Chapitre 10

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Sham’ra était une ville pleine de vie au milieu du désert aride portant le même nom. Victor n’avait qu’un seul regret : repartir avant d’avoir plus. La reine et ses habitants avaient été d’une grande hospitalité et d’un grand soutien après cette nuit compliquée. Ils leur avaient offert à manger, à boire, et de quoi se laver avant de repartir en forme pour Neokorr. La caravane s’était drastiquement rétrécie. Une partie des marchands avaient encore de nombreuses affaires à régler. Il faut dire que Sham’ra était rempli d’objet et de matière incroyable. Des étoffes de première qualité, de l’éther raffiné, des bijoux, ou bien encore des antiquités qu’on ne trouve que dans les ruines qui parsèment le désert. Victor n’avait pu qu’apercevoir ce que la ville avait à offrir. C’est avec une pointe de regret qu’il dit au revoir à la reine :


« Que le soleil vous guide, lâcha-t-elle en guise de salut.

— Encore merci pour tout, remercia Louise, on vous doit beaucoup.

— Les portes de Sham’ra seront toujours ouvertes aux voyageurs du désert. Soyez bien prudent sur la route qui vous mènera à Neokorr.

— On le fera, merci, répondit Victor. »


Victor jeta un dernier coup d’œil au mur blanc étincelant de la cité, puis il remit son méchanicus en marche pour suivre le reste de la caravane afin de traverser le reste du désert. La traversée fut à nouveau longue et difficile, mais au bout de quelques heures, la porte du désert se dressait devant eux. Une immense porte en fer et en bois semblable à celle qui se trouvait près de Thorgard. La caravane s’arrêta ici afin de faire le point avec les marchands qui se trouvait près de la porte. Mais c’était loin d’être le point d’arrivée pour Louise et Victor, il fallait encore continuer pour rejoindre la cité qui se trouvait dans les terres.

Il leur fallut quelques heures avant d’apercevoir Neokoor.

L’immense cité industrielle s’étendait devant eux. Les anciennes maisons côtoyaient les nouveaux immeubles de quelques étages qui s’élevaient dans le ciel. Dans le ciel s’élevait une construction en fer forgé. Un rail qui parcourait l’ensemble de la ville dans les airs :


« Qu’est-ce que c’est ? demanda Victor émerveillé.

— C’est le tram. Un sort de train qui parcourt la ville pour desservir tous les quartiers. »


Victor voyait les petits trains qui passaient sur les rails dans un vacarme assourdissant. Il n’avait jamais rien vu de tel. Un train pour faire déplacer les gens dans une ville, Neokorr était à ce point grande ? Il semblerait, car chaque quartier s’étendait encore et encore à perte de vue, et les limites de la ville étaient sans cesse repoussé par de nouvelles constructions. Auparavant, elle était simplement bordée par la rivière qui crée une boucle et l’enclavait. Désormais, la ville s’étendait au-delà de la rivière et grignotait chaque espace vert restant afin de les remplacer par des pavés et du goudron. Évidemment avec autant d’habitations, la ville était surpeuplée. Les trottoirs ne désemplissaient pas et les routes étaient bloquées par un nombre impressionnant de méchanicus divers et variés. Des petits, des grands, à une ou plusieurs places. La mise en place d’un train aérien n’était donc pas surprenante. Il fallait faire au mieux pour que les personnes puissent se déplacer. Victor ne savait plus où donner de la tête tellement il y avait de rues et de gens. Il se sentait comprimé et oppressé par ce flot ininterrompu de personnes et surtout par la pollution qui était bien plus forte. Les usines de manufactures en bordure de la ville recrachaient sans discontinu de la fumée qui venait irriter les poumons du jeune homme. L’air était bien plus vicié ici qu’à Thorgard. Mais cela ne semblait pas gêner le moins du monde Louise. Il faut dire qu’elle avait grandi dans ce genre de ville, au contraire de Victor. Elle devait être habituée à sentir ces fumées et se déplacer avec tout ce monde. Heureusement pour lui, elle connaissait aussi très bien la ville, et n’eut aucun problème à l’emmener à l’hôtel où son groupe dormait et répétait. Malgré la circulation dense, ils arrivèrent à se frayer un chemin dans le vieux Neokorr, vestige du temps où cette ville n’était qu’un petit village. De larges rues pavées permettaient de se déplacer aisément entre les maisons de bois, rien à voir avec les rues étroites qu’il avait traversées jusque-là.

