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Scrib .

Défi
Scrib .
Des élèves (très différents) vivent une scène d'école que nous avons tous connu.

La scène changera suivant la perception du narrateur en question :)
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Défi
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Déjà, organiser un braquage, c'est compliqué. Mais quand on organise un braquage à trois en moins d'une semaine sans aucune expérience, on peut être sûr que rien ne va se passer comme prévu.

Toulouse, Nancy et Alix sont trois adolescents qui voient leur vie changer du tout au tout le jour où un groupe de mafieux égarent un bien de grande valeur sur le parking de la station-essence où ils travaillent. S'en suivra la suite de mauvaises décisions la plus magistrale de l'histoire des stations-service.

Hésitez pas à faire vos retours c'est mon premier défi relevé :)
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Défi
Scrib .


Salut Bernard,

Je sais
Plus vraiment
exactement où
sont rangés les tu-
tus, habits/te-
nues qui évoquent des
espèces de bat-
racien ou de can-
ard.
Tu te rappelles ?
Ramène l’o-
melette et le jus de gro-
seille demain
si tu viens à l’apéro
ou sinon je te
remplace si ça te re-
bute !

Ton pote à qui tu dois 20 balles
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Défi
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"La bombe était sous l'oreiller !"
(citation tirée du film Papi fait de la Résistance)
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Défi
Scrib .

Avant-propos : Toutes les situations et tous les propos tenus sont arrivés dans la réalité. Je les ai juste aggrégés en un seul personnage. Nul besoin de préciser que, même si le personnage en question est une femme, un homme peut tout aussi bien adopter de tels comportements.
Enfin, je tiens à noter que mon personnage n'est pas en soi quelqu'un de malveillant ou de sadique. C'est simplement quelqu'un qui a un orgeuil démesuré et qui est par conséquent incapable de faire preuve de la moindre empathie tout en étant convaincu de porter le monde à bout de bras.
Quant au titre, vous comprendrez à la fin, mais c'est pour moi la phrase la plus violente qui puisse être assénée dans ce contexte bien précis. N'hésitez pas à donner votre avis, ou si vous avez une idée d'une phrase encore plus violente dans un contexte similaire, je trouve ça vraiment fascinant.

