1. Dernier jour de travail d'un détective

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Et tous les jours

 Encore ce type d’affaire… C’est trop facile, je m'en lasse. Je n’aurais peut- être pas dû installer tous ces implants. Mais au moins, cela me permet d’avoir une couverture dans ce monde. Je compte bientôt partir de toute façon, je suis resté trop longtemps... Ah, j’y suis !

Je me recoiffe proprement et vérifie mon apparence. .. Je suis bien élancé, je flotte dans mon sombre manteau mi long, et mon Fedora? Toujours présent, et d’un noir spatial. Je prépare mon bras taser, et je déclare avec mon autorité naturelle :

" Je suis Doyle Nixons, détective privé,et je vous arrête pour intrusion et vol d’objet de valeur. "

Et la machine en face de moi répond d’une voix robotique " Damnation, je suis fait ".

"Vois tu, je veux parler à ton créateur, machine, tu es au moins le vingtième de ta série que je neutralise et je suis toujours chargé à bloc... " Après ces mots, une décharge part du taser sur mon bras. Le robot fut désactivé à la suite du choc. Je ne lui ai pas laissé le temps de répondre. Ils me disent toujours des phrases d’une banalité qui me font perdre mon temps. Les clients paient du moment que je récupère leur bien, donc ce n’est pas si grave.

J’ai le coffret, une autre affaire close. Je contacte juste mon secrétaire." Bonsoir, Lucian.Tu peux dire au client que j’ai récupéré leur boîte à bijoux "

" Et bien, tu es de plus en plus efficace, on devrait augmenter encore un peu les prix ! " me répond-t-il. Il est satisfait, l’affaire marche bien. Mais va t’il pouvoir continuer de gagner autant d’argent quand je serai parti... ? Je lui dirai au revoir demain. Je clot juste l’affaire et récupère le paiement pour aujourd’hui. Tout ça sera bientôt plus mon problème. Bonne nuit ville froide et cybernétique.

Café Noir de Nuit

Le matin, je passe toujours au ‘café noir de nuit’. C’est mon établissement préféré, on y ressent l’authenticité, une bonne ambiance de détective. Une lumière chaude dans cette ville froide. Un parfum réchauffant au milieu de ces rues métalliques. Ça change par rapport à l’espèce de système autoritaire technologique de l’extérieur. Je me demande toujours pourquoi je suis resté si longtemps dans ce monde… Par esprit d’opposition ? Bref, jamais une journée ici sans ce liquide noir.

J’ouvre la porte transparente de l’établissement, " Salut patron, comme à l’accoutumé " Je me pose au bar et j’observe les clients. Des gens sans importance, des travailleurs, des ouvriers qui suivent leur rythme quotidien. Des victimes, on dirait presque des machines… Je sirote mon café tentant d’oublier les circonstances. J’avais repéré une personne intéressante, viendra-t-elle ? Peut-être dans cinq minutes, dix ou simplement pas aujourd’hui. " Hé patron, active l’ambiance sonore de pluie, et ajoute ça sur ma note. ". Personne d’autre n’ose le demander, mais je sais qu’ils adorent tous ça… Au revoir, au revoir petit café…

L’affaire

Biip, bip, bip. C’est Lucian, qu’est ce qu’il veut. " Oui, qu'est ce tu veux ? Tu me perturbe dans mon introspection "

" C’est justement pour ça que je t’appelle " affirme t il " On a reçu un message du gouvernement, ramène toi. On a du travail important. "

Voilà, encore un truc qui me retient, si je ne pars pas aujourd’hui,ce seras demain ! J’arrive au bureau et je le vois toujours aussi assuré. Pourquoi il eu fallu que je lui montre mes techniques de communication. Il regarde son écran et récupère son fichier. Lucian renforce son petit sourire, je ne sais même plus comment l’interpréter, raah, il me faut du renouveau !

" Bonjour, qu’est ce que c’est ? Qu’est ce qu’ils veulent ? Ils veulent qu’on parte ? "Dis-je d’un air mal réveillé.

" Et bien, ils nous proposent un choix : Soit on accomplit leur mission et ils nous intègrent dans leurs services, soit on met la clé sous la porte. Alors, je propose qu’on accomplisse la mission puis qu’on disparaisse avec la prime " Affirme t’il en me laissant dans le silence.

