Chapitre 2

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L’effervescence des grandes villes ne s’arrêtait jamais. Les rues, toujours bondées, bouillonnaient d’activités incessantes : des flots humains se déversaient sans cesse dans les artères bétonnées, créant une cacophonie constante. Les marchés, les places, les gares étaient autant de théâtres où se jouait le ballet quotidien d’une société en mouvement. Pourtant, au cœur de cette effervescence, une ombre rampait, invisible et mortelle.

Le premier meurtre avait été presque anodin, à peine remarqué. Un homme retrouvé inerte, allongé sur un banc de la gare centrale d’une ville pourtant si familière de l'agitation. Les passants l’avaient d’abord pris pour un dormeur, quelqu’un d’épuisé par la routine frénétique de la vie urbaine. Mais l’immobilité de son corps avait fini par éveiller des soupçons. Lorsque les secours étaient arrivés, il était déjà trop tard. La victime était morte depuis des heures, pourtant personne n’avait rien vu, ni entendu.

Rapidement, d’autres meurtres semblables frappèrent les villes avoisinantes. À chaque fois, la scène était identique : une victime solitaire, retrouvée au milieu de la foule, dans un lieu bondé. Pas de lutte, pas de cris, pas de témoin oculaire. Comme si la mort avait frappé silencieusement, au milieu de centaines de personnes. Les corps ne portaient aucune trace de violence apparente, rien qui puisse expliquer ces morts soudaines. Les enquêteurs restaient perplexes, piégés dans une impasse.

Mais bientôt, des murmures commencèrent à se répandre. De rares témoins, souvent incertains et hésitants, évoquaient avoir aperçu un homme étrange dans les environs des scènes de crime. Un homme vêtu de rayures rouges et blanches, se déplaçant avec une aisance troublante à travers la foule. Pourtant, personne ne pouvait affirmer avec certitude l’avoir vu de près. Il semblait toujours être là, en périphérie, juste à la limite du champ de vision. Quand on tentait de le suivre du regard, il disparaissait, se fondant dans la masse comme une ombre insaisissable.

Les descriptions de cet homme mystérieux commencèrent à circuler dans la presse locale. Certains journalistes, flairant une histoire sensationnelle, donnèrent un nom à cette silhouette fantomatique : L’Invisible. Ce surnom, lourd de mystère, reflétait la réalité troublante : le tueur frappait sans être vu, se mêlant à la foule avec une habileté déconcertante. Ses victimes tombaient, seules dans des lieux pourtant peuplés, et personne ne pouvait expliquer comment cela était possible.

Les théories les plus folles envahirent rapidement les journaux et les forums en ligne. Certains parlaient d’un tueur doté de pouvoirs surnaturels, capable de se téléporter ou de se rendre invisible à volonté. D’autres, plus pragmatiques, avançaient l’hypothèse d’un assassin extrêmement habile, un maître du déguisement capable de se fondre parfaitement dans son environnement. Mais tous étaient d’accord sur un point : L’Invisible était une menace, et il frappait là où on s’y attendait le moins, en plein cœur de la foule.

La panique commençait à gronder dans les grandes villes. Les gens devenaient méfiants, regardant autour d’eux avec inquiétude, craignant de devenir la prochaine cible de ce meurtrier fantôme. Les marchés, autrefois pleins de vie, semblaient plus silencieux, les conversations plus feutrées. Chacun avait l’impression d’être observé, d’être suivi. Le moindre homme vêtu de rouge et de blanc devenait suspect, mais aucune arrestation n’aboutissait. À chaque nouvelle scène de crime, les témoins se faisaient de plus en plus rares, trop effrayés ou trop confus pour fournir des détails précis.

Les autorités, désemparées, multipliaient les patrouilles dans les lieux publics, espérant prendre l’assassin sur le fait. Mais comment attraper quelqu’un que personne ne voyait ? La peur commençait à infecter les esprits : ce tueur semblait capable de s’évaporer dans la masse, de frapper à tout moment sans jamais laisser la moindre trace derrière lui.

À chaque nouveau meurtre, L’Invisible devenait plus qu’un simple criminel. Il se transformait en une légende urbaine, un spectre insaisissable qui hantait les rues bondées de la ville. Le silence entourant ses actions était aussi terrifiant que ses actes eux-mêmes. Il n’avait ni visage, ni nom, et pourtant, son ombre planait sur chaque recoin de la ville.

Et au milieu de cette paranoïa grandissante, une seule certitude s’imposait : le chaos ne faisait que commencer.

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