Epilogue

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Les lumières bleues des voitures de police éclairaient la nuit noire. L'inspecteur Martin se gara devant l'école de Memphis, le cœur bombant à toute vitesse dans sa poitrine. Il ouvrit la portière, se précipita à l'extérieur. Les grilles de Memphis étaient ouvertes, le directeur posté à l'entrée, le regard en alerte. Son compagnon de travail claqua la porte de la voiture et rejoignit les policiers déjà présents. Il le suivit.


Il n'y avait encore pas grand monde, ils étaient parmi les premiers. Cela faisait seulement un quart d'heure qu'ils avaient reçu l'appel. Un tir, avaient-il dit. Un tir provenant des murs de l'école.


— Où est le corps ? demanda-t-il en s'approchant d'un officier.


Celui-ci désigna la cour intérieure. L'inspecteur s'avança. Le chemin était seulement illuminé par les girophares lointains des voitures et la lumière des lampadaires. La nuit était plus noire que jamais. Pas de lune. Pas d'étoile.


Et la première chose qu'il aperçut, ce fut son visage figé.


Il eut mal. Il avait été confronté à plusieurs cadavres durant sa carrière. Certains en état de putréfaction, d'autre avec la peau encore chaude. Mais jamais il n'avait été en lien avec eux. Il ne leur avait pas parlé, il ne les avait pas vu pleurer, ni leur avait promis de prendre l'affaire en main et de les protéger. Il s'arrêta un instant. Sa joue collée à une mare de sang encore fraîche. Ses yeux ouverts. Vides.


Emma.


Il eut soudainement envie de vomir. Jeune, trop jeune. Il le lui avait dit : laisse-moi faire. Je prends les choses en main. Et voilà, elle était morte. Effondrée au sol, face contre terre, telle un pantin à qui on aurait coupé les fils. Il parvint à s'approcher, jusqu'à s'agenouiller devant son corps.


Ses cheveux blonds s'étaient teint en rouge. Un tir derrière la tête. Elle n'avait pas pu souffrir. Ça avait été rapide. Il aurait voulu lui fermer les yeux, la laisser reposer en paix mais il ne pouvait pas la toucher. Il ne put que la contempler, observer les dégâts sans pouvoir rien faire.


Il avait échoué et il le savait.


Il enfonça ses doigts dans ses yeux. Inspira. Expira. Il avait vu cette fille pleurer devant la peur d'être tuée. Comment en étaient-ils arrivés là ? Qui aurait cru que la fin serait celle-ci ?


Il voulut se relever, s'éloigner de ce corps et respirer de l'air frais. Mais quelque chose attira son attention. Un objet à moitié glissé hors de sa poche. Il sortit les gants en latex, les enfila rapidement. C'était un téléphone. Il le tira et le retourna.


L'écran était allumé. Le dessin d'un micro s'affichait. En dessous, le temps défilait. Trente-cinq minutes.


Il regarda ses traits pâles, observa à nouveau le téléphone. Il mit sur pause l'enregistrement. Puis une bulle grise apparut. Dedans, il y avait marqué :


"sauvegardé".


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