Il a bien copié mon style, il l’a même renforcé… Et en plus il affirme sa position en me laissant dans le flou pour la mission. Il n’aura pas sa question !

" Et si on partait tout de suite, on sait qu’ils n’aiment pas les indépendants. Leur mission est peut-être un piège " lui dis-je.

" Eh bien, c’est l’occasion d’enquêter sur le sujet. On sait tous les deux qu’on a choisi ce travail pour ce genre de problème. Les dernières missions t'auraient-elles mis du plomb dans l’aile ? "

Ouch, il est agressif, je ne peux plus dire non, il sait très bien ce que je veux. Mais pourquoi ai-je construit ce genre de relation avec mon secrétaire ? Mais je n’ai pas dit mon dernier mot.

" Oui, mais pourquoi ne fermerons-nous pas le bureau avant de se lancer dans l’affaire. Cela nous permettrait de pouvoir enquêter sans que le gouvernement le sache "

" Dans ce cas là, on travaille pour le gouvernement gratuitement. Et il nous traitera comme des rebelles au final. "

" Est ce que ça ne sera pas le cas si nous partons après avoir reçu notre paiement ? Ou alors la mission consiste à enquêter sur les rebelles et tu comptes les rejoindre ? " demandais-je

" Houla, je n’ai jamais dit ça mais maintenant que tu demandes, pour la mission. Elle consiste à intercepter une messagère qui travaille avec les rebelles après avoir obtenu le plus d’info possible. Nous avons une adresse et des horaires pour repérer ses passages. Tu auras compris qu’il faudra être discret "

" Attends, ils nous demandent d’infiltrer les rebelles ? Tu es sûr que c’est le gouvernement qui est à l’origine ? On pourrait facilement les trahir "

Et il conclut par " Et bien c’est notre boulot de trouver des réponses ! "

C’est vrai, je n’ai rien à rajouter à ça. Je m’avoue vaincu, je vais faire la plus grosse partie du travail, comme d’habitude. Après tout, il faut toujours faire les choses soi-même pour en voir le bout.

" Et quelle est cette adresse? " lui demandai-je avec résignation.

" Tu la connais très bien ! " me dit-il en me la communiquant.

" Transfères moi le dossier et regardes sur les réseaux si tu peux trouver plus d’informations pour le compléter et d’autres éléments sur l’affaire "

" J’y travaille, Monsieur " Dit-il en reprenant son attitude la plus professionnelle.

Il s’adapte trop vite, je lui ai trop fait assimiler de choses, je n’aurai pas dû rester aussi longtemps ici. J’y ai laissé trop de mon influence. Il était si docile avant pourquoi utilise-t-il mes compétence contre moi ? Sur ce, je vais retourner à l’autre anomalie, le petit café tamisé. Et je crois déjà savoir qui je dois aller chercher. Je soupire : le monde est si petit…

Départ

Après avoir enregistré ce maigre dossier dans mes implants, je me dirige vers mon adresse favorite. Rebonjour, je suis revenu, enfin pas encore parti, j’ai envie de continuer un peu plus… J’entre. Je commande et je m’assois.

Et j’attends, j’attends la dame. Pas la peine de poser des questions, je sais que mon commanditaire a un lien avec elle. C’était juste une manière maladroite de m’inviter à un rendez vous. Oui, je sais qui tu es, la reine de ces lieux. N’as tu donc pas vu les traces de mon passage ou ai-je été trop discret ? Ce n’est pas de ma faute si tu as voulu jouer à ce jeu.

Tiens, ils ont désactivé la sonorité de pluie. " Patron, laissez nous rêver, faites nous entendre cette eau qui ne tombe plus. ". Sans cette ambiance, il ne nous reste plus rien que les machines qui tournent en fond et de la lumière électrique. Elle aime se faire attendre on dirait… Je vais attendre dix minutes de plus et j’interrogerai notre cher barman…

" Patron ? "

Je m’approche de cet homme, l’heure dite. Il a toujours l’air concentré. Comptant les bouteilles, observant sa machine à café. " Patron, j’aurais une petite question à vous poser. " Il ne répond pas , acquiesçant comme à son habitude. "Je cherche une femme, une habituée, cheveux courts argentés, yeux d’une couleur rosée, visage jeune, habit neutre gris pale " Le patron me regarde et fait non de la tête " Elle n’est pas ici. " Oui, ok merci ?

