Chapitre 51, partie 2 :

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Silas :

♡♡♡

La porte du bungalow à peine refermée, Kasper se tourne vers moi pour enrouler ses bras autour de ma nuque. Son torse pressé contre le mien, il lève un regard brumeux vers moi.
Je peine à me calmer, je suis fou de rage depuis que j'ai aperçu Mathias près de ma Douceur ensanglantée. Ils me soutiennent qu'il n'est pas responsable, que c'était un accident mais les flashs du visage abîmé de Kas ne me quittent pas. Je ressens la même colère que ce soir-là, un sentiment brutal qui me ronge l'estomac et qui me donne envie de cogner ce crétin qui s'est permis de prononcer des propos dédaigneux. Je suis arrivé sur les lieux alors que Mathias s'approchait lentement de Kasper, et je me demande comment les choses se seraient terminées si je n'avais pas été dans les parages. Je refuse que ma Douceur se sente une fois de plus rabaissée par des connards pareils.
Ma main se lève afin d'essuyer la trainée rougeâtre qui a déjà séchée sur sa peau. Il ne semble pas souffrir mais il faut tout de même nettoyer la blessure.
Alors que je tente de m'éloigner, ses bras se resserrent et m'empêchent d'amorcer le moindre geste. C'est en soupirant qu'il dépose doucement sa bouche contre la mienne. Loin de l'empressement de tout à l'heure, nous nous embrassons avec tendresse et délicatesse pendant un long moment.

— Kas, soufflé-je contre son visage, il faut désinfecter.

— Plus tard.

Il dépose son front contre mes lèvres, son corps tremble, tellement que je le serre dans mes bras pour essayer de le calmer. Je ne sais pas ce qu'il se passe, il se comporte étrangement. Ses yeux sont davantage ombrageux lorsqu'il me regarde à nouveaux.

— Que se passe-t-il, Kasper ? demandé-je, une pointe d'inquiétude dans la voix. Tu ne te sens pas bien ?

— Ça va...

— Alors que se passe-t-il ? insisté-je en faisant plusieurs pas afin de nous approcher du canapé.

Je pivote sur moi-même avant de me laisser tomber dessus, attirant Kas sur moi dans un seul mouvement. Il se laisse porter, ses genoux pliés de chaque côté de mes cuisses.

— Pourquoi ton regard est-il si obscur ? demandé-je tout bas. Tes yeux sont tellement clairs d'habitude, mais pas là... ils sont trop sombres.

— Silas...

— T'ai-je fait peur tout à l'heure ?

Il secoue énergiquement la tête avant de se laisser tomber contre mon torse. Son expression change, devient désespérée alors qu'il plaque ses paumes sur mes joues. C'est la première fois que je le vois dans cet état, à la fois désemparé et hésitant. C'est bien pire que ce qu'il me montre à l'accoutumée. S'il n'est pas toujours sûr de lui, cette fois il semble réellement en guerre avec lui-même. J'ignore ce qu'il se joue dans sa tête, mais je donnerais cher pour me faufiler dans son esprit afin d'apaiser ses craintes.

— Parle-moi, l'imploré-je. Tu n'as pas l'air d'aller bien, me suis-je montré trop insistant ? Je suis désolé, c'est juste que j'ai du mal à accepter de te voir blessé, tu comprends ?

— Ce n'est pas ça... j'ai aimé.

— Alors dis-moi, j'ai fait une chose de travers ? Je n'aime pas voir cette expression sur ton visage, Kasper.

Ses doigts quittent mes joues, tandis que les siennes se colorent doucement. Il inspire longuement puis ancre son regard au mien.

— En fait... ça fait plusieurs jours que je pense à..., souffle-t-il en cherchant ses mots. Plusieurs jours que j'aimerais essayer de...

Je fronce les sourcils, tentant de saisir ce qu'il essaie de me dire. Son souffle s'accélère, sa poitrine se soulève brusquement alors qu'il fait tout pour ne pas détourner les yeux. Je ne peux que constater la gêne qui grandit en lui tandis qu'il se dandine sur mes cuisses, voulant s'éloigner.
Mes paumes se pressent dans le bas de son dos, le faisant glisser davantage vers mon torse. Je refuse qu'il me quitte, d'une quelconque manière. Je refuse qu'il se sente si mal à l'aise qu'il fasse le choix de se séparer de moi en maintenant un écart que je ne supporterai pas. Je me suis montré trop brusque lorsque nous étions encore dans la forêt. Envahi par la colère, j'avais besoin de lui pour alléger mes tourments et il n'avait pas l'air de réellement s'en plaindre. Pourtant, j'ai désormais la désagréable impression qu'il cherche à fuir, lui qui m'a attiré ici sans une once d'hésitation.
Le regrette-t-il, maintenant ?

