chapitre 8 :

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Puisque je ne pouvais pas expliquer à Mathéo les raisons qui me poussaient à éviter son ami et que l’on ne refusait rien à Floriane nous voilà, Charles et moi, promenant un chien dans une rue bien trop exiguë à mon goût. Durant les cent premiers mètres, il garda le silence. Chose que j’appréciais. Malheureusement, il ne tint pas bien longtemps.

- Je crois qu’on devrait parler de ce qu’il s’est passé à cette fête.

- Pas moi.

- Eléonore.

- Quoi ? J’ai pas envie de parler du fait que j’ai embrassé un inconnu qui a sûrement embrassé plein d’autres filles avant moi et qui avait juste envie de faire passer le temps.

- Alors c’est ça que tu penses, que je voulais passer le temps ?

J’acquiesçai.

- Eléonore, je t’ai dit que je croyais au coup de foudre, et je ne mentais pas. J’y ai cru dès l’instant où je t’ai rencontré. Je croyais que mon cœur était imperméable à l’amour jusqu’à ce que je te voie, tu as illuminé chaque cellule de mon corps jusqu’au plus profond de mon âme, tu m’as fait ressentir des choses dont je ne soupçonnais pas même l’existence. Alors si tu regrettes notre baiser, dis le moi et je partirai, parce que te faire souffrir est la dernière chose que je souhaite. Mais si tu n’as, ne serait-ce qu’une petite envie d’être avec moi, je t’en prie Eléonore, dis le moi.

Je n’eus pas le temps de répondre que Mango vit un écureuil passer de devant moi à derrière Charles, il le poursuivit avec fougue et nous saucissonna dans sa course. Nous partîmes à la renverse, et je tombai littéralement sur l’homme qui venait de me faire la plus magnifique des déclarations d’amour. Nos bouches n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’une de l’autre. Cette fois, c’est moi qui l’embrassai.

Nous nous redressâmes, et Charles me contempla comme je n’avais jamais été contemplée. Il avait dans les yeux une tonalité étrange, et son regard me criait que j’étais la seule chose qu’il n’avait jamais désiré voir. A cet instant précis, le monde tournait littéralement autour de moi sans que je n’use de narcissisme. Il était narcissique pour moi. Il était narcissique de moi.

Cette situation balançait entre le bonheur parfait et la gêne absolue. Impossible de choisir.

- Tu embrasses bien.

Génial, merci pour l’information, je l’ajouterais sur mon CV.

- Merci.

Son visage à demi déçu me fit comprendre qu’il attendait un retour du compliment. Dans ses rêves.

- Eléonore ! Bordel ça fait au moins mille neuf cent soixante-douze années que je te cherche !

Octavia jaillit de la pénombre tel un éclair dans un orage.

- C’est précis, ajouta Charles, le sourire en coin.

Remarque inutile.

- Pourquoi tu me cherchais ? C’est pas comme si je t’avais dit où j’allais il y a genre… deux minutes !

- Tu te fou de ma gueule ! Meuf, ça fait plus d’une heure que vous êtes partis !

Une heure ? Déjà !

- Ton frère t’attend pour rentrer.

Puis elle parcourut du regard toute la hauteur indécente de Charles.

- Et vaudrait mieux pour sa survie, ajouta-t-elle en le pointant du doigt, que Mathéo ne vous voit pas tous les deux. Pas aussi… proches.

- Non mais c’est un malentendu, enfaite c’est le chien qui…

- Il a ton rouge à lèvre sur la bouche, me prend par pour plus conne que je ne le suis déjà. Maintenant bouge, j’ai super froid !

Quand mon corps se détacha de celui de Charles, je compris de quel froid Octavia parlait.

- A bientôt, susurra-t-il à mon oreille tandis que je m’en allais déjà.

Je ne répondis rien.

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