CHAPITRE 2 : RETOUR A SAINT-ETIENNE

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La maison n'avait pas changé. Rue des Aciéries, un petit pavillon des années 80, dernier vestige d'une époque où Saint-Étienne croyait encore en son avenir industriel. Le crépi s'écaillait un peu plus chaque hiver, la gouttière penchait davantage sous le poids des ans. Pourtant, elle était là, immobile, figée dans le temps, comme si ces cinq années n'avaient été qu'une parenthèse, un cauchemar dont il suffirait de s'éveiller.

Il leva les yeux vers la façade du pavillon, cette maison qu'il avait tant voulu fuir cinq ans plus tôt. Était-ce la fin du mirage ou le commencement d'un autre ? Bangkok lui avait promis la liberté, Chiang Mai la tranquillité créatrice, et voilà qu'il revenait les mains vides, un pendentif étrange dans sa poche et des souvenirs qu'il aurait préféré oublier.

Devant le portail repeint, l'immobilité le saisit, sa valise unique posée à ses pieds. Deux jours qu'il était rentré en France. Quarante-huit heures d'enfermement dans un hôtel bon marché près de la gare de Lyon Part-Dieu, à retarder l'inévitable. À noyer le vide dans des rasades de whisky avalé dans un verre à dents pour se donner du courage. À composer nerveusement le numéro de ses parents, puis à raccrocher avant la première sonnerie.

Il repensait à cette phrase de Kundera qui l’avait marqué à l’université : « La vie humaine n’a lieu qu’une seule fois, et nous ne pourrons jamais vérifier quelle était la bonne décision, quelle était la mauvaise, car dans toute situation, nous ne pouvons décider qu’une seule fois. »

En somme, il n’y avait qu’une seule situation vraiment sérieuse : choisir. Or, justement, Phil n’y arrivait plus.

Chaque décision lui paraissait à la fois lourde de conséquences et dérisoire. Rentrer chez ses parents signifiait avouer son échec, mais rester dans cet hôtel miteux revenait à fuir encore. Cette pesanteur de l'existence que décrivait l'écrivain tchèque, Phil la ressentait dans chaque geste, chaque pensée. Même lever le bras pour porter le verre à ses lèvres lui demandait un effort considérable.

Le whisky brûlait sa gorge, mais cette douleur physique était presque un soulagement face au vide qui l'habitait depuis son retour.

Mais l'argent s'était épuisé. Il n'avait plus le choix.

Le portail grinça exactement comme dans ses souvenirs. Le petit jardin, toujours soigneusement entretenu, offrait ses grands rosiers en pleine floraison. Le figuier, bouture rapportée de Kabylie par Ahmed, l'ami fidèle de son père, planté voilà vingt ans, trônait là, symbole immuable. Philippe se remémorait ces jours d'avant, on aurait dit qu'ils n'avaient jamais disparu.

À vingt ans, il était ce parfait spécimen du jeune homme français éduqué : ses préoccupations gravitaient autour de cette trinité sacrée de la jeunesse : la fête, échappatoire à l'ennui existentiel, les potes, miroir narcissique de ses propres aspirations, et les filles, terrain d'expérimentation de sa virilité naissante.

Sa bande, cette micro-société reconstituée entre les copains de la fac qui philosophaient sur Foucault entre deux joints, ceux du lycée qui refaisaient le monde au bar Le Vol de Nuit, et ceux des quartiers environnants : le Marais, le Soleil et Montreynaud, qui lui rappelaient d'où il venait vraiment. Et puis il y avait la littérature, cette maîtresse exigeante qui lui permettait de se sentir supérieur au commun des mortels tout en lui donnant l'illusion qu'il comprenait quelque chose à la condition humaine.

Encore dix pas dans l'allée, et la porte d'entrée l'attendait. La réalité brute du temps qui passe, inexorable. La sonnette, qu'il fallait presser fort pour qu'elle daigne fonctionner. Ce court instant d'hésitation, ce silence habité où il songea une dernière fois à fuir, à disparaître définitivement.

La porte s'ouvrit. Martine. Plus petite que dans son souvenir. Ses cheveux entièrement gris maintenant, là où autrefois elle arborait fièrement un auburn soigneusement entretenu, retouché tous les deux mois avec une minutie religieuse. Son visage, creusé de rides plus profondes, portait les stigmates de ces cinq années supplémentaires passées à se lever à cinq heures du matin pour s'occuper des corps fatigués de vieillards grabataires.

Et pourtant, elle portait toujours ce tablier à fleurs, ces yeux d'un bleu délavé qui n'avaient rien perdu de leur douceur, et ce parfum familier de lessive mêlé à celui des oignons doucement rissolés.

