Hazel ramassa un tribule en frissonnant et le glissa dans son sac de collecte. Elle n’en pouvait plus de ces boules de poils. Ils étaient adorables, mais il y avait une différence entre deux mignons tribules et les tas de poils envahissant qui remplissaient tout le secteur.

En se retournant pour voir combien de ces petites bestioles il lui restait à ramasser, elle remarqua qu’elle en avait oublié un. Le tribule remua bêtement, ronronnant comme pour la narguer. Elle se pencha pour s’en saisir, mais toucha à la place la main frêle et froide de T’nai L’kei Najak Davis, l’enseigne vulcaine assignée avec elle à la détribulation du couloir.

Najak sursauta et retira précipitamment sa main avec un petit grognement outré. Elle croisa le regard de Hazel et frémit.

Hazel Dättwyler avait des yeux très verts, très lumineux et doux.

L’espace d’un instant, une sensation étrange la submergea. Elle ne dit rien.

Non, ce n’était sans doute rien de particulier. Le contact avait dû lui transmettre les émotions de l’humaine irrationnelle.

Ressentait-elle des émotions semblables à son égard ?

Hazel resta une seconde sans rien dire. Sa compagne d’infortune ne bougeait plus, les yeux dans le vague, ses oreilles dressées comme celles d’un chat à l’affut. Ses joues s’étaient parés d’un vert absinthe violent.

— Tout va bien ?

Najak fit oui de la tête.

— J’ai eu un… un moment d’errance.

Hazel fut un peu peinée de cette réponse. Non, de toute évidence, quelque chose n’allait pas. À moins que, comme elle, la Vulcaine ne…

Non, ce n’était pas ça.

Les Vulcains n’étaient-ils pas dépourvus d’émotion ?

Alors qu’est-ce qui venait de se passer ?