Le commandeur Dättwyler releva la tête vers la femme qui venait de partager son lit.
— Alors tu es…
Le lieutenant Davis ne répondit que par un grognement. Hazel sursauta et se jeta en arrière. Un poignard s’abattit là où elle se trouvait une seconde plus tôt.

Le commandeur tira son phaseur.
— Je ne veux pas y croire, grommela-t-elle.
Elle tira une première fois mais rata sa cible. Un trou de la taille d’un couvercle de poubelle apparut dans le mur.
— Si je te dénonce, tu pourriras toute ta vie dans les cabines d’agonie.
Najak eut un sourire pincé.
— Tu m’offres un verre, tu me fais des avances, on couche et maintenant tu veux me descendre ? Wow, pas mal.
— Je ne suis pas arrivée là où je suis en faisant des cadeaux.

Hazel Dättwyler était l’officier en second du capitaine Olsen et l’une des plus jeunes et plus prometteuses commandantes de l’Empire. Elle n’avait jamais eu de moment de faiblesse.
Jusqu’à ce jour-là.

Sa première erreur avait été de ne pas remarquer que Najak Davis était une Vulcaine – enfin, à moitié.
La seconde erreur avait été de tomber amoureuse.
Et la troisième, de ne pas dénoncer immédiatement le lieutenant Davis. Elle s’était rendue complice.

— De toute façon, si vous me dénoncez, vous moisirez dans les geôles avec moi.
Oh, Hazel était dans de beaux draps. Elle s’était mise dans de beaux draps. Elle, la fille de Friedrich et Rosalia Dättwyler, l’espoir de l’empire et – comme il se murmurait dans les hautes sphères du pouvoir – la future impératrice.
Elle était dans une merde noire.
Elle pouvait dénoncer la Vulcaine, oui. Mais elle plongerait avec elle.

Le commandeur Dättwyler était une enragée.
Elle n’avait rien à perdre.
— Toi, ordonna-t-elle, tu vas faire exactement ce que je vais te dire.