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Myriam Arbo

Myriam Arbo

Aujourd'hui, ils ont prié pour moi
Tout comme hier.
Et demain, ils prieront encore.
Ils prieront pour moi, pour d'autres. Ils demanderont à Dieu de sauver un monde qui s'écroule.
Trois semaines.
Trois mercredis, où je tente de retrouver un chemin.
 Il est près de moi, me conseille, m'écoute et me guide.
Accroché à une chaîne d'argent, la médaille de Saint Benoît.
Je la porte comme un cadeau. C'est lui qui l'a bénie.
Mystères des dix commandements. Enfin dévoilés ! Je ne soupçonnais pas avoir tant pêché au cours de ma vie !
Il est venu à ma rencontre sur le parking, m'a tendu la main, m'a sourit.
J’éteignais mon portable. J'avais deux minutes de retard.
- Vous avez un peu de temps devant vous ?
- Une heure environ.
Il a regardé sa montre.
Il la regarde souvent.
Je commence à connaître les dédales de l'abbaye.
Nous retrouvons la même alcôve.
- Connaissez-vous le sacrément de pénitence ?
- Non pas vraiment.
Je me sens un peu bête là. Il m'explique.
Et me dévoile une heure durant, la panoplie des dix commandements.
Il me croit larguée.
- Vous désirez que je vous laisse un fascicule qui résume tout ceci ?
 - Non, j'ai bien écouté, tout compris et bien retenu.
Ma veste glisse du dossier de chaise. Il la ramasse.
- Merci
Je me sens vieille, laide et gauche.
- Quel âge-vous  ? me demande-t-il
- 35 ans.
Il aurait dû être laid. J'ai regardé ses mains. J'ai vu la couleur de ses yeux derrière les lunettes . J'ai croisé son sourire quand il pensait que je ne comprenais pas.
Saint-Benoît déjouait les pièges des démons, les empêchant d'entrer dans un monastère.
Je suis là dans une abbaye. Je ne suis donc point un démon.
Je reste bien sage, et je demande à Dieu, à Marie et à tous les saints, d'éloigner des pensées naissantes.
En face de moi, ce n'est pas un homme. Mais un serviteur de Dieu. Peut-être même est-ce un ange. Le respect  s'installe en mon esprit.
Quel âge peut-il avoir ? 35, 38, 42 ? Comment, si jeune, peut-on choisir une vie monacale ?
Mercredi prochain, il me pardonnera par la grâce de Dieu, mes fautes passées.
















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Défi
Myriam Arbo

La mer gronde.
L’horizon enfile peu à peu un manteau de pluie.
Nous sentons la tempête approcher.
Je m’appelle Fredon.
Deux années, déjà. Deux années ou nous naviguons au gré du vent.
Deux années, où la Comté et ses vertes vallées, les vastes prairies et le parfum mêlé de nos fleurs aux couleurs chatoyantes ne sont plus qu’un souvenir.
J’ai le mal du pays ce soir.
Que font mes amis ?
- Sam, cher Sam ; Mon fidèle et courageux compagnon. Qu’il soit heureux !
Mon oncle Bilbo, s’est éteint voila trois lunes.
Je reste le seul de la Comté à bord.

La solitude m’emplit soudain l’âme.

Gandalf est à la barre.
Je sens son regard percer les sombres nuages. J’imagine son visage, sourcils froncés, quelques rides d’anxiété venant creuser un peu plus ses traits.

Lui aussi l’a pressenti.
Nous avons essuyé maintes tempêtes. Mais nous savons tous deux que celle-ci sera la plus violente.
Les elfes préparent les amarres d’or de l’Elfira.
Mais le gréement se libérera cette nuit .
Déjà l’averse.
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Myriam Arbo
Je ressors un vieux manuscrit de poésies, de textes, de réflexions intitulé l'Ombre du temps.
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Défi
Myriam Arbo
Grandeur et décadence. Abondance et ruine. Existence et mort. J'ai choisi de relever ce défi car il m'a inspiré des souvenirs passés. J'ai vécu en Gironde, puis à présent installée dans les alpes-maritimes, j'ai vu de loin et de près des paysages lunaires après un incendie. La végétation fut grandement éprouvée l'été dernier. Ce fut un balai incessant de Canadairs presque chaque semaine. Aujourd'hui encore, lorsque je regarde certains coteaux, les stigmates des incendies sont encore bien trop visibles. Cette fable n'existe que pour nous faire rappeler que la forêt et tout ce qu'elle renferme nous est précieuse. Elle ne se veut pas moraliste. Simplement préventive pour l'été qui approche.
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Défi
Myriam Arbo


