Chapitre 31 :

13 minutes de lecture

24 juillet 2021.

Silas :

Cela fait une heure que j'observe Kasper. Sa main sur mon ventre, la tête contre l'oreiller, il dort. Les lèvres légèrement entrouvertes, il expire en sifflant parfois. Mes doigts fourragent dans ses cheveux, glissent entre ses mèches blondes et grattent son crâne. Son teint est pâle, trop, à mon goût. L'hématome sur son front prend beaucoup de place et sa peau meurtrie me fait souffrir. Il ne perd rien de sa splendeur, malgré ça, il reste d'une beauté qui me déconcerte.
Un bruit étouffé provenant de la pièce attenante m'informe que Félix est rentré. Le plus délicatement possible, je retire la main de Kas et me lève en faisant attention de ne pas le réveiller. Je rejoins mon meilleur ami en soupirant, je suis épuisé. Il est installé sur la banquette, le dos courbé, il retire ses baskets.

— Salut, soufflé-je en me laissant tomber à côté de lui.

— T'as l'air crevé.

— Ouais, je le suis.

— Kasper est là, n'est-ce pas ? demande-t-il en s'enfonçant contre le dossier, le regard rivé au plafond.

— Oui, il dort. Je n'avais pas le cœur à le laisser partir. J'avais besoin de... je crois que j'avais besoin qu'il reste avec moi, que je puisse veiller sur lui pour ne pas m'inquiéter pendant des heures.

— Sauf que tu t'inquiètes quand même. Je le vois, je te connais trop pour que tu me caches des choses.

Je ne réponds pas, posant une main sur mes yeux pour me cacher de la lumière. Ma tête va exploser, je suis toujours fou de rage contre Mathias et en colère contre moi-même.

— À quoi tu penses ? insiste Félix.

— Je ne sais pas. Rien et tout à la fois, c'est confus là-dedans, dis-je en tapotant ma tempe.

— Tu n'es pas responsable de ce qu'il s'est passé.

— J'aurais pu l'éviter.

— Non. Ça aurait fini par arriver, dans tous les cas. Ce Mathias est vicelard, je n'aime pas son regard.

Je hausse les épaules, incertain de ses dires. Si j'avais été plus clair avec lui, plus ferme, peut-être que Kasper n'aurait pas été blessé. Je n'aime pas être désagréable, je suis contre toutes sortes de violences mais parfois, on doit pourtant y avoir recours pour éviter le pire.

— Comment va-t-il ? s'enquiert Félix.

Un long soupir m'échappe, tandis que je me penche en avant, mes coudes sur les genoux.

— Il s'en remettra, rien de bien grave. Mais ça me ronge qu'il soit si mal. Je n'aime pas voir la tristesse et la peur dans ses yeux. J'étais parvenu à lui donner un peu de confiance et maintenant, je me demande s'il fera encore l'effort de s'apprécier un minimum.

— Tu le regardes comme si c'était la huitième merveille du monde, me taquine-t-il, il ne peut que se sentir beau quand tu l'admires avec tant d'intensité.

— Hum, je ne sais pas. T'as peut-être raison, réponds-je sans conviction.

— Il passe la nuit ici ? Ça ne va pas lui attirer de problèmes ?

— J'ai appelé Kate avec son téléphone. Elle était d'accord mais je dois faire en sorte qu'il rentre avant que ses parents se lèvent. Par contre, j'ignore comment ça va se passer quand ils verront l'état de leur fils.

— Kate a l'air intelligente, elle trouvera bien quoi dire sans que tu sois inclus dans cette histoire.

— Non, j'y serai forcément et je m'en moque, en fait. Trop de gens nous ont vus et Marco sera mis au courant. Ce qui me dérange c'est que Kasper n'a encore rien dit pour nous et je ne veux pas qu'il soit contraint de l'avouer de cette façon à ses parents.

— Vous jouez avec le feu depuis le début, Sil. Vous n'êtes franchement pas discrets lorsque vous vous regardez. Tout le monde peut comprendre à quel point c'est fort entre vous sans même vous voir vous embrasser ou vous coller. Il faut être aveugle pour ne pas s'en apercevoir.

— Je sais, mais c'est plus fort que moi. Il est trop... je ne sais pas. Mon cœur bat trop vite avec lui, c'est étrange, et beau en même temps.

Félix se met à rire doucement, puis son épaule vient bousculer la mienne.

— Tu t'entends ? s'amuse-t-il. Vraiment, t'as le chic pour te mettre dans la merde, toi.

— Je suis fou de lui, me lamenté-je. Je ne sais pas pourquoi ni comment c'est arrivé, mais c'est là et je ne veux pas faire marche arrière.