Je lui transmets un silence de mécontentement suite à cette brève réponse. Si je ne restais pas pour l'ambiance, rien ne me retiendrait ici. pensais-je en sirotant mon énième café. Je me sens observé ! Les caméras, elles ont entendu ma question. J’ai déjà tout raté ? Tant pis j’improviserai.

Bonsoir

Et la porte s’ouvre… Non ce n’est pas elle… C’est un type, il semble chercher quelque chose. Il n’est pas très discret, cheveux rapidement coiffés, veste courte rouge. Sans doute un rebelle. Qu’est ce qu’il peut être voyant. Le dossier dit que je dois trouver son contact. Il va demander au barman s’il est arrivé, sans doute, dans quelques secondes. Ce ne doit pas être un habitué.

Le jeune homme demanda discrètement mais pas assez " Excusez moi, Monsieur, vous n’avez pas vue une jeune femme passer, taille moyenne, cheveux courts, couleur d’argent. Facilement reconnaissable. " Bons sang,je me rends compte que j’enquête sur des néons brillants dans l’obscurité. Le barman répond " Elle n’est pas ici. ". Et toc, il n’aura pas plus d’info de sa part. Je devrais peut-être me manifester.

" Hé petit, toi en rouge. Viens, je t’offre un café.J’ai un truc à te dire " Interloqué par mon intervention, il vient quand même. Je poursuivis en partant un peu dans l’improvisation. " J’ai entendu votre conversation avec le barman… Je sais où elle se trouve. Mais je dois d’abord vous poser des questions." J’ai vraiment dit ça ? Où est passée ma subtilité légendaire ?

Il me répond " Bonjour, je suis Ash West. Je vous écoute mais faisons nous discrets. " Ok, il m’a dit son nom, c’est pas un peu trop facile ? Jouons le jeu, c’est peut-être un piège. Je vais donner le nom de mon secrétaire..

" Je suis Lucian Impreza, je veux savoir pourquoi vous cherchez la fille ? Je suis un ami. "

" Je dois lui transmettre un message." Oui on sait c’est sur l’ordre de mission.

Et la ma couverture saute : la femme, tant désirée, est juste en retard ! Elle vient de passer le pas de la porte, toujours son regard ailleurs. Vite !!! Je dois m'occuper de mon concurrent.

" Écoutez, concentrez vous sur moi. Je suis juste un référent, c’est tout transmettez moi le message je lui passerais, mais ici ce n’est pas assez discret. Allons aux toilettes " C’est trop gros, j’ai paniqué. Espérons juste que ce gars soit assez naïf. Préparons nous à une fuite ou à l’assaut..

" Vous êtes sur ? Je n’ai pas été averti! "

" Nous avons plus de temps pour les questions ". Je le tire aux toilettes. Je l’ai vu du coin de l’œil ; elle ne nous a pas remarqué..

Bonne nuit

Plus de temps à perdre, neutralisation du rebelle, merci implants taser, on récupère le message. Piratage de son outil informatique, récupération des données, emprunt de la veste, dissimulation du corps inconscient. Je passe un contact rapide avec mon secrétaire. " Il me faut un véhicule pour une personne supplémentaire, on va accueillir un ‘visiteur’. " Un temps de pause, il réfléchit, pour me faire une pique, j’en suis sûr. Il reprend " Si tu étais plus intelligent et subtil on prendrait beaucoup moins de risques ". C’est bon il est content " Et toi, si tu étais moins moqueur tu aurais pu avoir des amis " Je raccroche puis reprend mon souffle. Pour la peine je lui transmettrais le message que quand je serais rentré. Mais voyons ce qu’il contient :

" Votre position est compromise, vous êtes sous surveillance, faites vous discrète. Continuez votre vie et évitez de revenir ici. On vous recontactera dans 10 jours au second point. "

Ce n’est même pas codé… On a pas 10 jours pour attendre. Je vais modifier le message, histoire qu’elle me prenne pour un allié… :

" Voici votre nouveau contact, il assurera votre sécurité et sera votre nouvel intermédiaire. Si vous rencontrez une difficulté, ou si vous voulez transmettre des données, partagez cela avec lui. L’ancien contact est compromis : vous ne le verrez plus. "

Si les gens de ce monde étaient plus vigilants, ça n’aurait jamais été si facile ! Enfin j’espère que la fille sera différente…

Regard d’ailleurs

Hum, par contre les caméras m’on vu faire mes affaires.Tentons de les pirater à distance… Pas de faille dans leur sécurité, les outils ne fonctionnent pas.. J’envoie un message pour motiver mon secrétaire à prendre le relais : " Je suis sûr que tu ne pourras pas pirater les caméras du café pour couvrir mon passage... " Il ne me reste plus qu’à les ignorer en espérant qu’elles soient dans le réseau des alliés.

