Chapitre XXI 3/3

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Ce soir, Alice s’est glissée sous le drap. Je l’ai rejointe une demi-heure plus tard après avoir préparé ma valise pour partir sur Reims demain matin.

- Tu ne dors pas ?

- Non, je t’attendais. J’ai un peu froid. Tu viens me réchauffer ?

Je me serre tout contre elle et elle vient de suite se coller à moi. Je passe un bras entre sa tête et l’oreiller, derrière ses cheveux ébouriffés. Mes doigts glissent sur son épaule nue. J’aime caresser sa peau toute douce, toute lisse, toute chaude ; un régal sensitif et lorsque je me lasse, je remonte par son cou jusqu’à son oreille que je revisite avec passion.

- J’ai gardé la bague de fiançailles pour dormir. Elle est trop belle. Merci mon chéri.

- Je suis content qu’elle te plaise. Je sais que tu n’aimes pas les choses futiles alors j’appréhendais quand même. Tu aurais été capable de me faire ton sale caractère.

- je n’ai pas un sale caractère ! Mécréant. C’est vrai que je ne suis pas très attachée à ces choses-là mais ça m’a fait si plaisir, non pas réellement la bague en elle-même mais juste le fait que tu veuilles être mon fiancé, j’ai été touchée au plus haut point. Et dans la continuité des fiançailles, il y a le mariage qui s’inscrit en filigrane.

- Oui, c’est vrai. Ça ne m’était même pas venu à l’idée, lui dis-je amusé.

- Gros menteur. Je commence à te connaître toi et tes petites cachotteries. J’aime trop même si des fois tu abuses. Mais dis-moi, si la bague c’est pour nos fiançailles, ça veut dire qu’il y en aura une autre pour notre mariage, encore plus jolie évidemment ?

- Euh ! Celle là elle ne peut pas faire les deux mon cœur ? En plus elle est magnifique.

- Oui mais ce n’est pas une alliance.

- Je pensais que tu n’étais pas attachée aux futilités.

Alice vient s’allonger sur moi, son corps tout chaud tout contre le mien. Elle affiche son sourire des jours espiègles.

- Le gros coquin se réveille mais je n’ai pas envie de faire l’amour. Juste un énorme câlin. C’est possible ?

- Un énorme câlin c’est possible ma puce et plus aussi si affinité.

- Demain matin, je prends mon service tôt, comme d’habitude. Quand je rentrerai du travail, j’irai changer la litière de « Voie-Lactée » pour que tu ne sois pas embêté pendant mon absence et je prendrais la route vers 15h00 pour faire mon admission à l’hôpital, à Paris. J’ai préparé toutes mes affaires.

- Dix jours sans toi, il va y avoir un grand vide ici et ça va être long ma chérie. Je viendrai te voir ce week-end à Paris sinon je ne vais jamais tenir. Demain, je pars sur Reims avec deux de mes collaborateurs, Jean et Manon, une petite nouvelle que je viens de recruter. Je rentrerai vendredi soir et samedi au petit matin, je viendrai te retrouver sur ton lit d’hôpital. Tu veux bien ?

- Tu es sûr que c’est une bonne idée ? Ça fait beaucoup de route.

- La dernière fois que tu m’as demandé de rester ici, tu as regretté et moi aussi. Alors cette fois ci, plus aucun regret. D’accord ?

- Et si je n’ai plus de sein ?

- Tu es d’un ridicule ma puce. Les probabilités pour que ça arrive sont très faibles d’après les médecins. On va rester positif et puis ce n’est pas tes seins que je viendrai voir.

- Mouais ! On verra. J’attends toujours l’énorme câlin que tu m’as promis. Et tu peux aussi caresser ma poitrine, j’ai très envie ... une dernière fois.

- Tu pleures ?

- Oui. Je fais la forte mais je n’en mène pas large. Je suis contente que tout ça, ça va bientôt se terminer et j’ai peur en même temps. Se faire charcuter, ce n’est jamais une partie de plaisir. Après, si c’est pour avoir une magnifique poitrine, ça me va aussi. C’est le côté motivant. J’espère que je ne serais pas déçue.