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Je regarde ma montre Cartier. 19h01. On est vendredi si je ne m'abuse, il serait temps de mettre les voiles. J'envoie un texto à mon chéri pour lui souhaiter un bon week-end. Silvio passe justement dans le couloir. Je pensais qu'il était déjà parti. Je le vois qui sort son portable, il sourit, il a vu mon message. Il me lance un clin d'oeil en guise de réponse. Je trouve ça un peu court mais bon, il a sûrement quelque chose de plus important que moi à s'occuper !
A présent c'est mon portable à moi qui vibre. Silvio qui se met à culpabiliser ? Déception amère. C'est mon mari.
"Hello chérie, tu rentres quand? Je prépare un bon boeuf bourguignon pour ce soir."
Il est gentil mon mari. Toujours aux petits soins. Je suis tout de même pas la plus à plaindre. Pas comme cette pauvre Suzanne, pâle comme un linge, des cernes jusqu'au nombril. Brrr. Cette pauvre fille me dégoute. C'est simple même moi je ne sais pas quoi en faire. Elle ne sait rien faire, ne respecte aucune deadline. Et le patron qui me reproche de lui donner trop de travail. On croirait rêver. C'est moi qui fait tout ici. Je suis sûre que c'est cette petite peste qui est allée se plaindre. Ou alors elle fait exprès de rester tard le soir juste pour me faire passer pour la tortionnaire de service, cette feignasse.
J'ouvre mon Trello pour voir le travail qu'il me reste à faire.
Oh non, le benchmarking sur les produits de beauté, il m'est complètement passé au-dessus de la tête...! Bon, tant pis. On met ça sur le Trello de Suzanne. Elle finit son stage la semaine prochaine, elle peut bien donner un petit coup de collier avant les vacances, non ? Et puis, comme je dis toujours, faut mériter son salaire. 800€ de gratification de stage, on est déjà très généreux pour un poste à Paris !
Je prends mon sac et mon manteau et je me dirige vers le bureau de la stagiaire.
- Bon Suzanne, je file. Tu comptes finir le benchmarking quand ?
- Le... le benchmarking ...?
Elle bégaye, clique frénétiquement sur sa souris. Je soupire. Je regrette l'ancienne stagiaire. Elle au moins elle était réactive.
- Oui, ça fait une semaine qu'il est à l'ordre du jour, le benchmarking sur les produits de beauté, tu as encore oublié ?
- Mais je croyais que vous préfériez vous en occuper vous-m...
- J'osais espérer que tu prennes l'initiative de faire les premières recherches. Tu vois bien que je croule sous le travail en ce moment.
Evidemment, elle ne répond rien. Elle ne répond rien puisque j'ai raison. Elle reste bouché bée là, comme une truite. La comparaison me donne envie de sourire. C'est vrai qu'en y repensant, elle ressemble à une truite, la Suzanne. Je demanderai aux filles du service si elles confirment, ça va les faire rire j'en suis sûre.
- Bon, si je ne peux visiblement pas compter sur toi...
Je fais mine de reposer mon manteau sur mon bureau.
- Non-non-non-non, je vais le faire. Ne vous inquiétez pas.
Eh ben, c'est pas dommage. Elle comprend vite, mais faut lui expliquer longtemps à la petite.
- Très bien, on fera le point lundi matin sur l'avancement du rapport. Ne traîne pas trop, la deadline c'est lundi soir.
Evidemment, il faudra tout refaire derrière elle, mais bon, elle aura dégrossi le travail et puis ça la formera.
Je ferme la porte du bureau derrière moi. Je prend une longue inspiration. C'est épuisant d'être une cheffe compétente.
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Défi
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"Qu'elle soit terrible et tout rentrera dans l'ordre", avait déclaré l'un de ses plus célèbres artisans.
Souveraine tantôt conciliante, tantôt infiniment plus cruelle, elle décide du sort des hommes et des femmes qui tombent sous son "coup". Que cela soit bien clair entre nous, elle ne se trompe jamais.
Si elle peut renverser les hommes de pouvoir, elle a pourtant du mal à leur résister, se pliant parfois à leur moindre désir. Serait-ce par amour ? Non. Elle ne ressent pas d'émotion. Elle se met simplement au service du plus fort, malgré les prédications de ses prêtres osant prétendre le contraire. Ses prêtres sont d'ailleurs les seuls interprètes de ses paroles, parfois abscondes.
Si les hommes la vénèrent, c'est parce qu'ils la craignent. De son seul regard, elle peut ébranler les gouvernements des plus puissantes nations, si tant est que les hommes lui prêtent l'attention qu'elle mérite. En son nom, ses adorateurs fanatiques sont prêts à toutes les extrémités pour mettre la main sur ceux qui lui ont manqué de respect. Chacun cherche donc le plus possible à être de son côté en toute circonstance.
Malgré son âge avancé, cette presque-reine est pourtant restée si manipulable. Les puissants dépensent des sommes folles afin de s'offrir le privilège de lui susurrer à l'oreille leurs fantasmes les plus fous, dans l'intime espoir de les voir un jour se réaliser, assouplissant un peu plus du bout des doigts son visage dur et amer.
Après réflexion, ce sont peut-être les innombrables viols qu'elle a subis qui ont quelque peu fragilisé son esprit.
Effrayés par son pouvoir, les petites gens oublient souvent que sa parole n'est pas infaillible. Les faibles se tournent vers elle en quête désespérée de vérité et de justice, croyant à tort entrevoir en son âge millénaire la promesse d'une sagesse éternelle.
Son corps avait à l'origine été façonné avec passion, voire obsession, par les révolutionnaires, les avocats, les hommes d'états, bref, par les idéalistes et les cyniques de chaque génération. Cela la rend parfois indéchiffrable de complexité. Pourtant, malheur à celui qui ose l'ignorer, il s'expose aux plus navrantes des déconvenues.

