Chapitre huit: Chuuuut!

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- J'avoue que ça, ma soeur ne me l'a jamais faîte… Observa la jeune fille, semblant cacher qu'elle avait trouvé cela amusant.

- C'est la première fois qu'elle me fait un truc pareil...

- Peut-être... qu'elle a raison. Risqua la jeune fille. Lucien en fut électrisé.

- Je te demande pardon? Répliqua-t-il, furieux.

- Gloria est connue dans le coin. C'est une femme admirable qui mérite le respect. En particulier celui de ceux qu'elle a prit sous son aile.

- Je ne te permet pas...

- D'être d'accords avec une guerrière qui protège sa reine? Elle était à présent en colère elle aussi.

- Tu viens de débarquer, tu ne connais rien ni personne alors tu fermes ta gueule d'ange et tu vas butiner plus loin! Elle le regarda de haut en bas avec dédain et partit. Leurs yeux se croisèrent une dernière fois avant qu'elle ne disparaisse derrière une haie. Il avait rien compris. sa colère tomba et il se sentit alors angoissé. Il n'aimait pas ce genre de surprise. La violence, qu'elle soit physique ou psychologique avait toujours tendance à le rendre deux fois plus violents. Cela le rendait instable. Il se sentait perdre pieds. N'oublierait-il jamais qu'il était le fils d'irresponsable qui l'avait abandonné, qu'il avait été battu? Qu'il avait lui-même battu un homme à mort? Et maintenant son cher ange était furieuse contre lui. Ainsi que Marie qui venait de se promouvoir adujudant chef de sa majesté Gloria. Mais au fond de lui, si il était honnête, il comprenait son point de vu. A cause de qu'il avait vécut, de ce u'il avait fait, Gloria avait toujours plus d'attention pour lui. Au détriment des autres. Il se mit à observer les canards glisser sur l'eau. Puis sa montre. Il n'avait que dix minutes de retard, en courant il pouvait tenter le quart d'heure et peut-être bien que la prof l'autoriserai à entrer. Sinon il aurait un retard et serait envoyer en retenue où il pourrait lire. C'était mieux qu'une abscence que Gloria recevrait automatiquement pas message. Il courru et réussit à entrer, sans abscence ni retard. Ses compères étaient présents, ils s'étonnèrent. Lucien alla s'asseoir à côté de Pierre. Il sortit ses affaires et prit quelques notes. Puis au bout de qulques minutes il fit un tour de classe discret. Elle avait choisie de rester dehors elle. Il attendit avec impatience la sonnerie. C'était l'heure du déjeuner, ils allèrent au coin fumeur d'abord et il fut heureux de l'y retrouver. Il avança vers elle, mais ne trouva rien à dire. Il était encore en colère, du moins son ego était-il froissé. Il sentit un doigt léger glisser doucement le long de sa mâchoire crispée. Il se tourna vers elle. Elle lui sourit. Il essaya de faire de même, elle ria. Raté. Il ria aussi. Incapable de lui résister. Elle était si belle. Pure. Magique. Elle transpirait le rêve par tout ses pores. Cette rencontre l'avait rendu heureux. Elle lui avait donné de l'espoir. Juste parce qu'elle existait. Il soupira. Douloureuse sensation. Chaque fois qu'il pensait pouvoir avoir quelque chose, vlan! Il se retrouvait planté. A terre. De nouveau. Peut-être fallait-il fuir? Aller quelque part, ailleurs. Les minutes passaient cependant, le moment d'aller manger avant la fermeture de la cantine vint rapidement. Il fut surpris de voir que Ashoka continuait de sourire. Elle ne semblait pas s'être formalisée de la scène qu'ils avaient eut. En même temps, il avait fait ce que Marie voulait, parce qu'elle avait dit qu'elle avait raison. Et qu'il le savait au fond. La journée continua et passa. Ce fut le temps de rentrer à la maison. Il décida de s'asseoir près d'elle dans le bus. Il mit ses écouteurs. Attendit. Elle mit les siens. Lui prit la main. La lui donna. Ils restèrent ainsi jusqu'à ce que Lucien descende. Il ne lui avait toujours pas demandé où elle s'arrêtait elle. Il rentra. Il allait se rouler un joint tranquille. Le fumer sur son pieux. Dormir. Oublier. Oublier qu'il était un enfoiré ingrat et egoïste. Il eut même un léger sourire. Il ouvrit la porte de la maison et se dirigea directement dans l'escalier.

- Lucien? Gloria. Merde. Le Lycée avait-il déjà fait un rapport de ses absences? Il se rendit dans la cuisine. Gloria, dévisageait Lucien avec sévérité. Froideur. Tu as déjà des abscences. Tu as découché sans me donner l'heure de ton retour. Je pensais que tu avais prit de bonnes résolutions?

- Gloria, je...

- Je suis fatiguée Lucien. Je t'aime comme mon propre enfant, et tu n'es pas le premier ados qui vit sous mon toît, mais je pensais...

- Tu pensais quoi Gloria? Que j'allais changer du jour au lendemain? Abracadabra, le lapin sort du chapeau!

- Je t'interdis de me parler sur ce ton! Est-ce bien clair?"

