Chapitre 3
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Dès que la Reine eut quitté la pièce, les rangs serrés de courtisans se mêlèrent, commentant à qui mieux-mieux les nouvelles.
La Duchesse fut rejointe par un jeune homme au regard droit, vêtu d’une simple tenue vert sombre qui complimentait à merveille son teint caramel. Il lui tendit la main avec un sourire calme.
- Althéa, il fait bon de te voir.
 - Nadhril.
 
La main autrefois douce et blanche de la jeune femme se glissa dans celle du garçon, qui apprécia en silence le hâle, les cicatrices et les cals, marques de ses combats.
- Trois ans, Althéa, que nous ne t’avons vue à la capitale. J’ai suivi avec un cœur palpitant tes péripéties.
 - Mes péripéties, mon cher ? On croirait que tu dresses ici le portrait de mes conquêtes comme de pittoresques aventures au gré du Destin.
 
La jeune femme rit, détendue par la conversation.
- Il s’agit plus de récits de combats que d’aventures.
 - En effet, Duchesse. Figure-toi qu’un auteur anonyme s’est saisi des chroniques publiées dans les nouvelles, relatées par les journalistes de terrain, pour en écrire des romans !
 - Vraiment ? Je devrais probablement user de mon droit d’auteur pour lui réclamer une partie de ses revenus. »
 - Tu n’es pas fâchée ?
 - Sincèrement, pas vraiment. S’il me fait honneur, ainsi qu’à tous ceux avec lesquels j’ai travaillé, je ne vois aucune raison de lui en vouloir. Ou serait-ce une femme ? Qui sait. »
 - Ce qui est sûr, c’est qu’il signe au masculin.
 - Je vois… Je ne vais pas m’attarder ici, Nadhril. Il me tarde de revoir mon frère et ma chère maman.
 - Elle meurt d’envie de te voir. Je lui ai rendu visite l’autre soir, et elle m’a raconté combien tu lui manquais en me tenant la main pendant une heure ! »
 
Althéa rit.
- Je m’en doute. Pauvre petite maman. Sa grande fille lui a fait bien des frayeurs ces dernières années.
 - Elle te fait confiance, en tout cas. Quand je lui lis des chapitres de romans, elle s’émerveille à chacune de tes prouesses.
 - Peut-on parler de prouesses quand je m’appuie sur la force de chacun pour vaincre ? Je parlerais plutôt de travail d’équipe.
 - Alors tu es une excellente cheffe d'équipe.
 - Tu me flattes, mon cher Nadhril.
 
Coupant court à la conversation, Althéa lui tendit la main.
- C’est ici que nous nous quittons. Il me tarde de retrouver les miens. J’espère te revoir bientôt.
 
Le jeune homme sourit et serra allègrement la main de son amie.
- À bientôt. Prends bien soin de toi.
 

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