Chapitre 2-4

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Elaena s’éveilla enfin. Elle ignorait combien de temps elle était restée alitée, mais elle décida qu’elle devait rapidement reprendre sa route : de nombreuses émotions l’avaient ébranlée au cours des dernières heures, si bien qu’elle n’avait pas eu l’occasion de mesurer le temps qui s’était écoulé. Elle devait rejoindre l’Académie aussi rapidement que possible, sans quoi elle ne répondrait pas aux exigences de Kellor — qui cette fois ne la laisserait pas entrer dans son académie, c’est certain.

Peut-être est-ce déjà trop tard. Mais je dois essayer, il le faut.

Elle hésita un court instant.

Sa rencontre avec l’homme mystérieux recouvrit son esprit. Il n’est plus là, il s’était envolé, ainsi que ce qu’il avait préparé pour elle. Il ne restait aucune trace de son passage. Aurais-je rêvé ? Peut-être n’y avait-il personne, ici. Pourtant, ses forces lui étaient bel et bien revenues. Sans doute me suis-je assoupie après avoir cuisiné cette viande, si bien que j’en ai perdu le souvenir.

Il n’y a pas d’autre explication.

J’ai simplement rêvé.

Cette idée ne parvint pas à la convaincre tout à fait, mais elle décida de ne pas se risquer à davantage de réflexion, pour l’instant. Elle avait une mission à remplir. L’Académie ne l’attendrait pas.

Rassemblant ses idées, saisissant une branche qu’elle trouva là en guise d’arme de fortune, il va voir, ce putain d’ours, si je le retrouve, elle quitta la petite cavité et rejoignit la forêt. Le jour était levé et le ciel dégagé, autant peut-être que son esprit, et tout lui paraissait plus clair, moins effrayant. C’est juste une forêt, se disait-elle, une forêt tout à fait banale, et elle avança, observant le soleil à travers les hautes branches des arbres, et s’il y a un ours, alors qu’elle progressait d’un pas assuré, je n’aurai qu’à me cacher, peu à peu les arbres se faisaient plus rares, il ne pourra pas me chasser éternellement, et elle atteignit une petite route de terre, alors que moi, je sais disparaitre un bon moment, une petite route qu’elle n’avait plus qu’à suivre, ça, je sais faire, disparaitre, sans plus trop se soucier du reste, laissant son esprit s’égarer dans le brouillard de ses pensées alors que ses pieds avançaient sans qu’elle s’en aperçoive.

Car ce rêve la hantait toujours, alors qu’elle était éveillée depuis plusieurs heures. Elle avait beau tenter de l’oublier, elle avait beau chercher à se convaincre que ce n’était qu’un rêve stupide, une divagation sans intérêt de son esprit malade, elle ne parvenait pas à s’en libérer.

Les mots de cet homme, aussi dépourvus de sens qu’ils lui semblaient être, refusaient de la quitter alors qu’elle marchait, des heures durant, sans se reposer.

Lorsqu’enfin elle aperçut loin devant elle la silhouette de la grande ville d’Azur, alors que l’immense fortification de la capitale se dessinait de plus en plus clairement, alors qu’elle rejoignait les nombreux voyageurs et marchands qui avançaient fièrement vers les portes grandes ouvertes de la cité la plus importante des Terres de Saphir, Elaena savait qu’elle avait gagné. Elle savait que l’Académie était à elle, que son existence n’avait pas encore perdu son sens.

Pourtant elle ne parvenait pas à s’en réjouir. Elle ne pouvait plus qu’entendre les paroles qui résonnaient sans cesse dans son esprit.

La nature de ce pouvoir ne dépendra que de ce dont tu décides d’en faire.

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