Je tente de l’apercevoir.
Je sautille. Je joue des coudes pour essayer de m’approcher au plus près.
Je ne la vois pas. Je me faufile dans un coin.
Il fait presque nuit. Déjà quelques étoiles scintillent.
Au loin, un goéland jette un cri railleur.
Je suis perdu dans cette foule de spectateurs.
Je sursaute.
—    Bienchenue, Meschdames et Meschieurs. Le tirache au chort va commencher.
Je sens une main qui m’agrippe.
—    Mais qu’est-ce-que tu fais ? T’es trop près des haut-parleurs, on va rien comprendre et ça va bousiller nos oreilles. Viens Suis-moi Rudy.
Mandy me guide dans les premiers rangs des spectateurs.
— Bonsoir braves gens ! Je suis le Capitaine Némo de l’Hyperloop. Cet engin que nous avons créé mes amis  John Hatteras, le Capitaine Anderson et moi-même, remplacera le Victoria. Nous remercions notre donateur Monsieur Jules Verne, Président de la Société Scribay, qui fête aujourd’hui même son entrée en bourse. Sans l’aide financière de cette société qui forme de jeunes altruistes, nous n’aurions jamais pu mettre en œuvre ce projet. Mandy Robinson, veux-tu bien procéder au tirage au sort ?
Ma sœur me lâche la main pour se diriger vers l’estrade où se tiennent Monsieur Verne, et le Capitaine Némo. Ce dernier lui tend une manette. Elle ressemble étrangement à celle que j’ai cassée il y a une semaine en jouant à Call of duty.
Mandy appuie sur une touche, et une énorme boule de verre traverse le plancher de l’estrade.
Des billes de couleurs virevoltent à l’intérieur.
Une d’entre-elles, d’un vert incandescent monte à la surface.
Jules Verne l’attrape.
—    Le numéro 153xza.
Je regarde mon ticket sans véritable espoir.
Murmure dans la foule, soupirs de déception.
—    C’est moiiii ! m’égosillé-je.
—    Bravo Jeune homme, venez nous rejoindre. Vous avez gagné une place en première classe pour l’inauguration de l’Hyperloop.
 
Le capitaine Némo, suivis de ces amis ainsi que du Président de Scribay, m’entraine vers l’engin.
Il est bien plus imposant que je ne l’imaginais.
La couleur de la coque m’interpelle : rose. Des paillettes d'Or font office de phares.

Je pénètre à l’intérieur par une porte  coulissante en quartz.
—    Prends place mon garçon, m’ordonne le Capitaine, Nous allons bientôt partir.
Je me dirige vers un banc, relié à une table d’aspect bois. Cela me fait penser aux tables sur lesquelles nous pique-niquions avec mes parents lorsque nous allions en forêt.
Je m’y installe. C’est mou, duveteux, un peu comme un nuage.
Je sais que ce n’est pas un nuage. De toute façon, il est impossible de s’asseoir sur un nuage.
Chamallow. Voila, le terme est plus approprié. Je suis assis sur un chamallow en forme de banc.
J’entends une légère sonnerie. Le départ ? L’arrivée ?
—    Rudy, réveille—toi !
Je vois Mandy en pyjama.
—    On est arrivé déjà ?
—    Hein ? Rudy tu t’es endormi avec ton livre.
Elle ricane.
— Tu as la marque du bouquin sur ta joue. Tiens ! Papa a réparé ta manette.
Ma sœur sort de la chambre.
Je me lève, sous mes pieds, un craquement :
- Et zut, j'ai mangé tout le paquet de chamallow. Maman va m'tuer !

Je regarde le titre du livre qui vient de tomber.
« Voyages extraordinaires » de Jules Verne.
 