Ils arrivèrent finalement devant l’hôtel en question. Un bâtiment ancien plein de charme. Si les murs étaient faits de pierre, du bois ressortait créant ainsi une ossature en bois au bâtiment. Victor devina que rien qu’une nuit ici devait coûter facilement une semaine de son salaire au musée. D’ailleurs, il n’avait aucune idée de ce qu’il allait faire ici pour gagner sa vie. Il mit de côté cette question, il réfléchira à ça plus tard quand il aura le temps. Il gara le méchanicus et sortit aussitôt. Quel plaisir de dégourdir ses jambes après un si long voyage ! Il profita de ce petit moment avant de rejoindre le groupe de Louise pour s’enquérir de son moral :


« Comment vas-tu ?

— Je vais bien, répondit-elle. C’était éprouvant, mais je tiens le coup. »

Elle soupira un instant. Victor avait l’impression que chaque jour la fatigue s’installait un peu plus sur son visage :

« Je suis habituée à beaucoup de choses. J’ai vu la guerre, j’ai déjà vu des attaques, mais hier… C’était la première fois que j’étais vraiment impliquée dedans…

— Tu devrais te reposer, tu es fatiguée.

— Plus tard, j’ai une répétition à faire. »


Elle sourit.


« Viens, tu devrais boire un café après la route. »


Elle poussa la porte d’entrée de l’hôtel et Victor la suivit. L’hôtel était aussi beau à l’intérieur. Une immense salle de réception avec un bar en bois pour accueillir les clients se trouvait à l’entrée. Ensuite, un grand escalier lui aussi en bois massif menait vers les chambres situées au-dessus. Louise posa à peine un pied à l’intérieur de la salle qu’elle entendit la voix de Basile :


« Ah, Louise, tu tombes bien ! »


Elle soupira et son sourire s’effaça. Victor comprit qu’elle avait déjà envie de partir loin d’ici. Basile approcha à grandes enjambées vers elle, suivit au loin du reste du groupe.


« Basile, laisse la respirer un peu, soupira Maxime. Elle vient juste d’arriver.

— Oui, reprit Louise, j’aimerai bien —

— Tu dois convaincre Florian, intervint Basile d’une voix forte. Il va t’écouter ! »


Louise leva les yeux au ciel et prit une grande inspiration. Elle commençait lentement mais sûrement à s’énerver.


« Basile, reprit Maxime, elle vient juste d’arriver !

— Et elle est en retard, soupira Basile, on a plein de choses à régler et —

— Je viens de passer deux jours très compliqués, Basile, siffla Louise entre ses dents. C’est trop me demander de me laisser respirer cinq minutes ?

— Je voulais juste dire que —

— La ferme Basile. »


Victor déglutit en voyant la colère de Louise face à Basile. Il n’aurait pas aimé être à sa place :


« J’ai dû traverser le désert pour venir. Et encore, je n’aurai pas pu sans Victor… Et ce n’était pas une partie de plaisir, loin de là ! On s’est fait attaquer, j’ai été kidnappé, et franchement je manque clairement de sommeil là. Mais je suis là, OK ? Et je vais bien, merci de demander. Maintenant, dis-moi ce que tu veux, et vite, avant que je t’envoie balader.

— Oh, mon dieu, lâcha la deuxième guitariste dont Victor ignorait toujours le nom, tu vas bien ? »

Louise poussa un soupir pour faire redescendre la pression. Elle croisa ses bras et regarda la jeune femme devant elle et hocha doucement la tête :

« Je vais bien, Sybile. J’ai juste pris un coup au visage. Et j’ai peu dormi. »

Basile baissa la tête tel un enfant réprimandé et il reprit d’une petite voix :

« Je suis désolé, Louise, c’est juste que Florian veut quitter le groupe. »


Elle haussa un sourcil en regardant Florian :


« C’est vrai ? demanda-t-elle, tu veux partir ?

— Oui, répondit-il d’une petite voix, je ne peux pas vraiment continuer comme ça.

— Écoute, je sais que je suis en retard, répondit Louise, et que je n’ai pas été très professionnel ces derniers temps, mais ça va changer.

