Blaireau et Belette

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Blaireau vivait paisiblement dans son terrier.
Un jour, on gratta à l'entrée. Blaireau n'attendais personne et alla voir, intrigué.
C'était la Belette qui était devant son repère.
Cette dernière lui dit:
" Blaireau, je n'ai plus d'abri, l'automne avance et il faut que je me trouve un nid avant les grands froids. Peux tu m'héberger le temps de la saison sombre?"

Blaireau avait grand coeur et Belette était une vieille connaissance, il accepta.

Au début, tous se passa bien.
Puis de petits travers commencèrent à irriter le Blaireau.
D'abord, Belette n'allait jamais chercher à manger. Elle restait au terrier toute la journée. Mais elle mangeait comme trois, si bien que Blaireau se trouva plusieurs fois à avoir faim car l'hébergée avait tout engloutit.

Ensuite, Belette ne nettoyait pas derrière elle. Blaireau n'était surement pas un modèle d'hygiène mais au moins nettoyait-il après son passage. Et du coup, il nettoyait aussi derrière Belette.

Et puis Belette était bruyante. Quand Blaireau voulait faire une sieste en journée, c'était impossible tant la petite bestiole faisait du potin.

Blaireau commença à fatiguer.

Enfin, se dit le gros mustélidé, celà n'est que pour un temps. Les beaux jours revenus, Belette partira.

Il n'en fut rien.

Le printemps arriva et Belette ne donnait toujours pas signe de départ. Blaireau lui répéta plusieurs fois de chercher un nouveau terrier mais le petit animal ne répondait que par de vagues hochements de museau. Mais jamais elle ne chercha. Et elle continuait de s'empiffrer sur les réserves de Blaireau.

Blaireau ne savait que faire... Elle était son amie... Mais la situation le mettait mal.

Et puis, un beau jour de mai, Blaireau trouva sa Blairelle. Une jeune femelle au poil soyeux et aux yeux pétillant d'amour.
Elle emménagea dans le logis de son compagnon et quelle ne fut pas sa surprise de découvrir qu'elle devait cohabiter avec Belette.

Le ménage à trois commença... Et pris vite l'eau. La femelle blaireau ne toléra pas longtemps le faignantisme du petit animal. De violentes prises de museaux commencèrent.
Mais Belette ne partait toujours pas.
Elle souffla même à Blaireau que sa femelle était une méchante bête, hypocrite et ne l'aimant que pour la nourriture qu'il lui apportait. Blairelle, elle, dit à son compagnon qu'elle voulait vivre leur couple pleinement et que la squatteuse les empêchait de se faire un nid d'amour.

Blaireau ne savait plus sur quelles pattes danser. Il était fatigué. Il voulait juste que les choses se fasse calmement et sans accros. Blaireau était un peu lache dans le fond, il ne voulait pas de conflits et voulait juste régler les choses calmement. Il ne voulait blesser personne.

Mais blessure il y eut pourtant.

Un matin de fin juin, après un accrochage, la Belette mordit la patte avant gauche de la Blairelle.

S'en fut trop pour Blaireau.

Toute sa tristesse et sa fatigue se transformèrent en une glaciale colère.

Sans élever la voix mais d'un ton catégorique, le Blaireau somma la petite bête de partir. Quelle disparaisse dans la forêt, loin de son terrier.

La Belette piaffa qu'il l'a condamné à un funestre destin. Qu'il était manipulé par une femelle sans coeur. Qu'il faisait une grave erreur.

Blaireau explosa.

" C'est toi qui m'a manipulé! Tu as profité de ma gentillesse et de mon affection pour investir mon chez moi. Mais je me rends compte que si je te ne chasse pas, jamais tu ne partiras. Tu es comme les tiques que j'ai attrapé au printemps Belette, tu me suces mon énergie. Et tu cherches à me liguer contre ma femelle. Tu es une méchante créature. Va t'en, ne reviens jamais et disparais et de mon terrier et de mon existence."

Gueule bée, la Belette s'en alla en pestant.

Les mois passèrent. Blaireau eut des Blaireautins avec sa Blairelle. Il retrouva sa forme et l'envie de parcourir la forêt. Il retrouva goût à sa vie.
Il n'entendit plus jamais parler de Belette et celà lui fit peu.

Blaireau se fit une promesse. Être un animal doux, il voulait le rester pour toujours. Mais si un jour il faut dire "non" il le ferait dorénavent, quitte à blesser. Car comme dit le proverbe "Trop bon, trop con."

Et trop con, Blaireau ne le serait plus jamais.

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