Chapitre 48, partie 2 :

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Kasper :

Assis autour de la table, les regards sont braqués sur moi alors que les cadeaux défilent et que les emballages s'entassent sur le sol de la terrasse. C'est un nouveau téléphone que mes parents m'offrent tandis que Kate a choisi une montre qui a probablement dû lui coûter une fortune. Mes amis m'ont noyés sous des dizaines et des dizaines de sucreries, chocolats et gâteaux. C'est une tradition, à chaque anniversaire de l'un d'entre nous, on se donne pour mission de dévaliser les rayons sucrés du supermarché. Ça fait des années que c'est ainsi et c'est pendant un pique-nique énorme et une sortie tous les quatre que nous les avalons. Ce sont les seuls moments en extérieur que je ne loupe jamais et pour lesquels je suis heureux de délaisser ma chambre et mes bouquins. C'est pour les dix ans de Jessica que nous avons eu cette idée et depuis, ce sont probablement les meilleurs journées que nous vivons ensemble.
Marco a vu grand, il me laisse le choix du thème pour le dernier feu de camp de la saison et c'est une tâche ardue qu'il me donne, en un temps restreint qui plus est, mais ça me plaît bien finalement. Contrairement aux autres années, mes amis seront là et Silas aussi, donc je n'irai pas en traînant les pieds.
Il reste un paquet sur la table, je sais de qui il est et mon cœur s'emballe lorsque mon petit ami le récupère pour le poser face à moi. Il sourit, un peu timidement et ça m'étonne venant de Silas qui est toujours si sûr de lui. Sa main se pose sur ma cuisse, qu'il presse doucement puis d'un mouvement de tête il m'invite à ouvrir le paquet. Dans le sac se trouve une boite rectangulaire recouverte d'un papier bleu. Je le déchire, les doigts tremblants jusqu'à ce qu'enfin l'objet apparaisse.
Je le retourne dans tous les sens, tandis que Silas patiente, visiblement un peu nerveux quant à mon manque de réaction.

— Qu'est-ce que c'est ? murmuré-je en le regardant.

C'est une question purement rhétorique. Évidemment que je sais de quoi il s'agit, je ne suis pas idiot mais plutôt surpris.

— Une liseuse..., hésite-t-il. Je me suis dit que... ça pourrait être plus pratique pour toi. Je sais que tu préfères lire un livre sur papier mais au moins avec ça tu peux emporter tes romans partout sans être encombré. Et puis, tu peux lire dans n'importe quelle condition, qu'il fasse jour ou non. Je sais que tu aimes le faire en extérieur et au moins tu ne seras pas déranger quand le soleil se...

Je le coupe en posant mes lèvres sur les siennes, ignorant ma famille et mes amis qui nous fixent avec intérêt. Un simple baiser d'une seconde à peine mais qui le fait pourtant taire. Je suis ému face à son geste, en réalité je trouve que c'est une idée parfaite. Tellement focalisé sur Silas, je ne réagis même pas quand mes amis se mettent à beugler comme des abrutis.

— C'est génial comme cadeau, lui assuré-je en caressant la boite en carton. Merci, Silas.

Il acquiesce, puis récupère l'objet afin de l'allumer sans prononcer un seul mot tandis que les discussions reprennent petit à petit. Je laisse Silas faire, puis détourne mon attention lorsque Marco jette un trousseau de clé dans les mains de Vincent qui peine à les rattraper.

— C'est pour faire quoi ? s'enquiert-il en les faisant tourner entre ses doigts.

— Ce sont celles du bungalow 90, il est pour vous jusqu'à la fin des vacances. Vous y serez moins à l'étroit que dans votre tente.

Jonathan tape bruyamment dans ses mains, se réjouissant déjà.

— On ne peut pas se le permettre, intervient Jess en arborant une mine déçue.

— C'est à mes frais, sourit mon oncle, mais si vous y faites le bazar, vous ne quitterez pas les lieux !

— C'est vous le meilleur, Marco ! Je vous aime ! s'exclame Vinny. Les gars, on va faire la fête tous les soirs !

Ma mère le réprimande en lui assénant une tape sur la tête, tandis que Jonathan et Jessica se moquent de lui.

— J'aimerais bien savoir si tes parents seraient de cet avis, râle-t-elle.

Je ricane en haussant un sourcil, les yeux rivés sur mon ami qui boude.

