Chapitre 65 : Population croissante.

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Le paiement de Ricci commence à venir.

On a demandé à être payé en nature. Comprendre par là que des experts dans des domaines aussi variés que la forge, la coupe de vêtements et le travail en serre viennent passer une ou deux semaines chez nous en alternance. Ils ne voient pas ce que des périodes aussi courtes de cours renforcés pourraient nous apporter vu qu'ils peaufinent leur savoir-faire depuis des années.

Enfin... c'est ce qu'ils se disent en arrivant.

Après deux jours, ils sont terrifiés par la vitesse avec laquelle leurs élèves assimilent le savoir.

Vive la Compétence Apprentissage !

Notre but est de former un maximum d'habitants du fortin Briseur pour réunir tous les savoir essentiels à la vie d'un village. Vu que je ne peut aider que cinq personnes à la fois, les professeurs doivent venir les uns après les autres. Mais les effets sont radicaux ! Notre population s'est même agrandie de deux familles Kitsune, des manœuvres jetés à la rue avec le repli des Nobles Paysans de leurs fermes au sein de Jardin Bleu.

Ça fait plaisir de discuter culture et plantation avec d'autres fermiers...

Je suis en train de voir avec eux pour la terre que je viens à peine de viabiliser : on est d'accord sur le fait qu'on arrivera à rien la première année. On va donc y mettre au printemps des plantes qui vont enrichir le sol pour tenter des racines comestibles en automne. Ils aident aux champs depuis leur plus jeune âge mais sont très satisfaits de mon travail jusque là ce qui me fait chaud au cœur.

Les jumelles Ginossos ont des camarades de jeu grâce aux trois jeunes Kitsune venus avec leurs parents. La vue de la petite bande en train de courir dans les allées du fortin est un baume à l'âme pour les habitants.

Je participe à l'amélioration du fortin en poursuivant mes efforts dans l'enchantement.

Hors de question que je parle de ce que j'ai vécu en travaillant le métal : mon billot a un côté qui tient du hérisson vu les détonations qu'il a encaissées à ma place.

Je n'ai utilisé pour le moment que des chutes de fer, de la même façon que pour les brindilles. Ce qui m'a permit de maîtriser le timing afin de pouvoir enchanter efficacement l'acier !

Là je fait les tentatives d'enchantement du cuir avec des chutes fournies par les trappeurs.

L'avancement de mes résultats ?

Les Briseurs surnomment ma maison « boum boum ». Vous voyez le genre...

Vu l'altitude et le fait que l'on soit au-delà de la moitié de la largeur de l'anneau, l'hiver a tenu plus longtemps. La neige est enfin partie et, avec elle, les combattants humains.

Ils nous ont couverts de cadeaux avant de partir. Je suis bien content d'avoir une brosse pour ma queue mais me serait bien passé de cette teinture rousse. Ils pensaient peut-être que je me fait des complexes à cause de ma fourrure noire ?

Möngke a quantité de nouvelles perles dans ses cheveux et de jolis bijoux tribaux. Elle regrette juste de devoir les retirer pour la chasse vu le bruit qu'ils font.

Rada a reçu une belle veste de cuir qu'il doit mettre seule, avec rien au-dessus de la taille. Il ne voit pas l'intérêt vu la saison. C'est beau d'être si innocent...

Kahlee a reçu tout un set de calices et d'articles religieux. Visiblement, un des humains se débrouille bien dans une forge. Elle en est ravie et les habitants du fortin aussi : la chapelle est à présent totalement fonctionnelle.

Terros a reçu tout un ensembles d'habits très mignons mais qu'il n'osera jamais porter en public. Il les utilisera comme pyjamas. Ce qui a fait très plaisir aux humaines, allez les comprendre !

Zanathi ne m'a pas dit ce qu'elle a reçu et a proclamé qu'elle ne me le dira pas même sous la torture. Selon une espionne bien infiltrée (Kahlee), il s'agit d'une magnifique robe gothique outrageusement sexy et, étrangement, parfaitement adaptée à sa morphologie. Si même pour elle cette tenue va trop loin je ne veut même pas l'imaginer.

La nouvelle fournée de guerriers humains est à peine moins enthousiaste que la précédente. Visiblement, ils ont tiré au sort qui peut venir en premier au fortin, un endroit qu'ils imaginent rempli de Yukimimis variés et rares.

On n'est pas des cartes à collectionner !

Ce matin j'ai une personne de plus au petit-déjeuner : la mère de Rada.

Je ne fait pas de manières. Elle a le droit de prendre un repas avec ses enfants tout de même !

-Jouets ?

-Oui, je me suis amusé à fabriquer des toupies, des dés et quelques autres objets.

-Inutiles.

-Pas pour des enfants.

-Humpf.

-Maman... Beaucoup enfants maintenant.

-Pepe va me montrer comment creuser un piège à taupe !

