Chapitre 46 :

9 minutes de lecture

07 août 2021.

Silas :

Mon regard ne quitte pas le visage de Kasper, tandis qu'un sourire tendre ourle mes lèvres. Si nous avons passés la soirée en compagnie de ses amis, c'est dans mes bras qu'il s'est endormi. La tête nichée dans mon cou, sa respiration m'a bercé pendant des heures, à tel point que je n'ai pas trouvé le sommeil avant tard dans la nuit, obnubilé par sa beauté et sa chaleur contre mon corps.
Vincent, Jessica et Jonathan ont quittés mon bungalow peu de temps après que Kas ait trouvé le sommeil. Nous avons discuté pendant un long moment, jusqu'à ce que les conversations deviennent banales et sans grand intérêt. J'ai appris un tas de choses sur ma Douceur et son entourage, et bien que ses amis soient un peu excentriques, ils s'assemblent tous parfaitement.
C'est apaisant, rassurant de constater qu'il est bien accompagné. Ses yeux brillaient d'une étincelle qui m'a coupé le souffle, il était serein et cela m'a rendu heureux. Nous sommes restés sur le canapé pendant plusieurs longues minutes afin que je réfléchisse à comment agir. J'ai hésité à le réveiller pour qu'il rentre chez lui, puis j'ai finalement opté pour le garder près de moi après avoir envoyé un sms à Kate pour que personne ne s'inquiète de son absence.
Après l'avoir déposé dans mon lit, il a cligné plusieurs fois des paupières, trouvé mon regard et souri avant de venir se blottir contre moi.

Maintenant, sa tête repose sur mon torse tandis que je caresse distraitement le petit pendentif qui orne son bracelet. Savoir que nous portons chacun le nôtre me remplit d'amour et de joie, alors que les jours qui passent à une vitesse folle me rendent nostalgique et désespéré. Je ne suis pas certain d'être prêt à lui dire au revoir, à le laisser s'en aller loin de moi. J'aimerais pouvoir le garder dans mes bras et profiter de sa présence sans penser au fait que bientôt, nous allons nous séparer. Mon cœur lui, restera entre ses paumes et si j'avais su que mes sentiments allaient évoluer avec une telle intensité, je me serais peut-être comporté différemment. Mais finalement, en y repensant, c'est la spontanéité et le naturel qui font que notre histoire est belle.

Mes doigts remontent lentement sur son avant-bras, puis viennent se perdre jusqu'à son épaule afin de longer son cou. Sa peau frissonne, ses poings se serrent sur le tissu de mon tee-shirt puis enfin, ses iris bleus apparaissent et me font sourire. Il semble égaré pendant quelques secondes, regardant rapidement autour de lui avant de grogner et d'enfoncer son visage contre ma poitrine. Un rire m'échappe, mes bras s'enroulent autour de son corps jusqu'à ce qu'il se retrouve étendu sur le mien. Je ne voulais pas spécialement le réveiller, il est magnifique lorsqu'il dort mais il me manquait et je suis ravi qu'il ait refait surface.
J'embrasse le sommet de sa tête, ses cheveux chatouillent mon menton et mon cœur est aussi léger qu'une plume.

— Bonjour, soufflé-je alors qu'il relève le visage pour me regarder, tu as bien dormi ?

Au réveil, ses yeux ont l'air immenses, à tel point que le désir soudain de me perdre à l'intérieur me submerge. Ses iris sont d'un bleu pâle, semblable à de l'eau cristalline qui invite à la baignade sans aucune hésitation.

— Oui, répond-il sur le même ton, vraiment très bien.

Ses joues rougissent d'une douce façon, font battre mon cœur et allègent mes tourments. Ceux qui me blessent lorsque je l'imagine à plusieurs heures d'ici. Le moment fatidique de son départ se compte en une poignée de jours désormais.
J'embrasse le bout de son nez alors qu'il le fronce en soupirant.

— Joyeux anniversaire, Kasper, murmuré-je en caressant son dos.

Sentir son corps brûlant me rend fébrile, un tas d'images s'immiscent dans mon esprit alors qu'il gigote afin de se faire une place entre mes jambes que j'écarte légèrement.
Il me sourit, s'approche lentement de mon visage pour déposer un baiser sur mes lèvres pour ensuite me remercier d'une petite voix absolument adorable. Malgré sa timidité et la gêne qui ne le quittent pas, j'ai pu remarquer qu'il prend un peu plus d'assurance depuis que nous nous sommes câlinés quelques jours plus tôt.
Ses doigts dessinent de petites formes abstraites sur mon torse alors que son regard s'égare au loin.

