Chapitre 2: "Les premiers cercles"

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Les semaines qui suivirent ma conversation avec Al' sur ma "spécialité" furent marquées par une routine paisible qui me convenait parfaitement. Matins consacrés aux leçons de lecture et d'écriture, après-midis à aider dans la boutique, soirées à discuter avec Al' de tout et de rien.

Ma vie avait trouvé un équilibre que je n'avais jamais connu.

Mais comme toujours, l'équilibre ne dure jamais très longtemps.

Un matin - cela faisait maintenant deux mois que je vivais chez Al' - je me réveillai avec une sensation étrange. Comme si quelque chose avait changé pendant la nuit. Pas physiquement - je me sentais bien, reposé même. Mais il y avait cette... vibration dans l'air, cette énergie qui semblait plus présente qu'avant.

"Tu as bien dormi ?" me demanda Al' en me voyant descendre pour le petit déjeuner.

"Ouais, mais..." J'hésitai. Comment expliquer cette sensation bizarre ? "C'est comme si je sentais mieux les choses autour de moi. Les cristaux des lampes, les objets magiques dans la boutique... Ils me parlent plus fort."

Al' s'arrêta de beurrer son pain et me regarda attentivement.

"Montre-moi."

Il sortit de sa poche le même petit cristal que la veille et le posa sur la table. Instantanément, je sentis cette connexion familière s'établir, mais cette fois-ci, c'était plus intense. Plus claire.

"Je peux... voir comment l'énergie circule dedans", murmurai-je, fasciné. "Il y a comme des petits canaux, et l'énergie suit des chemins précis."

"Extraordinaire", souffla Al'. "Kaï, ce que tu décris, c'est ce qu'on appelle la 'vision énergétique'. La plupart des mages expérimentés mettent des années à la développer."

"Et moi, ça m'arrive tout seul ?"

"Apparemment. Comme si cette conversation d'hier avait... débloqué quelque chose en toi."

Les jours qui suivirent confirmèrent les craintes et l'émerveillement d'Al'. Mes capacités se développaient à une vitesse qui nous surprenait tous les deux. Je pouvais maintenant non seulement faire briller les cristaux, mais aussi ajuster leur intensité avec une précision troublante, sentir l'état énergétique des objets magiques, et même détecter quand quelqu'un utilisait de la magie à proximité de la boutique.

"C'est pas normal, si ?" demandai-je un matin en aidant Al' à ranger de nouveaux livres.

"Disons que ce n’est pas anormal pour un runner, mais tu as l’air... unique après tout.", répondit-il diplomatiquement. "Rassures-toi, ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Il faut juste que tu apprennes à contrôler tout ça."

"Et comment on fait ça ?"

"Pratique. Patience. Et surtout..." Il me regarda sérieusement. "Discrétion."

Cela faisait un bon dicton.

C'est ce jour-là qu'on a eu notre premier visiteur inattendu.

J'étais en train de tester ma nouvelle capacité sur un cristal particulièrement complexe quand la clochette de l'entrée tinta. Al' était parti faire des courses, me laissant seul à la boutique dans ses heures d’ouverture pour la première fois - signe de la confiance qu'il avait développée envers moi.

"Il y a quelqu'un ?" appela une voix jeune depuis l'entrée.

Je cachai rapidement le cristal et me dirigeai vers l'avant de la boutique. Un garçon d'environ quinze ans se tenait près de la porte, l'air mal à l'aise. Il était maigre, pâle, et quelque chose dans ses yeux me dit immédiatement qu'il connaissait la survie difficile.

"Al' n'est pas là pour le moment", dis-je. "Je peux t'aider ?"

Le garçon me regarda avec surprise, comme s'il ne s'attendait pas à voir quelqu'un de son âge.

"Je... j'ai entendu dire que ce type, Al', il aidait parfois les gamins comme nous. Ceux qui ont... des problèmes."

En m'approchant, je remarquai les signes subtils : la légère fièvre qui faisait briller ses yeux, la façon dont il se tenait, comme s'il luttait contre une douleur interne.

"Tu as la Fièvre qui fait briller ?" demandai-je directement.

Il hocha la tête, surpris par ma franchise et mon expression.

"Ça empire. Mes veines commencent à briller la nuit, et parfois... parfois j'ai des visions bizarres."

"Comment tu t'appelles ?"

"Niko. Et toi ?"

"Kaï." Je réfléchis rapidement. Al' m'avait dit d'être discret, mais ce gamin avait clairement besoin d'aide. "Écoute, Al' va revenir bientôt. Tu veux l'attendre ? Je peux te faire du thé."

Niko accepta avec gratitude. En lui préparant sa boisson, je remarquai quelque chose d'étrange. Ma présence semblait le calmer. Ses tremblements s'atténuaient petit à petit, la tension dans ses épaules se relâchait.

