chapitre 9 :

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En me réveillant ce matin-là, ma tête grouillait de rêves romantiques. Qui étais-je devenue ? Ou était passée Eléonore ? Un bruit de verre brisé balaya mes questionnements.

J’envoyai valser ma couette, qui retomba telle une masse informe sur le bord de mon lit. Le tas plissé qu’elle formait ne contrastait que très peu avec ma silhouette endormie. Certaines filles se réveillent fraîches et pimpantes, moi, je me réveille.

Quand j’ouvris la porte de ma chambre, une vague de puanteur assaillit mes narines.

- T’as pris une douche hier soir ? demandais-je à Mathéo, l’air trop sérieuse pour plaisanter.

- Très drôle, t’as jamais pensé à devenir humoriste ? J’ai renversé la litière du chat imbécile, et j’ai peut-être aussi cassé la lampe.

- Et c’est moi que tu traites d’imbécile ?

Sans prêter davantage d’attention à ce qui semblait me servir de frère, je partis me préparer. Un album de Queen accompagnait le bruit de l’eau qui ruisselait sur ma peau. En ouvrant ma trousse de maquillage, je revis le rouge à lèvres que j’avais porté la veille. Un rouge à lèvres avec lequel je n’étais pas rentrée. Un peu de peinture dans un tube en plastique et me voilà nostalgique. Rêvais-je, ou Charles était en train de me manquer ? Il fallait que je parle à Octavia.

- Mathéo, t’es prêt, on y va !

- On va où ? Il est à peine sept heure quarante.

- Je m’en fiche, il faut absolument que je vois Octavia !

Il se redressa d’un coup, comme si je venais de prononcer un mot interdit.

- Nathan a fait de la merde ?

- Nathan ? Non. J’ai besoin de lui parler, c’est tout.

Résigné, il attrapa son sac et ouvrit la porte.

- Tu veux lui dire quoi ?

- Rien, lui raconter ma vie.

- Quelle vie ?

Je m’apprêtais à le frapper, quand je me rendis compte que la question méritait peut-être d’être posée. Charles était… et j’étais… pourquoi s’intéressait-il à une fille comme moi ? Et quels étaient ces sentiments qui irradiaient mon cœur dès que je prononçais son nom, ces fourmillements qui parcouraient mon corps lorsque je l’apercevais ? D’un point de vue extérieur, l’amour ressemblait étrangement à une allergie.

Un silence parcourut mon esprit. Je venais de parler d’amour. Parfait, j’étais définitivement dans la merde. Où était Octavia ?

Mathéo se gara, et je sortis en trombe. Nathan et Octavia nous attendaient devant le portail. Elle portait sa veste, comme si elle n’en avait pas assez. Sans prendre le temps de dire bonjour, je la saisis par le bras et l’entraina sur le chemin. Nathan me regarda, sans oser réagir.

- T’inquiète mec, le rassura mon frère tandis qu’il venait de perdre sa copine et son manteau, Eléonore s’est juste découvert une vie. C’est tellement incroyable, elle a besoin d’en parler.

Connard.

Une fois placé assez loin pour que les garçons ne nous entendent plus, Octavia prit la parole.

- Moi aussi je suis contente de te voir Eléonore, mais tu pourrais dire bonjour avant de m’arracher le bras.

- Quand tu as rencontré Nathan, comment tu as su que tu l’aimais ?

Son visage se décomposa. L’amour, dans ma bouche, sonnait comme un terme étranger.

- Je… je vais faire comme si cette question était normale. En soit c’est pas très compliqué, j’ai compris quand il a commencé à occuper absolument toutes mes pensées. Un rien me le rappelait, c’était horrible.

- Et tu ressentais des trucs bizarres quand il passait à côté de toi, comme des fourmis ?

- Oui… c’est le principe… Tu comptes m’expliquer ce qu’il se passe, ou il faut que je devine toute seule que tu es tombée amoureuse de Charles ?

Une petite voix me disait que cette question n’attendait pas de réponse.

- Je ne suis pas amoureuse, je suis… perdue.

- Non, tu n’es pas perdue… tu es amoureuse.

- Et toi tu as la volonté de me contredire.

- Seulement quand j’ai raison.

Impossible, puisque c’était moi qui avais toujours raison.

- Si tu veux, j’ai peut-être un moyen de t’aider, renchérit-elle, le sourire aux lèvres.

- Je t’écoute.

- Tu te souviens du bal masqué que j’organise, pour mon anniversaire ? Peut-être que… éventuellement… je pourrais réfléchir à la possibilité d’inviter Charles ?

Alors peut-être que je réfléchirais à l’éventualité de te considérer comme une bonne copine.

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