— Je ne sais pas si j'ai envie de passer la soirée avec tout le monde, soupire-t-il alors que je m'apprêtais à lui poser la question quant à son trouble naissant.

— Pourquoi ?

Je me redresse contre la tête de lit, l'emportant avec moi pour qu'il s'installe sur mes cuisses. Ses bras s'enroulent autour de mon cou alors que mes mains sont nichées dans le creux de ses reins. Je caresse sa peau, les doigts sous son tee-shirt alors qu'il m'examine pendant plusieurs secondes, la tête légèrement inclinée.

— Je n'aime pas être le centre de l'attention et la dernière soirée que nous avons passés avec mes parents s'est mal déroulée.

— C'est vrai, mais cette fois sera différente. Ta mère semble prête à faire des efforts, tes amis seront là également et c'est ton anniversaire. Personne ne le gâchera, j'en suis persuadé.

— Tu seras là, hein ? s'enquiert-il en baissant les yeux.

— Évidemment, j'arriverai après mon service mais je ne louperai ça pour rien au monde. Marco a fait en sorte que je sois libre assez tôt et en plus, il sera présent pour les dix-sept ans de son neveu préféré.

— Ce n'est pas difficile de l'être, je suis le seul, déclare-t-il en levant un sourcil, et en plus, pas vraiment.

Je hausse les épaules, puis me penche pour poser ma tête contre sa poitrine. Son menton finit sur mon crâne et ses mains remontent jusqu'à ma nuque.

— Silas ? souffle-t-il en tirant un peu sur mes mèches.

— Hum... qu'est-ce qu'il y a ?

— Nous sommes le sept août.

— Oui, et donc ?

— Nous partons dans peu de temps...

Sa voix est faible, légèrement triste et je ferme les yeux afin de refouler ma propre déception.

— Je sais, Honey, mais nous n'allons pas réellement nous quitter.

Le fait qu'il y songe me rassure d'une certaine façon, je prends pleinement conscience que je ne suis pas le seul à être atteint par cette fin de vacances qui approche trop vite. C'est tout de même étrange, il aborde le sujet alors que c'est la première pensée qui m'a traversé l'esprit lorsque j'ai ouvert les yeux. Nous sommes plus liés que nous pouvons l'imaginer, c'est à la fois fascinant et terrifiant.

— Oui, mais tu vas terriblement me manquer.

Ses mots ne sont qu'un murmure et me brisent le cœur. Sa peine est grande et il faudrait être aveugle pour ne pas la remarquer.
Je relève la tête, cherche son regard qui fuit le mien. Avec tendresse, je récupère son menton entre mes doigts afin d'attirer son attention. Ses yeux sont légèrement humides, ses dents mâchouillent sa lèvre inférieure que je libère en y passant le pouce.

— Tu me manqueras aussi, réponds-je en posant mon front contre le sien. Mais ne commençons pas cette journée sur des pensées si cruelles, nous avons encore du temps pour profiter l'un de l'autre et je ne compte pas te laisser m'échapper. Et, quand il sera temps pour nous de nous dire au revoir, sache que je serai tout de même là et que tu pourras à n'importe quel moment compter sur moi.

Je tente de le rassurer alors que j'apréhende moi-même ce jour. Quoi qu'il arrive, je ferai en sorte de lui rendre visite le plus souvent possible. Sa petite tête blonde a pris bien trop de place dans mon cœur pour que je parvienne à me passer de lui. C'est inenvisageable, impensable.

— Tu promets ?

— Évidemment, souris-je en effleurant sa bouche, maintenant, donne-moi un baiser.

Il acquiesce puis m'offre ses lèvres sans se faire prier. Je soupire d'aise lorsque je retrouve la douceur de son contact. Les doigts entre ses mèches blondes, je maintiens son visage contre le mien afin de faire durer notre échange. Ma langue part doucement caresser la sienne alors qu'il entrouvre les lèvres. Je me délecte de chaque frisson qui parcourt sa peau alors qu'il se laisse glisser sur mes cuisses, son torse compressé contre le mien. Ses bras autour de mon cou, il se hisse légèrement, m'incitant à tendre la nuque pour profiter de notre baiser. Une chaleur brutale me submerge lorsqu'un gémissement lui échappe. J'ai envie de lui, il fait éclater mon désir et met en éveille tous mes sens. Malheureusement, il n'est pas l'heure de succomber à cette attraction qui me rend faible. Le besoin de découvrir chaque recoin de son corps devient pressant, bien que je fasse tout ce qui est possible pour ne pas le brusquer. J'ai la terrible envie de me perdre en lui et de lui faire du bien jusqu'à ce qu'il en oublie son prénom. Est-ce déplacé ? Je l'ignore, mais mes sentiments me rendent peut-être un peu irrationnel.