 
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Défi
Myriam Arbo


Ronde d’hirondelles
Plonge dans l’obscurité du ciel
Printemps de grêle
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Myriam Arbo
Mon petit-fils a fêté ses trois ans dimanche dernier. C'est un petit garçon éveillé, qui parle très bien et est très curieux. Son mot favori depuis un an. Pourquoi. J'essaie, parfois, d'inventer des histoires pour l'endormir. Ce qui n'est pas toujours gagné !
Ce conte est aussi une anecdote vécue.
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Myriam Arbo

14-juillet 2016. Nice. 21h30
Je suis venue passer quelques jours à Nice.
- Si tu veux on peut aller à pied jusqu'à la prom' pour voir le feu d'artifice, propose mon ami.

- Pourquoi pas !
Un instant de réflexion. Je regarde une mouette voler. Son cri est bizarre.

- Finalement je préfère qu'on aille à Saint-Laurent-du-Var, il y aura moins de monde.
- Comme tu veux, me répond-il.

Nous avons profité d'une balade sur le bord de mer. Les peintres du ciel n'étaient guère en osmose. Orange, rose, bleu, de grosses taches noires, des nuages gris clair, des trainées blanches. Le vent se levait.
Nous nous sommes assis sur une terrasse, le feu d'artifice a commencé. J'ai pris quelques photos. Une sur Facebook pour les copines, une autre sur Snap pour les enfants.
Il y avait beaucoup de monde sur la promenade des goélands. Trop de monde entassé. Une exposition de véhicules militaire attirait les curieux. 
22h45. Un sentiment de panique m'envahissait au milieu de cette foule qui n'avançait pas. Je voyais des poussettes, des bébés, des enfants en bas-âge.
Je ne comprenais pas. Comment est-il possible d'emmener des enfants si petits ?
Nous avons rejoint la voiture. J'ai envoyé les photos.
- J'ai eu un énorme sentiment de panique dans la foule, confiai-je à mon ami.

J'ai regardé l'alerte annoncée par le dl (Dauphiné libéré).
Nous sommes rentrés. La télé branchée sur BFM, nous étions atterrés.
J'ai essayé de joindre ma fille. Elle avait passé la journée à Fréjus. Elle ne répondait pas. Son compagnon non plus.
Facebook a très vite mis en place Safety Check. Les vidéos d'horreur se propageaient. Sur BFM, les journalistes racontaient tout et son contraire et surtout n'importe quoi.
Les hélicoptères, les sirènes n'arrêtaient pas. L'horreur est à deux pas de l'appartement.
Ma fille m'a enfin appelée. Ils avaient assisté au feu à Sainte Maxime.
Mon fils m'a appelée. Mon gendre routier qui venait d'entendre l'info à la radio a fait de même.
Je les ai rassurés.
Aujourd'hui, le téléphone risque de sonner plus que d'habitude.
Je pourrai les rassurer.
Mais combien ne le seront pas ? Combien de personnes ne pourront pas rassurer leurs proches ?
Une centaine de personnes venue là pour célébrer la liberté. Chacun devait avoir un truc à finir, à faire, un projet, un espoir, de la joie, de l'amour à donner.
Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit.
La conception de cette horreur, de ce camion fauchant au passage des dizaines et des dizaines d'êtres humains. C'est à deux pas d'ici, et il y a comme un côté irréel.
Nice, baie des anges. 14-juillet 2016 22h45. Nice, baie de l'enfer.




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Myriam Arbo
Des expressions glissées, des mots et ne pas dévoiler le nom de l"objet" inanimé.
Et pourtant beaucoup d'entre eux semblent avoir une âme.
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Défi
Myriam Arbo