— Respire, Kasper. Je ne comprends pas. Tu peux tout me dire, soufflé-je pour le rassurer, n'ai pas peur d'être honnête avec moi, que ce soit pour me dire que je dépasse les bornes ou autre chose.

— Non, ce n'est vraiment pas ça... Tu n'as pas dépassé les bornes, murmure-t-il en mordillant sa lèvre. C'est juste que... j'ai envie de... te toucher. J'aimerais essayer... comme tu le fais avec moi... mais je ne sais pas si toi tu le veux.

Mon cœur s'emballe, si brusquement que j'en écarquille les yeux. Ai-je bien compris ?
Je reste bouche bée pendant plusieurs longues secondes, mitigé entre l'envie de me déshabiller dans l'instant pour enfin sentir la chaleur de ses paumes qui caressent ma peau, et l'envie de le secouer pour faire disparaître tous les doutes qui naviguent sur son beau visage. Comment peut-il être si hésitant, si mal à l'aise alors que j'attends ce moment depuis si longtemps. Celui-ci et celui où je pourrai me perdre en lui. Je le désire avec tant d'ardeur que je ne comprends pas comment il peut ne serait-ce que songer que je vais refuser.

— Oublie ça... je savais que c'était une mauvaise idée, bredouille-t-il en se détournant.

— Quoi ? m'exclamé-je. Non !

Je récupère ses hanches à l'instant où il se dresse sur les genoux pour me quitter. Mon palpitant s'acharne, à tel point qu'il résonne à mes oreilles.
Il retombe lourdement sur mon corps, échappant un cri de surprise. Mes paumes englobent son visage, mes doigts tremblent, désormais impatient de sentir sa peau contre la mienne.

— Comment peux-tu imaginer que je n'ai pas envie de ça... de toi ? chuchoté-je contre ses lèvres. Kasper, je t'en prie, fais-le. Ne te retiens pas avec moi, jamais.

Ses yeux s'arrondissent, sa respiration se coupe et je me délecte de sa peau qui s'empourpre. Il est si beau que mon cœur risque de ne pas le supporter.

— Silas... je, je croyais que... tu sais, je n'ai pas de... d'expérience alors je pensais que... tu ne voudrais pas. Et puis, tu ne me demandes jamais de... te rendre la pareille quand tu me fais du bien... alors, j'ai cru que...

J'embrasse sa bouche pour le faire taire, puis caresse sa peau du bout des doigts. Il va causer ma perte, tout chez lui me rend dingue.

— N'ai pas honte de vouloir essayer des choses. C'est normal, naturel et c'est avec plaisir que je te laisserai tout tenter avec moi. Il n'y a pas de mauvais gestes entre nous, d'accord ? Je t'aime, Kas, tu n'as pas à être gêné de désirer plus. C'est comme ça que ça se passe dans un couple, s'il y a consentement alors tout es permis. J'en ai envie moi aussi, c'est simplement que je ne voulais pas te forcer la main. Ne va pas t'imaginer que je ne te désire pas, je veux juste que nous y allons à ton rythme, tu comprends ?

Il hoche timidement la tête, sa lèvre coincée entre ses dents. J'y passe le pouce pour la libérer, passant plusieurs fois dessus pour alléger le picotement qu'a probablement causée la morsure.

— Fais-le si tu en as envie, Kasper, mais ne t'oblige pas à agir si tu le souhaites seulement parce que tu penses me devoir quelque chose. Tout ce que j'ai fait pour toi, c'était uniquement car je voulais te faire du bien, pas en espérant que tu le fasses aussi.

— Ce n'est pas le cas..., murmure-t-il. J'en ai vraiment envie.

— Alors embrasse-moi, je suis tout à toi.