— Kas, souffle Silas en caressant mon bras, regarde deux petites minutes.

Il me montre l'écran où se trouve la bibliothèque numérique. Trois livres y sont déjà enregistrés, j'attrape l'appareil afin de les étudier.

— Comment tu as deviné ? demandé-je étonné.

— Je t'ai vu feuilleté le premier tome quand nous étions en ville avec tes amis. Tu avais l'air intéressé.

— Je pensais avoir été discret...

— Tu ne peux pas l'être avec moi, je ne vois que toi.

Reconnaissant, je lui souris en attrapant sa main afin d'enlacer ses doigts. Pendant un certain temps, je ne peux détourner les yeux, perdu au fond de ses iris verts. Son expression change lorsqu'il les baisse sur mes lèvres. Ma peau s'enflamme et j'ai soudainement du mal à respirer face à l'intensité de son regard.

— Kasper, dors avec moi cette nuit, chuchote-t-il si bat que j'ai moi-même du mal à l'entendre.

J'acquiesce sans réfléchir, comme dévoré par ce sentiment brûlant qui naît au creux de mes reins.

— Je vais m'occuper de tes parents, et s'ils sont d'accord, pars avec moi.

Je hoche une seconde fois la tête puis il se lève afin de rejoindre mon père qui discute avec Marco et Kate. J'espère de tout mon cœur qu'ils me laisseront l'occasion de finir cette soirée avec lui, j'en ai tellement envie que je pourrais accepter n'importe quelle condition. Je secoue doucement la tête pour sortir de mes pensées et c'est le regard de ma mère que je croise en premier. Elle me sourit et me fait signe de venir vers elle. Je me laisse guider, son visage est paisible ce soir, elle ne me regarde pas comme si je faisais une terrible erreur. Sa main englobe ma joue qu'elle caresse doucement.

— Je suis désolée, mon cœur, dit-elle le regard brillant. Je crois que j'ai eu tort au sujet de Silas et toi. Je vous ai beaucoup observés ce soir et je suis toujours perturbée face à la difficulté qui se présente à toi, mais je suis convaincue désormais qu'il est bon pour toi. Malgré le fait que cela va être dure, tu as mon accord et mon soutient pour continuer cette relation.

Les larmes me montent aux yeux tandis qu'un poids disparaît et allège mon cœur. Je la serre dans mes bras en laissant échapper quelques gouttes de soulagement.

— Merci, maman ! soufflé-je dans ses cheveux alors qu'elle m'étreint à son tour.


♡♡♡

— On va tomber, me plains-je en m'aggripant au bras de Silas.

— Mais non, regarde juste où tu mets les pieds.

Son téléphone à la main, il éclaire le chemin en me guidant derrière lui. Il est tard, presque trois heures du matin mais je n'ai pas hésité avant d'accepter de le suivre. Mes parents ont donnés leur accord pour que je passe la nuit à ses côtés et c'est un peu à l'aveugle que nous évoluons dans la forêt afin de rejoindre les rochers. Le sommeil ne m'étreint absolument pas, je pourrais rester éveillé des heures juste pour profiter de sa présence.
Lorsqu'enfin nous arrivons à destination, Silas pivote vers moi pour m'enlacer. Il fait sombre, et seule la lampe de son portable nous éclaire. Je serais probablement mort de trouille s'il n'était pas avec moi.
Ses lèvres trouvent les miennes en quelques secondes, pour un baiser lent et humide. Les mains dans son dos, je me surélève sur la pointe des pieds afin d'être davantage proche de lui.

— J'ai eu envie de ça toute la soirée, souffle-t-il en posant son front contre le mien.

Moi aussi. J'y ai songé chaque fois que mon regard a trouvé le sien. Si j'étais réticent quant à cette soirée, j'ai finalement passé un excellent moment et je ne le regrette pas. Après une nouvelle session de danse, un karaoké et la dégustation d'un gâteau aux fraises incroyable, nous voilà ici.
Silas s'éloigne d'un pas tandis que je le regarde tapoter sur l'écran de son téléphone. Un sourire malicieux orne son beau visage quand une musique s'élève du haut parleur. Il dépose l'appareil sur un rocher et récupère mes hanches pour m'amener à lui. Je sais ce qu'il cherche, je l'ai compris dans la seconde et mon cœur s'emballe brusquement.