— Louise, ce n’est pas contre toi, lui assura-t-il. Loin de là. Je ne quitte pas le groupe à cause de vous. C’est juste que je ne me retrouve pas dans notre musique. »


Il passa sa main dans ses cheveux noirs et se mit à gratter nerveusement ces derniers :


« On est à l’aube d’une ère nouvelle, reprit-il, on a eu l’électricité, les méchanicus. Tout change vite, mais notre musique est toujours trop classique. Mais je ne vous en veux pas ! Je sais que notre musique marche bien, et que les gens veulent ça, mais moi je veux expérimenter. Je veux chercher des sons que personne n’a encore trouvés. Et je sais que je suis le seul à penser ça ici. C’est pour ça que je quitte le groupe. Simplement pour ça.

— Je comprends Florian, répondit Louise, je ne vais pas te retenir.

— Mais Louise, intervint Basile, tu ne peux pas —

— Tu veux que je fasse quoi Basile ? Que je l’attache à une chaise pour l’obliger à jouer ? Il est libre de partir.

— Merci Louise.

— C’est toujours pareil, soupira Basile, tu ne fais rien pour les retenir. D’abord Pierre maintenant Florian.

— Grandit un peu Basile. Personne n’est lié éternellement à ce groupe. »


Basile lança un regard noir à Louise qui ne bougea même pas un sourcil, complétement impassible. Puis il tourna les talons et monta aussitôt à l’étage sans daigner jeter un regard à Florian :


« Il est impossible, soupira Florian.

— Un enfant trop gâté, constata Louise. Il s’en remettra. Il serait tant qu’il grandisse un peu.

— Tu devrais te reposer Louise, lui conseilla Sybile.

— Je vais bien. Je vais juste me prendre un café. J’espère que tu viendras quand même nous voir Florian.

— Bien sûr ! s’exclama-t-il, je continuerai de venir vous voir sans faute ! »


Il adressa un sourire à Louise puis il la prit doucement dans ses bras en guise d’au revoir. Après avoir salué le reste du groupe, il fit un petit geste de la tête à Victor pour lui dire au revoir à son tour, puis il quitta l’hôtel. Le problème résolu, Louise se dirigea vers le bar dans l’espoir d’avoir deux cafés et de se maintenir éveillée. Sybile s’approcha alors de Victor. Il ne lui avait encore jamais parlé ni même approché. Il l’avait juste vu au loin durant le concert. La jeune femme était intimidante pour Victor. Elle était plus grande que lui, au moins une tête de plus. Et pourtant elle était fine et élancée. Quant à sa beauté, elle était à couper le souffle. Rien n’était laissé au hasard dans sa tenue et son maquillage. Victor comprit facilement qu’elle accordait un soin tout particulier à son apparence.

Elle tendit sa main vers Victor et lui adressa un sourire :


« On ne s’est pas encore présenté, je crois, je suis Sybile Boker. Je fais un peu de chant et de guitare. »

Victor lui serra doucement la main en lui rendant en retour son sourire :


« Victor.

— Merci d’avoir emmené Louise jusqu’ici. J’espère que vous allez bien tous les deux.

— Ouais, les attaques commencent à se multiplier, constata Maxime, j’espère que ça va se calmer.

— C’était… compliqué, lâcha Victor. Mais on est là, c’est le principal.

— Heureusement que Victor était là. »


Louise était revenue et elle tendit une tasse de café à Victor qui la prit en souriant.


« Oh, un héros ? demanda d’un ton taquin Sybile.

— Tu vois le genre d’homme qui tente de sauver la veuve et l’orphelin et qui réussit ? demanda Victor. Bah, ce n’est pas moi.

— Arrête, tu es dur avec toi, lâcha Louise. Tu as été très courageux.

— J’aurai plutôt dit : inconscient. Mais je ne vais pas te contredire. Je suis bien content que ce soit fini.

— Moi aussi.

— Louise, commença Maxime, prend tout le temps que tu veux pour te reposer. Nous, on va continuer tranquillement. Ne pousse pas trop tes limites. »


Louise opina du chef et regarda repartir Maxime et Sybile vers leurs instruments de musique. Elle se retourna ensuite vers Victor qui était tranquillement en train de boire son café :


« Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? demanda Louise.

— Hum, je ne sais pas trop. Je n’ai pas vraiment réfléchi. Je vais déjà visiter et voir si je trouve un emploi.

— Tu peux dormir ici si tu veux, on peut s’arranger pour te payer une chambre. »


Victor sourit.


« Je peux me débrouiller seul, tu sais. Mais j’apprécie.