L’attente et la rencontre

Je reprends mon assurance et je m’approche de cette femme mystérieuse. Elle est en tenue d’ouvrier d’usine d’une couleur claire, propre, sobre. Assise, elle sirote sa boisson… Un " soda vermeille ". Je ressens une certaine mélancolie dans sa posture ; la tête sur la main, le regard vers l’extérieur. Elle a besoin d’un détective, elle a besoin de mes services. Je m’approche et m’assois à sa table. Elle tourne curieusement sa tête vers moi, elle semble reconnaître la veste rouge. Mais elle ne paraît pas surprise…

J’entame le dialogue. " Belle journée, n’est ce pas ? Les oiseaux ...ne chantent pas vraiment et je ne sais même pas si il y a des fleurs en ville " Arg, je me rends compte qu'il n'y a pas de lyrisme dans ce monde, juste un bruit de pluie artificielle…

Elle sourit " Des fleurs… J’ai presque oublié ce que c’était... " Monde cruel, ce petit brin de femme a faillit oublié les fleurs.

Je reprends " Vous souvenez vous de la dernière fois que vous en avez aperçu ? "

Elle s’arrête et fait non de la tête " Je n’ai pas de souvenir. On a dû m'en parler mais mes souvenirs sont… flous… " Elle pose un regard vide en parlant de sa mémoire. Un traumatisme ? Changeons de sujet, passons au message. Et elle s’est déjà mise dans l’angle mort des caméras. Je glisse discrètement mon message sur la table. Elle le prend et le regarde brièvement. Je brise le silence suspect " Vous venez souvent dans cet endroit ? J’aime bien le café du lieu mais j’aimerais tester quelque chose de nouveau... "

" Vous pouvez prendre du soda merveille ; c’est une boisson… réconfortante. " Me répond-elle. Elle trouve son refuge dans le soda. C’est bien trop enfantin pour moi voyons ! Un instant : elle porte le logo du soda sur son uniforme. Elle travaille dans les usines de sodas. Elle vaut mieux que ça, à moins que je ne me trompe à son sujet. Nous nous jaugeons du regard mutuellement.

Contact établi

Elle prend les devants " Vous n’êtes pas comme les autres n’est ce pas ? " Ah, elle a remarqué que je ne suis pas de ce monde. Exactement, mais toi non plus. Je sais qui tu es. La reine de ce monde, la chef d’orchestre, l’auteure, tu ne fais que feindre l'ignorance. Ha! Et j’enchaîne vite en chuchotant avant que mon silence soit gênant : " Vous non plus, mais nous devrions en discuter chez moi ! On est trop visible ici. " Elle se tait. Argh, j’ai été trop vite, mon enthousiasme m’a auto saboté. Elle reprend : " Vous êtes un détective n’est ce pas ? Celui qui se fait appeler Doyle ? " Puis elle reprend sa boisson.

Je garde la tête froide et réponds : " Vous avez déjà entendu parler de moi ? Mais ne sommes-nous pas trop exposés ici ? Vous pourrez venir jusqu’à mes bureaux ". Elle enchaîne " Si vous le dites... J’ai une affaire que je pourrais vous confier. " Puis elle s’arrête net. Je sais ce qu’elle pense : " Peut-on lui faire confiance ? " Mais je n’ai pas d’idée qui ne me rendrais moins suspect. Elle s’arrête puis me transmet discrètement un message par papier. Une épreuve ? Puis elle me dit : " Excusez-moi je n’ai pas vu l’heure ! Je dois aller travailler." Elle paye le barman, et part, me laissant seul.

