Chapitre onze: maintenant tu peux l'ouvrir.
Quand quelque chose emmerde un prof c'est toujours une source d'amusement. Quand quelque chose emmerde l'autorité en générale en fait. On irai presque serrer la main de la porte du meuble télé qui veut pas rester en place ou le rétroprojecteur qui ne veut pas se connecter avec l'ordinateur. C'est une sorte de rébellion s'amuser des déboires de l'autorité. La rébellion... une chose qui rends l'être humain unis et courageux. Nos vies sont tellement merdiques qu'un rien devient un événement, une source de révolte, histoire de casser ce quotidien qui nous tue à petit feu... Et en même temps il y a tant de sujets pour se révolter. Enfant on nous apprends que la vie est palpitante, merveilleuse, pleine de péripéties et d'aventure, avec un amour magique et éternel et à la clef le bonus "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants!!!". Et après on dit que l'adolescence est une période instable, les "jeunes" est devenu péjoratif. A qui la faute!? Nos parents sont tous des baratineurs. Pourquoi nous donner des rêves auxquels ont croit dur comme fer pour nous les briser ensuite comme une poupée de porcelaine s'éclatant contre le sol? Première étape pour devenir adulte: tout sur quoi est basé ton enfance est faux, tout est mensonges et inventions. Pas de magie! Pas de prince charmant! Pas de princesse! Pas de château et de dragons! Pas de père noël, ni de petite souris, ni de cloches! Et pire encore: tes aventures se résumeront à demander un crédit à ta banque, tes péripéties à trouver un job merdique pour payer ton loyer et ton bonus sera d'avoir la garde de tes gosses... L'adolescent est un être instable et perturbé? Tu m'étonnes! L'adolescent est toujours en colère ou déprimé? Il y a de quoi! On nous vole nos rêves, on nous les réduits en miettes. J'aurai aimé être princesse! Non! Je serai serveuse dans un fast food! J'aurai voulu devenir chevalier ou roi! Non! Je serai assis dans un bureau sous les ordres d'un petit chef à la con qui passera sa frustration sur moi! L'honneur et la parole d'un homme ne valent plus rien, la plupart essayent d'arnaquer les autres. Parfois pour s'enrichir sans vergogne, parfois pour sortir de la merde, on en fou d'autre dedans. Nous ne sommes pas des héros de dessins animés, nous ne sommes pas fort et courageux, nous ne sommes pas les plus beaux du royaume, l'amour n'est pas merveilleux et éternel, il est le plus féroce de nos dragons internes. "Vous n'êtes pas exceptionnels, vous n'êtes pas un flocon de neige unique et merveilleux, vous êtes fait de la même substance organique pourrissante que tout le reste, nous sommes la merde de ce monde prête à servir à tout." Du film Fight Club... Du grand art, qui exprime la voix de la sagesse! Tout est à cette image, à notre image, imparfait, complexe, merdique. Amitié, amour, immeuble, maison, voiture, boulots, objets. On s'accroche à un tas de chose qui ne nous apportent rien, qui ne nous servent à rien. Rien n'est simple, rien n'est facile, tout est compliqué, pas ranger, en foutoir. Nous avons détruit la valeur des choses qui en ont vraiment une. Ce monde est foutu, pourri de l'intérieur. Lucien sait qu'il est lui-même un adepte de la bassesse, de l'autodestruction et l'hypocrisie. Tu me blesse, je te le rendrai avec plus de force quand tu t'y attendra le moins. Il aime l'alcool, la drogue, le sexe, la perdition et si pour s'échapper quelques heures de l'autorité parentale ou sociétale il doit afficher un sourire factice et plein de rancœur soit! L'être humain