La soirée se passe dans une villa non loin de la côte. Le jardin est immense, tout comme la maison. La réception est dans le hall mais, lorsqu’on entre dans le bâtiment, ce n’est pas là qu’Eros m’emmène.

- On est VIP, on se contente pas du hall.

- Je me disais aussi.

Eros me prend la main et nous montons des escaliers pour arriver dans une petite pièce plutôt sombre avec un canapé d’angle. Quelques personnes y sont installées et Eros m’invite à faire de même.

- Bonsoir m. Lo Piccolo. Qui nous avez-vous ramené ?

- Sienna. Ma femme.

- Ravi de faire votre connaissance madame.

- Le plaisir est pour moi.

Eros commence à parler avec l’homme de différents sujets que je ne maitrise pas. Mon attention se déplace vers la décoration de la pièce. Quelques peintures abstraites sont accrochées au mur mais je ne peux pas bien distinguer ce qu’elles représentent tellement la pièce est sombre.

- Et concernant l’affaire « elle » ?

- Sienna, tu peux aller me chercher un verre d’eau s’il-te-plait ?

- Oui bien sûr.

Bien, il y a quelque chose que je ne dois pas savoir. Je veux bien l’accepter. Je sais que le monde des mafias peut être dangereux alors si ne pas tout savoir me permet de rester en vie, j’accepte. Je me lève donc et me dirige vers le bar pour trouver un verre d’eau à Eros. Je prends volontairement mon temps pour le laisser parler. Je n’entends pas ce qu’il dit. Le bruit autour est trop important. Je finis par retourner au canapé et par passer le verre à Eros.

- Merci, mon cœur.

Je lui fais un simple sourire et il continue sa conversation.

- Pour le budget de juillet…

Je détourne encore une fois le regard. Je m’ennuie un peu. Je réfléchis un instant à quoi faire et je décide de m’éclipser.

- Je vais aux toilettes, je reviens.

- Au fond du couloir à droite. Envoie un message si t’as besoin de quelque chose.

- Merci.

Je sors de la pièce et j’ai l’impression de respirer à nouveau. Beaucoup des personnes présentes à l’intérieur fument, ce qui, je dois l’avouer, dérange un peu mes narines. Et il fait très chaud. Je traverse donc le couloir et arrive aux toilettes, dans lesquelles je ne rentre pas.

- Je peux t’aider ?

- Non, c’est bon.

Je me retourne et reconnais directement ce visage. Le frère d’Eros. Je fais un pas en arrière instinctivement.

- Ne t’inquiètes pas, je ne vais pas te faire de mal.

- Oui, bien évidemment.

- Je… je crois qu’on ne sait pas présenté officiellement.

- En effet.

- Je m’appelle Lorenzo.

Il me tend sa main et j’hésite à la prendre. C’est le frère d’Eros, je dois bien le connaitre.

- Sienna.

Un silence gênant s’installe et je détourne les yeux.

- Qu’est-ce que tu fais toute seule ?

- Je m’ennuyais.

- Dis-moi la vérité.

- Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?

- Eros a abordé un sujet que tu ne connais pas ?

- Plusieurs, en réalité, mais je ne m’intéresse pas à la finance donc ça parait logique.

- Il te cache quelque chose, n’est-ce pas ?

- Qu’est-ce que tu en sais de toute façon ?

- Je suis son frère. J’ai grandi avec lui. Tu n’es dans sa vie que depuis un an et demi. Qui sait ce qu’il s’est passé avant ?

- Il a passé 3 ans en prison à cause de sa famille. Voilà ce qu’il s’est passé avant.

Je fais un pas en avant, l’air de lui dire de se pousser, mais il ne bouge pas d’un poil.

- Alors tu ne sais pas ?

- Puisque t’as l’air de vouloir me faire parvenir une information que je n’ai pas, vas-y, explique-moi.

Je croise les bras sur ma poitrine et remarque qu’il arbore un sourire sarcastique.

- Tu n’as pas connu Eros, l’accro à l’alcool et aux drogues.

- Comment ça ?

- Tu n’avais vraiment pas conscience de ça ? Je pensais qu’il t’avait raconté tout le mal qu’il avait causé avant la prison.

- Qu’est-ce qu’il a fait ?

- Tu ne veux pas savoir.

- Lorenzo, dis-moi.

- Viens, on va s’assoir.