Je sèche les larmes de ma fiancée avec le rebord du drap.

- Moi aussi j’espère que tout ira bien et puis je suis là. Je comprends que ce n’est pas évident. Tu te rappelles, il n’y a pas si longtemps, tu disais que tes seins étaient horribles, que tu ne les supportais pas, que tu ne voulais ni les voir ni même les montrer.

- Oui c’est vrai. Je les avais pris en grippe mais toi mon chéri tu as su les faire vibrer à nouveau avec toute ta délicatesse, là où j’avais définitivement enterré toutes sensations, comme un interdit péremptoire. Tu as réussi à réveiller en moi un plaisir enfoui dans ma mémoire corporelle et lorsque je ferme les yeux, tu arrives même à me faire oublier qu’ils sont blessés, difformes et meurtris. C’est presque encore plus impitoyable parce que maintenant, que j’ai retrouvé cette sensibilité ressuscitée, je sais que je vais la perdre à tout jamais. C’est dur.

- L’avantage, c’est que ton corps va retrouver une certaine féminité. C’est important pour toi. Et à deux, on trouvera bien un autre moyen pour combler le manque.

- Pour ça je te fais confiance et tant que j’y pense mon chéri, je ne t’ai même pas demandé quelle taille tu aimerais pour mes nouveaux seins ; des gros, des moyens, des petits ?

- Moi j’aime bien les petits seins, ceux qui tiennent dans le creux de la main.

- Comme ceux que j’ai ? Même si ça me fait une poitrine de gamine à peine formée ?

- Oui j’adore. J’aime tout ce qui est petit, c’est trop mignon. Après, si tu les préfères plus opulents, c’est ton corps. La décision finale t’appartient évidemment.

- J’ai choisi de ne rien changer en reprenant la même taille que ceux que j’ai, un petit 80 avec un bonnet ‘B’. De toutes façons, je ne pourrai plus allaiter même si un jour on a des enfants et puis des gros seins, je n’aime pas.

- Ça ne m’étonne pas de toi ma chérie.

- Alors tu me la touches ma petite poitrine ?

- Mon bras est coincé sous ta tête ma puce.

- Ben voyons. Toutes les excuses sont bonnes. Voilà tu peux le retirer. Vas y maintenant plutôt que de me faire languir et arrête de te faire prier gros paresseux.

- C’est cela, dis tout de suite que je suis fainéant pendant que tu y es ?

- Non, pas vraiment, juste un manque d’initiative, de dynamisme ou d’enthousiasme, je ne sais pas moi, fais quelque chose, vite. J’ai envie.

- Viens ici voir le manque de dynamisme et d’enthousiasme.

- Arrête ! Tu me chatouilles. On n’avait pas dit un gros gros câlin ? Pas un p’tit bisou de rien du tout.

- Gourmande. Et comme ça, ça convient à mademoiselle ?

- Quand tu t’appliques … tout de suite, c’est beaucoup mieux.

Mes mains prennent possession de sa poitrine. J’effleure d’un doigt cette peau si blanche, si douce.

- Hum ! Ça me fait des frissons partout. Continue mon chéri, c’est trop agréable. J’aime bien. Waouh !

Ma langue vient maintenant à la rescousse de mes doigts épuisés. Mes lèvres s’affirment, prennent possession, aspirent, pincent, mordillent, passent d’un sein à l’autre pour mieux revenir ensuite.

Alice a fermé les yeux. La bouche entrouverte, j’aperçois le bout sa petite langue rose passer entre ses lèvres. Je fais glisser maintenant mon visage sur sa poitrine. J’aime le frottement de mes joues sur ses seins et mes cheveux glissent sur sa peau toute excitée pour accentuer encore d’avantage le plaisir.

- Mon cœur, les draps sont déjà tout humides. Viens, viens vite. Prends-moi. Fais-moi l’amour. Là maintenant.

- Ben je croyais…

- Vite mon amour. Viens en moi.