De "Rex" à "Lex", il n'y a qu'une petite lettre : proximité du pouvoir que cette insensée est censée endiguer.

Certains tentent de justifier sa froideur par l'adage : "Dura lex, sed lex". Peut-être qu'une légère variation lui ferait gagner en justesse : "La loi est folle, mais c'est la loi."
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3019. Toulouse et Nancy sont deux citoyens de la couche populaire de la dystopique zone N72. En tant qu'hôtesse pour les voyageurs VIP, Nancy a été augmentée pour permettre un service sans faille.

Un privilège ou la porte ouverte aux pires crimes ?
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Défi
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La craie parcouru le mur sur quelques centimètres à peine. Et sept jours de plus à moisir ici. Arcole cogna la roche d'un poing rageux. Un cocard au visage, il venait de d'échouer sa 4241ème évasion.
- Abandonne, vieux, ça sert à rien de vouloir pisser contre le vent. Et puis on est pas bien ici ?
Les yeux rivés sur l'écran de télévision accroché au plafond, Wagram avait l'air de se satisfaire de son sort. Il plongea une main nonchalante dans le paquet de chips entreposé sur sa bedaine.
- T'en veux ? proposa-t-il à son camarade de cellule.
Arcole ne répondit pas. Il méprisait son colocataire. Le gros Wagram puait la défaite. Abandonner, c'était arrêter d'espérer. Et arrêter d'espérer, eh bien c'était accepter de mourir à petit feu. Wagram n'était qu'un mort en sursis.
- Ferme-la Wagram, conclut-il à haute voix.
Le prisonnier enrobé paru affecté et sortit de sa torpeur audiovisuelle pour se redresser et porter ses doigts gras à son double menton.
- Qu'est-ce que tu cherches dehors ? Hein ?
Arcole ne répondit pas. Il fixait le mur invariablement, comme s'il y projetait par son esprit son prochain plan d'évasion.
- Tu cherches la liberté ? La fierté ?
Wagram ricana.
- La fierté, tu n'en auras pas plus dehors. Et de la liberté encore moins ! Tu te feras exploité jour et nuit, et pour tout ça pour quoi ? Des cacahuètes !
Il marqua une pause. Il attendait une réponse qui ne vint pas. Alors il insista.
- Ici, on peut se permettre de ne rien foutre de la journée. Y a juste à répondre présent à l'appel du matin et à celui du soir et puis voilà. Personne te fera chier. Ici, on est logé, blanchi, nourri. On a même pas besoin de penser, la télé le fait pour nous.
Arcole n'écoutait plus. Il pensait à ce qu'il trouverait dehors. Au fil des mois, il avait oublié peu à peu le monde qui l'avait vu libre. A présent, il ne lui restait que quelques détails. Une odeur, un frisson de brise, le rire d'un véritable ami. Cependant, à mesure que sa mémoire s'amenuisait, son imagination se déployait et repeuplait de plus belle ce monde égaré. Une larme monta à hauteur de son oeil tuméfié.
