#5 Lâcher prise

2 minutes de lecture

Depuis la petite (ou grande) claque que mon inconscient m’a mise, j’ai lâché prise.

J’ai confiance en mon psy. Je suis ses instructions et travaille sur ce qu’il m’invite à réfléchir.

L’effet de l’augmentation à trois sertraline se fait sentir. Ce matin, j’ai eu un échange de messages qui m’a fait tellement rire. C’était un quiproquo : la réponse que j’ai reçue était déjà empreinte d’humour, sauf qu’un mot avait été mal interprété. Je n’ai pas pu m’empêcher de rire.

J’ai répondu directement en audio, tellement c’était drôle.

Je ne me rappelle pas la dernière fois que j’ai ri comme ça.

Ça fait un bien fou.

J’en ai encore le sourire aux lèvres.

Bref, je me concentre sur moi, sur mon bien-être, sur l’amour que je me porte, sur le respect de mon authenticité. J’essaie aussi d’améliorer ma posture, mon ancrage.

Je commence à adopter la rétroversion du bassin de manière quotidienne. L’effet sur ma démarche et mon allure est indéniable.

Hier, je suis donc sortie en maintenant cette rétroversion. On a presque l’impression de virevolter, et pourtant les pieds restent bien ancrés dans le sol.

Je descendais la colline, quand une femme s’est retrouvée près de moi. J’étais sur le trottoir, mais nous marchions exactement à la même vitesse.

C’est une rue piétonne (sauf riverains). Alors, elle s’est mise à marcher sur la route. Les voitures garées nous éloignaient, mais nous avancions toujours au même rythme.

Mes yeux étaient plutôt rivés sur le sol, ou sur le grillage derrière lequel se trouvait une petite étendue de verdure, encore hivernale.

“Nous sommes à 6 km/h”, me dit-elle.

Intriguée, souriante, je lui répondis :

“Vraiment ? Vous avez quelque chose pour le mesurer ?

- Non, c’est le radar de vitesse, me répondit-elle avec un sourire. Le vélo, lui, était dans le rouge. Nous, c’est bon.”

- On est dans les clous”, lui dis-je avec un grand sourire.

- Oui, on est bon !”

Je voulus la remercier. Parce que grâce à son observation partagée, je me suis tournée vers elle. J’ai pu admirer les nouvelles fleurs qui avaient été plantées en face.

Je ne sais pas quelles fleurs c’étaient, mais elles étincelaient d’un rouge vibrant, contrastant avec l’immense structure grise qui les accueillait à ses pieds.

Les mots ne sont pas sortis. Mais peut-être a-t-elle senti ma gratitude, tant pour son intervention qui m’offrit cette vision que pour la vision elle-même.

Nous avons continué de descendre au même rythme, dans le silence. Je souriais. Nous sommes arrivées en bas. J’allais tout droit, elle tourna à gauche.

Je me suis retournée vers elle, avec un sourire, et lui ai dit :

“Bonne journée !

- Merci, à vous aussi.”

Je sentis la gratitude dans son sourire.

“Merci”.

J’ai aimé ce moment, cette liberté qu’elle a prise de s’exprimer, ma réaction pleine de curiosité, ce rouge vibrant, et le fait de lui avoir souhaité bonne journée.

C’était authentique, simple et pur.

Je suis ravie et fière de moi, d’avoir été ouverte à cet échange et d’avoir pris l’initiative de lui souhaiter bonne journée.

Ce nouveau moi que je suis en train de construire m’a l’air bien sympathique.

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