Chapitre 9 - Par-dessus l'épaule.

2 minutes de lecture

A quatre pattes dans la poussière.

Satanée plume !

Je pousse plus fort sur mon bras pour glisser plus loin sous l'armoire.

La douleur est cuisante mais j'effleure le plumet piteux.

Impossible de l'attraper. Et les araignées et autres bestioles qui me grouillent sur la main achèvent de m'enrager.

Imbécile !

Me rappelant ma baguette, je m'empresse de me redresser et mon crâne heurte violemment le coin du bureau massif.

J’étouffe comme je peux mon hurlement de souffrance, frottant vivement la bosse qui se forme sous mes cheveux.

La vue trouble où viennent danser des feux-follets, je crains un instant de perdre connaissance et titube, paniqué, vers ma flasque de polynectar.

Tandis que l'éblouissement et le vertige laissent place à une migraine, je me laisse tomber sur mon fauteuil et saisis ma baguette.

- Accio plume !

Vivement, l'ustensile rejoint ma main avec docilité et je me retrouve avec une montagne de poussière grouillante entre les doigts.

Un nouveau choc sourd retentit et je lâche encore l'objet qui retourne rouler sous l'armoire.

Je retiens un nouveau cri de fureur et me jette sur le coffre, arrachant un à un les verrous. Le choc du couvercle contre le mur n'a pas fini de résonner que je m'attaque déjà comme un forcené aux cadenas suivants.

Hors de moi, je gémis d'impatience et de colère, me maudissant de cet emboîtement interminable.

Enfin.

Victorieux, je contemple la carcasse chétive de l'auror ligoté et bâillonné.

Malgré son état et sa condition, il me regarde de son oeil unique avec une férocité encore farouche.

- Endoloris !

Je savoure ses contorsions tandis que son demi-regard haineux sombre dans la souffrance.

- Endoloris !

Ses spasmes et ses gémissements apaisent  ma rage.

- Endoloris !

Des larmes de sang s'écoulent de ses orbites, se mêlant aux ruisselets vermeil s'écoulant de ses oreilles, de son nez et de sa bouche.

J'interromps la séance.

Rien ne me plairait plus que de le tuer, de le voir mourir après une atroce agonie, mais j'ai besoin de lui vivant.

De son corps en tout cas.

Repensant à ce que le vieux Barty et ses aurors avaient pu faire subir à ma mère, un nouvel accès de colère monte en moi, irrépressible.

- Legimens !

Tout-à-coup, la douleur de Fol-Oeil se déverse en moi et je suis violemment projeté contre le bureau, l'angle du plateau venant percuter brutalement ma cuisse, et je me retrouve à plat ventre par terre, l'impression d'être disloqué, l'image du sourire goguenard de l'auror flottant dans mon esprit.

Je me redresse, rampe jusqu'à ma baguette, haletant, puis je referme les coffres.

Son visage moqueur disparaît tandis que la souffrance reflue.

Rira moins fort après la dernière épreuve.

Je me masse la cuisse.

Riront tous moins. Pleureront et supplieront.

Et alors elle sera vengée.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Quatseyes ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0