Les mots, au début, sont de petits objets sonores non identifiés.

Puis répétés ils deviennent des bonbons que l'on glisse sur la langue, acidulés, fruités, d'une texture et d'un gout différent selon le moment, et l'on peut s'exercer à les utiliser en dehors de toute signification. Quelle liberté !

Les mots deviennent puissants selon la force que l'on met à les éjecter, en hurlant on les déforme et ils deviennent des monstres qui agissent sur les autres. C'est effrayant.

Les mots savent qui l'on est dès la naissance, ils nous collent une étiquette-prénom avec un peu de farine et d'eau sur le front et toute notre vie les autres lisent l'étiquette et nous interpellent.

Un pré-nom, tiens, c'est drôle ça, c'est le champ sur lequel fleurit notre identité.