Je grogne de frustration. Je n'aime pas m'épancher sur ce que je ressens, bien que cela me semble facile et naturel lorsque je suis avec Kasper. Il fait ressortir toute ma douceur et ma tendresse, et c'est exclusivement pour lui que je souhaite les laisser s'exprimer.

— Allez, conclut Félix en tapant ma cuisse, va retrouver ton petit cake à la fraise avant qu'il ne se réveille et qu'il panique de se retrouver seul.

Il se lève, s'étend pour faire bruyamment craquer son dos puis se penche pour embrasser mon crâne. Je ferme les yeux, apaisé par sa présence. Sans lui, je n'aurais pas su me maîtriser ce soir.

— Bonne nuit mon frère, dit-il en retirant son pantalon, et arrête de te prendre la tête.

— Hum, je vais essayer.

— Bien, maintenant bouge ton cul parce que je ne sais pas si tu le sais mais je dors sur ce canapé.

Il jette ses fringues par terre puis part rapidement dans la salle de bain. Lorsqu'il revient, je n'ai pas bougé. Je le regarde enfiler son short en me demandant si Kasper ne serait pas plus à l'aise dans une tenue plus décontractée. Sa chemise doit le déranger et son pantalon n'est pas fait pour dormir.

— Tu vas te décider ou on doit se serrer pour dormir sur ce truc trop étroit ?

— Tu prends trop de place, c'est pas possible de dormir avec toi.

— Bah, dans ce cas, casse-toi, se moque-t-il en me jetant son tee-shirt à la tronche.

Je râle des propos inintelligibles tout en quittant le salon. Félix se fout de moi en ricanant, puis je ne l'entends finalement plus lorsque mes yeux se posent sur le corps endormi de celui qui me rend malade d'amour.
La lampe de chevet éclaire son visage, sa peau luit d'une fine pellicule de transpiration et ses sourcils sont froncés. Il est encore perdu dans son sommeil, mais ce dernier semble maintenant agité. Lentement, je m'approche du lit, m'installe à ses côtés et caresse sa joue. S'il était glacé il y a peu, désormais, il est brûlant. Sa chemise lui colle à la peau et je peux lire l'inconfort sur son visage. J'hésite, je ne sais que faire face à cette situation. Il serait préférable de le dévêtir pour retirer ses vêtements humides qui le dérangent probablement mais s'il se réveille, il risque de prendre peur. Je ne peux pas le faire contre son gré, ce n'est pas possible.
Je m'allonge sur le flanc, face à lui, puis dépose un baiser sur sa tempe moite de sueur. Je recommence plusieurs fois, sur ses joues, ses lèvres entrouvertes jusqu'à ce que ses cils papillonnent et que son regard cherche le mien. Il semble perturbé, désorienté. Ses yeux s'arrondissent puis il se calme en expirant doucement, passant une main dans ses cheveux trempés.

— Silas, souffle-t-il, qu'est-ce que...

Il se tait lorsque son corps se met à trembler brusquement. Il tente de se déplacer, de se redresser tout en apposant sa paume sur la plaie qui couvre son front. Il grimace, grince des dents en grelottant.

— Calme-toi, lui intimé-je en plaçant ma main dans son dos. Tu es fiévreux, je vais aller te chercher un médicament et un verre d'eau.

Il tourne brusquement le visage vers moi, le regard empli de terreur. Ses doigts se referment sur mon poignet alors que je tente de me lever.

— Non ! Ne me laisse pas ! s'écrie-t-il.

Je le fixe un instant, perplexe face à tant d'effroi. Il tire sur mon bras pour que je revienne le plus près possible, alors je me laisse faire sans broncher. Lorsque je suis allongé sur le matelas, il se détend un peu et vient se blottir contre moi. Sa tête sur ma poitrine, il me serre de toutes ses forces dans ses bras.

— Ne me laisse pas, répète-t-il plus doucement cette fois.

Ma main passe dans ses cheveux, je ne sais pas comment agir.

— Tu ne risques rien ici, Kas. Je voulais simplement t'apporter un cachet pour faire baisser ta fièvre.

— J'entends ton cœur, souffle-t-il, il bat très fort.

Je reste muet, un peu perdu.

— Le mien aussi bat rapidement, m'apprend-il, il bat vraiment très, très fort. Regarde.

Il se déplace légèrement, attrape mon poignet et pose ma paume sur sa poitrine. En effet, son palpitant s'acharne sous ma main.

— Il cogne toujours comme ça quand tu es avec moi.

Je ferme les yeux, surpris par tant de sincérité. Il ne semble pas perturbé de parler et je me demande si c'est le fait d'être malade qui le rend comme ça, ou s'il fait réellement l'effort de s'ouvrir à moi. Qu'importe les raisons, sa langue se délie et cela me convient. Je sais qu'il pense chaque mot qu'il prononce.
Son corps se remet à grelotter, secoué par une vague de frissons. Sans prévenir, il bascule au-dessus de moi, les jambes de chaque côté de mes hanches et son torse compressé contre le mien. Son visage blême se perd dans le creux de mon cou alors qu'il tremble sans discontinuer.

