. Ça fait plaisir ça !
Il la lâcha avant de récupérer un couteau derrière lui et de l’approcher des joues d’Annabelle. Il y entailla un cœur sur la droite, arrachant un hurlement à sa victime. Sur la gauche, il y inscrit « #6 ». Il reposa le couteau sur le sol après en avoir goûté le sang. Il se releva et attrapa une perceuse qu’il plaça contre la tempe de la jeune femme. Celle-ci tenta de le supplier d’arrêter, mais il ne lui offrit pour seule réponse qu’une violente claque. L’appareil se mit en route et traversa la boite crânienne de la femme qui s’égosillait. Le tortionnaire sourit et recommença à plusieurs reprises la perforation du crâne, à divers endroits. Son sourire se transforma en rire. Lorsqu’il fut certain que toute vie avait quitté ce corps, il lâcha son arme de fortune et prit une mine boudeuse.
- Déjà ?
Il lâcha un grognement sordide et attrapa la poupée de chiffon qu’était devenue Annabelle pour la tirer derrière lui. Il avança dans la dépendance et s’arrêta face à une porte en bois qu’il ouvrit avant de jeter la jeune femme à l’intérieur et de refermer. Malgré l’obscurité, on pouvait distinguer cinq formes sombres, en plus de celle d’Annabelle. Cette dernière venait de compléter une nouvelle case du tableau de chasse de son tortionnaire. Elle était le numéro six.
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Défi
CallxMexEmy

J'avais écris ça il y a quelques temps. Je suis pas certaine qu'il répond entièrement au thème, peut être même pas du tout. Mais je risque rien à le partager malgré tout. À vous d'en juger ! (Je supprimerai si jamais cela ne réponds pas au défi, ou tout simplement si le fiat de participer avec un ancien texte n'est pas correct !)
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En tant que représentant du groupe Erèbe, j'annonce avec émotion, mais surtout avec une joie non dissimulée, que le gouvernement est renversé. Nous en prenons donc la tête. Dès à présent, vous êtes libres de faire tout ce que vous désirez. Le nouveau gouvernement que nous créons n'est pas un gouvernement châtieur, mais un gouvernement qui prône la totale liberté de son peuple.
Cela faisait plusieurs mois que les gens s'étaient révoltés contre le chef d'Etat. Il semblerait qu'aujourd'hui, le groupe révolutionnaire majeur a réussi. Des cris se faisaient déjà entendre dans les rues, mais je ne parvenais pas à savoir s'il s'agissait de cris de joie ou de protestation. Un frisson s'empara de moi, et une mine inquiète remplaça mon expression si joviale que j'ai habituellement. Rapidement, des bruits de verre qui éclatait résonnèrent dans les rues noires de monde. Le peuple était dans les rues, et au vu de la situation, j'avais l'immense conviction que ça n'annonçait rien de bon. Des coups brutaux sur la porte d'entrée me sortirent de mes rêveries concernant la situation.
Nous affirmons aujourd'hui, que les délits qui jusqu'à présent étaient répressibles ne le seront plus. Vous avez absolument tous les droits. Le gouvernement qui était en place voulais nous asservir, ça ne sera plus le cas désormais. Maintenant, vous êtes les seuls maitres de vos décisions. Plus rien ne vous sera jamais interdit.
Je jetais un coup d'œil à la télé. Le représentant d'Erèbe continuait sa tirade funeste. L'anarchie allait commencer. Les coups sur ma porte s'intensifièrent. J'entendais des hommes parler, crier, et forcer pour sortir la porte de ses gongs. J'étais coincée. Un craquement me fit sursauter. Cinq hommes entrèrent violement chez moi. Leurs pieds martelaient le parquet, leurs voix bourdonnaient dans mon crâne et résonnaient dans l'appartement. J'imaginais qu'ils étaient entrés par effraction dans tous les appartements de l'immeuble, et que je n'étais qu'une victime parmi tant d'autres. Enfin, par effraction, je n'étais pas sûre que ce mot signifiait encore quelque chose à l'heure actuelle, vu l'état des choses.
Je vous certifie que vous avez désormais le droit d'assouvir vos plus beaux et ambitieux fantasmes. Vous voulez entrer dans la banque au coin de votre rue et la dévaliser ? Allez y. Vous souhaitez passer à tabac la femme avec qui votre mari vous a trompé ? Rien ne vous en empêche. Peut être souhaitez vous faire de toutes ces femmes dépravées dans les rues, vos marionnettes ? Vous avez l'accord de l'Etat. Amusez vous, allez y gaiment, plus rien n'a d'importance car plus rien ne vous arrêtera.
Je me figeais. Ils me fixaient intensément. Ce n'était pas des hommes que j'avais face à moi, mais de véritables monstres qui n'avaient plus rien en tête que la destruction. Le bon sens n'existait plus, ils étaient devenus bête aussitôt qu'ils avaient eu le champ libre. Un hurlement glacial me fit froid dans le dos. La famille qui habitait face à chez moi se faisait massacrer. Du sang éclaboussa le mur opposé à leur porte. Paralysée, je regardais les hommes s'approcher de moi, un sourire carnassier sur le visage. Je tentais de bredouiller quelques mots, mais rien ne sortait de ma bouche qui restait entrouverte face au choc. Mon corps décida enfin de bouger quand un individu assez grand m'attrapa par le poignet. Son air était menaçant et ses yeux exorbités. Je tirais et me libérais de son emprise. Je courrais et me dirigeais vers la porte de mon appartement pour quitter les lieux. Deux hommes s'étaient enfoncés chez moi et fouillaient, certainement à la recherche d'objets de valeurs. Il restait dans le salon l'homme à qui je venais d'échapper et deux autres, dont l'un avec une batte de baseball à la main. C'est ce dernier qui me rattrapa avant que je ne puisse m'enfuir.
Faites éclater la haine, la colère que vous avez en vous.
Sa batte m'atteignit au crâne. Je rejoignis le sol, dans les vapes. Je vis les trois individus se mettre au dessus de moi. La dernière chose que je vis avant de fermer les yeux fut leurs visages déformés par le plaisir de me voir au sol. Du sang coulait sur mon front.
Vous avez soif de sang, je le sais, et je le comprends.
La pièce était repeinte de rouge. En son centre, un tronc humain. Un peu plus loin, posé délicatement sur le bar, une tête. Des bijoux étaient sur le sol, sans douté abandonné lors de la fuite des ravisseurs.
Bienvenu dans votre nouveau quotidien. 
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