La surprise traversa son regard, fugace, puis s'effaça aussitôt. C'était à croire qu'elle l'attendait depuis toujours.

— Philippe.

Pas une question, juste une constatation. Il se souvint que jamais elle n'avait accepté le diminutif « Phil » qu'il s'était choisi à seize ans, quand il avait découvert Philip Roth à la bibliothèque municipale. Ce jour-là, en ouvrant Portnoy et son complexe, il avait eu la révélation de ce que pouvait être la littérature : cette capacité à transformer la névrose en art, la confession en épopée. Philip Roth était devenu son maître absolu, celui qui lui avait montré qu'on pouvait faire de sa propre médiocrité une matière noble.

Sa mère, elle, continuait obstinément à l'appeler Philippe, il semblait qu'elle refusait cette métamorphose littéraire, cette prétention à devenir quelqu'un d'autre. Pour elle, il restait toujours Philippe, l'enfant unique né après deux fausses couches, celui qu'elle avait porté et chéri malgré la fragilité de la grossesse, celui qu'elle ne pouvait appeler autrement que par ce prénom qu'ils avaient choisi ensemble avec Robert, laborieusement, pendant six longs mois.

— Maman.

Sa voix se brisa, pitoyable, étranglée par la honte qui l'envahissait tout entier, lave brûlante dissolvant ses derniers vestiges de dignité. Les mots se bousculaient dans sa gorge, excuses, explications, mensonges, mais aucun ne réussit à franchir ses lèvres.

Elle s'écarta doucement dans l'embrasure.

— Entre. J'ai fait du bœuf bourguignon.

On aurait cru qu'il n'avait été qu'à la boulangerie. Comme si les cinq années d'absence, marquées seulement par des mails rares et lapidaires tous les trois mois, n'étaient qu'un long silence creux. « Tout va bien. Je travaille sur mon roman. J'ai rencontré des gens intéressants. ». Jamais une photo après la première année, ni d'adresse précise après Chiang Mai.

La maison dégageait cette même odeur rassurante, cire pour meubles, lavande discrète. Les mêmes photos encadraient les murs. Le même canapé en cuir craquelé, témoin des soirées télé de trente ans. La pendule qui avançait toujours de trois minutes.

— Ton père est à l'atelier. Il rentre pour manger dans une demi-heure.

L'atelier. Cette extension au fond du jardin où Robert passait tous ses week-ends, et maintenant, à la retraite, presque toutes ses journées, à fabriquer des pièces, des objets utiles ou destinés aux copains, de la « perruque », selon le jargon d'atelier pour désigner une production personnelle faite sur les machines de l'entreprise, s'accrochant à des savoir-faire condamnés à l'oubli.

— Ta chambre est comme tu l'as laissée, ajouta Martine avant de disparaître dans la cuisine.

Ces mots tombèrent tel un verdict ou un pardon. Philippe resta figé dans l'entrée, submergé par une vague de souvenirs si violente qu'elle le déstabilisa presque. Son enfance, son adolescence, ses premiers griffonnages dans un carnet quadrillé. La collection complète de Science & Vie Junior. Le poster des Doors, fané au fil du temps. L'étagère de livres annotés avec une application maniaque : Sartre, Camus, Hemingway, Philip Roth, Bukowski, tous ces rêves d'enfant. Tout ce potentiel gâché.

— Tu montes t'installer ? lança Martine depuis la cuisine. On mange dans une heure.

Philippe saisit sa valise. L'escalier craqua aux mêmes endroits. La porte de sa chambre, deuxième à gauche, était fermée. Il posa la main sur la poignée, hésita. Ouvrir cette porte, c'était admettre un échec. Reconnaître que ces cinq dernières années n'avaient été qu'une fuite en avant, une parenthèse délirante.

Il ouvrit.

Sa chambre était effectivement restée intacte. Le lit simple appuyé contre le mur. Le bureau sous la fenêtre. L'ordinateur désuet, probablement inutilisable désormais. Les livres. Les carnets remplis d'une écriture fébrile. Sur le mur, une carte du monde où il avait entouré au feutre rouge tous les endroits qu'il rêvait de visiter pour « nourrir son œuvre ». Parmi eux, le pays du sourire.

Le matelas gémit familièrement quand il s'y laissa tomber. Il sortit le pendentif de sa poche, l'examina à la lumière crue d'avril qui filtrait à travers la fenêtre. Les visages miniatures semblaient le scruter, l'accuser.

Des bruits de pas dans l'allée. Une porte qui claque. Des chaussures qu'on retire avec la méticulosité de celui qui a passé sa vie à organiser ses gestes. Robert.

— À qui tu parles ?