— Pardon. C’est juste que je m’inquiète.

— Ne t’inquiète pas. Je trouverai quelque chose. Et je viendrais voir votre concert.

— J’espère. »


Une fois son café terminé, Victor salua Louise et sortit dehors. Il ne savait pas ce qu’il voulait faire maintenant. Il erra un long moment dans les rues de Neokorr. Il aimait beaucoup le charme de cette ville malgré la population, mais quelque chose le gênait. Les rues étaient sans cesse bondées et les personnes se bousculaient sans se lâcher un regard. Chacun semblait s’occuper de sa petite personne, et non des autres. Il n’aimait pas vraiment cette mentalité. Cela gâchait tout. Finalement, au bout de plusieurs heures, il tomba sur un étrange édifice qui reteint son attention. Une immense arène en béton qui s’élevait au milieu des maisons du quartier. Victor s’en approcha et put lire sur la devanture :

Arène de Méchanicus.

C’était donc ici que les fameux combats de méchanicus avaient lieu. Victor était très curieux à l’idée d’en voir un de ses propres yeux. Il s’avança vers les portes de l’arène. Les prochains combats étaient affichés et l’un d’eux allait se dérouler ce soir. C’était l’occasion idéale pour lui de découvrir ce sport si répandu dans les Cités Libres.

Il dut attendre un petit moment avant de payer sa place pour rentrer dans l’arène, mais il lui suffit d’entrer pour savoir qu’il n’allait pas regretter. Il s’assied à sa place dans les gradins circulaires qui entouraient l’Arène de mécha. Une arène immense d’une centaine de mètres de diamètre recouverte de sable. Des caisses, des épaves, et autres objets étaient disposés un peu partout dans l’arène. Les gradins se remplissaient au fur et à mesure que la soirée commençait. Victor était impressionné par le nombre de spectateurs qui s’étaient déplacés pour venir ici. C’était vraiment un événement ici.


« Mesdames et Messieurs, bienvenue dans l’arène de Neokorr ! »


Une clameur venant du public monta alors que les hauts parleurs crachaient la voix du présentateur :


« Ce soir, uniquement pour vous, le combat que vous attendez tous. Il est le champion incontesté de nos cités, celui qui ne perd jamais. L’incroyable, le magnifique : Phantom ! »


Le spot de lumière se posa sur l’une des entrées de l’arène et un méchanicus impressionnant fit son entrée. Le méchanicus était fait de fer teinté en noir, et l’éther parcourait des tuyaux transparents. Il avait un bras droit fait d’une longue épée et un bras gauche comportant une imposante mitraillette. Il y avait un monde entre le méchanicus de Victor et le sien. Il était clairement fait pour le combat. Victor avait l’impression que son épée pouvait tous trancher même de l’acier. Le méchanicus crachait par intermittence de la fumée teintée de vert ce qui renforçait d’autant plus l’aspect cauchemardesque de la machine. Il était tellement impressionnant...


« Victor ? »


Il regarda à sa droite pour voir qui l’avait interpellé. Il ne cacha pas sa surprise de voir Florian à côté de lui. Ce dernier s’installa à côté de lui et regarda l’arène :


« Je ne savais pas que tu t’intéressais au combat de méchanicus. »


Victor regarda du coin de l’œil Florian. Il ne lui faisait clairement pas confiance. Il n’avait pas oublié que son méchanicus ressemblait à celui qui l’avait attaqué sur la plage. C’était peut-être une coïncidence, mais il se méfier tout de même.


« On dirait que toi aussi tu t’intéresses. Tu as un mécha fait pour le combat ? demanda Victor avec une arrière-pensée.

— Oui, j’en ai un. Il est plutôt simple, lance-roquette sur le bras droit, et poing renforcé à gauche.

— Un lance-roquette ? C’est autorisé ?

— Il n’est jamais chargé quand je sors, sinon je me fais arrêter, soupira Florian. Mais ici, tout est permis. La seule règle : c’est que le combat s’arrête lorsqu’un méchanicus ne peut plus combattre, ou que son pilote déclare forfait. »


Victor ne fut pas surpris d’entendre qu’il disposait d’un lance-roquette sur son bras, mais sa méfiance se renforça d’autant plus. C’était beaucoup trop de coïncidence pour qu’il ne se méfie pas de Florian.


