Chapitre 1

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La salle du trône résonnait de murmures. Les courtisans étaient rassemblés dans la pièce, en ce matin d’hiver, sur les ordres de la Reine Méora.

La souveraine, le visage impassible, siégeait sur son trône, les mains croisées sur ses genoux. Le tissu de sa longue robe noire et dorée dévalait les marches en un torrent soyeux.

À sa droite se tenait son Conseiller, le Comte de Varendel, un homme d’une soixantaine d’années, qui l’avait reçue dans ses bras le jour de sa naissance et n’avait pas quitté ses côtés depuis lors.

À sa gauche, sa Première Ministre, Caliawen d’Eridran, fusillait du regard quiconque osait croiser le sien. L’ancienne guerrière n’avait rien perdu de sa fougue, même assise dans un fauteuil roulant.

Enfin, derrière Méora, le visage dissimulé par des masques aux couleurs de sa robe, se tenaient ses deux gardes du corps, que l’on appelait plus communément « Les Jumeaux ». Personne n’arrivait à les distinguer, sauf la Reine.

Les fenêtres de la salle, bardées de fer comme celles d’une geôle au temps du défunt roi, avaient été élargies, et étaient aujourd’hui grandes ouvertes. Elles laissaient entrer le soleil d’hiver et l’air vif et piquant.

Un piétinement de chevaux couvrit soudainement le bruit des conversations étouffées. Tout le monde se tourna vers la porte.

Une fanfare éclata, suivie d’un roulement de tambours, tandis que les immenses battants de bois massif s’ouvraient.

  • La Duchesse de Kaerwyn !

À grandes enjambées assurées, la jeune femme entreprit de traverser la vaste allée, sous les regards insistants et les chuchotements acerbes des courtisans.

Vêtue d’un costume de voyage, sobre mais empreint d’une certaine élégance, il était évident qu’elle n’avait pas pris le temps de se changer.

Sa tenue était recouverte de poussière, et ses bottes de cavalier, autrefois noires, avaient viré au gris sale.

Ses cheveux, habituellement courts, avaient poussé et tombaient dans sa nuque, retenus à la hâte par un lien de cuir.

Son visage, ferme et tendu, portait plusieurs cicatrices acquises au cours des trois années passées au Nord. Aucun fard, aucun bijou : elle arrivait directement du champ de bataille et n’avait nullement l’intention de le dissimuler.

Son regard restait fixé sur celui de la Reine, qui le soutenait sans effort. La Duchesse s’arrêta à quelques pas de la première marche du trône.

Fléchissant le genou, elle s’inclina profondément. Tirant son épée, qui glissa hors du fourreau avec une note claire résonnant dans le silence soudain, elle la déposa devant elle.

  • À votre service, Majesté.

Sa voix retentit sans faiblir, ferme et résolue.

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