La voix rauque, abîmée par quarante ans de cigarettes et la poussière métallique qui s'incrustait dans les poumons des ateliers d'usinage. Même à la retraite, cette toux sèche qui le prenait parfois, vestige de décennies à respirer les copeaux d'acier.

La réponse de Martine, trop basse pour être entendue. Elle avait cette façon de parler quand Robert rentrait, comme si elle marchait sur des œufs, dosant ses mots pour ne pas déclencher une de ces colères silencieuses qu'il couvait depuis des années.

Un silence. Philippe l'imaginait, debout dans l'entrée, déchiffrant les signes : le sac de voyage, l'attitude de Martine, cette tension dans l'air qui trahissait le retour de l'enfant prodigue. Robert avait toujours eu cette capacité à analyser une situation d’un coup d’œil, avec l’instinct d’un expert qui jauge la résistance d’une pièce ou la précision d’un usinage. Quarante ans à façonner le métal lui avaient appris que la matière ne ment jamais, contrairement aux gens.

Puis des pas lourds dans l'escalier. Pas pressés, mais déterminés. Philippe se leva, rangea précipitamment le pendentif dans sa poche. Il connaissait cette démarche, cette façon qu'avait son père de gravir les marches avec une économie de geste qui traduisait une fatigue profonde, mais aussi une détermination inébranlable. Robert ne montait jamais par hasard.

La porte de la chambre s’ouvrit sans qu’on ait frappé, selon son habitude. Robert n'avait jamais compris le concept d'intimité quand il s'agissait de son foyer. Sa maison, ses règles.

Son père se tenait dans l'encadrement. Plus voûté qu'avant, ces années passées penché sur l'établi avaient fini par courber définitivement ses épaules. Plus mince aussi, comme si la retraite l'avait privé de cette substance que lui donnait le travail physique. Les cheveux presque entièrement blancs, taillés ras avec cette même précision qu'il mettait dans tout. Mais surtout, ce même regard, cette intensité presque douloureuse qui n'avait pas changé.

Robert observait le monde tel un mécanicien face à une pièce défectueuse : il le démontait mentalement, analysant chaque situation, chaque personne, pour en comprendre le fonctionnement. Cette approche lui avait réussi dans son travail. Il était respecté pour sa capacité à résoudre les problèmes les plus complexes, à remettre en marche ce que d’autres déclaraient irrécupérable. Mais avec les êtres humains, et surtout avec son fils, cette méthode montrait ses limites.

— Philippe.

— Papa.

Avec la minutie d'un contrôleur qualité, le père jaugea son fils de la tête aux pieds, s'attardant sur ses joues creusées, ses vêtements élimés, ses mains qui tremblaient légèrement. Il cataloguait les signes de défaillance comme il l'aurait fait pour une machine : usure prématurée, maintenance insuffisante, fonctionnement dégradé. Son visage resta impassible, quarante ans d'atelier lui avaient appris à ne jamais laisser transparaître ses émotions devant un problème. Mais ses yeux, ces yeux gris acier que Philippe connaissait si bien, disaient tout : la déception qui s'ajoutait aux précédentes, la colère contenue de celui qui avait prévu cette issue depuis longtemps, et peut-être, enfouie tout au fond, une pointe d'inquiétude paternelle qu'il refusait de reconnaître.

La vie selon Robert tenait en quelques mots : travailler, construire, laisser quelque chose de tangible derrière soi. Des pièces qui fonctionnent, des machines qui tournent, un toit, une famille nourrie. Il avait gravi les échelons de l'usine par la seule force de ses mains et de sa détermination, sans jamais rien demander à personne. Cette fierté ouvrière coulait dans ses veines tel un lubrifiant dans les circuits des machines, cette conviction que la valeur d’un homme se mesurait à ce qu’il produisait concrètement.

Après l'avoir embrassé, cette accolade rugueuse d'un homme pudique, il eut cette phrase qui résumait sa vision du monde avec une brutalité désarmante :

— Tu reviens parce que tu as plus d'argent, c'est ça ?

Pas de « bonjour », ni de « où étais-tu ». Robert Morel n'avait jamais été homme à contourner l'essentiel. Les politesses lui semblaient être des pertes de temps, des lubrifiants sociaux dont il n'avait jamais eu besoin dans son univers de précision et d'efficacité. Il posait les questions importantes, celles qui permettaient de diagnostiquer rapidement le problème.

Il aurait voulu mentir. Inventer une histoire sur un manuscrit en cours d'édition, un retour stratégique, un nouveau départ. Mais sous ce regard qui disséquait tout, les mensonges se dissolvaient comme des copeaux sous le jet du fluide de coupe.

— Oui.

