De village en village, la rumeur se répand : une sentinelle approche. Vient-elle pour lever un maléfice ? Tuer une engeance de démon ? Derrière leurs volets, les curieux scrutent avec mépris les tatouages qui fourmillent sur sa peau, les incantations gravées sur ses bras, l’éclat aveuglant des amulettes et des talismans qui carillonnent dans ses cheveux. Car cette femme est issue de la souillure : comme chacune de ses consœurs, elle a fusionné avec un monstre pour accomplir sa sale besogne. Mais Thélie ne porte que très peu d’intérêt aux murmures méprisants sur son passage. Seule importe sa mission : protéger l’humanité de la monstruosité, où qu’elle se trouve… et quoi qu’il en coûte.

Le premier jet du tome 1 de cette série est achevé. J'accepterai avec grande joie vos commentaires et annotations pour en améliorer la forme et le contenu (Club Valentine !)

Image de couverture : « Alone in the mountains » de Daria Rashev.

Une lettre du roi de Séquagne somme Merilda de le rejoindre dans son pavillon de chasse. Qu'est-ce qui peut bien pousser sire Otte-Guillaume à rappeler la sentinelle, après tant d'années de séparations ?

Ce texte est une nouvelle annexe en quatre parties rattachée à mon univers "Quand passe la sentinelle". Les évènements relatés remontent à une vingtaine d'années en arrière.

Bonne lecture !

Le grincement lancinant de la girouette de Marraubier versait dans les champs une complainte funeste. En équilibre sur un fil imaginaire, un gamin du village s’amusait à rimailler la mélodie : « Un, deux, trois, Gare aux oiseaux de proie ! Quatre, cinq, six, Tu s’ras leur sacrifice ! » Le ciel de limaille annonçait une terrible tempête. Pourtant, pas une goutte de pluie, pas un seul grondement ou une once de vent. La girouette paraissait grincer d’elle-même. Le garçon feignit de tomber de son perchoir et s’écroula dans la boue. Ses yeux s’accrochèrent à la croix métallique, à la fière silhouette du coq qui s’affolait à en donner le tournis. Il continua sa chansonnette : « Un, deux, trois, La sorcière aux abois ! Quatre, cinq, six, Elle se noie dans sa pisse ! » — Jonas, vas-tu te taire ! Une femme furieuse débarqua dans le champ et attrapa l’oreille de son fils ; le pauvre gamin beugla comme un veau. — Qui t’a appris cette ânerie ? — J’l’ai inventée tout seul, mentit le garçon. — Lâche, comme ton père ! Sors de cette bouillasse, bon sang ! Et cesse tes sornettes ! Tu vas nous attirer des malheurs ! — Papa dit que la sorcière du val n’est qu’un conte pour effrayer les pucelles. — To