Il la regarda un instant dans les yeux. Puis partit. En arrivant dans sa chambre il fit ce qu'il avait prévu. Il roula un des cônes les plus chargés qu'il ait jamais roulé. Il voulait s'assommer pour un long moment. Un très long moment. Gloria ne l'avait-elle donc pas compris? Bien sur que si. Mais elle lui donnait sa dernière chance, et ça il le savait. Elle faisait ça Gloria, elle donnait toutes les chances du monde, puis un jour, c'était le truc qui faisait que ça devenait trop. Fallait pas non plus la prendre pour une conne, elle ne se faisait pas avoir. Son téléphone vibra. Ashoka lui souhaitait une bonne soirée. Elle lui faisait un bisous aussi. Il resongea à leur baiser. Il devait parler à ses potes. Dès le lendemain. Il faudrait faire en sorte qu'il le soutienne pour reprendre le droit chemin, ou en tout cas, feinter bien assez pour que ça en ai l'air. Oui, il fallait feinter le système, passer entre les mailles du filet, une fois qu'il aurait dix-huit ans et son bac en poche, il pourrait travailler. Gloria voulait évidemment qu'il fasse des études, parce qu'il était intelligent et que les études ça faiaient bien mais... Qu'est-ce que cela lui apporterait vraiment? Ce dont il avait besoin c'était d'argent pour se loger et manger, le reste... Il se sentit plus léger alors. Pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt. Il n'était pas seul. Totalement défoncé à présent, il sortit son violon. Vers une heure du matin, Gloria vint gentiment lui demander de la mettre en veilleuse. Elle l'embrassa sur le haut du crâne, une légère caresse sur ses boucles de jais. C'est vrai qu'elle était une reine et qu'il devait, lui plus que tout autre, l'honorer. Il rangea son instrument. Roula un pet'. Fuma. S'endormit. Le lendemain il se leva aux aurores. Mal dormit. Il prit une douche froide. Il était bien plus léger que la veille. Il s'habilla. Il prit ensuite son bombers noir et sortit. Le soleil se levait. Le bus passerait dans une vingtaine de minutes. Il fuma une cigarette. Deux. Oscar et Marie arrivèrent à l'arrêt. Troisième clope. Le bus arriva. Lucien monta le premier et la chercha des yeux. Automatisme dont il se serait bien passé. Il comprenait mieux Henri VIII et sa folie pour Anne de Beaulaine. Elle lui sourit, il alla s'asseoir à ses côtés. Il posa tête sur l'épaule de Ashoka. Elle posa alors sa tête sur la sienne. Lorsqu'ils arrivèrent, elle ne le suivit pas jusqu'au groupe. Pour une fois, il en fut soulagé.

- Ok les gars, faut que vous m'aidiez à filer droit cette année.

- Pardon? Parce que ce n'est pas ce qu'on a toujours fait mon cher? Nous tes mentors les plus sages et les plus aguerrit?

- Pierre, je déconne pas. Gloria m'a posé un ultimatum hier soir, et plus tôt dans la journée, c'est Marie qui a essayé de prévenir. A sa façon.

- Tout doux mon joli! Tu es en train de nous dire que Gloria t'a menacé de te virer? Joffrey ricana.

- C'est impossible!

- C'est tout à fait possible Jof, elle a sept gamin placés chez elle, elle passe la moitié de son temps à s'occuper de réparer mes conneries et il est temps que je la laisse s'occuper des autres gosses, tu crois pas? Elle a le coeur plus gros que toutes créatures, terriennes et céleste, mais si s'occuper de moi pénalise les autres, alors...

- C'est une femme juste. Ok alors on commence par allé en cours déjà puis...

- ...On va élaborer un plan.

- ...Machiavélique....

- ...Ingénieux....

- ...Et inextriquable...

- ...Afin que tout de même, tu es une vie bien remplis d'aventures et de passions!

- J'en attendais pas moins." Il fut remplit d'amour et de reconnaissance pour ses frères d'armes. La journée fut tranquille. Une journée de Lycéen. Ils séchèrent seulement les deux dernières heures avec un alibi en béton: une conférence à laquelle on pouvait assister même pendant les heures de cours. Ce genre de situation était vérifiable, et souvent très peu regardante sur la présence ou non des élèves. Ils se rendirent en salle de cours, prévinrent le prof qu'ils allaient en conférence, ce dernier les nota présents. Gloria pourrait dormir tranquille cette nuit. Ashoka les rejoignit. Ils jouèrent. Ils fumèrent. Elle était tout sourire. Une môme dans un magasin de jouets. Il repensa à leur baiser. Il ne voulait pas de ce qu'il avait vécut par le passé avec elle. Il n'avait couché qu'avec des nanas qu'ils savaient vouloir le mettre dans leur tableau de chasse, qui vivait librement leur sexualité sans se formaliser d'éventuelles relations. Il n'aimait pas mentir ou ruser pour obtenir un échange charnel. C'était souvent bien trop dramatique. Certaines parfois faisait semblant de ne pas s'émouvoir et ça finissait assez mal quand elles découvraient qu'il ne s'attachait guère. Il était honnête cependant sur ses intentions, a contrario de ses paires. Mais là, il sentait les choses différemment. Il aimait être avec elle. Il avait envie d'être avec elle. Souvent. Et il devait avouer que cela le perturbait mais en même temps il éprouvait une sorte d'euphorie stupide qu'il n'arrivait pas à contrôler. Dès qu'il s'en rendait compte il se sentait lamentable. Pourtant, il adorait ça aussi. A croire qu'on se veut du mal pour torturer l'esprit ainsi. Peut-être devait-il essayer après tout… Sortir avec elle? Il n'aimait pas cette expression. Mais cela le touchait sensiblement. S'imaginer avec elle. Lui tenir la main. L'embrasser. Lui faire l'amour. Il regardait ses grands yeux. Ses lèvres. Son corps. Il croisa son regard. Il rougit et baissa le sien. Non. Il ne pourrait jamais. Elle paraissait être à peine dans l'enfance et parfois elle semblait avoir vécut plus d'une vie. C'était un être mythologique, fantasmagorique. Le sexe semblait bien trop terre à terre et primitif, il ne pouvait la salir ainsi, en l'imaginant… Non. Pas maintenant. Ce serait comme violer un ange.

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