La brise caresse les jardins de l’Olympe, le ciel est limpide. Les nuages duveteux s’étendent comme une mer diaphane dans le prolongement de la terrasse et de sa piscine à débordement.

— Tu me dis qu’elle a promis de se venger ?

Zeus actionne le mixer, le fruit et les glaçons s’écrasent dans un vacarme empêchant Hermès de répondre. Zeus sourit, il est torse nu, ses pectoraux dessinés sont couverts de poils poivre et sel. Il est vêtu d’un maillot de bain blanc.

— Mais pourquoi, que t’a-t-elle dit au juste ?

— Elle m’a chargé d’un message pour toi : elle a juré de se venger des épreuves que tu lui imposes. Ses mots exacts étaient : Dis à Zeus que je me vengerai. Laisse-moi du temps, si tu veux apaiser ma colère !

Aphrodite, alanguie sur une chaise longue, en bikini et seins nus, baisse ses lunettes de soleil en forme de cœur, attentive. Hermès continue.

— Elle semblait… transformée. L’expérience avec Altyna l’a profondément marquée. Je crois que c’est notamment cette… connexion avec la mortelle Greta.

Il jette un coup d’œil à Aphrodite qui glousse. Zeus verse le smoothie dans deux verres. Il trempe son index dans le premier pour goûter et tend l’autre à son fils.

— C’est bien ! Si elle est en colère, cela veut dire que ça marche ! Quant à cette Altyna… Aphrodite, ma fille, ton choix a été… instructif. Mais… il ne faudrait pas non plus qu’elle s’ouvre trop. Quand même, une femme…

Aphrodite fait la moue, désolée, mais son regard brille de malice. Soudain, l’air au centre d’une petite rotonde de marbre blanc qui se dresse sur la terrasse se met à vibrer. Une lumière opalescente pulse, et la silhouette d’Athéna s’y matérialise avant qu’elle n’en sorte d’un pas calme. Zeus lève les yeux au ciel devant la mine sérieuse de sa fille.

— Père, sa menace de vengeance n’est pas à prendre à la légère. Ne sens-tu pas son pouvoir se renforcer ? Tu joues avec le feu.

— Athéna, ma fille, cesse de tout dramatiser. Tu connais Héra et ses menaces. Elle me remerciera, au contraire !

La déesse pince ses lèvres, mais ne répond rien. Zeus continue.

— Mais où est Arès ? ARÈS !

Sa voix tonne et son appel résonne à travers tout l’Olympe. Arès finit par apparaître dans la petite rotonde à son tour.

— Oui Père ?

— Et bien, qui as-tu sélectionné pour ta mère. Voyons, parle !

Arès bombe le torse.

— J’ai décidé pour elle le creuset de la guerre, Père ! Là où les âmes sont nues et la seule vérité est celle du sang !

Il explique son choix plus en détail. Athéna écarquille les yeux.

— Mais c’est de la pure folie ! Père ! Et si la femme meurt ?

Zeus regarde son fils, l’œil noir. Ares croisent les bras, l’air obstiné.