Prologue

3 minutes de lecture

L’océan se déchaînait autour du Condor dont l’équipage luttait de toutes ses forces pour le maintenir sur les flots. À son bord, Victor Speckman faisait de son mieux pour aider malgré son manque d’expérience en tant que marin. C’était sa première traversée, et malheureusement pour lui, les cieux avaient décidé de le mettre à l’épreuve.

« Les voiles ! »

La voix criarde de la capitaine, Elanor Comlobus parvenait difficilement aux oreilles de Victor au milieu du tumulte de la tempête. Il lutta pour avancer vers le mât principal. Les vagues étaient de plus en plus violentes au fil des minutes. Et Victor manquait à chaque pas de passer par-dessus bord. Il savait que si cela se produisait, c’était la fin de sa courte vie.

Non pas maintenant

Victor devait survivre à cette épreuve, il devait réussir cette traversée. Pour Guillaume, pour son ami.

Guillaume !

Il eut soudain une révélation. Il leva sa tête, et ses grands yeux bleus cherchaient avec inquiétude un signe de son ami. La pluie qui tombait en trombe, renforcée par un vent qui lui renvoyait de l’eau au visage ne l’aider pas à trouver son ami. Il devait le trouver, c’était pour lui qu’il partait vers les cités libres, qu’il fuyait l’Empire d’Eos. Pour la rédemption de son ami.

« Victor, les voiles ! »

Il se tourna, et son soulagement fut entier lorsqu’il vit son ami. Sa grande carrure se découpait dans la faible luminosité des quelques lampes sur le pont supérieur. Guillaume était trempé, tout comme Victor, l’eau gouttait de ses vêtements et de ses cheveux. D’un geste rapide, il dégagea les quelques mèches brunes qui lui tombaient devant les yeux pour mieux voir. Guillaume n’était pas plus habitué que Victor aux voyages marins, il le savait. Mais il affichait une assurance plus impressionnante que Victor. Il empoigna les cordes pour permettre aux voiles principales de se rabattre. Victor l’imita aussitôt alors que la capitaine continuait de beugler des ordres qui demeuraient toujours incompréhensibles pour lui. Les vagues s’intensifièrent, si bien qu’il était difficile pour Victor de garder sa prise sur sa corde. Les vagues passaient par-dessus le bastingage et venaient inonder le pont. Par moment, quelques malheureux marins étaient happés par les vagues et disparaissaient dans un cri qui était noyé par le bruit du bois qui craquait sous la pression.

Ce fut le cas pour Victor lorsqu’une vague, plus grosse que les autres, le frappa de plein fouet. Il lâcha sa corde et fut porté par la puissance de l’eau. Il sentit l’eau remplir ses poumons et la violence de l’impact l’obligea à fermer les yeux un instant. Soudain, son corps se stoppa brutalement dans sa course.

Il ouvrit avec difficulté les yeux et vit qu’il n’était pas passé par-dessus bord. Il avait frappé de plein fouet le bastingage du navire ce qui l’avait empêché de rejoindre les tréfonds de la mer.

« Victor ! »

Il fut ramené en arrière par une main salvatrice et il lui fallut quelques secondes pour s’apercevoir que cette main était celle de son ami Guillaume. Le choc de la vague lui avait fait perdre tous ses repères, et sans l’aide de Guillaume pour le soutenir, il vacillerait sans doute. Perdu, Victor commença à regarder autour de lui. Il était comme déconnecté de ce chaos ambiant. Il voyait au loin, le capitaine Colombus qui tentait comme elle le pouvait de maintenir la barre. À quoi bon ? La tempête était bien trop forte.

« Rivage ! »

La vigie avait hurlé à pleins poumons. Victor se retourna et malgré la brume il vit les côtes escarpées qui se rapprochaient dangereusement. S’il pouvait les voir malgré la brume et la pluie c’est qu’il était sans doute trop tard pour le bateau qui était déjà bien trop près des côtés. Néanmoins, une étrange lumière attira le regard de Victor. Un phare ? Non, c’était bien trop faible, et la vigie aurait déjà réagi. C’était autre chose, quelque chose qu’il ne parvenait pas à identifier. Il se saisit de la petite longue vu qu’il avait à sa ceinture pour voir la source de la lumière. Il avait du mal à distinguer, mais il reconnaît la silhouette qu’il voyait. Un méchanicus, la cale du bateau en était pleine de ses machines sur pattes de trois mètres de haut. Celui-ci semblait être bleu, car la faible lumière que ses phares émettaient se reflétait sur lui. Une autre lumière apparue proche du mécha. Un flash, rapide et fugace. Et quelque chose se déplaçait maintenant vers le bateau. Une ombre…

Un missile !

Il était trop tard, et la coque de Condor vola en éclat. Le dernier souvenir de Victor fut celui de sa chute dans l’eau avant de sombrer dans l’inconscience, porté par les vagues vers un lieu inconnu.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 6 versions.

Vous aimez lire Justine "Klariana" Pouyez ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0