est un déchet de dieu. On nous a trop promis de choses que nous n'auront jamais! Ça part d'une bonne intention, comment une maman qui raconte des histoires pour faire rêver son enfant peut elle être mal intentionnée? C'est alors qu'on peut se rendre compte que chez nous, êtres à l'âme maladive, insatisfaite et tourmentée, Le bien engendre parfois le mal. Mais combien se remettrons en question, si peu... C'est à dégoûter d'être en vie. Pourtant, parfois, il y a des exceptions, si fulgurante, incroyable, fantastique, que pour elles seules on pourrait se dire que, finalement, ça vaut le coup. Au moins de se battre pour que ces exceptions deviennent la règle. Il pense à Ashoka. Et la cloche sonne. C'est l'heure de la retrouver. Il range ses affaires, rapidement puisqu'elles ne consistent qu'en une feuille et un stylo, et se lève pour suivre le troupeau. Il l'aperçoit de loin au coin fumeur. Il a le sourire. Quand il la voit, même parfois rien que lorsqu'il pense à elle, il ne peut s'en empêcher. Il se traite d'idiot et en même temps, elle est tellement extra ordinaire qu'il se flatte lui-même d'avoir le plaisir d'être de ceux qui peuvent penser au temps passer ensemble. Ses amis n'apprécient guère. Il les voit, non loin d'elle, mais pas avec elle. Il fait le choix de la rejoindre elle, parce que, bêtement, il le croit acquis il l'avoue. Alors qu'elle... Elle l'aperçoit s'approcher et elle sourit aussi, et franchement, les rayons du soleil peuvent tout lui envier. Ils échangent un tendre baiser, puis il voit qu'elle jette un œil à l'équipe de son amoureux.
« Je crois que tes amis ne m'aiment pas.
- Et alors? Cela m'est totalement égal.
- Oui mon seigneur.
- Arrête, ne m'appelle pas ainsi.
- Tu parles comme une personne qui a vécut dans une belle époque à certains moments, quand tu passes du temps avec les livres. Tu es mon seigneur. Dit-elle en se redressant pour le regarder dans les yeux. Et je suis ta dame. Elle lui caressa doucement le visage en regardant ses lèvres. Il l'embrassa pour les lui donner.
- Ashoka… Murmura-t-il en se détachant d'elle.
- Mmmh? Elle enfouit son visage dans son cou et il eut beaucoup de mal à la repousser pour lui poser la question en la regardant bien en face, pour pouvoir interpréter toutes les réactions qu'elle pouvait avoir.
- Est-ce que tu arrêterai de voir Oscar? Il la sentit se raidir, elle baissa les yeux, se redressa pour s'asseoir.
- Pourquoi voudrais-tu que j'arrête de voir Oscar? Elle le fixa étrangement.
- Ash, toi-même tu ne supportes pas toute jeune fille s'approchant un peu trop près. Tu as été très proche d'Oscar. Et lui il t'aime, depuis le début.
- Il est comme mon petit frère Lucien, nous avons quand même deux ans de différence, ce n'est pas négligeable à nos âges.
-J'ai un an de moins que toi, ça signifie que je suis trop jeune pour toi alors ?
-Disons qu'il y a des exceptions...
-S'il te plaît... Ne me demande pas ça Lucien, s'il te plais. Il vit sa bouche se tordre, les larmes couler doucement sur ses joues pâles, sa voix trahissait un nœud dans sa gorge. Je sais que je suis jalouse, mais tu as eut beaucoup de conquêtes alors que moi je suis toujours vierge ! C'est quand même plus légitime de ma part que de la tienne ! Tu ne me fais pas confiance ?
- C'est en lui que je n'ai pas confiance, il est mon frère depuis trois ans maintenant, et il n'a jamais dit un mot sur toi, même quand tu es arrivée. C'est un jeune homme instable.
- Plus que toi ? Il la fusilla du regard.
-On est pas si différent finalement... C'était à son tour de tirer.
