#12. Putain de Selfie

3 minutes de lecture

Myr,

Finalement, me revoilà à t’écrire.

Cela fait plusieurs jours, que j’étais tentée de regarder ta photo de profil WhatsApp. Aujourd’hui, je l’ai fait.

Je ne peux m’empêcher de pleurer, pourquoi ?

Tout le temps qu’on a été ensemble, que des photos de groupe, dont je ne faisais jamais partie. Et là, un selfie, souriant, de toi seul dans ta salle de bain.

Maintenant tu te mets en avant seul ?

Cela me frappe. Ça me dit, pourquoi ?

Pourquoi t’affiches tu maintenant seul, et souriant ?

Bref, j’ai pleuré… Du manque de valeur que tu m’as accordé, sans doute.

Tu as quitté l’image du groupe pour l’image de toi ?

Tu es beau. Je ressens comme un coup.

Jamais, je n’ai existais sur les réseaux, pendant un an et demi de relation. Jamais dans les photos de groupe. J’ai accepté, parce que cela me semblait être quelque chose d’important pour toi.

Mais te voir là, seul, te mettant, toi, en avant, je ne sais pas…

Ça m’a bouleversé.

J’ai pleuré… Et puis, je me suis énervé.

Pourquoi cela me fait-il du mal ?

J’ai voulu rationaliser, j’ai dit « super, tu vas bien, tant mieux, je n’avais aucune valeur pour toi… » j’ai refondu en larmes.

Oui, tu n’es pas dans la case des gens qui “m’aiment”, mais tu es dans la case, beaucoup trop remplie, des gens qui m’ont abandonné.

Puis je me dis, que si je pleure, que si ça me touche, c’est parce que je suis humaine, que j’ai le cœur pur, que je suis authentique, et malgré tout, je t’aime, encore, sûrement toujours…

Alors, je me recentre sur moi, je refuse de souffrir, j’ai pleuré, j’ai expié, j’ai nettoyé.

J’ai tout nettoyé, j’ai supprimé ton contact, ainsi que plein d’autres par la même occasion. Peut-être, que cette tentation assouvie, m’a permis de vraiment faire le tri.

Je reprends le contrôle. Mon amour je me l’offrirai, j’ai de la valeur, je mérite de la reconnaissance, je mérite d’être traitée avec respect.

Je ne mérite pas, de pleurer pour quelqu’un qui, dans le plus grand désintérêt, lâchement, m’a laissé dans le silence, la tristesse et l’espoir. Malgré tous les mots et les belles phrases que tu m’as dites.

Encore une fois je me demande, pourquoi ne m’as-tu pas laissé partir par choix, décider, exprimer ? Tu m’as retenu, pour ton image sans doute. Ton image, que tu exposes seul à présent, et plus au milieu d’un groupe. Tu m’as retenu, pour être le « gentil » Myr. Pas pour moi, mais pour toi. Alors j’ai fini par arrêter de t’écrire.

Tu es innocent, j’ai rompu, nous sommes « amis ».

Aucun mots n’ont été dit, tu peux rester dans le déni.

Au moins maintenant il n’y a plus de lien, plus aucun contact, plus de tentation. Rien que l’amour sincère, que j’avais pour toi.

Il reste les beaux souvenirs, filtrés par l’imaginaire et la drogue. Mais il y avait du vrai.

Ce vrai n’existera plus.

Je ne sais pas pourquoi cela m’a autant touché, mais je sais que je m’en suis vite remise.

Je reconnais ma valeur maintenant. Je ne sais plus, qui tu es, mais je sais qui tu as été. Je veux préserver ces doux souvenirs.

Après tout, je ne fais que te souhaiter le bonheur. Tu sembles plus heureux sans moi, peut-être que mon égo souffre un peu.

La curiosité est un vilain défaut.

Mais là, le ménage de printemps est complet.

Adieu, Myr, adieu…

Me voilà à pleurer de nouveau.

Je savais que c’était fini, je savais que je ne me remettrai plus avec toi.

Mais là, je te quitte vraiment, n’est-ce pas ?

« Le cœur a ses raisons que la raison ignore »

Je me suis relevée après ces pleurs, j’ai voulu danser, me rappeler ma valeur, mais je n’ai pu m’empêcher d’écrire, et les pleurs sont revenus.

Cela prouve simplement, que tu as eu, une valeur inestimable pour moi. Je pensais être guéri, mais un simple selfie, a eu la capacité de tout ébranler.

Oh, ne t’en fais pas.

D’ailleurs, il y a sûrement longtemps que tu ne t’en fais pas.

J’espère, que maintenant, je ne souffrirai plus de toi. J’espère devenir assez forte…

Quoi que, la vulnérabilité est une force, l’authenticité, c’est « être ». Alors finalement, je suis forte, d’assumer ces émotions, pas comme une faiblesse, mais comme la beauté de mon cœur ?

Ou juste la tristesse, d’un petit rappel de façon anodine, que je suis encore émue à ta vue, mais ce qui compte c’est moi.

Je suis rare, je suis étincelante, je suis précieuse.

Tu n’as pas su le voir, mais moi je commence à le percevoir.

J’ai fermé la porte au passé.

Après la pluie vient le, printemps ? Alors après ces derniers pleurs, ces derniers mots…

Il est temps d’éclore.

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