C’était une belle journée de juin 2006 pour un mariage… Le soleil était de la partie, Andrée et Raph étaient superbes. Ma sœur avait choisi de sortir des conventions avec une magnifique robe fourreau orange saumon. Des détails supplémentaires, il ne me reste rien…ma vue d'ensemble est floue, incapable de me rappeler du costume de mon beau frère. Ma nièce avait des allures de princesse moderne miniature du haut de ses 3 ans et les invités tirés à quatre épingles. Je me souviens avoir acheté un ensemble jupe et veste en voile mais la couleur… Le nombre d'invités assez restreint avait permis de faire le vin d'honneur et le repas au resto et le reste de la journée en salle des fêtes, permettant à ceux qui ​ ne rentreraient pas de dormir sur place. Elle avait le mérite d'être face à la maison des parents de Raphaël. J'ai réalisé assez vite après le mariage que je ne me souviens que de très brefs moments, même pas les instants clés d'ailleurs ! La cérémonie est passée a la trappe, la scéance photos est vague, je suis incapable de dire ce qu'on a mangé! Mais c'était sûrement très bien! Pardon frangine… Donc, une cérémonie et un resto gastronomique plus tard, entrecoupé des traditionnelles photos, nous voilà dans la salle des fêtes décorée à l’image des stars du jour. La chaleur est écrasante. L'après-midi s'éternise …À chacun sa solution pour digérer les premières salves de festivités. Pour un petit groupe d’entre nous, ce sera ballade ! Ça peut pas faire de mal ! Pour d'autres, ce sera pétanque sans oublier les siesteurs ! Nous voilà partis sous la direction de Rémi , le compagnon de vie de maman. Nous marchons tranquillement, avec le soleil et la chaleur de ce début d'été. Déjà, résonnaient en moi les mots du neuro. Ils tournaient devant mes yeux comme des hologrammes.
« Restez tranquille, abritez-vous de la chaleur, du soleil et surtout gardez votre minerve ! »
Oups !
Aparté
«Quelques jours avant, c’était mon médecin traitant qui tentait de me donner une alerte mais l’hyper active que je suis à refusé de s’arrêter. Seulement , d’une journée à l’autre l’état de ma vue empirait. Ces 4 dernières années ont été émaillés par de petits incidents mais cette fois-ci je devais me rendre à l’évidence. Le voile qui était en train de tomber sur mes yeux devenait plus qu’un problème. La veille du mariage j’étais en urgence dans le bureau d’un neurologue. Il veut m’hospitaliser ? Sûrement pas ! Ce weekend, ma soeur se marie et j’y serai ! Il me fait promettre de me tenir tranquille et de garder la minerve que mon médecin m’avait imposée sur ses conseils. Il avait bien compris qu’il devrai m’en dire plus s’il voulait que je l’écoute. Quand je lui demande à quoi il pense, il me lance une réponse que je ne comprends pas sur le moment . Je crois surtout avec le recul que je ne voulais pas l’entendre ! Je quitte ce jour-là son bureau en ayant fait beaucoup d’efforts pour occulter la conversation que nous venions d’avoir tout en lui assurant que je reviendrai lundi si les choses n’allaient pas mieux. Je ne comptais absolument pas y revenir !»

Revenons au mariage…
J’ai déjà commis la première infraction en retirant la minerve pour les photos, fallait pas en plus que j’ai l’air malade quand ma sœur se souviendrait de son mariage…même des années plus tard, en les regardant , on dirait pas. Et c’est pas une petite balade qui va me faire du mal. Sauf que… Elle s’est transformée en véritable randonnée à travers bois, champ et chemin de terre pendant plus de 3 heures. Autant dire que nous l’avions perdu, notre chemin…
Grosse fatigue, et dernière infraction du weekend ! Mes yeux ne sont plus que des grosses billes prêtes à exploser, douloureuses , dans lesquelles je ne vois plus que du brouillard couleur sépia… Drôle de sensation que celle de voir la vie en noir et blanc ! Je me dis qu’après une bonne nuit de sommeil à l'hôtel, tout ça rentrera dans l’ordre. Mon compagnon veut rentrer à Limoges, je refuse !
Le dimanche se passera avec moi et sans moi… Ça se passera…
Le lundi matin arrive…