A la prochaine

Voyons ce message : une énigme ? Un prochain lieu de rendez-vous ? Un prochain lieu de rendez-vous… À l'adresse de son usine dans trois heures. Elle ne veut pas passer directement à mon bureau ? C’est vrai que maintenant avec l’affaire du gouvernement, il doit être bien surveillé. Bien, les repères sont posés. A bientôt, ma belle. Voilà enfin un client qui en vaut la peine. Peut-être même, je saurais pourquoi ce monde est si… frustrant ? Avant cela, je dois m’occuper de quelqu’un.

Je ramène un ami

Je me demande s’il peut vraiment être utile. Et s’il accepte d’être coopératif après son réveil. Oh, on saura se montrer convaincant. J’ai déjà repéré des points d’extraction : le sortir ne sera pas un problème même avec les caméras. Le voilà installé à l’arrière de la voiture, ligoté, fouillé, désarmé. Je me demande si un de ses collègues pourrait remonter jusqu’à moi. Aucune chance. Je contacte mon secrétaire : " Je t’ai trouvé un ami mais je le ramène de force. Un certain Ash West d’après sa carte de membre. Tu veux l'inviter à prendre le thé ? "

Il me répond : " C’est ta piste principale pour l’affaire ? Je suppose que tu l’as mis au jus... Tu me déçois, tu le sais. Allez ramène le, histoire de ne pas gâcher tes si maigres efforts " Et bien, travailler avec l'autorité le mets de bonne humeur, lui… " J’ai une autre piste mais j’en fait une affaire personnelle. Ça te permettra de te concentrer sur tes tâches. Je te ramène le gars et je retourne dans l’action. Sinon pour les caméras tu as pigé le truc? " lui rétorquais-je.

Il me répond " Le truc ? Tout ce que je peux te dire c’est que les méthodes classiques ne marchent pas. Quelque chose a dû renforcer la sécurité." Il finit sa phrase sans la finir. Je réplique vite " Quelque chose ? " Il répond comme si avait préparé la conversation. " Oui, quelque chose qui m’interroge. Ne t’en fais pas, considère ça juste comme mon ‘Affaire Personnelle’. Oui, concentre toi sur ton travail et ramène donc ton nouvel ami" Et sur ce, la communication se coupe. Je ne suis pas pressé de l’entendre à nouveau, mais il est trop utile et beaucoup trop professionnel. Je conduis notre invité. Mon secrétaire Lucian le récupère discrètement. Et je repars vers cette ville éternellement sombre.

Repérage

Il me reste 2 heures environ avant le rendez-vous. Je suis prêt. Son rendez vous est pendant la pause repas. Les sodas vermeilles, la boisson préférée du gouvernement. Ils investissent plus dans ces usines que dans les extracteurs d’eau. Le travail des ouvriers, ici, peut être des plus confortables ou stressants. Et qui boirait le produit de son usine avant d’y aller ? Le travail à répétition ne doit pas tant la gêner. Quelle tristesse. Elle peut théoriquement tout avoir et pourtant elle se contente de ça. Ou alors, elle utilise ce rôle comme une planque parfaite. Je l’ai sous estimé, elle joue avec mes méninges. J’espère que tu as bien préparé ton coup, j’adore les plans intelligents. Allez petite, fais moi rêver. J’ai trouvé mon chemin, je peux grimper rapidement sur le toit au niveau des camions, et je profiterais de la pose repas pour entrer par une fenêtre à verrous électronique. J’ai tout localisé, il n’y a plus qu’à attendre. Ça me permettra de perfectionner mon approche.

Infiltration

J’ai peaufiné le plan. Je suis dans un bureau à la fenêtre non mécanique. J’en ai même profité pour choper une tenue. Mais j’ai décidé d’y aller à l’instinct pour le social. C’est la base du charisme, hum-hum. Je regarde la note. C’est bien procédural, elle précise même la salle : Repos B-3. Dernier étage. J’arrive dans celle-ci. Personne ne m’as remarqué. J’ai un certain talent pour me fondre dans les décors. Je la vois seul, elle attend. Elle porte un sac. Je m’approche. " Bonjour, vous attendiez quelqu’un ? " Elle me salue " Bonjour. " Et me scanne du regard.

