Prologue : New-York, 1799

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A la postérité ;

Je crois que nous sommes en mai.

Je ne pourrai vous donner le jour exact.

 Je suis Thomas Jefferson, père fondateur de la nation américaine, et président des Etats-Unis d’Amérique. Tout à l'heure, je vais être fusillé comme un vulgaire traître. J’aimerai dire que je ne sais pas comment nous en sommes arrivé là, mais je ne désire pas mentir aux générations qui auront vent de mon histoire. Il y a trois ans, en 1796, j’ai été élu par le Peuple, président des Etats-Unis d’Amérique. Adams avait toutes ses chances, il aurait dû me devancer. Mais la Providence en a décidé ainsi. Ai-je gagné loyalement ? Ai-je finalement bénéficié d’un système plus qu’imparfait ? Ou bien d’une aide séditieuse, souhaitant voir notre nouveau monde changé après les années Washington ? La vérité est que je ne sais pas. Je n’ai jamais su. Je ne saurai jamais.

 Je me souviens de la crise que mon élection a provoqué, la terreur de voir arriver chez nous ce qui avait secoué la France, de l’autre côté de l’Atlantique. Une nouvelle révolution. Absurde. Oui, je voulais changer les choses, je le veux toujours. Mais je n’ai jamais voulu consacrer notre pays dans le sang des Patriotes.


 Oui, j’ai accepté mon sort quand le Congrès à annulé mon élection. J’ai accepté mon sort quand elle a prolongé son mandat. J’ai accepté mon sort quand personne n'a osé prendre ma défense. Et je suis retourné à Monticello, chez moi. La fut ma plus grosse erreur. J’aurai dû me battre, je ne l’ai pas fait, et voyez, vous qui me lirez, ou cela m’as mené.

 L’année dernière, ils sont venus me chercher, et m’ont enfermé sans rémission. Mon crime ? Être venu à l'esprit du Tyran, lorsqu’un imbécile n’as pas été capable de nous en débarrasser. On m'a accusé de complot contre l’Etat, contre la Liberté, contre les Patriotes. Eussent-ils osé me traîner au niveau de ceux que j’ai combattu toute ma vie, mon déshonneur n'était pas encore total. Ils ont produit des preuves aussi fantaisistes que mortelles. Ils m'ont accusé d’avoir armé le régicide — car c’est bien un roi que nous avons élevé. Mon seul regret, vous qui lisez mes lignes, fut que ce fait soit un mensonge. J’aurai voulu, j’aurai pu, j'aurai dû. Le tribunal — Mes mains me brûlent à oser appeler cette junte d’hommes de haine ainsi — m’as condamné a la peine capitale pour haute trahison, complot contre la sureté de l’Etat et sédition.

 Cette peine n’en procure aucune chez moi. Je partirai la tête haute. Ils ont voulu faire de moi un traître voulant abattre un tyran. Je remplirai mon rôle. Je sais que m'apitoyer sur mon sort ne servirait à rien. Au contraire, je vois ma sentence comme un martyr pour la cause que je crois juste. Un Martyr de la Liberté.

 Ce matin, les Minutemen m’ont réveillés aux aurores. Pour se distraire, sûrement. Donnez des fusils à des singes, vous en ferez des vautours. Ces hommes ne respectent plus rien ni personne, si ce n’est leur chef. Mais que puis-je faire, si ce n’est le dénoncer. Je ne sais pas combien de temps encore pourrais-je écrire ces lignes. Personne n'a souhaité me communiquer l’heure de mon exécution, et mes geôliers ont ordre de m’ignorer. C’est pourquoi je conclurai mon dernier mot au monde par ce testament politique.

 Je conjure les amis de la Liberté, Au Massachusetts et à Lexington, Concord, Charlottesville, Pittsburgh, Richmond, partout ou on chéri encore la Liberté, à Salem, Boston, Philadelphie, Baltimore, Princeton, Albany, dans les Carolines, en Géorgie, Jusqu'à Nashville, à Providence, New Haven, Charleston, New York. Tous doivent se lever, se battre pour la Liberté. Sans honte. Sans condition. Rien, non rien ne doit nous arrêter. Rien ne doit arrêter la Liberté. Que Dieu bénisse les combattants de la Liberté, et que Dieu sauve la République.

Vive la Liberté,

vive la République,

vivent les Etats-Unis d’Amérique.

Thomas Jefferson.

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