— Maintenant tu peux danser avec moi, dit-il en effleurant ma joue de ses lèvres. J'aimerais que tu laisses tomber tes barrières et que tu te comportes exactement de la même façon que tout à l'heure.

Intérieurement, je remercie l'obscurité qui cache les rougeurs de mon visage. J'avoue que l'idée ne me déplaît pas. Une part de moi trouve cela gênant mais une autre me hurle d'accepter parce que je n'ai pensé qu'à lui lorsque je dansais avec Jessica, et puis ensuite Kate et Milla.

— Il n'y a que nous, ajoute-t-il, montre moi comme tu bouges, Kas...

Mon corps frissonne lorsque son bassin entre en contact avec le mien. Ses mains dans le bas de mon dos, il me laisse l'opportunité de gérer la situation. Je ne sais pas danser, j'ignore comment faire et avant lui, je ne l'ai fait avec personne. De cette façon, si chaude et envoûtante, c'est la première fois. Mes hanches se mettent à bouger alors que mes dents s'enfoncent dans ma lèvre. Son corps pressé contre le mien, il laisse lentement descendre ses paumes sur mes fesses alors que mes bras s'enroulent autour de sa nuque.

— Si quelque chose te dérange, n'hésite pas à me le faire savoir. Jamais je te forcerai à faire ce que tu ne souhaites pas, tu le sais ?

Je hoche la tête en ancrant mon regard au sien. Dans la pénombre, ses iris sont brumeux mais luient d'une lueur indescriptible.
Je ferme les yeux à l'instant où nos bassins se mettent à remuer l'un contre l'autre. Une chaleur irradie dans tout mon corps alors que mon désir s'immisce dans mes veines. Je sais le reconnaître maintenant, et même si cela me gêne, je n'ai pas honte d'avoir envie de lui. Je ne doute pas du fait que ce soit réciproque, je sens son plaisir prendre davantage de place à chaque frottement de nos hanches.
Mes ongles s'enfoncent dans mes paumes quand Silas se met à embrasser tendrement mon cou. Des frissons recouvrent ma peau et un gémissement nous échappe au même moment. Ses gestes sont doux et calmes, il ne se montre ni empressé ni impatient mais je sens tout de même l'envie qui le possède de la même façon que moi. Je suis terrorisé. Une partie de moi est terrifiée face à ce que je ressens mais je n'ai plus envie d'hésiter. Je suis parfaitement conscient que Silas ne brusquera jamais rien, quitte à souffrir de ne pas aller plus loin.

— Silas..., soufflé-je la respiration hachée, s'il te plaît...

Son visage délaisse mon cou afin de me faire face. Il me scrute quelques secondes avant de laisser glisser ses paumes sur l'arrière de mes cuisses pour me hisser dans ses bras.

— Qu'y a-t-il, mon Amour ? me demande-t-il tout bas.

Mon cœur défaille, je le désire trop puissamment. Il penche un peu la tête en arrière pour que nous puissions nous regarder. Je le surplombe, mes jambes enroulées autour de ses hanches. Nos souffles se mêlent, tandis que mes lèvres s'approchent des siennes.

— Je... est-ce que... tu peux... me toucher ? articulé-je entre plusieurs longues respirations.

— Oui, je peux, susurre-t-il avant d'embrasser doucement mes lèvres.

Un sourire se dessine sur sa bouche, puis il s'installe sur le sol, le dos contre un rocher, tout en me gardant contre lui. Je suis assis dans ses cuisses, mon torse compressé contre le sien. Ses paumes passent sous mes vêtements, remontent le long de ma colonne vertébrale pour s'enrouler autour de ma nuque. Il m'embrasse avec une pointe de rudesse, attrapant ma lèvre inférieure entre ses dents afin de la mordiller doucement. Un soupir m'échappe, s'échoue contre sa langue qui lèche la morsure. Mes lèvres sont gonflées, je le sens quand il les capture à nouveau pour un baiser qui me fait haleter.

— Que veux-tu, Kasper ? me demande-t-il en un murmure.

— Je, je... ne sais pas mais, j'ai besoin...

Je me tais, incapable de prononcer un mot de plus à l'instant où l'une de ses mains délaisse mon cou pour appuyer doucement entre mes cuisses, là où pulse mon désir pour lui. Mes lèvres s'écartent tandis que ma respiration se saccade.