Elle doit juger les capacités de déguisement. Elle va sans doute me donner une affaire difficile. Enfin. Elle reprend : " Nous devrions être tranquilles. Personne ne vient ici, habituellement " Je vérifie rapidement la sécurité de la pièce : caméras juste à l’extérieur, proximité avec des bureaux occupés. Je la rassure " Ne vous inquiétez pas, je suis un professionnel, votre secret sera bien gardé ". Elle acquiesce puis cherche dans son sac. Elle sort une chemise et me montre un document. Une sorte de carte.

La requête

Elle me dit " J’ai besoin de savoir où cela me mène, vous pourriez me faire cela pour un prix décent " Elle pointe une sorte de U sur la carte. Elle me propose un jeu de piste ? Elle me prend pour un archéologue ? Je lui demande : " Vous voulez juste savoir ce qui s’y trouve ? " Elle acquiesce. " Je voudrais aussi y aller. On m'a informé que cela pourrait me sauver la vie. " Elle me prend par les sentiments malgré ce ton neutre. Je serais près à le faire gratuitement. Or j’ai besoin de mon secrétaire, et lui d’argent. Je réponds : " Je m’en occupe. Vous avez un numéro que l’on peut échanger pour communiquer. Je vous demanderez juste 70 crédits. Je vous recontacte ce soir ". Elle me tend sans hésiter ses coordonnées et les crédits. Je lui remplis un contrat papier. Elle me remercie. J’utilise mes implants pour copier la carte et envoyer cela à mon secrétaire. Je lui fait signe que tout est réglé et je disparaît de l’usine.

Focus

Je compte finir cette mission dès que possible, quitte à oublier le reste. Je retourne à mon véhicule et j’observe mentalement le fichier de la carte.

Biip, bip, bip. Lucian veut me parler, il ne se contente jamais que d’un seul document. Je réponds car c’est important. " Salut, je veux que tu trouves à quoi correspondait cette cate ". Il me répond au tac au tac " C’est ton affaire personnelle qui n’en est plus une? ". J’enchaîne " Non c’est mon chant du cygne ". Il me répond " Quand tu auras fini de rêvasser, on pourrait parler du vrai boulot? Le prisonnier à su se montrer coopératif, il a juste une requête, il veut s’assurer que la jeune femme vas bien. A tout hasard est ce que l’état de la demoiselle est lié à la carte ? " Ah ah. Tu ne crois pas si bien dire. Je lui transmet l’information. " Il se trouve que oui. On peut même dire que sa vie en dépend " Il ne doit pas s’attendre à que tout soit lié.

Le mérite

Il me répond " Peux- tu me décrire cette personne ? " Je le fait avec plaisir " Elle est de taille moyenne, cheveux clair éclatant, une coiffure humble mais noble, yeux d’un Ruby pétillant, avec un regard ... " Il me coupe " Excuse moi, je vais poser une question plus précise ? Ça serait mieux pour tout le monde. Peux-tu me donner son nom ? " Son nom ? Son nom.. ?

Je n’ai pas son nom. Je n’ai pas mis de nom sur le contact, c’était plus une garantie. Elle ne m'a pas donné son nom. Elle est prudente, elle ne me fait pas encore confiance. Elle ne m'a même pas donné de nom de substitution…Juste le numéros de contact. Appelons la Eliana, elle à une tête à se nommer Eliana. Il me redemande " Tu as son nom ? Tu n’as pas oublié de demander " Je réponds " Oui, enfin, Elle m’as dit qu’elle s’appelle Eliana ". Il me coupe " Elle s’appelle Lara. Ash West me l’a dit. Tu sais, notre nouvel ami. Au cas où tu l’ai oublié; son nom. Sinon la carte est complexe mais j’ai une piste. Si tu veux te rendre utile, essaie de récupérer une carte des égouts. "

Je lui demande " On en a déjà une dans notre documentation " Il répond " Elle est un peu vieille. Mais pourquoi pas. Dans ce cas, je n'ai rien à te demander. Tu peux continuer à faire tes… trucs ". Je ne laisse pas raccrocher " En fait, je vais y aller et faire les comparaisons moi même si on peut retrouver le schéma de carte dans les égouts je le ferai " Et je raccroche.

Infiltration extraction

J’aurais dû y penser plus tôt, je n’avais pas besoin de lui au finale.