Les lumières s'éteignirent. L'heure du coucher. Il se glissa dans ses draps. Wagram n'avait pas tout à faire tort. Mis à part la liberté, l'on était privé de rien dans cette prison. Le matelas était moelleux et les draps lavés chaque jour. Mais Arcole haïssait le comfort. La liberté, il n'y avait qu'elle qui pouvait compter à ses yeux.
A quatre heure, Arcole rouvrit les yeux. Il se glissa hors de son lit et déroba le paquet de chips échoué au pied de celui de Wagram. Quelques chips dépassant du pas de la grille suffirent à attirer le chien de garde. Lorsqu'il fut assez près, Arcole lui déceintura son collier et se servit du cran de la boucle pour crocheter la serrure. Une fois dans le couloir, se dirigea vers le garde roupillant. Il lui retira son badge, sa casquette et la veste qu'il avait laissée sur le porte-manteau.
Il passa le couloir A sans encombre, puis le B, descendit l'escalier du premier étage, longea la coursive du bloc 8, traversa le réfectoire désert puis sortit à l'air libre par les cuisines. L'air bleuté de la nuit lui caressa le visage. Il remplit ses poumons de ce parfum d'espoir et s'approcha de la clôture.
Il dégaina un cutter qu'il avait emprunté aux cuisines et commença à découper les fils entremêlés. Mais au fur et à mesure de sa progression, quelque chose clochait. Il se retournait sans cesse, afin de voir si personne ne le suivait. Pas un chat. Il avait presque terminé. Son coeur s'était mis à battre férocement à l'intérieur de sa poitrine. Il touchait au but. Le but final. Après tant de mois. Le bout de grillage tomba au sol, réveillant au passage une légère nuée de poussière. Il resta là, pantois. Il se murmura à lui-même.
- Plus qu'un pas et je suis libre.
Le silence de la nuit avala ses mots.
Il se racla la gorge et répéta à voix haute.
- Plus qu'un pas et je suis libre.
Son coeur se mit à tambouriner encore plus fort. Il ne pouvait résister à tant de tension. Le plaisir de sentir la victoire au bout des doigts. Il fallait qu'il crit son bonheur au monde. Tout de suite ! Maintenant !
- PLUS QU'UN PAS... ET JE SUIS LIBRE !!!
Cette fois il s'était mit à hurler. Les projecteurs de la prison s'allumèrent un à un. L'alarme rententit peu après.
Arcole passa à travers le trou et se mit à courir comme un dératé.
- Vous m'attrapperez jamais ! Jamais !
Les portes du pénitentier s'entrouvrirent pour laisser passer les phares d'une jeep avec quatre hommes à son bord. L'évadé fut rattrapé au bout de quelques centaines de mètres.
De retour dans sa cellule, un cocard au deuxième oeil en sus, Arcole se glissa dans son lit. Son coeur s'était remis à battre normalement mais il tremblait encore de toute l'adrénaline que son cerveau avait libéré. Il avait goûté à la liberté l'espace de quelques secondes. Il avait eu sa dose.
S'il y a une chose qu'Arcole n'avouera jamais, pas même à lui-même, c'est qu'il était bien dans cette prison. Pas heureux, non, mais bien.