Je me fige un instant sur place. Est-ce qu’il a vraiment quelque chose à me dire ou est-ce qu’il me manipule ? Il m’a fait douter, ça y est. Je jette un coup d’œil vers la pièce où se trouve Eros et tout ce que je peux entendre, c’est de la musique forte et des gens sûrement plus sobre depuis longtemps parler.

- D’accord.

***

Nous arrivons dans un grand salon avec quelques personnes installées à différents endroits. Deux fauteuils sont libres alors nous nous y installons.

- Lorsqu’il avait 14 ans, Eros a commencé à boire. Au début ce n’était qu’un peu, comme tous les adolescents en fait. Mais il n’a pas eu les meilleures fréquentations et a commencé à se droguer.

- Et qu’est-ce que ça change ?

- Il est devenu addict. On a voulu le résonner. Mais il ne voulait rien entendre. Il a commencé à sortir plus. Il a trempé dans le trafic de drogues.

- Et ça n’a aucun rapport avec sa famille peut-être ?

- Si, sur ça on peut pas lui en vouloir. Mais il a fait des conneries qu’il pourra jamais effacer.

Lorenzo laisse un blanc. Je commence à attendre la suite avec impatience. J’ai besoin de savoir.

- Un jour, je marchais dans une rue du vieux port, et je l’ai vu, une arme à la main. Au début je n’avais pas très bien compris. Mais j’ai vite saisit la situation. Je me suis approché et j’ai vu un homme à terre. Il était mort.

Ma bouche s’entre-ouvre sous le choc de cette révélation. Eros a tué quelqu’un ?

- On a caché les preuves ensemble. Et on en a jamais reparlé. Mais tu dois retenir qu’il était prêt à tuer pour son addiction.

- Qu’est-ce que tu essayes vraiment de me faire comprendre ?

- Je connais l’histoire de ta grand-mère. En fait, je connais la véritable histoire.

- Je la connais aussi.

- Non.

- Bien. Raconte-moi alors.

- Je suppose que tu sais qu’elle avait eu une relation avec un parent de cette famille.

- Oui.

- Tu sais aussi qu’elle s’était fait kidnapper.

- Oui.

- Et qu’elle a été utilisée pour faire du chantage à notre famille.

- Oui.

Je ne sais pas pourquoi, mais je perds en assurance.

- Et le parent de notre famille n’a pas cédé au chantage et l’a laissé se faire tuer.

- Oui…

- Et bien oublie cette dernière information.

- Comment ça ?

- L’amant de ta grand-mère a pas cédé au chantage, pire : il a voulu prouver sa supériorité et le fait qu’il n’ai aucun point faible.

- Qu’a-t-il fait ?

- Il a tué ta grand-mère.

Mon corps cesse de fonctionner un instant. Il l’a tué ? Pour le pouvoir ?

- Eros est comme lui.

- Non.

- Si Sienna. Ils ont eu la même vie. Ils sont tombés amoureux d’une personne de la même famille. Et Eros a déjà tué quelqu’un si je peux te le rappeler.

- Non, il ne me ferait pas…

- Sienna, réfléchit un instant. Eros te cache des informations importantes. Est-ce que tu sais au moins quel est son rôle au sein de la famille.

- Non.

- Voilà. Maintenant libre à toi de rester avec un meurtrier. Et un dealer.

- Dealer ?

- Dans quoi tu crois qu’il place son business ?

- Je ne sais plus quoi dire.

- Tu n’as rien à dire. Pars. Enfuis-toi. Ou je sais pas. Mais part loin de lui. Cette histoire va mal se terminer.

Mon esprit est flou. Eros a été addict à l’alcool et la drogue. Il trempe encore dans le trafic de drogue d’ailleurs. Et il a tué quelqu’un. Il est allé jusqu’à prendre la vie d’un homme. Pour de la drogue. Même l’histoire sur ma grand-mère était fausse. Et si son père avait raison ? Si je devais juste fuir ? Partir loin d’ici. Ou… si je devais partir tellement proche qu’il ne saurait pas où me chercher. Une idée un peu trop précise à mon goût commence à se dessiner dans ma tête.

- Je ne peux pas rester.

Lorenzo, qui avait commencé à partir, se retourne et fixe mes yeux.

- Alors pars.

- Mais où ?

- J’ai de la place chez moi, si besoin. Et il ne te cherchera jamais là.

- Je peux venir ?

- Bien sûr.

Il me sourit. Il n’a pas le même sourire que son frère. Eros. Il a tué un homme. Je dois partir.

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On vient de finir la partie 2 !

J'espère que ça vous plait et que