Aujourd’hui, je suis allé chez le coiffeur.

J’en suis sorti légèrement déçue, la coupe, ça va, le shampooing et le « massage me semble un peu brutal. Alors oui, madame est très souriante, mais c’est vide. 64 € ! Normalement, on doit ressortir heureux, sentir qu’on a pris soin de nous, ce n’est pas avec ce sentiment que je quitte le salon.

Je vais faire les courses. Le jeune homme qui s’occupe des caisses est, lui tout à fait charmant. La caisse sur laquelle je suis passée n’a pas de balance, je pensais devoir tout recommencer sur une nouvelle caisse, mais non, il me sort un ticket, je n’ai plus qu’à peser la patate douce.

Le montant : 10,10 €.

Cela me fait sourire.

Cela fait un moment que je veux changer mon portefeuille, offert par mon père à mes 18 ans. Je me dis, que si c’est dans cette rue, que se trouve la boutique avec ceux qui me plaisent, je l’achèterai.

Malheureusement (ou heureusement) ceux à la bonne taille (passeport), ne me plaisent pas. Alors, je décide de refaire ma carte d’identité, périmée depuis 2015. Je pourrais ainsi, en acheter un plus petit, plus coloré, plus joyeux.

L’échange avec la vendeuse est cool, elle me dit que ses fils l’ont fait récemment c’était rapide.

Elle est sincère, bienveillante, ne pousse pas à l’achat, et sa boutique résonne d’authenticité.

Je rentre donc dans une vibe bien plus claire, l’équilibre est rétablie.

La vendeuse avait raison, je me pré inscrit sur Internet. Rendez-vous le 11 avril, dans deux semaines. Il ne manque que la photo d’identité. Alors, je vais revisiter une boîte, où il est possible que j’en trouve une, c’est le cas.

Mais pas que…

Des photos de mes parents : poubelle.

Des autocollants médicales de l’avortement : poubelle.

Une fleur en plastique souvenir du passé : poubelle

Je regarde ces photos, je n’en ai pas beaucoup, juste quelques-unes de mon enfance.

Je sens l’émotion monter.

Je vois cette petite fille, souriante, pétillante, absolument adorable, sûrement aventurière. J’ai des bleus plein, les jambes, comparé à ma sœur et mes cousins.

Je la regarde, je pense à elle, et je pleure.

Que t’est-il arrivé ?

Je sais que derrière ses sourires tu étais déjà bien, consciente ou inconsciente, mais témoin ou victime de tant de choses.

Tu es magnifique, tu sais, tu rayonnes malgré tout.

Oui tu vis dans l’imaginaire, dans ta bulle.

Si tu savais tout l’amour que j’ai envie de t’envoyer de te prendre dans mes bras, de te dire avec sincérité. « je t’aime » que tu ressentes vraiment ce que c’est que d’être aimé, de recevoir de la douceur, de la tendresse…

Je nous la donne à nous deux à présent, oui, ma petite moi, ma jolie Lior. Je vais prendre soin de toi à travers moi. Je vais te rendre tout ton éclat. Plus personne ne te brisera

Parmi tous ces souvenirs, j’ai trouvé deux photos magnifiques du jardin de mes grands-parents. Ils vont aller sur un mur. Le vert, la nature, l’amour, l’espoir, la guérison, le chakra du cœur.

C’est beau, c’est apaisant, c’est calme. On voit que la lumière est basse, c’est magnifique, féerique, et pourtant bien réel, il fut un temps…

C’est le printemps, le gros tri a été fait.

Mes cheveux sont coupés.

Bientôt une nouvelle (carte d’)identité.

Pas nouvelle, non, réapproprier plutôt.

Je ne sais pas où tu as trouvé la force de m’amener jusqu’ici Lior. Mais si tu l’a fais, alors je ne peux que t’honorer en continuant.

Notre vie nous appartient maintenant. Vivons.

Je t’aime petite moi, je t’aime Lior, je m’aime.

Qui aurait pu prévoir, que l’achat d’un nouveau portefeuille, déclenche tant d’émotion et de réalisation.

En fait je pleure tout le temps, ça me fait rire tiens.

Finalement, Myr n’a peut-être pas tant de pouvoir que ça sur moi, il semblerait juste que j’ai encore beaucoup à pleurer.

Au moins, ça met en valeur mes yeux.

PS : il faudra me rappeler à quoi servent tous ces cachets…