- Jean ! Dépêche-toi ! Nous allons rater la kermesse de Léa.
- Je n'ai pas envie d'y aller, ma chérie. Il y a une super finale de pétanque sur équipe21. Ta nièce ne m'en voudra pas.
- Bon tant pis comme tu veux.
J'entends la porte claquer, les pas de Brigitte s'éloigner. Comment fait-elle pour marcher avec des échasses pareilles ?  Non, je n'ai absolument pas envie d'aller à cette kermesse. Il y a trop de bruits, trop de parents, trop d'enfants.
Je descends les poubelles. Des dizaines de canettes de bières s'entrechoquent à l'intérieur.
- Quel alcoolo ce Franck !
Franck c'est mon pote d'enfance.  Un célibataire endurci, qui se met australopithèque à chaque match de foot, comme hier soir. Heureusement Brigitte était chez sa sœur.
Brigitte est esthéticienne. Hier soir, elle était de corvée de maquillage. La nièce, la mère, la sœur, la belle-sœur, la tante, la grand-mère.
Ma femme est très "famille".  J'avoue que de mon côté, pas du tout.
Ce n'est pas la seule divergence au sein de notre couple. Je n'ai pas envie d'y penser aujourd'hui.
Après avoir déposé le sac poubelle dans le container, je relève le courrier. Facture d'Edf, carte postale des Antilles de mes parents. Je crois qu'ils sont les seuls humains à écrire encore des cartes postales. Et ! Zut  ! Je ne voulais pas de ce genre de lettre aujourd'hui.
J'observe l'enveloppe tandis que je monte sans me presser,  la vingtaine de marches. Je la retourne dans tous les sens. La secoue.
- Punaise ! Fait chier !
Une voisine entrouvre sa porte d'entrée.
- Pardon Madame Lafont.
- Qu'est-ce-qu'il vous prend à hurler de la sorte !

Je voulais passer un samedi tranquille.
J'ouvre le frigo.
- Et merde plus de bière !
Frank m'a dézingué mon pack de vingt-quatre canettes. J'hallucine !
Je m'assois sur le canapé. Je tiens toujours cette fameuse lettre.
Il est joli ce caducée. Si Brigitte avait été là, elle m'aurait déjà arraché la lettre des mains.
Il en va de l'avenir de notre couple.
Et je n'ai pas envie de connaitre le verdict.
Nous sommes mariés depuis plus de six ans. Ma femme aura 30 ans le mois prochain. Son désir d'enfant grandit au fil des mois. Que dis-je ! Des semaines ! L'année dernière, elle a subi toute une panoplie de tests. Elle n'est pas stérile.
- Le problème vient peut-être de toi, m-a-t-elle lancé un jour. Il faudrait que tu fasses des examens toi aussi.
J'ai rechigné, et utilisé mille et un stratagème pour y échapper.
Brigitte m'a mit au pied du mur.
- Je veux un enfant, je ne veux pas en adopter, je veux le sentir grandir en moi, je ne veux pas d’inséminations artificielles non plus. Fais le test. J'ai bientôt 30 ans et je ne suis même pas encore mère ! Dans ma famille, les femmes le sont vers 25 ans. Tu imagines l'inquiétude et la déception de mes parents !
- Tes parents ont déjà cinq petits-enfants !
- Écoute, tu fais le test. Je veux savoir quelle décision prendre.
- Comment ça quelle décision ?
- Si tu es stérile, nous devrons envisager le divorce.
- Quoi ! Tu plaisantes ?
- Pas du tout, ma décision est sans appel.
Nous avons discuté des centaines de fois depuis sur ce sujet délicat.
Impossible de lui faire entendre raison, elle était intransigeante.
J'ai passé le test en début de semaine. Je ne pensais pas avoir les résultats si tôt.
Je suis tenté de froisser l'enveloppe, de la transformer en confettis, de la brûler.
Mais au lieu de cela, je l'ouvre lentement. Ma main tremble.
J'aime ma femme, je n'ai pas envie de la perdre.
Je déplie la lettre. Je ferme les yeux.
Mon cœur s'emballe.
On sonne à la porte, je sursaute. Je pose la lettre sur la table basse.

Pizza aboie. Pizza c'est notre labrador. Il dormait sagement sur le balcon et cette satanée sonnerie l'a réveillé.
Je vais ouvrir.
- Non, merci je n'ai pas envie de vous acheter des tickets de tombolas aujourd'hui.
Je referme la porte.
Je regarde le tapis du salon envahi de morceaux de papier. Je regarde le labrador. Il mâche avec appétit. Je vois le dessin du caducée disparaître dans sa gueule.
