Avec douceur, et à contrecœur, je plaque ma paume contre son torse afin de le faire reculer de quelques centimètres. Ses yeux embrumés rencontrent les miens, brûlants de désir et mon cœur défaille. Je lui souris, un peu tristement je l'avoue, puis embrasse sa joue alors qu'il me fixe sans vraiment comprendre la raison pour laquelle je l'ai éloigné. Mon corps me hurle de le rapprocher, de le coller à moi jusqu'à ce que nous en perdons la raison alors je me fais violence pour ne pas me laisser aller.

— Il est temps que tu bouges tes fesses, mon Amour, soufflé-je contre ses lèvres, sinon je risque de me montrer insensé et être en retard au travail.

Un long soupir de frustration s'élève et vient s'échouer contre mon visage. Il se cache dans mon cou, expirant son air chaud sur ma peau qui frémit.

— Je n'en ai pas envie, râle-t-il, sois en retard, même absent et reste avec moi.

— C'est un plan vraiment intéressant et ma partie la moins raisonnable aimerait accepter sans sourciller.

— Il y a un " mais " n'est-ce pas ?

Lorsqu'il relève le visage, sa mine boudeuse me ferait presque capituler. Je caresse doucement le petit creux formé entre ses sourcils froncés, un sourire étirant la commissure de mes lèvres.

— Ce n'est pas bien, murmuré-je à deux doigts de craquer, Marco ne serait pas d'accord avec ça.

— Il sait se montrer indulgent parfois.

Son insistance me fait sourire davantage. J'aime qu'il soit si déterminé à ne pas quitter mes bras.

— Penses-tu sincèrement qu'il accepterait que je loupe mon service pour profiter de son cher neveu, innocent et si insouciant ?

— Tais-toi, Silas.

Je pouffe de rire en le serrant plus fort contre moi. Il soupire, se laisse aller quelques minutes puis finit par effleurer ma joue avec son nez.

— Je suppose que je n'ai pas le choix que de me lever ?

— Je suis désolé, murmuré-je, ça ne me plaît pas non plus.

— Ma mère va probablement me réprimander pour ne pas être rentré.

— J'ai prévenu ta sœur.

— Hum, ce n'est pas suffisant. Je vais me faire taper sur les doigts.

— Ça va bien se passer, le rassuré-je en déposant un baiser sur son front.

Il acquiesce sans énormément d'enthousiasme puis quitte le lit en boudant. Mon devoir m'appelle et je me dois de le respecter, pourtant, l'idée de rester enfermer dans cette chambre me fait de l'œil.

Je prends une douche rapide alors que Kasper déjeune dans le salon. Lorsque je le rejoins, un sourire amusé prend place sur mes lèvres. Je m'approche lentement de lui, récupère son visage entre mes paumes et passe ma langue le long de sa bouche afin d'effacer la confiture qui s'y est logée. Ses joues s'enflamment alors qu'il me regarde en silence, hébété et intimidé.

— Tu en avais partout, m'expliqué-je en ne quittant pas ses iris pâles.

— Je... euh... tu aurais pu me le dire au lieu de...

— ... Quoi ? le coupé-je, malicieux.

— Silas, grogne-t-il en tentant de fuir mon regard, arrête de toujours faire des choses comme ça. C'est... gênant.

— Pas du tout, moi j'aime bien.

Je m'éloigne en me retenant de rire, passe une main dans mes cheveux trempés et récupère mes affaires afin de partir travailler.
Kasper traine les pieds jusqu'à la porte d'entrée, ses mains se posent sur mes épaules alors qu'il se surélève afin d'aligner nos visages.

— Allez, déclaré-je en l'enlaçant, va retrouver ta famille et tes amis. Nous, on se voit plus tard.

Il hoche la tête, approche encore un peu et je décide de le devancer en l'embrassant lentement mais rapidement.
Il garde les paupières closes pendant un petit moment, tandis que je l'admire avec adoration.
Son regard rencontre à nouveau le mien alors que je le pousse doucement vers la sortie.

— À ce soir, souffle-t-il avant de quitter mes bras. Je t'aime.

Il ne me laisse pas le temps de répondre, ouvre la porte pour s'enfuir très vite. Debout dans l'entrée du bungalow, je l'observe partir, absolument dingue d'amour et un sourire idiot barrant mon visage.

Je vais finir par totalement perdre la raison.

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