"C'est bizarre", murmura-t-il au bout d'un moment. "Ça fait des semaines que je me sens pas aussi bien."

"Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"La douleur... elle est moins forte quand tu es près de moi. Comment tu fais ça ?"

Je faillis renverser ma propre tasse. "Je... je fais rien de spécial."

Mais même en disant ça, je sentais quelque chose. Cette énergie que j'avais appris à percevoir circulait différemment autour de Niko. Comme si... comme si je l'absorbais ou la neutralisais involontairement.

"Tu ne brilles pas", continua Niko en m'observant attentivement. "Tout le monde brille un peu quand on se tient près de moi en ce moment, même ceux qui ne sont pas malades. Mais toi... rien. Tu es comme une lampe éteinte, un trou noir."

Un trou noir. L'image me frappa. C'était exactement ça. Au lieu de stocker l'énergie magique comme tout le monde, je la... consommais ? Évacuais ? Neutralisais ? Qu’importe…

"Niko", dis-je lentement, "tu as d'autres amis qui ont la Fièvre comme toi ?"

"Quelques-uns. Pourquoi ?"

"Ils se sentiraient mieux près de moi aussi tu penses ?"

Niko réfléchit. "J'en sais rien. Pourquoi tu demandes ça ?"

Avant que je puisse répondre, la clochette tinta à nouveau et Al' entra, les bras chargés de paquets. Il s'arrêta net en voyant Niko.

"Bonjour, jeune homme. Kaï, tout va bien ?"

"Al', je te présente Niko. Il... il a la Fièvre Magique et il cherchait de l'aide."

Al' posa ses paquets et s'approcha, son expression devenant plus sérieuse. Il examina Niko avec le regard d'un expert.

"Depuis combien de temps ?"

"Trois mois, monsieur. Ça empire."

"Et tu vis où ?"

"Nulle part vraiment. Avec d'autres gamins, dans les ruelles près de l'aqueduc."

Al' hocha la tête, puis me lança un regard significatif.

"Kaï, tu as remarqué quelque chose de... particulier ?"

"Sa douleur diminue quand je suis près de lui", admis-je. "Et il dit que je ne 'brille' pas comme les autres."

Al' s'assit lourdement dans son fauteuil.

"Niko, est-ce que tu accepterais de rester un peu ? J'aimerais faire quelques... observations."

Niko était l'incarnation même de la survie urbaine. Maigre comme un clou, avec des cheveux noirs emmêlés qui n'avaient pas vu de peigne depuis des semaines, il portait des vêtements trop grands récupérés on ne sait où. Mais c'étaient ses yeux qui racontaient vraiment son histoire : brillants d'une fièvre constante, ils reflétaient une intelligence aiguisée par la nécessité et une maturité précoce que seuls les enfants des rues développent. Ses gestes étaient économiques, calculés, et sa façon de surveiller constamment les sorties trahissait des mois passés à fuir et à se cacher. Malgré sa condition fragile, quelque chose en lui respirait une détermination farouche à survivre.

L'après-midi qui suivit fut révélateur. Al' fit plusieurs tests simples avec des cristaux de différentes intensités, observant comment Niko et moi réagissions. Les résultats étaient stupéfiants.

Non seulement ma présence soulageait les symptômes de Niko, mais je pouvais même, en me concentrant, absorber activement l'excès d'énergie qui le rendait malade.

"C'est comme si tu étais un... stabilisateur vivant", murmura Al', fasciné. "Tu peux littéralement soigner, ou atténuer les effets de la Fièvre Magique."

"Mais juste temporairement", précisa Niko. "Dès que Kaï s'éloigne, ça revient."

"Évidemment. Kaï traite les symptômes, pas la cause." Al' se tourna vers moi. "Mon garçon, tu réalises ce que ça signifie ?"

"Que je peux aider les gens ?"

"Que tu es probablement l'une des personnes les plus rares et les plus précieuses de cette ville", corrigea Al'. "Il y a des milliers de gens qui souffrent de la Fièvre Magique et qui ne savent pas comment ouvrir les écoutilles pour libérer leur trop plein dénergie. Si on découvre tes capacités..."

Il n'eut pas besoin de finir sa phrase. Je comprenais.

"Qu'est-ce qu'on fait ?"

"On apprend. Discrètement." Al' regarda Niko. "Et toi, jeune homme, aimerais-tu nous aider dans cette... recherche ? En échange d'un soulagement régulier de tes symptômes ?"

Les yeux de Niko s'illuminèrent.

"Vous feriez ça ?"

"Kaï a besoin de comprendre ses capacités. Tu as besoin d'aide pour ta maladie. Ça me semble être un arrangement mutuellement bénéfique."