— Qu'est-ce que tu fais, Kas ?

— J'ai froid, murmure-t-il contre ma peau, réchauffe-moi Silas, s'il te plaît.

Mes bras se referment autour de lui, le serrant suffisamment pour qu'il se sente en sécurité.

— Ta peau est brûlante, Kasper, et tes vêtements humides, tu ne peux pas rester comme ça.

— Réchauffe-moi, se plaint-il d'une petite voix, s'il te plaît. J'ai vraiment trop froid.

— C'est normal, mais tu ne dois pas...

Je me tais brusquement lorsque son bassin rencontre le mien. Kasper se met à gigoter, frottant ses hanches contre les miennes encore et encore. Une vague de chaleur m'inonde. Dans cette position, je sens chaque partie de son anatomie. Son souffle s'échoue sur ma peau tandis que je tente de le faire cesser ses mouvements en maintenant son bassin entre mes paumes.

— Que fais-tu ? Kas, je t'en prie, arrête ça, grogné-je en serrant les paupières.

Il ne m'écoute pas, continue de s'agiter sur moi et le désir me submerge malgré moi. Mes doigts se crispent sur le tissu de sa chemise tandis qu'il soupire dans mon cou. Je ne sais pas si c'est la fièvre qui le fait agir comme ça, si c'est le stress qui retombe doucement ou s'il en a vraiment envie mais les frottements ne s'affaiblissent pas et sa peau est encore plus chaude contre la mienne.

— Kas... soupiré-je, partagé entre le désir de lui et l'envie qu'il cesse. Tu dois arrêter...

— Pourquoi ? se plaint-il. J'ai chaud à chaque fois que nous faisons ça, ça me réchauffe. Laisse-moi me réchauffer.

Ses lèvres effleurent ma peau, tandis qu'un gémissement lui échappe à l'instant où mon érection frôle la sienne. Les yeux fermés, je tente de contrôler la situation mais rien n'y fait, s'il se cesse pas de bouger, je ne parviendrai à rien.

— Kasper, bon sang ! Mais qu'est-ce qui te prend ? grincé-je.

Son corps se fige, son visage se relève lentement vers le mien pour se placer juste au-dessus. Ses joues sont rougies, ses pupilles dilatées et son souffle saccadé.

— Je ne sais pas... je, je crois que... j'ai envie de...

— Tu es malade. Tu fais de la fièvre, ce n'est pas toi qui le veux. Tu crois le vouloir, mais...

— Non ! me coupe-t-il abruptement. J'en ai envie, je veux, enfin je... pas toi ?

— Quoi ? Si. Bien sûr que si, mais ce n'est pas... le moment.

— Pourquoi ? S'il te plaît, fait quelque chose... Silas, je t'en prie, je, je... tu dis toujours que ce n'est pas le moment, est-ce que c'est parce que... tu n'as pas envie de... moi ?

Ses yeux soudainement attristés me brisent le cœur. S'il savait, à quel point j'en ai envie, je crois qu'il prendrait peur.

— Kasper...

— J'ai besoin de toi, souffle-t-il en se penchant contre mes lèvres. Tu es le... seul... à pouvoir faire cesser ce... brouhaha en moi...

J'abdique en un soupir. Comment lui résister ? Mon corps hurle de désespoir de ne pas l'aimer. Mon cœur pleure de détresse de ne pas le contenter. Comment puis-je lui dire non lorsqu'il me regarde avec ces yeux là ?

— Remets-toi à bouger, murmuré-je en ne quittant pas ses iris brillants. Doucement, lentement, recommence Kas, et ne brusque rien. Ne te brusque pas.