« C’est plutôt violent. Louise doit détester ce genre d’endroit. »


Florian lâcha un petit rire et secoua doucement sa tête :


« Tu te trompes. Elle a passé énormément de temps dans les arènes. Connor était un très bon pilote. Mais il avait derrière lui Louise. Elle est incroyable quand il s’agit de s’occuper d’un méchanicus.

— Difficile à croire vu qu’elle a tout arrêté. C’est à cause de Connor pas vrai ?

— Une sale histoire. Tu vois, si Connor était mort à la guerre ou bien dans un combat, on l’aurait accepté. On aurait fait plus facilement notre deuil, surtout Louise. Mais ce n’est pas le cas. Il est mort dans un accident, écrasé par un méchanicus.

— Quelle horreur…

— Le pire, c’est que personne ne lui a donné de premiers soins. Louise était trop sous le choc, tout comme Pierre, son frère. Le temps que les médecins arrivent et l’emmènent à l’hôpital, c’était trop tard. Pour ne rien arranger, il y avait trop de trafic ce jour-là, l’ambulance a mis un temps monstrueux à rejoindre l’hôpital.

— Décidément…

— Ouais, il y a de quoi être en colère. Il est mort juste par accident, et avec une succession de malchance. Je comprends que Louise ait mis du temps à se remettre. Et je comprends qu’elle ait arrêté les compétitions. Elle n’a pas forcément envie de voir d’autres morts. Quand ton père et ton fiancé meurent à cause des méchanicus, tu finis par réfléchir à tout ça. »


En contrebas, le combat avait commencé. Les méchanicus se battaient avec hargne sous la clameur du peuple de Neokorr. Dire qu’il fut un temps où Louise était en bas à réparer le méchanicus de Connor. Maintenant, elle refusait même d’en conduire un. Pas étonnant qu’elle se soit montrée protectrice envers Victor pour l’empêcher de faire des combats. Quand on voit son fiancé mourir devant ses yeux...


« Tu crois que ça lui manque ? demanda Victor, tout ça.

— Ouais, je pense. Elle adorait ça. Mais le deuil, c’est dur. Pour elle et Pierre, c’était incroyablement dur. Mais elle se remet doucement. Ces derniers temps, ça allait mieux. Peut-être à cause de toi, tu ressembles à Connor.

— Vraiment ?

— Un peu. Ou peut-être qu’elle a simplement décidé d’aller de l’avant qui sait. »

Florian s’étira et se concentra sur le combat qui se déroulait devant eux. Un petit sourire en coin apparut sur son visage :


« Tu pourrais toujours lui demander de t’aider avec ton méchanicus si tu veux faire des combats, suggéra Florian.

— Elle ne voudra jamais. Et je ne veux pas la forcer. Je me débrouillerais seul.

— Oh ? Donc tu vas vraiment participer ? C’est intéressant.

— Je veux juste essayer. Mon méchanicus n’était pas fait pour le combat…

— C’est toujours le cas quand on commence. On démarre en bas de l’échelle avec des gens qui n’ont pas des méchanicus, puis on gagne, on remporte des prix et on le modifie. Et on grimpe, petit à petit pour le détrôner. »


Il pointa du doigt le méchanicus de Phantom qui levait les bras en l’air. Il avait gagné son combat en détruisant à moitié la machine de son adversaire.


« Il n’a jamais perdu ? demanda Victor.

— Jamais. Il règne sans partage sur la compétition. Mais qui sait, peut-être que tout ça changera. »


Victor regarda le méchanicus de Phantom qui paradait dans l’arène. Il avait écrasé sans difficulté son adversaire et pourtant la foule était comblée par son combat. Si on exceptait la venue de Florian, Victor avait passé un bon moment à regarder le match. Et l’idée de participer à son tour à ce genre de combat commençait à faire son chemin. Il pourrait remporter assez d’argent pour être tranquille. Mais le seul point noir à son plan, c’était Florian. Est-ce qu’il allait profiter de cette occasion pour finir le travail ?

Aucune règle. Abandon ou destruction. Il pourrait bien en profiter pour me tuer à ce moment-là.

Malgré ça, Victor était loin d’avoir peur. S’il devait un jour affronté Florian en combat, il le ferait sans reculer. Il le confronterait s’il le fallait pour savoir pourquoi il l’avait attaqué. Victor espérait aussi secrètement une chose : que Louise ne soit pas au courant de ses activités. Auquel cas, il passerait sans doute un sale quart d’heure.

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