— C'est de ça dont tu as envie ? s'enquiert-il contre ma joue. Dis-moi, Kas, il faut que ce soit clair pour ne pas que je fasse une chose que tu ne souhaites pas.

— Oui... Oui, c'est ce que je veux. S'il te plaît...

Un sourire étire ses lèvres. Éclairé de la lune, il est magnifique. Des pointes blanches se perdent dans des iris verts, les pupilles légèrement dilatées et sa bouche rougie par nos baisers. Son visage est illuminé par la luxure et je sens ma peau s'enflammer à cette simple pensée. Où est passée ma retenue ? Elle a pris le large à l'instant où mon désir pour Silas s'est éveillé.
Lentement, il défait la boutonnière de mon jean, puis descend la fermeture. Ses doigts longent mon plaisir par-dessus le fin tissu de mon caleçon. J'ai si chaud que mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine.

— Je peux ? me questionne-t-il en cherchant mon regard.

Le fait qu'il demande toujours mon approbation avant de me toucher me fait trembler. Je hoche la tête, l'esprit embrumé. Un baiser atterrit sur mes lèvres puis Silas passe ses doigts sous l'élastique du vêtement. Sa peau rencontre mon désir brûlant, ses paumes fraiches me font recroqueviller les orteils dans mes baskets. Avec lenteur, il me caresse, provoquant en moi un déferlement de plaisir. Mon front s'écrase sur son épaule, ma lèvre prisonnière de mes dents alors qu'il exerce une plus forte pression. Mon cœur va exploser, c'est si... agréable. Des soupirs m'échappent et je sens le désir de Silas pris au piège sous ses vêtements. Il se frotte parfois sur ma cuisse et l'envie de le toucher m'étreint mais je n'y parviens pas. Je suis trop obnubilé par sa paume qui me fait gémir. Rapidement, et brutalement, une boule d'énergie explose dans le bas de mon ventre, me faisant soupirer plus fort. Mes muscles se contractent presque douloureusement alors que mon plaisir se répand entre les doigts de Silas qui respire bruyamment.
Pendant plusieurs minutes, je suis incapable de bouger, à la fois extatique et légèrement gêné. Des baisers atterrissent partout sur ma peau brûlante, mes joues, ma mâchoire, mes tempes et enfin, les doigts de Silas me font relever le visage vers lui.

— Comment tu te sens ? murmure-t-il en caressant mon visage.

— Bien, très bien...

Il sourit, et c'est à cet instant que je prends conscience que je suis le seul à avoir pris du plaisir.

— Silas, je... tu n'as pas...

Shhh, souffle-t-il sur mes lèvres, ce n'est pas grave. Te voir jouir entre mes bras est largement suffisant pour moi.

Mes yeux s'arrondissent et je baisse la tête, les joues écarlates.

— Je t'ai sali..., bredouillé-je en fixant sa main peine de ma semence.

Il gigote, sort des mouchoirs de la poche de son pantalon afin de s'essuyer. Un frisson me parcours lorsqu'un courant d'air me surprend.

— Tu as froid ?

— Un peu...

Sans un mot, Silas retire son sweat. Dans la manœuvre, son tee-shirt se relève et mes doigts se posent naturellement sur son ventre. Je le sens frémir, puis il m'intime de lever les bras. J'obéis, et me laisse docilement faire lorsqu'il m'enfile son vêtement. Il est bien trop grand, mais si chaud et il sent son odeur.

— Merci, soufflé-je en me penchant un peu contre son buste.

Il attrape les cordons de la capuche après l'avoir rabattue sur ma tête, puis tire dessus pour m'approcher. Ses lèvres m'embrassent, puis remontent vers mon nez.

— Kas, tu veux bien lire pour moi ? me demande-t-il en pointant son cadeau du doigt.

J'attrape le sac en papier, en sort la liseuse et l'allume.

— Tu en as vraiment envie ?

— J'aime entendre ta voix.

Je souris timidement quand il s'allonge sur l'herbe, ma tête se pose sur son torse et je commence la lecture tandis qu'il me caresse le dos, les doigts sous le pull qu'il m'a prêté.
Je me sens si léger que je pourrais planer. J'ignore le temps que nous passons ainsi, mais si je pouvais faire cesser aux secondes de défiler, je n'hésiterai pas.

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