-Tu es ridicule, vraiment. Je te le répète, il est comme mon petit frère ! Cette fois ses larmes étaient des larmes de colère. Si tu n'as pas confiance en moi, nous n'avons pas la moindre chance d'avoir une relation digne de ce nom ! Elle se détourna avant de partir de plus en plus vite du parc, pour finir par disparaître en courant. Il était furieux, abasourdis, estomaqué. Oscar ne lui inspirait pas confiance, elle devait se ranger de son côté ! Si elle l'aimait vraiment en tout cas. Il alla rejoindre ses accolytes qui restèrent un moment silencieux.
- Tu sais, si elle n'est pas capable de choisir c'est peut-être que... Commença joyeusement Pierre sur le ton de la plaisanterie.
-Ta gueule ! Mais Lucien n'était pas d'humeur. Joffrey prit la parole, d'un ton grave et serieux qui ne lui ressemblait guère.
-Gros, ta fée là, elle est tombée du ciel pour venir te couvrir de ses ailes. De quoi t'as peur serieux ? Tu ne peux pas serieusement être jaloux de ce petit avorton plein de fiel. Elle a raison, soit tu lui fais confiance, soit tu laisses tomber.
- Puis c'est tout nouveau ça, la jalousie. Ca sort d'où ? Renchéris Simon.
- C'est... différent. C'est Oscar. Je ne sais rien de ses limites et nous vivons sous le même toit.
- Puis c'est la première fois que tu es amoureux. Conclu Joffrey. Il ne dit rien. Mais son ami avait raison. Puis il se sentait un peu idiot, voir totalement ridicule à présent. Mais son ego était touché. Il ne supportait pas ce gamin insolent et arrogant prenne du plaisir avec sa belle rose, même "en tout bien tout honneur".
-Tu sais... Risqua Pierre. Si tu veux rester sur le droit chemin, il est de mon devoir de t'avertir, en tant qu'apôtre, que là ça vaut pas le coup de perdre ton temps. Nous sommes unanimes sur le fait que tu nous délaisse pour cette damoiselle, mais elle à l'air de te faire du bien. Va pas tout foutre en l'air pour des conneries pareilles.
- Des conneries... C'est tout ce dont il est capable, je ne comprends pas ce qu'elle fou avec lui !
- Ils ont leur histoire, que ça te plaise ou non ! Il a le béguin, tant pis pour lui ! Sérieusement mon ami, il est temps de te reprendre ! S'énerva Simon.
- Si ça te dérange autant alors qu'il ne se passe strictement rien, c'est peut-être en toi que tu dois regarder. Joffrey la jouait grand sage, c'était nouveau ça aussi. Mais il fallait avouer, encore! Qu'il n'avait pas tord.
- Ok. Répondit Lucien, boudeur.
- Soi en accord avec ce « ok » et chasse moi ces pensées de ta petite tête bouclée de jais ! Insista Pierre avec un sourire plaisantin mais compatissant. Puis, évites d'ordonner des choses à ta copine, c'est pas très déconstruit tout ça.
- Ah non, ne recommence pas ! T'es allé dans ces clubs féministe seulement pour mieux pécho !
- Peut-être était-ce là mon intention première, il est vrai, mais j'ai appris certaines choses, qui, je dois le reconnaître, sont absolument sensé et primordiale si nous voulons une société unies qui tends vers plus de joie, de bienveillance et d'amour ! On y gagnerai toutes et tous... Puis il y en a certaines qui prônent le polyamour... Il leur lança un clin d'oeil. Pierre était-il sérieux de temps à autre? Même ses amis intime ne savait où était la frontiète.
- En dehors de toutes plaisanteries, j'y vais aussi de temps à autre, quand les réunions ne sont mixtes.
-Sérieux Joff ? Pierre était ahuris.
- Je crois que ce serait pas si mal si on remet en questions certains de nos comportements..." Répliqua Joffrey, avec un regard qui signifiait qu'il n'avait pas l'intention d'en rire, bien au contraire. La sonnerie retentit pour signifier la fin de la pause. Lucien alla à son prochain cours d'un air songeur, comme les trois autres étrangement. Se remettre en question sur leurs comportements ? Oui... mais esquels précisément ? Et par où commencer ?
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