Le réseau de gestion et surveillance des égouts est équipé, juste équipé. M’infiltrer n’est pas dure. J’utilise une des couvertures qui m’est à disposition grâce à mon agence. J’y suis, j’ai négocié l'entrée du bureau en me faisant passer pour un concierge. Mes implants me permettant de pirater les systèmes et portes. C’est limite trop facile. Je connais toutes les méthodes du coin. C’est comme si les gens en face ne s'adaptent pas, comme au point mort.

Je ne vais pas non plus chercher la difficulté. Je n’ai aucun intérêt à échouer maintenant. Je prendrais juste mon temps. Voilà j’y suis encore arrivé, j’ai un accès à la machine. Le temps de la pause. 15 minutes. Amplement suffisant. Ces ordinateurs ne montrent aucune résistance, à croire que mes affaires de robots sont plus stimulantes. Hacké. Le virus est fonctionnel.

Voyons ces données : Voilà, le réseau des égouts s'étend dans toute la ville, il servait plus de métro que d’égout. Le schéma se retrouve juste à côté du point central. Une sorte de gare abandonnée dont l'accès est condamné. La sécurité y est moins que minime. Le dossier à été refait et les plus anciennes archives sont supprimées. On veut cacher quelque chose mais on ne se prend même pas la peine de le corriger.

Un instant. Le schéma de la carte n’est reconnu que partiellement. Le reste est une sorte de code. Et pourquoi il y a tant d'archives de la carte. Le chemin des égouts est-il modulable ? J’en ai déjà entendu parler. Je me renseigne plus, j’ai trouvé à quoi correspondent les codes. Ils permettent de retrouver efficacement l’endroit malgré ses changements de position. C’est comme s' il voulait que seule la carte permet de trouver ce point. Intéressant, et maintenant? Pas plus de défis pour aujourd’hui. Je fait profil bas et je vais tenter de choper des informations. Rien de plus, juste des gens qui s'inquiètent pour des déplacements d’armée. Notre gouvernement semble vouloir s ‘occuper des rebelles plus définitivement cette fois.

A bientôt

De retour à mon véhicule je fais le point. J’invite la cliente à un accès potentiel au réseau souterrain. Et j’informe mon secrétaire sur la carte. Il me reparle de son copain. Mais ferme la. Oui je sais que tu aimes paraître plus intelligent que moi.

Il me dit : " J’ai passé un accord avec Ash, il ne ment pas, vérifié par machine. Il veut juste être témoin de votre bonne relation avec Lara. On se rejoint au niveau de la carte " Mais qu’est ce qu’ils sont collants. Il sent mon départ et veut me retenir. Je ne suis pas chez moi ici. Et l’autre, qui fait le beau toutou fidèle comme si des gens étaient trop innocents pour le contexte actuel.

Elle les mène tous par le bout du nez. Il n’y a que moi qui la suis volontairement. Sans attache, je pars quand je veux.. Je vais juste rester pour voir la fin de l’histoire. Ne me déçois pas, je place de l’espoir en toi, tu m’es resté caché si longtemps. Sache que ma curiosité sera exigeante.

Attente h-10 m

Elle est en retard… Du moins, pas en avance. Mais eux si. Lucius tu es ridicule. Arrête de te promener avec ton otage en ville. A ce moment, il entame la conversation : " La rue est calme, les patrouilles se font rares, elles ne sont pas difficiles à éviter. Et j’ai réussi à avoir une info. Notre mission, elle n’est pas officielle, c’est un membre du service secret qui nous la fait. " Je lui réponds " Ce n’est pas très nouveau ni utile. C’est ton copain qui t'a raconté tout cela ". Il répond " Et donc tu doit avoir déduit que seul cet agent est au courant en théorie. Sa manière de procéder montre qu’il travaille seul. Et vue ta proportion à la surinterprétation, tu penses que ce peut être une affaire personnelle. ". Il n’avait pas besoin de le dire tout haut surtout avec l’autre juste à côté.

Mais attends. C’est elle, c’est Eliana, je veux dire Lara. C’est elle qui nous a contactés. Elle nous a sous-estimé tes cartes sont révélées mais il manque le motif. Elle ne voulait pas passer à l’agence; mais à ce point. Elle voulait conserver une position de supériorité. Elle veut être inatteignable avec sa poker face ? Tu peux mener la danse mais ne t’attend pas a que je me laisse faire. Elle a déjà conquis les deux autres, mais ce ne sera pas si facile avec moi. L’heure approche mais elle n’est pas là, elle veut se faire désirer. Combien de temps va-t-elle nous faire attendre ?