C'est comme ça que Niko est devenu notre premier "cobaye" volontaire. Il passait ses après-midis chez Al', me permettant de pratiquer mes nouvelles techniques de... on ne savait pas trop comment l'appeler. "Stabilisation énergétique" était le terme qu'avait choisi Al'.

En échange, Niko bénéficiait de plusieurs heures par jour sans douleur (et d’un peu de mes repas que je lui donnais en douce), et Al' lui enseignait les bases de la lecture et de l'écriture. Il s'avéra que Niko était très intelligent, avec une compréhension intuitive de l'énergie magique due à sa maladie.

"Je peux sentir quand quelqu'un arrive avant qu'il soit visible", m'expliqua-t-il un jour. "La Fièvre me rend hypersensible à l'énergie des autres."

"C'est pratique."

"Ouais, sauf que ça me fait un mal de chien la plupart du temps."

C'est Niko qui remarqua le premier notre deuxième visiteur régulier.

"Il y a quelqu'un qui nous observe", me chuchota-t-il un après-midi, alors qu'on testait ma capacité à absorber l'énergie des cristaux surchargés.

"Où ça ?"

"Dehors. Un gamin avec des machines bizarres. Ça fait trois jours qu'il traîne dans le coin."

Je jetai un coup d'œil discret par la fenêtre. Effectivement, un adolescent cheveux châtains, soigneusement peignés, l’air un peu plus âgé que nous, était assis sur un banc en face de la librairie, bricolant ce qui ressemblait à un petit appareil mécanique.

"Al'", appelai-je. "On a de la compagnie."

Al' vint regarder à son tour et sourit.

"Ah, celui-là. Ça fait une semaine qu'il tourne autour. Je me demandais quand il allait se décider à entrer."

"Tu le connais ?"

"Pas personnellement, mais je sais qui c'est. Tobin, l'apprenti de Nexton Steelwind. Un inventeur, spécialisé dans les applications technologiques de l'énergie magique."

"Et qu'est-ce qu'il veut ?"

"Probablement la même chose que toi il y a quelques mois. Des réponses à des questions qu'il n'arrive pas à résoudre seul."

Al' se dirigea vers la porte et l'ouvrit.

"Tobin ! Tu peux entrer, tu sais. Les livres ne mordent pas."

Le garçon sursauta, comme pris en flagrant délit. Après un moment d'hésitation, il traversa la rue et entra dans la boutique.

"Comment vous savez mon nom ?"

"J'ai connu ton maître il y a longtemps. Nexton était un étudiant brillant." Al' sourit. "Et toi, tu as hérité de sa curiosité."

Tobin était différent de Niko et moi. Là où nous étions des enfants des rues habitués à la débrouille, lui avait visiblement reçu une éducation formelle. Il portait une veste de cuir fin, des bottes solides, une sacoche d'apprenti bien organisée ornée de motifs rappelant des circuits imprimés. Mais c'était surtout son regard qui le distinguait : analytique, méthodique, celui de quelqu'un habitué à décomposer les problèmes complexes. Ses mains étaient tachées d'encre et marquées par de petites cicatrices de bricolage, témoignant d'heures passées à manipuler des instruments délicats.

Il parlait avec précision, ses vêtements étaient propres et bien entretenus, et ses "machines bizarres" s'avéraient être des instruments de mesure sophistiqués.

"Je... j'étudie les anomalies énergétiques", expliqua-t-il en jetant des coups d'œil curieux vers Niko et moi. "Il y a des fluctuations inhabituelles dans ce quartier depuis quelques semaines. Mon appareil les détecte, mais je n'arrive pas à en identifier la source."

Al', Niko et moi échangeâmes un regard.

"Quel genre de fluctuations ?" demanda Al' innocemment.

"Des absorptions d'énergie soudaines. Comme si quelque chose aspirait l'excès d'énergie magique dans l'environnement." Tobin sortit un carnet couvert de notes et de schémas incompréhensibles pour Niko et moi. "C'est fascinant. L'énergie ne disparaît pas, elle est juste... neutralisée ? Transformée ? Je n'arrive pas à comprendre le mécanisme."

Je lançai un regard paniqué vers Al', qui resta parfaitement calme.

"Intéressant. Et tu penses que cette anomalie vient de ma boutique ?"

"Les relevés sont les plus intenses ici, oui." Tobin hésita. "Je ne veux pas vous déranger, mais... est-ce que vous auriez des objets particulièrement puissants ? Ou... quelqu'un avec des capacités inhabituelles ?"

Le silence qui suivit était si lourd que j'entendais les battements de mon cœur.

Finalement, Al' prit sa décision.

"Tobin, est-ce que tu peux garder un secret ?"

"Euh... oui ?"

