D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Blaireau avait toujours eut Renard pour ami.
Les deux animaux avaient partagé un terrier, fait des dizaines d'escapades chez les habitations paysannes bordant la forêt et eut plus de fou rires qu'il y'a d'étoiles dans le ciel de minuit.

Mais une ombres venait gâcher ce tableau parfait; Renard avait l'habitude de lécher certains champignons de la forêt, ce qui le mettait dans un état "bizarre".

Blaireau avait déjà tenté l'expérience quelques fois pour suivre son ami mais il n'aimait pas la perte de contrôle qu'engendrait cette expérience. Blaireau aimait avoir le contrôle de ses pensées et de ses actes. Aussi avait il cessé de suivre son comparse dans ses voyages psychedeliques.

Les années passèrent doucement.

Blaireau s'était trouvé une Blairelle avec qui il partageait une immense tendresse.
Renard avait bien eu quelques aventures avec des Renarde mais elles avaient toutes débouché sur des échecs. Et la cause de ces échecs était la consommation de champignons de Renard. Il finissait inexorablement par avoir un comportement inaproprié avec ses partenaires qui finissaient toutes par l'abandonner au fond de son terrier.

Renard était très seul et Blaireau ne savait pas trop comment aider son ami.

"Il faudrait vraiment que tu cesses de laper ces champignons Renard. A chaque fois, cela empoisonne ta relation, ta compagne part et tu finis malheureux."

Renard haussa une moustache.

" Je suis comme je suis. Si elles ne peuvent m'accepter tel quel, alors je préfère rester seul."

Seul

Cela inquiétait Blaireau car seul, Renard l'était de plus en plus. Le Lièvre, l'Ours et la Martre avaient déjà tourné le dos à Renard, ne supportant plus ses exactions une fois sous substance. Blaireau lui même était de plus en plus géné par le comportement de son ami, qui consommait toujours plus de champi, s'isolé de plus en plus et restait parfois des jours cloitré dans son terrier, ne sortant que pour aller aux champignons.

Blaireau tenta de parler encore, pendant plusieurs mois, de la nécéssité pour Renard d'arrêter. Mais il se heurtait toujours aux même haussement de moustaches.

"Un jour, toi aussi tu partiras." Avait fini par dire le canidé.

Impossible pensait Blaireau. Tu fais parti intégrante de ma vie. Je t'aime malgrès tes défauts. Blaireau le pensait réellement.

Et puis vint le jour de la visite d'une des Renarde.

Blaireau était fort surpris qu'elle se présente au terrier. Elle et la Blairelle n'était pas en très bon termes et, même si Blaireau l'appréciait, il évitait de la cotoyer pour ne pas froisser sa femelle.

Mais la Renarde devait lui parler.

De Renard.

De son ami.

Elle lui raconta alors une floppé d'horreur qu'elle avait vécu en vivant avec Renard. De son comportement plus que violent qu'il cachait à son ami mustélidé. Et il avait aussi agressé la Martre sous les effets des champignons et c'est pour ça quelle ne lui adressait plus la parole.

Devant un Blaireau terrassé par le chagrin de ses révélations, la Renarde ajouta.

" Il se joue de toi. Et un jour il s'en prendra à ta Blairelle. Sois en sûr."

Une fois la Renarde partie, Blaireau se terra contre sa bien aimé et pleura.

Une fois les larmes taries, il alla directement au terrier de son ami. Il l'implora alors. D'arrêter d'aller aux champignons. De demander de l'aide. De faire quelques choses pour se sortir de cette addiction.

Renard haussa les moustaches.

" Mes étagères mentales sont bien rangées. Je refuse qu'on y touche. Je n'ai pas besoin d'aide."

Et il retourna dans son terrier, laissant un Blaireau attéré.

Les jours passèrent. Blaireau ne savait que faire. Et puis, un matin, il regarda sa femelle endormie et se rappela les paroles de la Renarde. "Il s'en prendra à ta Blairelle." Alors Blaireau prit sa décision. Une décision qui lui fendait le coeur mais une décision ferme et résolue. Il alla au terrier de Renard et lui annonça que c'était fini. Qu'il arrêtait de le cotoyer. Qu'il ne voulait plus donner de son énergie pour une relation qui s'avérait toxique. Qu'il ne pouvait plus tolérait ses agissements et qu'en continuant de le fréquenter, il avait l'impression de cautionner le mal qu'il faisait, qu'il l'excusait. Et que lui même, Blaireau, allait finir par y laisser des poils dans cette histoire.

Renard eut un haussement de moustache et décréta: "Tu vois, toi aussi tu pars."

Mais n'était ce pas ce que tu voulais depuis le début pensa Blaireau. Tu n'as rien fait pour l'empêcher.

Et il parti.

Blaireau ne revit plus Renard. Malgrès des fois l'envie qui le tenaillait de retourner à son terrier, il ne céda jamais. Il redevint ami avec plusieurs Renardes qui s'étaient éloignées de lui. Et il trouva finalement de l'apaisement de ne plus à avoir à gérer la relation toxique du Renard.

Néanmoins, il conservera toujours dans son petit coeur le souvenir des fou rires qu'il avait pu avoir avec feu son ami.

Ne garder que le bon dans son âme et tourner une page triste.