Un Rendez-vous

Elle arrive pile à l’horaire prévu. A pied. Elle s’avance et demande " Bonsoir ! Doyle, pouvez vous me présenter à vos deux amis. Et pourquoi l'un d’eux est attaché ? Attendez. " Non, je n’attends pas. Ah ! Je la coupe " Et bien voici mon secrétaire ; Lucian Impreza et mon informateur : Ash West. Vous devriez le connaître c’est une de vos connaissances. Ne vous inquiétez pas, il est là de son plein gré. Bien si vous voulez me suivre "

Je la guide à l'entrée de métro qui mène aux réseaux souterrains. Elle échange des regards avec chacun. Le révolutionnaire semble bien maîtrisé par Lucian ; il est juste discret et calme. Elle semble un peu inquiète pour le révolutionnaire. Mais on sait tous les deux très bien que ce n’est qu'un outil à tes yeux. Lucian garde son assurance apparente pour ne pas montrer la sage méfiance que je lui ai transmise. Nous descendons les marches et nous nous retrouvons face au vide. Une gare fantôme. Les gens ne sortent que pour travailler ici. Si ce n’est qu’il habite directement là où il travaille. Ce lieu y est naturellement vide. Je ne vais pas beaucoup regretter ce monde…

Parcours de circuits

" Oooh ! " Elle joue l’étonnement ? Elle se moque ? Tu n’es pas censé être surprise ! C’est juste des allées aux aspects éthérés et mécaniques. Lucian m’arrête : " Concentrons-nous la carte indique une direction suivons là ! " Le ton de sa voix cherche à cacher son excitation. Une excitation que j’ai perdue avec la maîtrise…

Je les guide " Suivez moi la carte nous indique le chemin ". Les détours, les énigmes et tous ces détournements sont clairement insuffisants. Je les résout seul pendant que les autres assimilent que cet endroit existe. Même Lucian ne fait pas de commentaire. Nous traversons des couloirs de métro vide et passons des embranchements. Une vibration se ressent assez fréquemment, ce sont les voies qui pivotent et qui se redirigent.

Lara coupe le silence " C’est comme si on était dans une machine. Et on parcourt les câbles et les circuits ! " Je reconnais ce sentiment c’est celui que j’ai eu quand je suis arrivé. Quand je me balade sans attache. Maintenant c’est trop tard, j’ai vu les défauts de ce monde, de son organisation. Les métaphores électroniques ne me ralentissent plus. Le code de la carte a été utile, je suis arrivé à destination. On peut voir le passage à une 40aine de mètres. Je n’ai plus envie d’attendre, j’y cours.

L’endroit ciblé

Voilà, un monument, une grande porte. Un portail plutôt. Un portail au milieu d’un carrefour sans issue. L’endroit est désert. Des écrans sont éteints. Je vais inspecter l’arche. Humm… On pourrait quitter ce monde avec ce passage ? La carte contient peut être des indices.

Attendez, si ce portail permet de changer de monde qu’est ce que cela implique exactement ? Je n’aurais pas besoin de mettre en place un autre moyen.

" Eh bien nous sommes arrivés au bout du péril… " Lucian est déçu. Tu pensais trouver une montagne de trésort ? Comment réagit Lara ? Elle regarde l’édifice bouche bée. Et elle se décide à parler " C’est un beau portail, il faudrait chercher un moyen de l’activer " J’y travaille ma petite. Le système a l’air assez simple, je remonte l’alimentation et je réactive le compteur.

Plus d’énergie, ça à dû être coupé du réseau électrique. Ce n’est pas un problème. Attention, Décharge ! Et là, tout s’allume et le portail brille. Notre prisonnier s’agite, ce qui l'attend dépasse son champ de connaissance. Mais moi, je sais qu’on ne risque rien. Je leur montre la voie " Allez venez, je ne sais pas où ça nous mène mais je sais comment ça fonctionne ! " Et je passe ma main et la ramène pour les rassurer. Mais il hésite encore. Je leur dit " Ce serait un nouveau départ pour nous, loin des anciennes contraintes ! " Je saute dans le portail qui m’aime me suive.

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