Un hochement. Lourd de déceptions accumulées, de reproches tus, de prédictions qui s'étaient hélas vérifiées. C'était à croire que cette réponse confirmait tout ce qu'il avait toujours su, qu'un jour, son fils reviendrait la queue entre les jambes, ses rêves brisés, ses ambitions littéraires réduites en poussière. Il avait toujours su que cette histoire d'écriture finirait mal, à l'instar de tout ce qui ne repose pas sur du concret.

Son père tourna les talons, s'apprêta à sortir de cette chambre qui lui rappelait trop tous ses échecs d'éducateur, puis s'arrêta. Une dernière vérité à asséner, tel un ultime coup de lime sur une pièce presque achevée :

— Je n'ai jamais compris pourquoi tu voulais écrire au lieu d'apprendre un vrai métier.

C'était tout. Pas de « je te l'avais dit ». Pas de leçon de morale. Juste cette incompréhension fondamentale qui les séparait depuis toujours, ce fossé entre deux conceptions du monde que ni l'un ni l'autre n'arrivaient à franchir. Pour Robert, écrire n'était pas un métier mais une lubie, une façon de fuir la réalité au lieu de l'affronter. Il ne comprenait pas qu'on puisse vouloir créer des choses qui n'existent que dans la tête, des histoires qui ne servent à rien de concret.

La porte se referma avec cette précision mécanique que Robert mettait dans tous ses gestes. Les pas s'éloignèrent dans l'escalier, réguliers, mesurés, emportant avec eux le poids d'une déception de plus dans la longue liste de celles qu'il avait accumulées concernant son fils.

Philippe se laissa retomber sur le lit, brusquement vidé de toute énergie. Par la fenêtre, il apercevait le ciel gris de Saint-Étienne, si différent des ciels éclatants de Thaïlande. Un monde réduit aux nuances de gris et de brun.

Son téléphone vibra. Un message de Jeff. Le premier depuis trois semaines.

Jeff : « T'es où ? »

Deux mots. Pas de contexte. Pas d'explication à son silence. Peut-être drogué. Peut-être en manque. Peut-être mourant dans une ruelle de Katmandou.

L'écran attendait une réponse qui ne venait pas. Les mots manquaient. Que dire ? « Je suis rentré chez ma mère » ? « J'ai abandonné » ? « J'ai échoué comme toi, mais j'ai choisi la survie » ?

Il éteignit le téléphone. Le glissa sous l'oreiller. S'allongea sur ce lit trop petit pour un homme de trente-cinq ans.

Au rez-de-chaussée, les bruits familiers. Martine qui mettait la table. Robert qui allumait la télévision pour le journal de 19 heures. Des gestes répétés depuis cinquante ans. Une chorégraphie immuable qu'il avait fuie avec tant d'ardeur.

Paupières closes, il cherchait l'apaisement. Le pendentif pulsait dans sa poche, inaperçu.

La première nuit de son retour. La première nuit d'une nouvelle vie.

Une vie où il faudrait trouver un emploi. N'importe lequel. Même le plus dégradant. Même dans un centre d'équarrissage.

Une vie où il faudrait affronter chaque jour le regard de Robert, ce mélange exact de « je te l'avais bien dit » et de « qu'as-tu fait de ton potentiel ? ». L'obligation de continuer à respirer malgré l'échec, malgré la honte, malgré le souvenir de Jeff abandonné à son sort. Et cette malédiction des mots qui, obstinément, refuseraient toujours de s'organiser sur la page.

— Philippe ! À table !

Il se redressa, descendit l'escalier et retrouva sa place à table, celle qu'il avait occupée pendant dix-huit ans, avant de prendre son premier envol. Il évita le regard de son père, accepta la portion généreuse que sa mère lui servit sans un mot de reproche.

Le sentiment de malaise l'envahit en voyant Martine agir avec une indifférence feinte, comme s'il n'avait jamais quitté la maison. Aucun reproche, aucune question indiscrète. « Attention, l'assiette est chaude », avait-elle simplement dit. Cette bienveillance inconditionnelle le culpabilisait plus que n'importe quel sermon.

En son for intérieur, il savait qu'il était un mauvais fils. Cinq ans d'absence, des coups de fil sporadiques de plus en plus espacés, jusqu'à cet appel de détresse avant de sombrer. Comme un petit garçon qui tombe, s'écorche le genou, ne comprend pas d'où vient tout ce sang et crie « maman » dans un réflexe de survie primitive.

Il porta le morceau à ses lèvres. Intact, le goût de l'enfance : ce bœuf bourguignon éternel, cette sauce onctueuse mijotée des heures, ces carottes fondantes, cette viande qui se défaisait sous la fourchette.

Ces cinq années d'errance auraient pu n'être qu'un mauvais rêve.

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