A peine le temps de m’allonger sur ma petite chérie, qu’Alice s’empare de mon phallus et le dirige d’une main de maître à l’entrée de son sexe tout inondé.

- Viens, j’ai envie. Vite.

D’un mouvement de reins, je m’immisce lentement. Je suis moi aussi tout excité depuis le début et nos sexes s’imbriquent délicieusement, largement humidifiés par nos secrétions mutuelles. Mon corps s’adapte au sien pour augmenter la pénétration. Mon bassin prend de l’amplitude, Alice gémit à chaque fois que nos pubis se rencontrent. Elle me prend les fesses. Elle m’embrasse. Ses yeux noisette brillent de tous leurs éclats. Elle est fabuleuse, splendide dans la recherche de son plaisir.

- Oui, c’est bon comme ça. Je t’aime mon chéri ? Va s’y continue, plus vite. Oui, comme ça. Oh c’est bon mon chéri.

Je me suis positionné sur les coudes, le visage de ma chérie juste en dessous du mien. Je la couvre moi aussi de baisers pendant que nos sexes s’amusent l’un l’autre en toute complicité. Parfois nos lèvres se rencontrent et le sourire qui naît de ce contact fastueux est si beau, si empreint de pureté que nos langues en deviennent toute timides.

Je sens le plaisir monter en moi, comme la sève d’un arbre fraîchement écorché. Je tente de ralentir le mouvement, l’amplitude mais ma petite chérie de ses mains expertes impulse la continuité et la puissance de la pénétration. Je ne résiste plus. J’en suis bien incapable maintenant. Je suis vaincu. Je retiens mes gémissements pour ne pas perturber la jouissance naissante d’Alice. Elle prend son temps la coquine. Ses mains ont lâché mes fesses pour courir sur mon dos. Elle prend mon visage entre ses deux mains, elle m’embrasse et son corps se tend, se fige l’espace d’un instant, elle gémit en m’embrassant. Je perçois les contractions de son vagin sur mon sexe qui commence à perdre de sa verve. Alice me griffe le dos. Continue de m’embrasser, gémit encore pour se laisser aller, haletante. Ses yeux sont remplis d’admiration, de plaisir mélangé, de passion, de bien-être. Elle m’enlace de toutes ses forces. Je raffole de cette pression si éloquente. Nos lèvres se retrouvent, nos langues ont perdu toute timidité maintenant et elles s’unissent elles aussi avec une fougue et une ardeur magnifique.

- Waouh ! Merveilleux mon chéri C’était trop bon.

- Pour quelqu’un qui ne voulait pas faire l’amour, ma puce, tu t’es déchaînée.

- J’avais dit un gros câlin et c’est un gros câlin. Tu es parti avant moi ? J’ai senti.

- Oui un peu avant. Tu étais si excitante que je n’ai pas pu maîtriser jusqu’au bout.

- J’ai bien vu que tu voulais ralentir mais moi j’avais envie que tu ailles plus vite. Alors j’ai pris tes fesses en main pour t’obliger à tenir le rythme. Quand j’ai senti que tu jouissais, j’ai pris ta tête entre mes mains. Tu étais beau mon chéri. J’ai adoré te voir jouir. Je te sentais bien et je voyais ton plaisir couler dans tes yeux. Je crois que j’ai fait exprès de me retenir juste pour te voir prendre ton pied avant moi. Et le plus drôle, c’est que tu as fait semblant de rien mais on ne me roule pas comme ça.

- Sur un autre registre ma puce, j'espère que tu as prévu une serviette parce que là, je vais me retirer.

- Euh attend un peu. On est à ma place.

- Ben c’est pour cela. Dépêche-toi

- Colle toi bien à moi, on va essayer d’aller jusqu’à la salle de bain.

- T’es malade. On ne va jamais y arriver.

- Tu es doué ou tu l’es pas ?

- Trop tard ma puce.

- Comment ça trop tard ? Pff Va falloir changer les draps à cette heure-ci. Tu exagères mon cœur.

- °°° -

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