#14 Combien de sourires s’endorment en pleurant ?

2 minutes de lecture

Hier, traversant le pont pour aller chez le psychiatre.

Je tourne à peine les yeux, je vois ce ciel…si beau. Je sais, que plus j’avancerais, plus je pourrais l’admirer.

Je tente de me retenir, de garder la tête bien droite. Mais yeux, sont déjà embués par tant de beauté, et cette pensée mécanique pour Myr.

Puis, je cesse de résister, regarde ces nuages blancs, bleus, gris, illuminés par endroits, de lignes orangés douces. Le tout contrasté par des bâtiments aux architectures variés.

J ’ai juste les larmes aux yeux, je ne pleure pas. Je suis ravie de m’être accordé ce regard, cette vue méritait bien mon attention.

Le psychiatre est pressé, moi aussi génial.

45 minutes de blabla, deviennent 15 minutes d’ordonnance.

Ravie, je descend à la pharmacie, juste en face.

La pharmacienne m’appelle, je pensais qu’il y avait du monde devant moi, j’observais les multiples boites, remplies de remèdes miracles qui m’entouraient.

J’étais souriante, de bonne humeur, mais il y a un problème. Il n’a pas mis à jour mon dossier lorsqu’il a doublé les doses. Si on suivait les règles, j’aurais du revenir cinq jours plus tard.

Elle me dit de ne pas y penser, qu’elle pourra le contacter si besoin, que ça n’a pas de sens, de me faire revenir pour un si court laps de temps.

Elle est compréhensive, compatissante, elle sait ce que j’ai.

Je sens qu’elle prend soin de moi.

Pourtant, je suis dans un mood joyeux, enfin il me semble.

Mais bon, elle sait.

J’ai compté, je repars avec 11 boites, 11 boites pour un mois.

***

Bien plus tard dans la soirée, je penses à ce moment, où j’étais tout sourire, mais j’ai pourtant reçu de l’attention.

J’ai pensé, à toute ces fois, où je sortais avec une énergie lumineuse, pleine d’amour.

Alors que la semaine, je pleurais au travail, retenant mes larmes, souriant pour un client.

Je pleurais à l’aller, au retour, je pleurais tout le temps.

Mais je souriais, je souriais quand il fallait.

En y pensant, je pleure.

Je me demande, combien de gens, j’ai vu rayonner et sourire, mais qui s’endorment en pleurant.

Je crois que c’est Jim Carrey qui à dit, quelque chose comme : la dépression, c’est quand on ne peut plus porter de masque, on en a plus la force.

Je souhaite que les masques tombent, que la souffrance, nous fasse retrouver notre authenticité.

Nous méritons tous de sourire pleinement.

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