Pas de prison, pas de frisson.


- Bon, demain. Demain, je m'évade pour de bon.
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Il y a du mouvement autour de la maison. En cette nuit de décembre 44, Cécile et Martin vont devoir prendre les décisions que redoute tout résistant.
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Défi
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La forêt s'ouvrit soudain sur un champ de ruines cyclopéennes que la végétation n'avait pas encore daigné digérer. Une poignée de colonnes de pierre noire s'élançaient vers la canopée tandis que leurs soeurs gisaient déjà dans les herbes hautes. Les lianes serpentaient parmi leurs proies déchues et la voûte émeraude semblait donner vie à ces tresses d'arbres par les ombres ondulantes qu'elle y projetait. Etait-ce là les restes d'une civilisation ancestrale effrondrée sur elle-même ? L'endroit tenait plus de l'Atlantide que de Carthage. La patrouille s'engagea dans la semi-clairière à pas de loup, de peur d'importuner le sommeil de la créature imaginaire si négligement vénérée. L'éclaireur attira l'attention d'Arcole.
— Capitaine ! Venez j'ter un coup d'oeil...
Il était perché sur un bloc de pierre d'un mètre et demi de hauteur. Le sang d'Arcole se mit à tourner plus prestement. Il pouvait lire sur le visage du jeune homme une crainte certaine empreinte de fascination. Son regard ne pouvait se détacher de sa découverte, comme s'il avait croisé celui de la Méduse. Le capitaine se hissa sur le bloc de pierre. Ce n'est qu'en se redressant qu'il ressentit le vertige; celui de l'enfant qui se penche du haut de la cathédrale.
A ses pieds, s'étendait deux cent mètres de vide, peut-être plus. Aucune certitude. Le fond était plongé dans les ténèbres. Des profondeurs surgissait une statue monumentale au regard absent. Le colosse de pierre au visage saturnien était paré de l'attirail cérémonial des guerriers sacrés.
— La divinité en question ? interrogea Arcole en se tournant vers l'archéologue qui l'avait rejoint sur son promontoire.
— Il ne s'agit que du gardien du sanctuaire. Les dieux primitifs n'avaient pas forme humaine.
— Comment des hommes ont-ils pu bâtir cela sans technologie ? pensa tout haut l'éclaireur.
— Qui a parlé d'hommes ..?
Les deux mercenaires restèrent un moment silencieux, cherchant intérieurement ce qu'il avait pu vouloir dire.
Wagram reprit.
— La légende raconte que cette île était autrefois peuplée de géants. Ces êtres d'une taille démesurée avaient, selon l'adage, un coeur qui l'était tout autant. Contrairement aux civilisations alentours, leurs dieux n'avaient rien de surpuissant. Ils avaient créé la Terre, la Mer et le Ciel, le Soleil et les Etoiles, certes, mais y avaient mis tellement de soin et de patience, qu'ils en avaient perdu leur énergie primordiale...
Le menuisier du groupe écoutait lui aussi d'une oreille l'eschatologie de l'érudit. Cela ne l'empêchait pas de s'attarder sur les cylindres de pierre et de remarquer que le matériau avait été calciné. Au vu de la réaction au décapant qu'il frotta sur la surface assombrie, la couleur originelle des piliers devait être un blanc immaculé.
— ... Les géants ont donc érigé un temple pour ces divinités, gardé par un guerrier sacré.
— Quelle forme avaient ces divinités ?
— A l'achèvement de la création, ils s'étaient incarnés en un troupeau de moutons...
En un lieu moins sordide et recueilli, Arcole et ses hommes se seraient esclaffés.
— ... un troupeau de moutons immortels, du moment qu'ils ne sont pas égorgés. Les pasteurs se chargeaient de les emmener paître chaque jour et les guerriers sacrés de surveiller l'antre une fois la nuit tombée.
Wagram marqua une pause pour nettoyer le verre de ses lunettes.
— Jusqu'au jour où des naufragés se réfugièrent dans la grotte. Le guerrier sacré censé monter la garde s'était assoupi et les intrus, morts de faim, égorgèrent l'un des moutons et le firent rôtir. Ce n'est que lorsqu'ils furent repus qu'il remarquèrent à la lueur du feu le visage monstrueux du garde assoupi à l'entrée. Ces grondements rauques ne venaient pas de la tempête tropicale qui résonnait dans les soubassements de la grotte, ils provenaient des nasaux caverneux du géant. L'un des marins ne put retenir un cri d'effroi et le géant ouvrit les paupières. Son oeil droit, surplombant les malheureux d'un mètre et en mesurant trois de diamètre, fut strié d'éclairs sanguins lorsque le spectacle de l'animal dépecé lui fut dévoilé. Ils se releva dans un hurlement de râge phénoménale. Le sol trembla et le reste du troupeau, extirpés violement de son sommeil, se rua, affolé, hors du temple. Les naufragés parvinrent à s'échapper mais le mal était fait. Le guerrier sacré avait failli à sa mission. Une guerre fratricide se déclara bientôt entre les gardiens du temple et les autres géants. Guerre qui se termina comme elle avait commencé: par les flammes.
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Défi
Scrib .