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Myriam Arbo
Le manque de courtoisie, les comportements dangereux au volant, les radars qui ne sont pas placés où cela est véritablement nécessaire. Ce texte est un condensé de ce que j'ai vu et vécu maintes fois sur l'autoroute.
La vitesse n'est pas la seule en cause dans les accidents. Quand je vois nombre de personnes au volant de leur voiture faire n'importe quoi, pensant être les rois du goudron, cela me met en colère.
Peut-être ferai-je la suite sur le comportement des automobilistes en ville.
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Défi
Myriam Arbo


Il était une fois trois petits cochons.
Mais ça c’était avant.
Bon d’accord, en ce temps là, le loup s’époumonait en vain sur la maison de pierre.
Ce que l’histoire ne raconte pas, c’est qu’il fit une hyperventilation. Deux jours plus tard, une embolie pulmonaire l’amena à trépas.
Les trois petits cochons vécurent heureux de longues années.
Ils embellissaient leur jardin, décoraient leur intérieur  d’un thème différent chaque année, et ce, surtout depuis que Gifi s’était installé aux abords de la clairière.
Les jours d’été, ils organisaient des barbecus-parties avec leurs amis. Donald, Mickey, Dumbo, Gros minet, Titi, Rantanplan, Bambi, Baloo ; ils étaient tous là.
La menace du terrible canidé était oubliée.
Mais !!! Mais !!! Le loup avait des descendants.
Bien entendu, la mésaventure que venait de subir le loup à cette époque, ne fut pas relayée par les médias animés. Madame Louve avait fui le domicile conjugal pour fricoter avec Monsieur Renard. Il était tellement plus intelligent et rusé que ce vieux loup amer, pensait-elle.
Elle mit sa progéniture dans un chenil, espérant que ses trois chers louveteaux soient un jour adoptés.
Un bon scout passant par-là un jour, les prit sous son aile et leur offrit une belle éducation.
Ils ne firent pas Haward, mais tous trois, devinrent respectivement huissier, notaire et avocat.
Quand ils eurent vent, à la lecture du testament de leur mère, de l’histoire de ces trois petits cochons, ils décidèrent de venger leur défunt père.
Aucun acte de propriété ne fut retrouvé au nom de Petit cochon. La clairière appartenait à un gang de moutons incultes. Ces derniers versaient dans le trafic de laine.
Quelle ne fut la surprise des trois petits cochons, lorsqu’ils reçurent une lettre d’expulsion.
« Nous ne pouvons accepter votre présence plus longtemps dans cette clairière, vous êtes priés de bien vouloir abattre votre maison, car celle-ci a été construire sur des terres ne vous appartenant pas. Le délai de cette exigence est immédiat. »
Une bataille juridique s’imposa, qui dura plusieurs années.
La maison tombait en ruine, deux des petits cochons étaient morts, Dumbo, Rantanplan, et bien d’autres étaient partis vivre de nouvelles aventures, Titi fut mangé par Gros Minet, et Jerry tua Tom. C’en était fini des barbecus-partie, des soirées disco dans le joli jardin fleuri.
Les moustiques zika avaient remplacé les poissons rouges dans l'étang.
Que pouvait-il bien faire, seul, face à de telles dents de loups, le vieux cochon ?
Même les visites du petit chaperon rouge ne l’enthousiasmaient plus.
Par un matin d’hiver froid et pluvieux, il décida d’abandonner sa maison et ses souvenirs.
Un léger baluchon sur l’épaule, il déguerpit, à travers les forêts.
Toute cette histoire sentait le brûlé, et pour rester sauf, il prit ses jambons à son cou.
De sa queue en tire-bouchon, qui ne lui servait plus à ouvrir la moindre bouteille de Cheval Blanc,  ou de sa tête de cochon, il voulait sauver sa peau.
Il n’eut pas de chance lors de son dernier périple.
Sa route croisa celle d’Eliott abandonné par son ami Peter au printemps dernier.
Eliott avait faim.
Aussi, l’histoire se termine-t-elle ainsi, le dernier petit cochon, finit en rôti.
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