Ses lèvres rencontrent les miennes, doucement au début, puis mes mains remontent le long de sa colonne vertébrale, le rabattent contre moi pour approfondir notre échange. Ma peau crépite, je suis en feu et je ne souhaite qu'une chose désormais, c'est qu'il apaise l'incendie qu'il a créé en moi. Un soupir s'échoue contre ma bouche, se meurt sur ma langue alors qu'il se dresse légèrement pour me surplomber. Je penche la tête, la nuque contre le dossier du canapé. Ses mains commencent à se faire aventureuses, elles glissent lentement sur mon torse, puis à bout de souffle, il cesse notre baiser. Son front contre le mien, je ressens la chaleur qui émane de son corps, aussi ardente que celle qui fait bouillir mon sang. Mon désir se réveille brusquement lorsqu'il laisse ses doigts descendre avec timidité vers l'élastique de mon short.
Le regard rempli d'amour, je suis chacun de ses mouvements alors qu'il se montre hésitant. Ses yeux croisent les miens, me demandent mon accord que je lui donne en un hochement de tête. Je crois que je suis sur le point d'exploser.
Doucement, il agrippe mon vêtement, c'est en soupirant que je relève les hanches afin de l'aider à le faire glisser ses mes cuisses. Je frissonne lorsqu'il baisse la tête afin d'observer ce qu'il fait. Ses yeux s'ouvrent en grands alors que ses joues deviennent plus rouge que jamais. J'ai envie de rire face à sa réaction mais tellement obnubilé, je n'y parviens pas. S'il savait depuis combien de temps je désire ce moment.
Il me regarde une seconde puis baisse à nouveau le menton. Je ferme les paupières quand sa peau entre en contact avec la mienne. Ses doigts attrapent mon désir avec hésitation tandis que j'expire tout l'air contenu dans mes poumons. Lentement, il commence à me caresser alors que je suis déjà en train de perdre pieds.

— Regarde-moi, soufflé-je en me penchant vers son visage, ne t'arrête pas.

Un gémissement m'échappe lorsque enhardi il me serre davantage dans sa paume, évitant mon regard pour se focaliser sur ce qu'il fait. Sa mine concentrée et ses sourcils froncés m'échauffent les reins. Ses gestes ne sont pas assurés, il reste timide et maladroit mais la sensation qu'il me procure est indescriptible. Je grogne quand il se baisse un peu vers moi, son souffle balayant mon visage.

— Kasper..., murmuré-je à bout de souffle. Kasper, Kasper, doucement, tu serres trop fort...

Immédiatement sa poigne s'affaiblit alors qu'il s'excuse plusieurs fois. C'est quand son regard croise le mien pour la première fois depuis qu'il a débuté que je défaille complètement. Ses yeux bleus sont si sombres, obscurcis par le désir que mon orgasme pointe brutalement. Je le sens me brûler les reins, me tirailler le bas du ventre et c'est délicieux. Je soupire plusieurs fois, passant une main dans les cheveux de Kasper pour plaquer ma bouche contre la sienne. Je gémis dans notre baiser, les muscles contractés alors que je me répands entre ses doigts.
Ma tête retombe en arrière, s'échoue contre le dossier du canapé alors que Kasper se cache dans mon cou. Sa respiration est aussi saccadée que la mienne et je sens l'humidité entre ses jambes lorsqu'il se presse contre moi. Un sourire naît sur mes lèvres alors que je reprends peu à peu mes esprit. Mes mains attrapent son visage, je veux l'admirer, remarquer l'orgasme sur ses traits parce qu'il a lui aussi été frappé par le plaisir.

— Tu as joui, soufflé-je contre ses lèvres.

— Je... oui, je suis désolé... mais je n'ai pas... su me retenir, murmure-t-il honteux, en évitant mon regard.

— Eh, mon Amour, regarde-moi, demandé-je en caressant sa peau. Ce n'est pas grave, au contraire, c'est même très bien. Tu as aimé ce que tu as fait, et moi j'ai adoré. N'en doute pas, tu ne peux pas puisque tes doigts sont encore sales. Tu as été super, Kasper, vraiment génial.

Il acquiesce, puis baisse les yeux vers la tache humide qui encombre son pantalon. Ses paupières se ferment un instant alors qu'il vient se blottir contre moi.

— Tu n'es pas retourné au travail, fait-il remarquer après un long silence calme et détendu. Ta pause est probablement terminée depuis longtemps.

— Je trouverai une excuse pour Marco, ne t'inquiète pas pour ça. Par contre, maintenant il faut que je nettoie ton menton.

De mauvaise grâce, il descend de mes genoux pour se laisser tomber contre le canapé. C'est avec des vêtements propres, un linge humide et une boite de secours que je reviens dans le salon. Une fois ses mains de nouveau sèches, il me laisse enfin effacer les traces de sang qui tachent sa peau.

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