Elle n’a pas réussi à le sauver.

Son père, avec sa hache aiguisée,

n’a pas hésité à le tuer.

Le roi déchu, la bête féroce, s’était battue avec hargne.

Elle l’avait défendu, avait supplié que son père l’épargne.

La présence de la guerrière lui avait redonné de l’espoir.

Cela n’avait pas suffi, le roi avait péri. Il s’est éteint ce soir.

Mi-monstre, mi-amoureux, le roi s’était sacrifié.

Mi-femme, mi-sorcière, la guerrière avait hurlé.

Plus de père, plus de chevalier, une âme éteinte.

Plus de roi, plus d’amante, une dernière étreinte.

Plus de famille, plus d’amour, une même plainte.

Plus de vie, plus de lumière, une triste complainte.

Plus de sauveur, plus de rebelle, plus de contrainte.

Peine. Souffrance.

Un hurlement qui fait s’envoler les oiseaux.

Peine. Souffrance.

Un cri qui tétanise les arbres et les végétaux.

Peine. Souffrance.

Des pleurs plus terribles que tous les fléaux.

Peine. Souffrance.

Des sanglots que ne rateront pas les corbeaux.