"Un vrai secret. Le genre qui pourrait changer la vie de certaines personnes s'il était révélé au mauvais moment. Si tu ne tiens pas parole, ton maître Nexton ne vas pas te ménager crois moi."

Tobin nous regarda tour à tour - Al' avec son air mystérieux, Niko avec ses veines qui commençaient à luire faiblement, et moi avec mon expression probablement terrifiée.

"Ça dépend du secret", dit-il finalement. “Quand à Nexton…”

Al' sourit. et le coupa: "Une réponse honnête. Très bien." Il se tourna vers moi. "Kaï, montre-lui."

"Al', tu es sûr ?"

"Ce garçon comprend l'énergie mieux que quiconque de son âge. Et si mes soupçons sont corrects, il pourrait nous aider à comprendre ce qui t'arrive."

Avec des gestes hésitants, je sortis un des cristaux qu'on utilisait pour nos expériences. Tobin observa, fasciné, tandis que je le faisais briller, modulais son intensité, puis finalement absorbais son énergie complètement.

"Par tous les Architectes", souffla Tobin. "Tu... tu manipules l'énergie pure. Sans Orbe, sans amplificateur, sans rien."

"Et ce n'est que le début", ajouta Niko en se rapprochant de moi. "Regarde."

Il tendit son bras, montrant ses veines luminescentes. Puis, tandis que je posais ma main sur son épaule, l'intensité de la lumière diminua progressivement jusqu'à disparaître complètement.

"Tu soignes la Fièvre Magique", murmura Tobin, les yeux écarquillés. "C'est impossible. Personne ne peut..."

"Apparemment, Kaï peut", dit Al'. "La question est : comment ? Et pourquoi ?"

Tobin regarda son carnet, puis nous, puis son carnet à nouveau.

"Je... j'ai quelques théories. Mais il faudrait faire des tests plus poussés. Comprendre le mécanisme exact." Il leva les yeux vers moi. "Tu accepterais que j'étudie tes capacités ?"

"Ça dépend", dis-je, reprenant ses mots. "Tu penses pouvoir m'aider à les contrôler ?"

"Je pense qu'ensemble, on pourrait révolutionner la compréhension de l'énergie magique."

Al' hocha la tête approbativement.

"Bienvenue dans notre petit cercle de chercheurs, Tobin."

C'est comme ça que notre groupe s'est formé. Quatre personnes avec des compétences complémentaires : Al' pour les connaissances théoriques et historiques, moi pour les capacités pratiques, Niko pour la sensibilité énergétique due à sa maladie, et Tobin pour l'analyse technique.

Nos après-midis devinrent des sessions d'expérimentation fascinantes. Tobin apportait ses instruments pour mesurer mes capacités, Niko servait de "sujet test" pour mes techniques de guérison, et Al' nous guidait avec sa sagesse et ses connaissances des textes anciens.

"L'énergie que tu absorbes", m'expliqua Tobin un jour, "elle ne disparaît pas vraiment. D'après mes mesures, tu la transformes en quelque chose d'autre. Quelque chose que mes instruments ne peuvent pas détecter."

"En quoi ?"

"C'est ça le mystère. Mais je pense que c'est lié à ta nature unique. Comme si tu étais... un convertisseur énergétique vivant."

Niko leva la tête de son livre. "Un peu comme si Kaï transformait l'énergie malade en énergie saine ?"

"Exactement ! Mais le processus..." Tobin fronça les sourcils. "C'est comme si tu possédais une technologie que même les Architectes n'avaient pas développée."

Al' toussa discrètement.

"Ou peut-être", dit-il lentement, "que cette technologie existe, mais qu'elle est si rare et si ancienne que nous l'avons oubliée."

Nous le regardâmes tous les trois.

"Tu as trouvé quelque chose dans tes livres ?" demandai-je.

"Quelques références. Très vagues. Des mentions d'individus appelés 'Gardiens du Flux' dans les textes les plus anciens." Al' se dirigea vers une étagère particulière. "Des êtres capables de maintenir l'équilibre énergétique naturel."

"Des êtres ?" répéta Tobin. "Pas des humains ?"

"Les textes ne sont pas clairs. Mais ils mentionnent des capacités très similaires à celles de Kaï."

Je sentis un frisson me parcourir. "Tu penses que je suis... quoi ? Un descendant de ces Gardiens ?"

"Je pense", dit Al' en me regardant gravement, "que tu es quelque chose de très spécial, Kaï. Et que nous commençons à peine à comprendre quoi."

Cette conversation marqua un tournant. Ce n'était plus juste des expériences amusantes. C'était devenu une quête pour comprendre ma véritable nature.

Et quelque part au fond de moi, j'avais le sentiment qu'une fois qu'on aurait trouvé les réponses, il n'y aurait plus de retour en arrière possible.

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