-Sa sœur va me montrer comment reconnaître les différentes baies !

-Bien. D'accord.

S'est elle avouée vaincue sous la pression du nombre ou parce que ses filles vont apprendre des choses ? Allez savoir avec elle ! De façon étonnante, elle reste à table après avoir mangé. Elle prend un air méditatif que n'osent pas troubler ses enfants. Ses filles vont aller rejoindre leurs camarades de jeu et Rada va aller former les jeunes Kitsunes de Ricci à l'art de l'épée.

-Briseurs plus isolés.

C'est dit sur un ton définitif. Limite une accusation.

-Dame Ginossos... Je sait que vous tenez à la sécurité de vos enfants mais...

-Oh ? Enfants en sécurité. Pourquoi « mais » ?

-Ben... On a de plus en plus de gens qui vont et viennent hors du fortin.

-Oui. Nécessaire.

Je vais la laisser parler, ne voyant pas quel est son problème.

-Fort devient vivant. Comme pour Donjon. Lié au reste.

-Heu... je ne comprends pas quel est...

-Pfff... Explique, Sham !

-Le Donjon a déjà dix nivveeeaauuuxx.

Il est là depuis quand ? Calme-toi, cœur, reste dans ma poitrine !

-Il grosssiiiit. On tue les monsstreeess. Et la forêt va mieuuuxxx.

-Hein ? Quel est le rapport entre l'état de la forêt et la présence du Donjon ? Je pensait qu'au contraire un Donjon actif corrompt les alentours. Selon les légendes...

-Réalité meilleure.

-Alain. Tout le Mana Corrompu des environs est consommméééé par le Coeur.

-Je vais donc avoir de meilleures récoltes ?!

Les deux Yukimimis se regardent, se consultent silencieusement du regard puis reviennent à moi.

-Normalement, ouiiii...

-Génial !

Je suis super heureux ! Je craignais que le contact quasiment physique entre mes champs et le Donjon quelques mètres sous la surface allait porter atteinte aux récoltes. C'est rassurant de savoir que le Mana Corrompu est siphonné loin des racines !

Heu... Pourquoi tu souris comme ça, Sham ?

-Les trois chefs des Briseurs se sont mis d'acccoooord. On va avoir du personnelll juste pour le Donjoooonnn.

-Quoi !

-Nettoyeurs. Comptoir. Sécurité. Secours. Reconnaissance. Élimination monstres trop dangereux.

Ouh... Si ils me disent ça...

-Ne me dites pas que vous pensez à... l'équipe ?

Notre équipe n'a pas de nom, problème auquel ils s'attaquent avec hardeur et un manque total de coopération. Je reçoit régulièrement des propositions toutes plus hallucinantes les unes que les autres. Malgré son manque de titre ronflant, la petite équipe des bleus du fortin est la plus habituée à coopérer au sein du Donjon.

Arrête de sourire comme ça, Sham, ça me flanque les chocottes !

-Non. Tu as bien assez à faire avec Ricciii. Et les hummmaaaaiiiinnss.

Lui peut les esquiver à volonté. Mais il n'esquive pas les humaines. Sale dragueur...

-Il y a quelqu'un qui veut bien faire çaaaaa. Il est même déjà làààà. Et il t'attends...

Je veux me tourner vers la fenêtre mais l'aile de la Hato me cache l'ouverture en un clin d'oeil. Sham se lève et me guide vers la porte d'entrée, un sourire si large sur le visage qu'on dirait que la partie supérieure de sa tête est sur le point de se détacher.

Il est là.

Ou plutôt, ils sont là.

Une masse indistincte de corps sales, puants et couverts de peaux de bêtes en guise d'habits. Ils me regardent tous avec une intensité qui donne envie à ma colonne vertébrale de fondre sur place.

-Muh !

Et devant eux, Terros me braque du doigt, l'air ravi.

Des ours.

Tout plein d'ours.

Maintenant que j'y pense, en laissant le Cœur siphonner le Mana Corrompu, je les prive de leur passe-temps favori, voir même de leur raison d'être !

Ils ont l'air fâchés ? J'ai pris l'habitude de décrypter Terros à force mais là, ça fait beaucoup de visages inexpressifs d'un coup. Le jeune ours me regarde d'un air me demandant si je suis malade.

Oui, je suis pâle, mais ça n'a rien à voir avec la grippe...

-Heu... Bonjour !

-MUH !

J'en ai entendu les vitres des Herbes trembler dis donc.

-Que puis-je pour vous ?

-MUH !

Clair, concis, incompréhensible. Du regard, je cherche l'appui de Terros. Avec un soupir, il fait apparaître son Livre.

-Vous voulez que je vous donne votre Livre ?

Ils font tous un pas en avant. Mon vaisselier vibre dans la cuisine.

-Heu... deux par deux je vous prie...

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