- Laisse-moi au moins regarder..!
- Non !
Wagram fit zipper la fermeture éclair de sa trousse sans que Valmy n'ait le temps d'y hasarder un oeil. Valmy soupira.
- C'est pas juste ! Moi je dis bien des secrets.
- Mais ce secret-là il est pas à moi.
Valmy se redressa sur sa chaise, interloqué.
- Pas à toi ?
Une voix grave du bureau du bout de la classe fit sursauter les deux camarades.
-Dîtes-donc, vous deux, si vous y tenez tant, je peux vous envoyer discuter chez le CPE.
Les garçons baissèrent les yeux sur leur cahier. Le professeur reprit sa leçon.
- Pas à toi ? reprit Valmy en chuchotant après que le maître s'est tourné pour écrire une date au tableau.
- Non, pas à moi.
Valmy gratta sa nuque blonde avec circonspection. Le ton sybillin de son ami ameçonait sa curiosité. Wagram était un petit jeune homme roux plein de mystères. Il ne parlait pas beaucoup, mais il ne disait que des choses intelligentes.
- Wagram ?
C'était le professeur.
- Oui, Monsieur.
- Puisque vous semblez si passionné par ce cours, vous saurez sûrement répondre à cette question : Quel Européen a découvert le continent américain en premier ?
La réponse fusa.
- L'Islandais Erik le Rouge, Monsieur.
Le professeur inspira profondément.
- Et je suppose que vous savez pourquoi il a lancé cette expédition ?
- Il fut banni de sa terre natale pour meurtre.
Cette fois le professeur rougit, puis reprit son cours comme si de rien n'était.
Valmy en profita pour reprendre le cours de sa conversation.
- C'est le secret de qui, alors ?
- J'ai pas le droit de te dire puisque c'est un secret !
- T'es pas drôle !
On frappa à la porte.
- Entrez.
La porte s'ouvrit, laissant apparaitre le visage de Léa.
- Je suis navrée, je suis en retard.
Le coeur de Wagram se mit à s'accélerer. Léa était la fille qu'il voulait pour lui. Chaque soir, elle le rejoignait dans ses rêves, lui prenait la main, l'appelait de toutes sortes de noms qui le faisaient frissoner. La main qu'il lui restait, il la posait sur sa joue et tout doucement, ils s'embrassaient.
- Eh Wagram !
Du coude, Valmy l'extirpa de ses pensées. Wagram dissimula son agacement en faisant mine de chercher quelque chose dans sa trousse. Valmy l'exaspérait de plus en plus. Le petit blond ne s'assayait à côté de lui que pour pouvoir copier lors des contrôles. Tout le monde le savait, et Wagram ne faisait pas exception. Mais Valmy était populaire, qualité dont Wagram espérait déceler la recette au contact du cancre. Le blond continua à voix basse.
- Tu trouves pas qu'elle est jolie, Léa ?
Naturellement qu'elle était belle, avec ses cheveux mouillés par la pluie et ses joues ravivées et essouflées par l'effort. Mécaniquement et sans vraiment y penser, Wagram avait serré un peu plus ses doigts sur sa trousse à cette remarque.
Le dernier cours de la journée prit fin et les élèves évacuèrent la classe pour rentrer chez eux.
Valmy ne prit pas la peine d'attendre Wagram et reparti en rigolant avec sa bande de potes. Seul, Wagram sortit de l'enceinte de l'école et fit un détour par les pots de fleurs bordant la fenêtre du concierge avant de se diriger vers l'arrêt de bus. Il cacha la fleur qu'il avait dérobé dans la poche de son ciré jaune avec le plus grand soin du monde. La pluie s'était arrêtée et un rayon de soleil vint caresser ses tâches de rousseur. Léa attendait là, sous l'abribus. Elle lui sourit. Elle l'attendait.
- Tu prends le bus 146 toi aussi ? demanda Wagram.
Léa répondit d'une voix douce et riante.
- Non, mais je voulais te parler.
Le rythme cardiaque du petit rouquin s'accéléra de nouveau.