Le visage rosi, il ondule des hanches en mordant sa lèvre. Je pourrais me damner pour cette vision, me laisser flageller pour cette sensation, me noyer dans ses larmes pour l'aimer encore. Je le laisse faire, les mains sur ses hanches, je guide chacun de ses mouvements, me délecte de chaque soupir qui passe ses lèvres. Mon cœur va exploser. Mon plaisir compressé contre le sien me fait atrocement mal. La rudesse de son jean contre le tissu de mon short est douloureuse mais le désir qui habite ses traits me fait perdre l'esprit. J'ai la tête trop embrumée, pleine d'émotions contradictoires. La rage ne bouillonne plus dans mes veines, désormais le désir rampe sous ma peau.
Je ferme les yeux lorsque son bassin cogne plus durement contre le mien, avalant mon soupir tandis que son gémissement résonne à mes oreilles comme un havre de paix illumine les yeux des désespérés. J'ouvre les paupières la seconde suivante, me maudissant de louper le spectacle affreusement érotique qu'il m'offre en se déhanchant sur moi. Ses ongles s'enfoncent dans mes pectoraux alors qu'il ne cesse pas de se frotter contre mon corps brûlant pour lui.
Je me déteste d'avoir perdu le contrôle, ce n'était pas prévu ainsi. Je voulais simplement veiller sur lui, être certain qu'il aille bien et le voilà qu'il me fait ressentir les sensations dont je rêve la nuit. Je me maudis de ne pas parvenir à l'arrêter mais son audace est d'une beauté aveuglante. Son plaisir est éblouissant lorsqu'il ancre ses yeux aux miens. Je relève la tête, capture ses lèvres pour un baiser enflammé tandis que mes paumes suivent chacun de ses mouvements sans en presser un seul. C'est Kasper qui mène la danse, lui seul décide de ce qu'il se passe ensuite.
Je ne lui ferai pas l'amour cette nuit, bien que j'en meurs d'envie. Je me contente de ce qu'il m'offre parce que chacun de ses pas en avant est une victoire pour moi.
Je laisse retomber ma tête contre l'oreiller pour reprendre ma respiration. Les gémissements de Kasper me coupent le souffle autant que le baiser que nous venons d'échanger.

— Silas..., gémit-il en se crispant brusquement.

Les yeux grands ouverts, j'observe la jouissance transparaître sur son visage alors qu'il enfonce ses dents dans sa lèvre inférieure. Ses paupières se ferment, ses muscles se bandent et sa tête se renverse brutalement. Ma paume délaisse sa hanche pour venir maintenir son crâne. Le souffle saccadé et à deux doigts d'exploser, je le ramène contre mon torse alors que l'humidité de son orgasme alourdit son jean et pèse sur mon membre en mal de lui.
Je ferme les yeux, inspire et expire plusieurs fois pour calmer mes nerfs et la tension trop présente dans le creux de mes reins. Je pourrais l'inciter à continuer, moi aussi remuer jusqu'à ce que mon plaisir se répande mais je m'y refuse. Il avait besoin d'être calmé, c'est ce qu'il a fait, quant à moi, je me contenterai de mourir de frustration jusqu'à ce que je puisse me libérer sans me sentir affreusement coupable.

Le souffle de Kasper effleure mon cou, ses ongles cessent d'agresser ma peau tandis que je caresse doucement son dos.
Les minutes passent sans que l'un de nous se décide à bouger. Mon cœur martèle toujours mes côtes avec ardeur alors que la paume de Kasper le recouvre pour sentir chaque pulsation. Alors que je le croie endormi, son corps s'agite brusquement et dans un geste empressé, se redresse. Le regard horrifié, l'expression terrifiée, le visage blême et les lèvres pincées, il fait pression sur mon torse pour m'échapper.

— Oh mon Dieu, s'emballe-t-il paniqué, je suis désolé. Pardon. Pardon. Silas, je... je suis désolé. Je ne sais pas ce qu'il... m'a pris. Je ne... pardon...

Assis sur mon bassin, les paumes désormais plaquées sur son visage pour cacher ses larmes, il tremble et se recroqueville sur lui-même. Je ferme les yeux un instant, j'avais envisagé cette éventuelle fin. J'inspire, gonfle mes poumons d'air et pars caresser ses avant-bras du bout des doigts. Mon regard dérive vers la trace mouillée sur son pantalon tandis qu'il pleure silencieusement.

— Je suis désolé, Silas. Pardon, tu dois me détester, maintenant...

Quoi ? Non. Pas du tout.
Comment pourrais-je lui en vouloir ? Il est si beau lorsqu'il jouit.
Délicatement, j'attrape ses poignets pour découvrir son visage. Je lui souris, puis l'attire contre moi, priant pour qu'il ne s'échappe jamais.

— Viens là, mon Amour, soufflé-je en le serrant dans mes bras. Jamais je ne t'en voudrai. Ce n'est pas grave, au contraire. Calme-toi.

Les minutes passent tandis que je le caresse pour l'apaiser. Son souffle se régule peu à peu, ses sanglots cessent et la fatigue le gagne. Sa fièvre semble avoir baissé, son sommeil paraît ni paisible, ni agité ; il dort tout simplement. Loin de se préoccuper de ses vêtements souillés, Morphée l'a emporté. Moi, je crois que je passe les trois heures suivantes à admirer la merveille blottie dans mes bras. Si je ne devais aimer qu'une personne en ce monde, je souhaiterai que ce soit Kasper.

Je le regarde, et j'aimerais comprendre pour quelle raison mon cœur souffre de cette façon.

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