Elle reprit.
- C'est bien moi qui a écrit le mot que tu as mis dans ta trousse.
Cette fois c'était sûr, son coeur cherchait par tous les moyens à s'évader de son torse. Ses jambes commencaient à se dérober sous lui. Il s'apprêta à dégainer la rose qu'il avait subtilisé pour elle.
- Mais je te rassure..
Wagram ne disait toujours rien, il était comme propulsé dans l'espace, en apesanteur.
- ... ça ne t'était pas destiné.
- Oh...
Le retour à la réalité fut brutal. Wagram avait le tourni, plus de force dans les jambes et luttait de toute ses forces pour n'en rien laisser paraître.
- En fait, j'avais dit à Laëtitia de le donner à Valmy mais cette conne elle te l'a envoyé sans te dire de le passer à ton voisin. Je suis désolée.
- Oh, t'inquiète, y pas de malaise.
- De toute manière, je vais lui dire directement, c'est plus romantique qu'un pauvre papier, t'es pas d'accord ?
- Si, si, t'as raison.
- Bon ben... je vais y aller alors.
- Ouais.
- Salut !
- Salut.
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Je viens de me faire licencier. En moins de deux, je me retrouve sur le trottoir, un carton dans les bras, au pied de l'immeuble abritant la galerie artistique π, machine à blanchir de l'argent pour la mafia locale.
Je sors ma calculatrice TI-82 pour vérifier mon compte en banque. Solde négatif. Mais je n'ai pas dit mon dernier chiffre.
L'idée vient de germer dans mon esprit. Un gros coup. La probabilité que je réussise tend vers zéro à mesure que le temps s'écoule. Si je veux tenter ma chance, c'est maintenant.
Je compte jusqu'à trois et je pousse la large porte d'entrée. Je m'engage dans le hall d'un pas constant. La réceptionniste est trop occupée avec les exposants pour me demander mon pass.
Je prend une trajectoire croissante et discrète vers le douzième étage. Arrivée en haut et exténuée, je dérive dans le couloir jusqu'à mon ancien bureau. Ma trajectoire est sécante de celle de F. de X, le livreur de tableaux.
- Comment ça va ?
- Je vais à merveille, merci !
La plainte implique des justifications, condition nécessaire et suffisante pour avoir des problèmes.
Me voilà dans mon bureau, mon cher bureau, mon petit repère orthonormé. J'entre les paramètres pseudo et mot de passe sur mon ordinateur. Ouf ! Il n'ont pas encore soustrait mon profil de la base de données.
Je me vends à moi-même un Fibonacci d'une valeur d'un terraeuro ainsi que l'intégrale de la collection des arts primitifs. C'est fait. Je sors dans le couloir et me rends directement à l'ascenceur. Je ne compte pas prendre racine.
Il reste une inconnue dans mon équation : le facteur X, qui a livré le tableau. Si X apprend que je suis virée, je suis bonne pour une chute exponentielle de la hauteur maximale. Je jette un coup d'oeil à travers la baie vitrée. Selon Pythagore et Newton, il ne vaut mieux pas que ça se produise.
J'appuie une énième fois sur le bouton de l'ascenseur qui semble descendre à une vitesse logarithmique. Tant pis je prends les escaliers. 30 marches multiplié par 12 étages, faîtes le calcul.
De retour dans le hall, j'aperçois F. de X qui discute avec le M. Coefficient, directeur. Ils me regardent. Le chef de la sécurité me barre la route.
- Au nom de la loi de Poisson, nous allons devoir appliquer le théorème des gendarmes.
Coefficient s'approche de moi, alors que l'on me met les menottes. Il se gausse.
- Vous nous avez démontré par récurrence que vous êtes un élément audacieux. Dommage que vous n'ayez pas eu le temps d'affiner votre plan.
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